Le Service Géographique de l'Armée

Bonsoir,

voici une présentation du service Géographique de l'Armée en 1938.

Placé sous les ordres direct du Ministère de la Défense Nationale et de la Guerre, le service Géographique de l'Armée , tel qu'il fonctionne, constitue en fait un organisme mixte comprenant une direction et un établissement producteur.

Sa mission principale consiste dans l'exécution de tous les travaux de géodésie, de topographie et de cartographie ayant directement pour objet l'établissement des cartes régulières de France, d'Algérie et du Sahara algérien, de Tunisie, du Maroc et des Etats du Levant sous mandat français.

Il effectue toutes les opérations et études qui se rattachent plus ou moins directement à ces travaux et participe à tous les travaux de haute géodésie.

Il est, en outre chargé d'établir le réseau de nivellement de précision en Algérie et au Levant. Ces opérations ont été attribuées en France à un Service spécial (Service du Nivellement général de la France); en Tunisie et au Maroc, où le réseau de nivellement de premier ordre a été exécuté par le Service Géographique, elles sont maintenant poursuivies respectivement par le Bureau Topographique du protectorat de Tunisie et le Service topographique chérifien.

Le Service Géographique a également pour mission d'entretenir et de tenir à jour, s'il y a lieu, les cartes anciennesdont il possède les planches d'impression.

Il reproduit, imprime et met en vente toutes les cartes qu'il a établies, édite lui-même les ouvrages ayant rapport à ses divers travaux scientifiques et cartographiques ainsi que diverses autres publications spéciales que lui confie l'Etat-Major de l'Armée.

Il peut également se charger des travaux cartographiques qui lui sont demandés par les différents départements ministériels, les services géographiques coloniaux ou étrangers; enfin il peut exécuter des impressions cartographiques pour des sociétés privés ou des particuliers, sous réserve que ces derniers travaux soient effectués sur le fond de ses propres cartes.

Enfin, le Service Géographique doit préparer, reproduire, tirer à un nombre suffisant d'exemplaires et lotir tous les documents cartographiques ou géographiques qui pourraient être nécessaires aux états-majors et aux troupes en cas de mobilisation.

A l'étude et à la fabrication des instruments de géodésie et de topographie qui servent à ses propres besoins, sont venues s'ajouter celles des instruments de même nature qui sont nécessaires à l'Armée. Le Service Géographique est maintenant chargé de l'étude, de la mise en fabrication, de la réception et de la réparation de tous les instruments d'observation, de topographie et de réglage de tir employés par les troupes de toutes armes. La distribution et la vérification des instruments en service qui, pendant la guerre, étaient également du ressort du Service Géographique, sont maintenant assurées par l'artillerie.

Dans le même ordre d'idées, il entreprend toutes les études techniques nécessaires à l'établissement et à l'amélioration des instruments de repérage par le son, de réglage par coups fusants hauts, de renseignements par observations terrestres qui sont utilisés par les sections de repérage et il en contrôle la fabrication.

Il entretient et complète également le matériel spécial des formations topographiques du temps de guerre et instruit leur personnel. Il est chargé de la rédaction et de l'édition de divers documents demandés par l'Etat-Major de l'Armée.

Le Service Géographique assure également la dotation des divers unités de l'Armée en matériel de projection cinématographique, établit les films d'instruction destinés aux troupes de toutes armes et les répartit dans les Régions Militaires suivant les instructions de l'Etat-Major de l'Armée.

Enfin, il reste toujours chargé de la conservation des pièces historiques du Musée des Plans-reliefs et, dans une Ecole Spéciale créée en 1883, il instruit les futurs dessinateurs géographes destinés à être employés dans ses sections.


Cordialement

Bonjour,

AVZ 94 a écrit :

Citation :

Il est, en outre chargé d'établir le réseau de nivellement de précision en Algérie et au Levant. Ces opérations ont été attribuées en France à un Service spécial (Service du Nivellement général de la France); en Tunisie et au Maroc, où le réseau de nivellement de premier ordre a été exécuté par le Service Géographique, elles sont maintenant poursuivies respectivement par le Bureau Topographique du protectorat de Tunisie et le Service topographique chérifien.

