AD283 Grondin

Bonjour, 

Trouvaille de la semaine l'Arraisonneur-dragueur Grondin (AD283)


Numéro de coque : AD283 semble avoir porté aussi AD280 et A281
Déplacement : 125t
Dimensions : 27,25 (HT)X5,65x3,30m (TEpc)
Motorisation : 1 Moteur Polar de 200CV
Vitesse : >10n 
Armement : ?
Coque : acier
Superstructures : Acajou

Construit en 1934, comme "yacht de surveillance" sous le nom d'Alma II, aux chantiers "De Noord" d'Alblasserdam aux Pays Bas sur plans de l'architecte Henri Dervin. 
Son propriétaire l'architecte François de Pierrefeu prévoit de l'utiliser, non seulement comme navire de plaisance, mais aussi comme navire de surveillance et de transport pour les travaux maritimes effectués par la société qu'il dirige (l'Entreprise des Grands Travaux Hydraulique de Marseille). A ce titre il est doté en son milieu d'une cale de 60m3 de contenance. 
A partir de 1935 de Pierrefeu entre dans une période de turbulences financières ce qui le contraint à mettre son yacht en vente. 
L'Alma II est racheté à Tanger, fin 38, par l'inspection de la Marine Marchande pour remplacer, la vedette Ombrine (future AD352) comme garde pêche à Casablanca. Il subit divers travaux dont l'ajout d'une passerelle supérieure. Renommé Grondin, il rejoint son nouveau port d'attache fin janvier 39.

Le Grondin est réquisitionné à Casablanca le 05/09/39. Il conserve son équipage et son commandant (MP de manoeuvre Cado). Il va servir  au sein de 50e section de dragage (BH Sentinelle, BH Estafette, AD283 Grondin, AD284 Les Cinq Frères),
qui est transférée à Bizerte. Après l'armistice, il est conservé au sein de la 1re Section de dragage (Canard, AD167 Goeland, AD283 Grondin, AD166 Héron I, AD242 Pen Men). Saisi par les Allemands à Bizerte le 09/12/42. On perd sa trace ensuite. 

Considéré comme unité combattante du 05/09/39 au 25/06/40
puis sur le pied de guerre du 26/06/40 au 06/12/42

SOURCES :
Le yacht du 11/08/34
La yacht du 18/08/34
Le yacht du 15/09/34
Le yacht du 18/04/36
Le Petit Marocain 19/01/39
Le Droit Maritime Français 01/01/36
Dictionnaire des bâtiments de la flotte de guerre française, Tome 2 - Jean Michel Roche

Illustrations :
Le yacht du 18/04/36
Le Petit Marocain 19/01/39

Bien amicalement, 
Pontus

Bonjour,

Je suppose qu'il faut lire "réquisitionné à Casablanca le 05/09/39
et considéré unité combattante du 05/09/39 ...

Question : pendant la période où il est réquisitionné, est-il considéré comme dragueur auxiliaire ?

Cordialement,
DH

Bonjour Didier,

Oui bien sur, les Arraisonneur-dragueurs incorporés au sein des sections de dragage sont des dragueurs auxiliaires. Par contre, les AD hors-section sont souvent utilisés à la police de la navigation, la surveillance des barrages, comme pilote ou à l'exploration...
Merci de m'avoir signalé la coquille.

Pontus

Merci,

J'en déduis que AD signifie arraisonneur-dragueur ?

DH

Oui, depuis le temps que je poste des sujets sur ces navires peu connus que sont les arraissonneur-dragueurs de la marine de 39, je ne le précise plus. Honte à moi... 
Mais il était important aussi d'expliquer qu'avoir un numéro de coque en AD ne signifie pas obligatoirement que son porteur est un dragueur auxiliaire... 

Pour rappel :
X : Croiseur-auxiliaire (paquebot ou cargo fruitier réquisitionné) ou navire spécialisé 
P : Patrouilleur-auxiliaire (chalutier de grande pêche, grand yacht de croisière, petit bananier ou petit paquebot réquisitionné) 
AD : Arraisonneur-dragueur (chalutier, yacht, garde pêche, bateau-pilote), le numéro permet de distinguer l'affection (en 39-40, ils se suivent à l'intérieur des sections de dragage) et leur nature (au delà de 400, il s'agit de dragueurs magnétiques à coque en bois). Les AD sont utilisés comme dragueur, surveillant de barrage, explorateur, navire pilote ou de police de navigation... 
VP : Vedette de port (navire de plaisance, petit chalutier, vedette de service) principalement utilisés pour la police de la navigation ou le dépannage des hydravions
G : Gardiens de barrage (la plupart du temps des petits navires de pêche), manipulation des accès des barrages ASM (filets).

