Simon Secroun, sergent du 508e RCC puis 8e BCC, radio sur le char Ouragan

Bonjour,
Pour mon premier post, je vous présente aujourd'hui un ensemble ayant appartenu au Sergent Simon Fernand Secroun, engagé volontaire en 1935.
Désolé pour les membres de l'autre forum qui connaissent déjà ce qui suit.
Le sergent Simon Secroun s'est engagé en 1935 dans les chars de combat en 1935, il a été affecté au 508ème RCC de Lunéville. Il a passé ses examens pour être radio sur char D1 puis sur B1 bis. Au 10 mai 1940, il fait partie du 8ème BCC de la 2ème DCR, il est radio sur le char Ouragan n° 260. Le chef de char est le lieutenant BRAYARD, le pilote le sergent chef René OTT.
Le char Ouragan est perdu à Guise le 17/05/1940.

JE CHERCHE A RETRACER  LE PARCOURS DU SERGENT SIMON SECROUN DU 17/05 AU 25/06 DATE DE L'ARRIVEE DANS LA CREUSE DE LA DEUXIEME DCR;

Merci d'avance à tous ceux qui pourront m'aider.

Voici tout d'abord quelques photos : c'est lui sur les deux photos du haut, il est à gauche sur la photo du bas, et c'est un de ses amis sur la quatrième photo. Sur la deuxième photo, il semblerait qu'il porte la vareuse que j'ai récupéré, avec pattes de col du 508 et grades de sergent.




Vue d'ensemble des effets récupérés :
- Capote Mod 20
- Veste de cuir Mod 35
- Vareuse col aiglon
- Pantalon Mod 35
- Chemise Mod 35
- Képi du 508ème
- Chèche
- Sac Mod 35
- Musette
- Caleçon
- Insignes
- Ceinturon































Grâce au net, j'ai réussi à prendre contact avec des membres de la famille de M SECROUN, ce qui m'a permis de retracer son parcours.
Mais je n'ai malheureusement aucune info entre le 17 mai 1940, date où le char l'Ouragan est perdu à Rethel et le mois de juin, date d'
Simon Fernand SECROUN est né le 17 décembre 1915 en Algérie, il est décédé en 2008.
Il s'est marié en 1941, pour la petite histoire avec sa marraine de guerre qui était de Lunéville. A l'armistice de 1940, elle est descendue de Lunéville pour rencontrer M Secroun alors à Clermont Ferrand, puis la ligne de démarcation a été créée, elle n'a jamais pu rentrer à Lunéville, ils ont donc décidé de se marier ! Ils ont eu deux enfants en 1943 et 1945. M Sécroun a exercé dans le civil la profession de comptable.