Protectorat de Tunisie maintenant?

@+
Alain

Bonjour,

Le texte date de 1938...

Cordialement,
DH

Bonjour,

les décrets de l'organisation du Service Géographique de l'Armée de 1938 n'ont pas été modifiés et date de 1911 et 1912 et les dispositions qu'ils contiennent continuent à servir de base à l'organisation du service.

Cordialement

Bonjour,

LE PERSONNEL :

Les travaux du service Géographique de l'Armée sont exécutés, soit par le personnel propre du Service, soit par des personnels n'appartenant pas à l'établissement mais travaillant pour son compte.

Le personnel propre du Service comprend des militaires et des civils.

Le personnel militaire comporte des officiers, des sous-officiers et des hommes de troupe.

Les officiers sont à effectif théorique maximum de :

Un général ou colonel directeur;

26 officiers supérieurs, chef de section ou adjoints; 189 officiers subalternes, dont la plus grande partie sont affectés aux opérations géodésiques et topographiques sur le terrain.

Recrutés dans le corps de troupe de toutes armes, parmi ceux qui présentent des aptitudes spéciales, ces officiers continuent à compter dans leur arme d'origine et doivent y effectuer, dans leurs différents grades, les temps de commandement réglementaires.

Les sous-officiers sont au nombre de 180; ils sont recrutés dans le corps de troupe après un stage préliminaire et, une fois affectés au Service Géographique sont placés hors-cadres et constituent un corps spécial : le corps des sous-officiers topographes. Leur uniforme est celui de l'artillerie avec un insigne particulier sur la manche. Ils sont tous, à quelques exceptions près employés aux travaux des brigades topographiques.

En outre, un certain nombre d'officiers et de sous-officiers de l'Armée coloniale effectuent des stages d'une durée normale de deux années environ, en vue d'une affectation ultérieure à un service géographique de nos possessions d'outre-mer (Indochine, Madagascar, A.O.F.).

Le personnel troupe employé au Service Géographique et dans les brigades affectées à des travaux dans la métropole appartient à une unité constituée, la 3ème Batterie Topographique, comptant au 6ème Groupe Autonome d'Artillerie, mais mise en permanence à sa disposition; cette batterie est casernée au Fort d Domont dans la banlieue nord de Paris, elle compte (avec le personnel cinématographique) 185 sous-officiers et soldats métropolitains auxquels viennent s'ajouter 300 militaires indigènes coloniaux destinés à servir d'auxiliaires dans les brigades géodésiques et topographiques.

Outre ces militaires, le Service Géographique emploie aussi comme aides, dans ses brigades de travaux de France un certain nombre de spécialistes prélevés sur le personnel militaire des régions (guides en montagne, conducteurs, etc...). Dans les territoires d'outre-mer, le personnel militaire subalterne est entièrement constitué par des indigènes appartenant aux troupes locales.

Le personnel civil (350 personnes environ) comprend trois chefs artistes, des artistes calculateurs, dessinateurs et graveurs, au nombre de 114, recrutés presque exclusivement parmi les élèves de l'Ecole de Dessin du Service, des imprimeurs géographes, des ouvriers spécialisés, des employés de bureau et des employés subalternes tels que concierges, huissiers, garçons de bureau, magasiniers, plantons, etc...

Ce personnel est, en 1938, en nombre insuffisant pour faire face aux besoins courants; aussi est-il fait appel pour un certain nombre de travaux, au concours d'artistes dessinateurs étrangers au Service et à des entreprises privées.

Cordialement

Bonsoir,

Dhouliez a écrit :

Citation :

Le texte date de 1938...

Avec ce petit détail, je comprends mieux.
Merci

@+
Alain

Bonjour,

voici une présentation de la Direction du Service Géographique de 1938 :

A la tête du Service Géographique de l'Armée est placé un officier général ou exceptionnellement un colonel qui, sous l'autorité supérieur du Général Chef d'Etat-Major Général de l'Armée, a la direction de l'ensemble constitué par l'établissement central de Paris et les formations permanentes ou temporaires, réparties dans l'ensemble du bassin méditerranéen qui en dépendent.

