Bonjour à tous,
je me suis intéressé au 407° RADCA et pour y voir plus clair, je me suis permis un inventaire pour cette unité.
Je vous le propose pour discussion car il est loin d'être exhaustif.
Le 407° RADCA (régiment d’artillerie de défense contre les aéronefs) est en cours de formation en août 1939. Il stationne aux forts de Chatillon et de Cormeilles, en région parisienne. A la mobilisation, il est composé ainsi :
- état-major et BHR (Mont Valérien, Suresnes)
- Groupe 1 : état-major et batterie 1 (Laon), batterie 2 (Les Loges en Josas, Yvelines) et batterie 3 (Bois d’Arcy, Yvelines)
- Groupe 2 : état-major et batterie 4 (Chatillon, Hauts de Seine), batterie 5 (Villeneuve Saint Georges, Val de Marne), batterie 6 (Fort de Villeras, Essonne) et batterie 204 (Hautes-Bruyères, Villejuif, Val de Marne)
- Groupe 3 : état-major et batterie 7 (Cormeilles en Parisis, Val d’Oise), batterie 8 (Montlignon, Val d’Oise)
Batterie autonome 19 (Amiens)
Les lieux mentionnés sont ceux du stationnement du temps de paix.
Le 1° groupe est issu du V/401° RADCA. Le V/401° RADCA est formé à partir des 1° et 2° compagnies de projecteurs du 1° RDCA, au fort de Noisy, puis stationné en 1926 à Chartres. Il est dissous le 1° aout 1934 et devient le V/404° RADCA. Le V/401° est recréé à Douai, à 2 batteries de 75 sur plate-forme, par changement d’appellation du IV/402°. Il est dissous le 15 octobre 1938 et devient le II/406° RADCA. Le V/401° est alors recréé à 2 batteries de 75 sur plate-forme, le 16 octobre 1938, au Fort de Cormeilles et il est dissous le 1° aout 1939 pour devenir le I/407° RADCA.
À la mobilisation, un certain nombre d’unités sont formées (groupes n° 40, 46 à 50, 53 à 55) et sont affectées essentiellement à la DAT (Défense Aérienne du Territoire) en région parisienne (ouest et sud), concurremment avec les unités du 401° RADCA.
- Groupe 39 (projecteurs) : batteries 115° (Villeneuve le Comte en Seine et Marne) et 116° (Carnetin en Seine et Marne).
- Groupe 40 : batteries 118, 119 et 120 : (équipé de 75 modèle 30), affecté à la DAT mobile puis à l’Armée des Alpes.
- Groupe 46 : batteries 137, 138, 139 puis 147 (issue du 47° groupe) : (canons de 105 et 75 semi-fixe, de 75 mm modèle 33 et de 94 mm d’origine britannique) affectés à la DAT.
- Groupe 47 : batteries 141, 142, 143, 147 et 177 (canons de 75 semi-fixes et de 75 modèle 33) affecté à la DAT.
- Groupe 48 : batteries ? (canons de 105 et 75 semi-fixes, de 75 mm modèle 33 et de 94 mm d’origine britannique) affectés à la DAT.
- Groupe 49 : batteries 148, 151, 152, 155, 158, 169, 176 et 179 : (canons de 105 et 75 semi-fixe, de 75 mm modèle 33 et de 100 mm SMCA), affecté à la DAT puis employé comme Groupe mobile.
- Groupe 50 : batteries 153 (fort de Cormeilles) et 156 (canons de 75 semi-fixes et de 75 modèle 32) affecté à la DAT.
- Groupe 53 : batteries 123, 136, 159 et 175 (canons de 105 et 75 semi-fixes, de 75 mm modèle 33 et de 94 mm d’origine britannique) affectés à la DAT.
- Groupe 54 : batteries 130, 157, 171, 172, 201 et 202 (canons de 75 modèles 32 et 33) affectés à la DAT.
- Groupe 55 : batteries 154, 170, 178, 182 (Luxembourg), 183 (Creil), 184 (Issy les Moulineaux), 190 (Colombes), 191, 192 et 193 (canons de 75 modèles 32 et 33) affectés à la DAT.
- Le Groupe (sans numéro) de circonstance formé par l’Ecole d’artillerie de Fontainebleau le 13 juin 1940, avec pour armement des canons de 75 modèle 97 non spécialisés.
J’ai noté la 195° batterie à (Seine-Port en Seine et Marne) mais sans connaître son groupe de rattachement (55° ?); ainsi que la 146° batterie (48° groupe ?) et la 174° batterie à Versailles.
Nota : la 183° batterie (55° groupe) est dotée de Bofors 40 mm (à priori les 182°, 184°, 190° et 195° aussi).
Des batteries de la Marine équipées de canons de 90 de marine sont rattachées, pour emploi, au 46° et au 50° groupes.
Le 407° RADCA est crédité des avions abattus suivants :
- 5 le 19 mai (dont 2 pour la 154° batterie, 1 pour la 183° batterie) ;
- 1 le 2 juin 1940 (172° batterie) ;
- 8 pour la 183° batterie.
La 183° batterie était désignée par le GQG pour la défense de Creil. Elle a certainement abattu 8 avions (2 le 18 mai, 1 le 19 mai, 1 le 21 mai, 1 le 29 mai, 3 le 16 juin. Elle a probablement abattu 3 autres avions (le 9 juin) et en a touché 7 autres.
Pour la 183° batterie, voir le texte suivant :
http://basart.artillerie.asso.fr/article.php3?id_article=665
Toutes ces unités sont dissoutes en juillet-août 1940.
Il est à noter Roger Wybot, officier de réserve en situation d'activité, qui entre finalement dans l'armée d'active en 1935, après être passé par l'Ecole d'application d'Artillerie de Fontainebleau.
En juin 1940, il est sous-lieutenant au 407° RADCA. Il est cité à l'ordre de la Division pour s'être approché à moins de 200 mètres d'éléments ennemis sous des tirs d'artillerie et de mitrailleuses et pour avoir pu rapporter des renseignements intéressants sur l'avance de l'ennemi.
Au lendemain de la libération de Paris, en septembre 1944, il est nommé chef de cabinet du général Cochet, délégué militaire du Gouvernement provisoire, puis il est mis à la disposition du ministre de l'Intérieur qui lui confie la mission, en raisons de ses qualités exceptionnelles d'organisateur, de créer et de diriger la Direction de la Surveillance du Territoire (DST).
Roger Wybot dirige le contre-espionnage français pendant toute la IV° république.
Bien sûr, cet inventaire est loin d’être parfait et toute remarque sera la bienvenue.
Cordialement
Rémy SCHERER