GBM 88. Production de moto G&R par Motobécane.

Bonjour.
Dans GBM n° 88, dans l'article consacré à la moto solo G&R type D5A, il est évoqué la possibilité d'une production de 100 à 150 de ces machines par Motobécane en mai et juin 40.
A ce propos l'ingénieur Eric Jaulmes employé à cette époque par Motobécane ( je crois qu'il y fera toute sa carrière ) écrit:
" A la mobilisation, le ministère de l'Armement confiait à l'usine la production d'un modèle de Gnôme et Rhône, une monocylindre avec une distribution par soupapes latérales. Les outillages furent lancés pendant " la drôle de guerre " et bien entendu aucune machine ne fut prête avant l'armistice "
( " Motobécane-Motoconfort. souvenirs d'un ingénieur.Eric Jaulmes .AHMA. 1990 )
Au revoir.
P.Mercadal

Merci de cet intéressant complément d'information, qui paraît donc écarter la possibilité d'un début de production de la G&R D5A en mai-juin 40 chez Motobécane.

Cela dit, deux mots me choquent dans le propos cité : " bien entendu aucune machine ne fut prête avant l'armistice".

Surtout de la part d'un ingénieur, ce " bien entendu" est de trop. Il procède de l'état d'esprit de dénigrement a posteriori basé sur le syllogisme suivant :
" nous avons perdu, c'est donc que nous n'étions bons à rien. "

En réalité, lancer la production de série d'une machine entièrement nouvelle (pour Motobécane) n'est pas chose facile. La vraie question à se poser est : à combien de jours (de semaines, de mois ?) l'usine de Pantin en était-elle avant de pouvoir produire en série la D5A ? Je n'ai pas la réponse.
Mais, dans les différentes études que j'ai pu faire sur ces questions (considérant l'industrie française auto-moto en général, voir L'Automobile sous l'Uniforme), bien des projets qui semblent aujourd'hui chimériques n'étaient pas loin de voir le jour au moment où les Allemands, avec quelque malignité je dois le dire, sont venus bouleverser tous nos plans de "guerre conduite" et de "production de régime".

Une fois de plus, nous regretterons que la campagne ait été aussi malheureusement courte.

Bien cordialement

François

Bonjour.
Je suis incapable de dire si cette information est fiable.
Je l'ai livrée telle que je l'ai retrouvée.
Au revoir.
P.Mercadal

Oui,on a bien l'impression que ce "bien entendu" témoigne d'une certaine jubilation......

Bonjour.
Je déplore d'être à l'origine, bien involontairement,de l'amorce d'un procès d'intention - qui ne tient que sur l'interprétation qu'on peut faire de deux mots - à l'égard de la personne que j'ai citée car ce n'est pas ce que je souhaitais, ne m'intéressant qu'à l'aspect industriel ou technique de cette affaire.
Je n'interviendrais plus en ces lieux.
P.Mercadal

Bonjour Pierre,

Ma réponse ne vous visait nullement et, au contraire, j'ai apprécié votre complément d'information, de même que ceux que vous avez fournis sur d'autres fils en rapport avec les motos.
J'ai " tiqué" sur la formule bien entendu employée par Eric Jaulmes parce qu'elle est révélatrice, non pas de votre part mais de la part du grand public, d'un aspect récurrent du jugement porté sur 1940.
En tant que passionnés éclairés et/ou historiens spécialistes, il est naturel que nous soyons attentifs aux formulations et que nous portions un regard aigü — et pourtant objectif —sur ces questions.
J'ajoute qu'il serait dommage que vous n'interveniez plus car vous avez, objectivement, apporté des éléments nouveaux et de qualité.

Bonne journée, cordialement

François