Le Directeur est secondé dans ses fonctions par un ou plusieurs officiers supérieurs remplissant le rôle d'adjoints.

Le Cabinet du Directeur comprend en outre un petit nombre d'officiers chargés de traiter les affaires courantes, d'étudier les problèmes techniques d'ordre général intéressant plusieurs sections ou se rapportant à la fois au Service Géographique et aux différentes armes, ainsi qu'à d'autres ministères, de mettre au point enfin les questions se rapportant à la mobilisation éventuelle du Service et des unités qui en dépendent.

Un certain nombre d'organes complètent la Direction.

Le Bureau du personnel militaire chargé d'établir toutes les pièces concernat les officiers et sous-officiers du Service et de suivre toutes leurs mutations.

Le Bureau administratif particulièrement chargé de préparer le budget du Service, de suivre la répartition et l'utilisation des crédits.

Le service du courrier et enfin le Service automobile qui comprend les voitures destinées aux transports de l'Etablissement central et celles employées à l'occasion de leurs travaux par les brigades géodésiques et topographiques. Ce service se trouve au point de vue technique sous le contrôle de l'officier chef du Service des Ateliers et du Matériel.

Le Direction dispose pour ses travaux d'une documentation très complète qui se trouve répartie dans les différents bâtiments de la rue de Grenelle, et constituée, en dehors des archives contemporaines, par :

- une bibliothèque comprenant 20 000 ouvrages ou publications techniques et scientifiques;
- une collection de cartes françaises et étrangères entretenue par les soins du bureau de préparation de la Section Cartographie;
- les anciennes archives du Dépôt de la Guerre;
- les archives de la guerre de 1914-1918 comprenant les éditions des diverses cartes spéciales, plans directeurs, ainsi que de nombreuses photographies d'avion et des dossiers divers établis durant cette période.

A la Direction sont rattachés directement quelques autres services, savoir :

Le Service de la comptabilité générale qui assure la gestion pécuniaire et matérielle des avoir du Service et l'administration du personnel civil.

Le Service des cartes de mobilisation chargé de faire préparer, imprimer et lotir tous documents et cartes nécessaires aux états-majors et aux troupes en cas de mobilisation.

Le Service commercial ou Service des cessions de cartes dirigé par un officier supérieur est chargé d'organiser la vente ou, dans certains cas, la simple distribution des cartes et volumes édités par la Section de Cartographie. La vente au public se fait directement ou par l'intermédiaire d'agents accrédités. Ce Service prend également les commandes faites par les grandes administrations et les particuliers dans les conditions indiquées plus haut. Il leur fournit toutes les explications qu'ils désirent avoir sur les publications éditées par le Service Géographique, ou sur les travaux spéciaux qu'il peut entreprendre.

Cordialement

Bonjour à tous,

je me permets ce message pour remercier avz94.

En effet, ce sujet est très instructif.

Je rajoute juste que le 26 juin 1940, le SGA est supprimé par décret et remplacé par un organisme civil : l'IGN, Institut Géographique National. Le général Louis Hurault, à l'origine de ces modifications, est le premier directeur de l'IGN.

Sans vouloir être hors sujet, voici un lien concernant le SGA/IGN à partir de ce changement :

http://www.artillerie.asso.fr/basart/article.php3?id_article=1789

Bonne lecture, cordialement

Rémy SCHERER

Bonsoir,

voici une présentation sommaire des sections du Service Géographique de l'Armée toujours en 1938.

- La section de Géodésie :

Elle a pour mission, d'établir les réseaux de points de triangulation qui servent de base aux levés topographiques. Ses principaux travaux sont exécutés en France, où l'on poursuit l'établissement de la nouvelle triangulation, au Maroc et au Levant. En Algérie et en Tunisie, le réseau de triangulation est poussé jusqu'aux confins du désert et il n'y a plus à faire que quelques opérations de vérification. Au Sahara, où ce réseau n'existe pas, les travaux topographiques utilisent comme canevas un réseau de points indépendants dont les coordonnées sont déterminées par les procédés astronomiques.