Voici ci-dessous son parcours militaire, tel qu'il a été recomposé par la famille à partir des documents en sa possession :
26 avril 1935: engagé volontaire pour 3  ans à l'Intendance militaire d'Alger au titre du 503e Régt de Chars de Combat
15 juin 1935: affecté au 508e Régt de Chars de Combat
1er août 1936: nommé au grade de Caporal
1er février 1938: nommé au grade de Caporal-Chef
21 mars 1938: rengagé pour 1 an à l'Intendance militaire de Lunéville au titre du 508e Régt de Chars de Combat
1er mai 1938: nommé Sergent spécialiste des transmissions
18 mars 1939: rengagé pour 1 an à l'Intendance militaire de Lunéville au titre du 508e Régt de Chars de Combat
27 août 1939: affecté par la mobilisation au Groupe de Bataillon de Chars n° 508
5 octobre 1939: rattaché au Dépôt de Chars n° 51
26 avril 1940: maintenu sur sa demande sous les drapeaux dans l'armée active
Juin 1940: a pris part aux combats de la 2e Division cuirassée et est resté fidèle jusqu'au bout au devoir militaire et au Drapeau.
19 juillet 1940: affecté au 2e B.E.R.C. à Roanne
29 juillet 1940: affecté au 8e B.E.R.C. à Bouganeuf
8 août 1940: affecté au 14e R.B.P. à Riom
30 août 1940: affecté au 92e R.I. à Clermont Ferrand
1er mars 1941: nommé Sergent Chef Spécialiste
21 avril 1941: envoyé en congé illimité par le 92e R.I. Clermont Ferrand (suite armistice)
26 avril 1941: rengagement refusé pour question raciale (est de religion juive)
12 juin 1941 - 1 juillet 1942: chauffeur à l'Inspection des Eaux et Forêts, Service des Unités de Travailleurs Etrangers à Clermont Ferrand
2 juillet 1942 - 9 septembre 1944: employé de bureau à la Conservation Régionale des Eaux et Forêts à Limoges
6 avril 1944: arrêté par la Milice; s'évade
31 mai 1944: enquête d'un officier de la Gestapo; se cache pendant plusieurs mois
21 août 1944: libération de Limoges
10 septembre 1944: incorporé et arrivé aux transmissions de la 12e Région Mre à Limoges (F.F.I.)
24 novembre 1944: muté au Service Régional des Transmissions (Caserne de la Visitation, Limoges)
25 novembre 1944: nommé Adjudant FFI
1er février 1945: nommé au Grade d'Adjudant d'Active : je pense que c'est à ce moment qu'à peu de frais il a fait modifier sa vareuse et son képi
20 mars 1945: "Sont maintenus dans leur emploi actuel à titre "civil": Sergent Chef SECROUN Fernand Simon, Chef de Bureau au Centre Mobilisateur des Transmissions 12.
1 octobre 1945: prend la Direction des magasins du Parc de Transmissions
29 octobre 1945: rengagé pour 1 an au 819e B.E.T.T.
4e trim 1945: adjudant SECROUN Fernand en stage à l'Ecole Militaire et d'Application des Transmissions à Montargis; proposé Adjudant-Chef.
"A ce moment, il n'était considéré dans l'armée que pour ordre, appartenant à l'arme d'infanterie, et ayant rejoint les Transmissions dans les F.F.I."
26 décembre 1945: réintégré dans l'Armée Active sans interruption de service
4 avril 1946: affecté à la 4e demi-brigade d'infanterie à Bordeaux
11 avril 1946: affecté à la Cie de Dépôt et détaché à l C.H.R. section des Transmissions
1 juillet 1946: affecté à la C.H.R.
1 août 1946: affecté au Bataillon d'Infanterie n°57
15 octobre 1946: rengagé pour 1 an au Bataillon d'Infanterie n°57
16 décembre 1946: dégagé des cadres à sa demande
1 février 1947: Adjudant Chef de réserve

2 pages de son livret militaire :





Il a eu sa croix de guerre suite aux combats de 1939-40, voici le texte de sa citation :
"Libellé de ma citation à l'ordre du 8ème bataillon de chars de combat, avec attribution de la croix de guerre avec étoile. Par le commandant GIRIER, commandant le 8ème BCC à Moivre (Marne).
Texte :
- a pris part aux combats de la deuxième DCR, au sein de l'armée du Général de Gaulle à Abbeville
- a permis au char Lunéville de tenir la tête de pont de Rethel et de se glorifier dans sa mission
- est reste fidèle jusqu'au bout au DEVOIR MILITAIRE et au DRAPEAU
Signé GIRIER"
En dessous a été rajouté :
"Nota : la médaille ainsi que le diplôme de cette citation ont été saisis par le 92ème régiment d'infanterie de Clermont Ferrand, par le colonel Armangaud, et mon éviction de l'armée française pour question raciale s'en est suivie en 1941 suite au statut des juifs de Vichy en date du 13 mars 1941.
Pour copie conforme 30/4/1941." et c'est signé de la main de M Sécroun !

Superbe !

Moi même collectionneur d'insigne, serait-il possible d'avoir une photo des insignes des deux côtés ? Sans oublié l'insigne sur la fourragère.

en te remerciant.