Il faut noter qu'il existe des vedettes de patrouille auxiliaires non numérotées ce qui complique passablement les recherches. Par ailleurs la différence entre AD et VP n'est pas toujours très claire, car on observe des passages d'une catégorie à une autre. En outre, certains gros AD utilisés comme explorateurs (Girundia II, Lézardrieux...) pourraient facilement passer dans la catégorie des patrouilleur-auxiliaires, si cela ne tenait qu'à leur taille ou leur armement.

Pontus

Merci pour ces précisions. J'admets ne pas avoir été très attentif sur ce coup !

Cordialement,
DH

Bonsoir,

Voici des extraits des ouvrages du SHM pour la période 1939 - 1942 :


05/09/1939 : requis comme AD 283 au sein de la 50^ème Section de Dragage au sein de Marine Maroc.
Entre février et avril 1940 passe à la 51^ème SD
29/04/1940 : la 51^ème SD appareille de Casablanca vers Bizerte où elle arrive le 07/05.
12/08/1940 : suite à la réorganisation de la flotte : la 2^ème Flottille de Patrouille regroupe à Bizerte les 4^ème Escadrille d’Avisos, 4^ème Escadrille de Patrouilleurs et 4^ème Escadrille de Dragage. Le Grondin est endivisionné dans la 3^ème Section de la 4^ème Escadrille de Dragage.
05/11/1940 : suite à une nouvelle réorganisation de la flotte est endivisionné dans la 1^ère SD sous les ordres du vice-amiral commandant la Marine en Tunisie.
20/09/1941 : assiste l’équipage du cargo Monselet coulé par des avions britanniques à 2,3 milles dans le 235 des Kerkennah.
08/12/1942 : saisi par les Allemands à Bizerte. Trace perdue

@+
Alain

Bonjour, 

Merci Alain pour cette précision qui me permet de mettre à jour ma fiche. Pour le numéro de coque AD280, 281 ou 283 ?
Bien amicalement,

Pontus

Bonjour,

Concernant la fin du Grondin, le site U-boat.net rapporte qu'il aurait été coulé le 20 janvier 1943 sous pavillon italien par le sous-marin HMS Unrivalled alors qu'il remorquait le Maggio entre Sfax et Sousse.
Après vérification, le Maggio est le nom donné au Ville de Tipaza (AD270) par les Italiens.

Amicalement,
Pontus

Bonsoir Pontus,

Je reviens sur les numéros des AD :

- AD 280 : Alcor - dérequis suite avaries reçus lors explosion du Pluton. Numéro réattribué à L'Afrique.
- AD 281 : pas attribué.
- AD 283 : Grondin

@+
Alain

Bonjour Pontus,

J'ai approfondi et cela semble plus compliqué :

- 1) dans le "Théâtre  Atlantique - Tome Premier - 03/09/1939 - 25/06/1940" édité par le SHM, on a : AD 280 L'Afrique (requis le 10/09/1939), AD 283 Grondin (requis le 05/09/1939) et Alcor (requis le 05/09/1939 sans numéro). L'Alcor est dérequis le 17/09/1939 ayant été avarié lors de l'explosion du Pluton.

- 2) dans le "Théâtre Méditerranéen - Tome 1 - 03/09/1939 - 25/06/1940" du SHM, L'Afrique porte les marques AD 280 au 10/06 et AD 190 au 25 juin. Cette marque AD 190 se retrouve dans le tome II (25/06/1940 - 08/11/1942) et dans l'ouvrage du SHM consacré au débarquements en AFN. A l'inverse, la Madone de Pompéi change sa marque de AD 190 à AD 280 à la même époque.

- 3) Dans ces différents ouvrages, le Grondin conserve durant toute la période 1939 -1942 sa marque AD 283 et il n'y aucun dragueur avec la marque AD 281.

- 4) dans l'Arrêté n° 55 du 12 juin 1954 codifiant les bénéfices de campagnes des personnels militaires de l'armée de mer, on trouve : Grondin AD 281 - Alcor AD 280 (avec des périodes de guerre du 07/09/1939 au 14/08/1940 ?) - Madone de Pompéi AD 190 et L'Afrique AD 280.
Il semble que cet arrêté n'ait pas tenu compte des changements de marque !


- 5) pour mémoire Le Masson donne Madone de Pompéi AD 190 - Alcor AD 280  - AD 283 Grondin mais ne cite pas L'Afrique.

Avec ces contradictions, on est paré !

@+
Alain