La section de Géodésie est chargée également d'établir le réseau de nivellement de précision (nivellement direct) de l'Algérie et du Levant.

A l'occasion de ces divers travaux, visant un but cartographique, la section de Géodésie est amenée à s'occuper d'opérations de haute géodésie d'un intérêt plus général, ayant pour objet l'étude de la forme de la terre : observations astronomiques diverses, mesure d'arcs de méridien, étude des déviations de la verticale, mesures de l'intensité de la pesanteur, de la déclinaison magnétique, etc...

- La section de Topographie :

Elle a pour mission principale l'exécution des levés réguliers de France et des territoires du bassin méditerranéen.

Ces levés sont exécutés, en France, aux échelles du 20.000e ou du 10.000e et exceptionnellement à des échelles plus grandes (5.000e et même 1.000e), dans les territoires d'Outre-Mer, aux mêmes échelles et surtout au 40.000e et au 80.000e, enfin dans les régions peu habitées et désertiques au 100.000e et au 200.000e.

D'autre part la section exécute la révision sur le terrain des cartes et plans précédemment établis; ces travaux sont généralement exécutés à l'échelle des anciens levés.

- La section de Cartographie :

Elle a pour mission principale la rédaction, la reproduction et le tirage des cartes et publications de toute nature du Service Géographique; elle exécute également, comme il a été dit, les travaux cartographiques qui lui sont demandés par d'autres administrations et même, dans certaines circonstances, par des particuliers.

A la Section de Cartographie sont annexés :

- Un atelier de construction des cartes en relief qui, pourvu d'un outillage moderne, exécute des reliefs légers et portatifs, d'une exactitude rigoureuse et pouvant être reproduits facilement en assez grand nombre.

- Une école des dessinateurs géographes chargée de former des dessinateurs spécialisés nécessaires pour les besoins du Service Géographique. Y sont admis les jeunes gens âgés de seize à dix-huit ans qui ont subi avec succès un concours montrant qu'ils ont des connaissances générales suffisantes et possèdent des aptitudes techniques leur permettant de suivre avec fruit les cours professés. La durée de ces cours, qui sont gratuits, est de deux ans. Le nombre des élèves reçus chaque année varie normalement entre 10 et 15; deux ou trois seulement sont - à la suite du concours de sortie qui termine les études - incorporés comme artistes dessinateurs ou graveurs dans le personnel du Service Géographique, mais la solide instruction professionnelle qu'il ont reçue permet très généralement aux autres de trouver dans d'autres administrations et dans l'industrie privée des situations qui répondent à leur formation.

Cordialement

Un lien intéressant sur le travail du SGA, entre 36 et 39, au sein des Pyrénées au regard de la guerre civile espagnole.
https://journals.openedition.org/soe/966?lang=en

Cordialement
Le Gone

Bonsoir,

voici une présentation sommaire des organes chargés des fabrications du Service Géographique de l'Armée toujours en 1938.

Les organes du Service Géographique chargés de la fabrication et de la mise au point des instruments sont tous de création récente; ils comprennent la Section des Instruments d'Optique, le Service des Ateliers et du Matériel et le Laboratoire des Sections de repérage.

- La Section des instruments d'Optique :

Appelée d'abord Laboratoire d'Optique  elle est un organe né de la guerre. Elle est spécialement chargée d'étudier les instruments topographiques et d'observation nécessaires aux besoins de l'armée et d'assurer leur établissement, en fixant les clauses techniques des marchés correspondants, en surveillant la fabrication en usine, en assurant enfin la réception des instruments construits; elle est en liaison étroite avec les Directions d'armes intéressées.

La Section des Instruments d'Optique s'occupe également de toutes les études concernant les instruments de restitution phototopographique utilisés par le Service Géographique et dont il sera parlé plus loin.

Dans les locaux de la Section est installé un Musée des instruments d'optique et de topographie, qui comprend, outre les instruments de géodésie, de topographie et d'astronomie qui furent et sont encore utilisés par le Service Géographique, de nombreux modèles d'instruments d'optique, lunettes, télémètres, périscopes, appareils photographiques, etc... employés par les armées françaises et étrangères.

