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 Cadre d'emploi des DLM

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Kouak
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Kouak


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MessageSujet: Cadre d'emploi des DLM   Cadre d'emploi des DLM EmptyDim 7 Déc 2008 - 15:35

Stéphane Ferrard a écrit:
Bonjour,

Les
analyses développées dans cette rubrique sont effectivement d’un haut
niveau et fleurent bon l’IHEDN par certains cotés. En ce qui concerne
les généraux de l’armée française en 1940, il semble nécessaire de
rappeler brièvement certains faits qui pourront être débattus sur ce
site par la suite, ce qui n’est pas la moindre de ses qualités.


- En
premier lieu, n’oublions pas qu’en mai/juin 1940, pas moins d’une
douzaine d’officiers généraux sont tombés au champ d’honneur, certains
l’arme à la main comme de simples fusiliers. Par ailleurs, nombreux ont
été ceux faits prisonniers au milieu de leurs troupes, exemple: les
généraux Giraud et Prioux. Toutefois, il est vrai qu’il a été signalé à
plusieurs reprises le « repli » d’officiers généraux mais, en creusant
la question, il s’avère que dans la grande majorité des cas, il
s’agissait d’officiers d’armes non combattantes (Administration,
Intendance, services généraux). L’image d’officiers supérieurs
abandonnant leurs hommes pour mieux fuir la zone des combats avec leur
famille, est celle de la propagande. Qu’elle soit nazie ou communiste.
Propagande reprise avec « délectation » par les médias anglo-saxons.


- En
1940, les généraux de l’ATF avaient été instruits dans le cadre de la
guerre en région fortifiée définie dans les années 1920 et qui
s’appuyait sur la fortification permanente ou de campagne. Rappelons
l’idée générale du concept : « Il était de constituer aux
frontières un système fortifié discontinu, susceptible de résister,
avec ses seuls moyens, pendant une huitaine de jours, à une offensive
puissante
(NDR : et brusquée), et de barrer les grandes voies
d’invasion menant au cœur du pays, en laissant le temps à la
mobilisation et à la concentration des Armées de se dérouler. Ce
résultat obtenu, le système, considéré comme amorti, devenait
l’ossature d’un front défensif, l’auxiliaire indispensable de la
manœuvre, et le tremplin de la marche en avant, en pays ennemi, seule
capable d’amener la décision du conflit. »
D’après La muraille de France ou la ligne Maginot par
Philippe Truttmann-Editions Gérard Klopp 1988. La notion de « tremplin
» devait jouer lors de « l’offensive » en Sarre de septembre 1939 mais
aussi lors de la manœuvre Dyle/Breda en mai 1940. Toutefois, ce rôle ne
devait jouer à plein qu’en 1941/1942 (prévisions 38-39), lorsque « tous
moyens réunis » les Alliés pourraient prendre l’offensive en direction
de Berlin « seule capable d’amener la décision du conflit. » En
une phrase : l’armée française, en attendant la montée en puissance de
ses alliés, pourrait lancer des contre-offensives mais l’Offensive ne
pourrait avoir lieu que lorsque ces derniers seraient assez puissants
(Etats-Unis fortement souhaités) En gros, on reprenait l‘offensive
prévue par Foch en 1919 en la transposant vers les années 1941/1942.
Cette stratégie de guerre en région fortifiée avait créé un état
d’esprit purement défensif chez les généraux commandant les grandes
unités métropolitaines leur enlevant la notion de manœuvre. Tout au
plus un divisionnaire disposait des moyens nécessaires pour rétablir
une situation « localement compromise » par des contre offensives
limitées visant un compartiment de terrain. Au niveau corps d’armée, on
devait colmater la brèche d’abord avant de passer à la contre offensive
(pour reprendre le terrain perdu) avec des moyens fournis par l’Armée.
Nulle part, il n’était question de savoir saisir l’opportunité d’une
occasion tactique pour pousser un avantage en dépassant la position
initiale. Cette notion figée mais sécuritaire (angoisse des pertes par
des offensives inconsidérées comme en 1915 et 1917), dénoncée par de
nombreux stratèges, fut accrue par l’annonce de la création des
divisions d’infanterie motorisées capables de venir promptement
colmater une brèche dans le dispositif puis de celle des divisions
cuirassées chargées de lancer des contre offensives pour reprendre le
terrain perdu. Ainsi pour un divisionnaire, la mission se réduisait à
garder son front et le contact avec les GU voisines, en cas de « pépin
» il serait soutenu par les moyens du CA, de l’Armée, voire en cas de «
gros pépin », par les GU en réserve du GQG (DIM, DCR, DLM). La perte de
terrain passait après la nécessité de garder la cohérence d’un
dispositif lourd et figé.