(Je suis jaloux )

Bonsoir,
Avec plaisir,
Voici tous les insignes trouvés en même temps dans ce lot, en plus de celui de la fourragère.
Un autre insigne du 508ème (les deux sont marqués au dos ABPD + sur la pastille), un du 8ème BCC (Aubert), 2 de la 2ème DCR, 1 de la 2ème DCR (retirage de l'amicale marqué "Malgré"), un insigne des troupes motorisées et un FT à coudre sûrement de foyer.
Bien cordialement.

Chapeau ! En effet il y a de quoi jalouser ^^ 
Merci pour ce partage et cette contribution à sa mémoire !

Merci pour les photos. Celui du 508e est bien sympathique, belle couleur.

Julien

Bonjour,

Un début de réponse dont vous fournissez les éléments. Votre soldat est à Rethel jusqu'au 22/05, date à laquelle les hommes du 8e BCC servant les trois chars B1bis sont envoyés à d'autres missions. Infos déduites à partir de l'article de 39/45 magazine 142 "1940, trois chars dans la tourmente" écrit par Erik Barbanson.

Bonsoir,
Merci pour votre aide, je viens de commander ce magazine qui, je l'espère, va m'en apprendre un peu plus sur le parcours de mon sergent.

bonsoir

Citation :

5 octobre 1939: rattaché au Dépôt de Chars n° 51

8 août 1940: affecté au 14e R.B.P. à Riom

le Dépôt de Chars n° 51 n'existe pas, vu le n° il doit s'agir probablement du 511 de Verdun relocalisé à Bourges, il aurait fallu la ville de garnison

quant à Riom ce curieux RBP ne peut être que le 14^ème Régiment de Dragons Portés (RDP) effectivement replié en Auvergne avec sa Division ce tragique été

Salutations
Loïc

Bonjour,
Pour répondre à la dernière intervention, sur sa fiche signalétique que je ne peux pas mettre ici car pas au bon format, il est bien indiqué entre le 508ème et le 8ème BCC le 51ème régiment de chars de combat, et un peu plus loin "affecté par la mobilisation au groupe de bataillons de chars n° 508 a/c du 27/08/1939 bataillon n° 8 rattaché au dépôt de chars n° 51 par DM n° 4419 du 05/10/1939 (RDC le 15/10/1939)".
Quant au RBP, il s'agit en effet du 14ème RDP, toutes mes excuses pour cette erreur de frappe.
Bien cordialement.
Philippe

Bonjour,

Le GBC 508 et le 8e BCC, mis sur pied par le 508e BCC de Lunéville, ont été rattachés au Dépôt 510 de Nancy.

Cordialement,

DH

bonjour

en effet il y'a un loup si le document pointe par deux fois le n°51, c'est une coquille

le «51» c'est exclusivement le n° d'un BCC, en aucun cas celui d'un Dépôt de Chars et encore moins celui d'un Régiment de Chars les deux sont obligatoirement numérotés dans la série 500 tout comme les GBC

j'évoquais le 511 car 2 dépôts de chars sont dissous au 15 octobre 1939 

c'est le cas du Dépôt de Chars 510 qui disparaît à cette date (d'où le «RDC» qui figure à cette date) 

désormais
le GBC 508 relève du Dépôt de Chars 506
et le 8^ème BCC relève du Dépôt de Chars 511

Salutations
Loïc

Bonjour, mon premier post. sur le thème du 508ème RCC, suite aux recherches de Philpens, je vous fait parvenir le seul souvenir de mon père au 508e, il s'agit d'un médaillon, sans doute standard à l'époque,
mon père en tenue cuir à Lunéville, sans doute a-t-il cotoyé  le sergent Simon Secroun, l'époque est la même, mon père étant de mai 1913, Alphonse Zeil, je n'ai malheureusement pas d'autres infos, je vais faire qq recherches dans ses papiers mis de côté , il ne parlait pas de son temps d'armée, je me rappelle simplement qu'il riait de son incorporation dans les chars Renault car il mesurait 1.86m...!
je pensais que cette arme réclamait plutôt des soldats plus petits. n'étant pas engagé il fut démobilisé
avant 1940 car en tant qu'alsacien il a fait l'exode avec ma Maman et une partie de la famille dans le Périgord.  salutations et à bientôt   François