- Le Service des Ateliers et du Matériel :

Il est constitué après la grande guerre par la réunion des "Dépôt d'instruments" des différentes Sections, s'occupe de la fabrication, de la mise au point et de tout l'entretien des instruments géodésiques, topographiques et d'astronomie de position qui sont utilisés par les Sections de géodésie et de topographie. Il fournit aux brigades d'opérateurs les instruments dont elles ont compte des desiderata exprimés par ceux qui les utilisent. Il s'occupe également des instruments topographiques analogues à ceux du Service Géographique employés par l'arme du Génie.

Le Service, qui dispose de magasins et d'ateliers exécute toutes les réparations au matériel de l'Etablissement; il est également chargé de toutes les expéditions du Service Géographique (cartes, matériels des brigades). Le Service électrique et le Service automobile, en ce qui concerne l'achat et l'entretien des voitures, rentrent dans ses attributions.

- Le Laboratoire des Sections de repérage :

Il est installé à Saint-Cloud, dans les locaux de la Caserne Sully; il est ainsi en liaison constante avec les batteries du Groupe de Repérage (6° Groupe Autonome d'Artillerie) qui occupe le même casernement.

Cet organe étudie et fait construire tous les instruments nécessaires aux batteries de repérage; celles-ci, au cours de manoeuvres dans les camps d'instruction, effectuent des essais pour s'assurer de la mise au point des instruments ou pour rechercher toute modification à leur apporter, ainsi qu'aux méthodes de réglage et de repérage. Ce laboratoire poursuit d'autre part toutes les études et recherches théoriques et expérimentales qui ont trait à l'enregistrement des sons et des bruits.

Cordialement

Bonjour,

voici une présentation sommaire d'un service particulier du Service Géographique de l'Armée toujours en 1938.

- Le service Cinématographique de l'Armée :

Ce service, encore appelé "Section de l'Enseignement par l'image" créé pendant la grande guerre , a été rattaché au Service Géographique en 1920. Il est chargé d'établir des films d'instruction pour la troupe et d'en tirer des copies qui sont réparties dans les différentes régions. le programme de réalisation et de répartition des films est arrêté en accord avec l'Etat-Major de l'Armée.

Le Service Cinématographique compose aussi quelques films documentaires ou d'histoire qui sont utilisés pour l'instruction générale de la troupe. il met également à la disposition de celle-ci des appareils de projection dont il assure la réparation et pour le fonctionnement desquels il instruit les opérateurs.

Des dépôts de films cinématographiques sont constitués dans chaque région militaire et il s'y trouve une certaine quantité de matériel de rechange. Le Service possède des organes annexes au Maroc et au Levant, appelés "Sections Cinématographiques". Ces Sections sont rattachées pour ordre respectivement au Service Géographique du Maroc et au Bureau Topographique du Levant.

Les crédits nécessaires au fonctionnement du Service Cinématographique lui sont fournis par l'Etat-Major de l'Armée (3ème Bureau).

- Localisation des différents organes du Service Géographique de l'Armée en 1938 :

Les locaux occupés par le Service Géographique de l'Armée, réunis avant 1914 dans les bâtiments de l'ancienne Ecole d'Etat-Major, au 136 bis et au 140 de la rue de Grenelle (sauf la galerie des plans-reliefs qui se trouve à l'Hôtel des Invalides), sont maintenant par suite de l'extension de ses services beaucoup plus dispersés : les Services de la Direction, les Sections de Géodésie et de Cartographie, le Service des Ateliers et du Matériel, le Service Commercial sont toujours rue de Grenelle; mais la Section de Topographie et la Section des Instruments d'Optique sont à l'Hôtel des Invalides, le Service Cinématographique est installé boulevard Mortier et le Laboratoire des Sections de repérage se trouve à Saint-Cloud.

Divers projets ont été élaborés depuis la fin de la guerre pour la réunion de tous les services dans des bâtiments plus spacieux, et mieux adaptés à leur affectation très spéciale : les difficultés matérielles que présente la réalisation d'une telle solution n'ont pas permis, malgré les avantages incontestables qu'elle présenterait de donner à ces projets une suite favorable.