- Le
défaut de l’arme du commandement, c'est-à-dire des transmissions
indispensables pour faire manœuvrer rapidement les unités de réserve et
informer le général de la situation. Le principe en 1940 était les
liaisons téléphoniques, les liaisons radio (télégraphie) étaient
considérées comme un moyen de secours en cas de rupture des liaisons
filaires. La radiophonie, sauf pour les liaisons tactiques (ER 40 par
exemple), était interdite car considérée comme source de bavardage et
d’indiscrétion. Il faut savoir qu’en télégraphie, un opérateur bien
entraîné ne pouvait guère passer plus d’une centaine de mots à l’heure
(en comptant le délai de chiffrage).


- Pour
vous donnez une idée des « 100 mots » nous avons mis en bleu et en
italique, l’équivalent au sein de ce texte. Comme vous pouvez le
constater, c’était un peu court d’autant qu’il comprenait aussi les
intitulés! C’est pourquoi, en deçà de 100 km, on préconisait l’envoi
d’un messager à moto ou en voiture. Le message était alors écrit et en
clair. Ajoutons, que mis à part les grandes unités mécanisées (DLM,
DCR, DLC), les colonnes en marche des GU du type normal (Hippomobiles)
ne disposaient d’aucun moyen de liaison en marche mis à part les
estafettes à pied, à cheval, à moto ou en voiture. Ce dispositif «
satisfaisant » dans le cadre d’un front stabilisé fut totalement
obsolète dans la guerre de mouvement. Les liaisons filaires rapidement
rompues et les liaisons radio « incertaines », le commandement fut dans
l’incapacité d’exercer directement son autorité sur les unités
subordonnées, sauf dans les rares phases de stabilisation comme Stonne
et la Somme.


- Pendant
l’hiver 1939/1940, les généraux français furent invités à des
conférences très détaillées sur les nouvelles méthodes de combat de
l’armée allemande employées contre les Polonais. Face aux attaques
aériennes, ils notèrent la médiocrité, sinon l’absence de moyens
antiaériens mis à part la DCA de secteur inadaptée aux attaques de
Stukas. Devant les attaques massives des PzDiv, ils notèrent aussi le
manque de moyens antichars dont les dotations étaient déficitaires dans
une majorité de GU. Tous comprirent qu’en l’état, le salut de leur
division ou brigade ne pourrait venir que de l’arrière, c'est-à-dire
des grandes unités en réserve. Ils prirent donc le réflexe de regarder
vers l’arrière plutôt que vers un avant qui leur échappait. Notons que
de nombreux généraux choisirent de ne pas répercuter ces informations
aux échelons subordonnés (ils ne levèrent qu’un coin du voile) pour ne
pas attenter au moral de la troupe déjà faible surtout dans celles de
série B qui, par exemple, tenait la Meuse de Sedan.


Voila
quelques réflexions que je livre au dossier. Bien sûr, ce ne sont que
des axes. Le sujet est tellement vaste qu’on ne peut le traiter en
quelques lignes. D’ailleurs, je ne suis pas sûr d’être dans le ton de
cette rubrique.


Cordialement

Stéphane Ferrard

Une petite question m'est venue à la suite de ce post, que l'on trouve dans la section Questions diverses.

Qu'à la déclaration de guerre et avec le Plan Dyle/Breda, les DLM soit cantonnées à un rôle de prise de contact avancée avec l'ennemi afin d'apporter une couverture à l'infanterie, puis à un rôle de réserve est logique.

Mais à l'origine, et dans les régles d'emploi, ces grandes unités mécaniques avaient un rôle offensif et/ou un rôle d'exploitation (comme les unités de cavalerie lors de la Première Guerre Mondiale) ?
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Stéphane Ferrard
Colonel
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Stéphane Ferrard


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MessageSujet: Re: Cadre d'emploi des DLM   Cadre d'emploi des DLM EmptyDim 7 Déc 2008 - 18:22

Bonsoir,
Les missions des DLM étaient traditionnelles à la Cavalerie avec:
- Couverture des Armées en marche
- Formation en arrière du front d'une réserve stratégique mobile en période de stabilisation.
- Exploitation d'un succès initial (voir ci-dessous)
L'action de rupture d'un front organisé était réservé aux DCR et aux GU d'infanterie.
Cordialement
S. Ferrard
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