Cordialement

Bonsoir,

voici une présentation sommaire des services et bureaux annexes des possessions d'Outre-Mer du Service Géographique de l'Armée toujours en 1938.

Un certain nombre de Services extérieurs dépendent techniquement du Service Géographique de l'Armée tout en relevant du Commandement militaire local, en ce qui concerne leur emploi. Ce sont : le Service Géographique du Maroc, le Bureau Topographique des Troupes du Levant, le Bureau Topographique du XIXe Corps d'Armée, en Algérie. Il faut noter ici que le Service Topographique Chérifien, le Bureau Topographique du Gouvernement Général de l'Algérie et le Service Topographique Général de la Région de Tunis sont des organismes civils qui ne relèvent en aucune façon du Service Géographique.

- Le Service Géographique du Maroc :

Le Service Géographique du Maroc, installé à Rabat, a remplacé en 1920 le Bureau Topographique des Troupes du Maroc. C'est un organe important dont le personnel militaire compte au Service Géographique. Il s'occupe de dresser les cartes de reconnaissance au 100.000e et au 200.000e de l'empire Chérifien, laissant aux brigades du Service Géographique de l'Armée le soin d'établir les cartes régulières au 50.000e et au 100.000e. Par ailleurs, il exécute divers travaux spéciaux qui lui sont demandés par l'autorité militaire locale et par les Services du Protectorat. Il fait dans ses travaux un large emploi de la photographie aérienne, notamment pour dresser les cartes provisoires des régions récemment soumises, ou de parcours difficile.

Son personnel militaire (14 officiers, 10 Sous-Officiers, 43 Caporaux et Soldats) et civil (10 personnes) est réparti en différentes sections par analogie avec l'organisation du Service Central de Paris : ce sont les Sections de Géodésie, de topographie, de phototopographie, de cartographie. Il détache des officiers pour opérer sur le terrain soit à la suite des colonnes, soit isolément. les officiers participent parfois aux travaux des brigades du Service Géographique; enfin il a la direction technique d'un certain nombre de topographes régionaux, dont le nombre a été en décroissant au fur et à mesure de la pacification du pays : il est actuellement réduit à deux, l'un à la Section Topographique des confins algéro-marocains à Bou Denib et l'autre à la Section Topographique de Marrakech.

Le Service Géographique du Maroc possède un important matériel d'impression qui lui permet d'éditer lui-même ses cartes de reconnaissance et diverses cartes spéciales à petite échelle.

Comme il a été dit ci-dessus, une Section Cinématographique, commandée par un officier lui a été rattachée en 1933.

Cordialement

Bonsoir,

- Le Bureau Topographique des Troupes du Levant :

Le Bureau Topographique des Troupes du Levant, installé à Beyrouth est un organe analogue au précédent, mais beaucoup moins important.

Son principal rôle, outre les levés qu'il exécute pour l'Etat-Major dont il dépend, consiste à établir une carte de reconnaissance au 200.000e pour remplacer l'ancienne carte turque qui, d'ailleurs ne s'étendait qu'à la région voisine du littoral.

Ne disposant que de trois officiers comptant au Service Géographique de l'Armée, il demande aux troupes locales le concours de quelques opérateurs; il fait comme le Service du Maroc, un très large emploi de la photographie aérienne. Par ailleurs, il dispose d'un petit personnel civil et militaire et d'un matériel d'impression suffisant pour assurer le tirage de ses cartes par ses propres moyens.

Un élément de Section Cinématographique, commandé par un sous-officier lui est rattaché.

Cordialement

Bonjour,

- Le Bureau Topographique du XIXe Corps d'Armée :

Le Bureau Topographique du XIXe Corps d'Armée, installé à Alger, c'est un simple organe de liaison comprenant deux officiers, un sous-officier et un personnel militaire. Son rôle consiste à exécuter les travaux demandés par l'Etat-Major local, à rassembler les croquis exécutés dans le sud par les explorateurs, les photographies prises par l'aviation locale, les documents fournis par les services du Gouvernement Général et à s'en servir pour faire ou préparer une mise à jour sommaire des cartes existantes.

Il ne dispose que d'un petit matériel de reproduction analogue à celui dont étaient dotées les Sections topographiques de corps d'armée pendant la dernière guerre.

Deux organes annexes relèvent du Bureau Topographique d'Alger : les bureaux topographiques auxiliaires d'Ouargla et de Colomb-Bechar qui sont chargés plus particulièrement de réunir tous les travaux exécutés par les officiers des garnisons du Sud sur les territoires du Sahara Algérien. Ils sont dirigés tous deux par des sous-officiers.

- les autres services :

Il existe aussi une liaison, au point de vue technique, entre le Service Géographique de l'Armée et les services Géographique coloniaux de l'Indo-Chine, de Madagascar et de l'Afrique Occidentale Française (il n'y a pas de Service de l'A.E.F.) Ces services, qui sont autonomes, ont été fondés avec son concours; les officiers qui les composent ont, pour la plus grande partie du moins, fait un stage de plusieurs années dans ses brigades géodésiques et topographiques; par ailleurs le Service de Paris leur sert d'intermédiaire pour la vente de la plupart de leurs cartes et publications.


Cordialement

avz94 a écrit:

Recrutés dans le corps de troupe de toutes armes, parmi ceux qui présentent des aptitudes spéciales, ces officiers continuent à compter dans leur arme d'origine et doivent y effectuer, dans leurs différents grades, les temps de commandement réglementaires.

Les sous-officiers sont au nombre de 180; ils sont recrutés dans le corps de troupe après un stage préliminaire et, une fois affectés au Service Géographique sont placés hors-cadres et constituent un corps spécial : le corps des sous-officiers topographes. Leur uniforme est celui de l'artillerie avec un insigne particulier sur la manche. Ils sont tous, à quelques exceptions près employés aux travaux des brigades topographiques.

Bonjour,

Cette organisation particulière avec des officiers de toutes armes ne donnait pas satisfaction, c'est pourquoi a été créé le corps des officiers géographes, par un décret-loi du 1er septembre 1939.
Je cite le rapport au président de la République qui précède le décret au JO.

Citation :

L'encadrement de ce service comprend actuellement :
a) Un cadre dit « permanent » composé d'officiers de toutes armes classés hors cadres ;
b) Un cadre dit a temporaire » d'officiers subalternes, détachés des diverses armes et comptant à l'état-major particulier de leur arme;
c) Un cadre permanent de sous-officiers topographes.
Cette organisation est loin de donner satisfaction, tout spécialement en ce qui concerne le recrutement des cadres supérieurs et la formation technique du personnel, du fait que les officiels peuvent à tout moment rentrer dans leur arme d'origine et qu'ils y retournent même obligatoirement pour accomplir leur temps de commandements réglementaires.
Cette instabilité du personnel empêche d'organiser de façon rationnelle sa formation technique, bouleverse sans cesse la direction de tous les services et occasionne des interruptions fréquentes et regrettables dans les travaux techniques.
Il convient, donc de spécialiser les cadres et de leur donner la fixité indispensable à leur bon rendement et à la continuité de leur effort.
Cette façon de faire n'a par ailleurs aucun inconvénient pour l'utilisation de ce personnel en temps de guerre, puisqu'il continue à servir dans sa spécialité (formation topographique aux armées et service géographique à l'intérieur).
Aux termes du présent décret, le service géographique doit comprendre désormais un cadre d'officiers spécialistes et un cadre de sous-officiers spécialistes dénommés officiers géographes et sous-officiers géographes et recrutés parmi les officiers et sous-officiers ayant déjà une certaine ancienneté de service dans la troupe, après un stage suffisant au service géographique, permettant d'écarter ceux qui n'auraient ni les dispositions ni la vocation suffisantes.
Ces deux cadres seront complétés par des officiers et des sous-officiers stagiaires, continuant à compter à leur arme d'origine, et parmi lesquels se recruteront respectivement les officiers et sous-officiers géographes.

Cordialement,
DH