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  15e d'artillerie mai/juin 1940

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Stéphane Ferrard
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Eric Denis
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herve7
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MessageSujet: 15e d'artillerie mai/juin 1940    15e d'artillerie mai/juin 1940 EmptySam 19 Juin 2010 - 10:44

Bonjour,

Je cherche toutes infos concernant ce régiment, sa composition, etc... ses lieux de bataille jusqu'à la dispersion de ses hommes, notamment à Boulogne sur Mer début juin 1940.
Merci et cordialement, Hervé.
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Eric Denis
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Eric Denis


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MessageSujet: Re: 15e d'artillerie mai/juin 1940    15e d'artillerie mai/juin 1940 EmptySam 26 Juin 2010 - 0:06

Bonjour,

C'est le régiment léger de la 1ere DIM, le plus simple est encore de suivre l'histoire de cette division, et vous aurez beaucoup plus de facilités à trouver de l'information par ce moyen.

Cordialement
Eric DENIS

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herve7
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MessageSujet: Re: 15e d'artillerie mai/juin 1940    15e d'artillerie mai/juin 1940 EmptySam 26 Juin 2010 - 14:54

Bonjour Eric et à tous,

Merci mais cela reste quand même très difficile, cordialement, Hervé.
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Eric Denis
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MessageSujet: Re: 15e d'artillerie mai/juin 1940    15e d'artillerie mai/juin 1940 EmptySam 26 Juin 2010 - 15:30

Bonjour,

Je tacherai prochainement de vous poster les éléments que l'on trouve dans les historiques succincts.

Cordialement
Eric DENIS

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avz94
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MessageSujet: Re: 15e d'artillerie mai/juin 1940    15e d'artillerie mai/juin 1940 EmptyJeu 1 Juil 2010 - 23:33

Bonsoir,

Les journées du 10 au 12 mai - Les étapes vers la Belgique :

La 1ère DIM se porte en Belgique en vue d'occuper et tenir une position défensive sur la rivière Dyle. A cet effet, elle fait mouvement par Roye, Péronne, Cambrai, Valenciennes, Quiévrain, Mons, Soignies, Braine-le-Comté, Nivelles, Genappe.
Les mouvements s'effectuent de nuit, lumières éteintes, feux de position des véhicules camouflés; l'itinéraire est balisé par une série de lanternes électriques posées à même le sol sur le côté droit de la route.
Dés le 10 mai, la 10ème batterie rejoint le groupe de reconnaissance de la division, le G.R.D. 7, à qui elle est rattachée, et stationne avec lui à Oisy, près de Valenciennes. Elle en part le 11 à midi pour venir, vers 21h00, s'installer sur la position Dyle à Ceroux-Mousty (14 km N.E. de Nivelles); deux pièces sont de suite placées en batterie dans le secteur de la 2ème Division Nord-Africaine.
Le I/15 est affecté à l'avant-garde de la 1ère DIM qui doit, sous les ordres du Général JENOUDET, se porter sur la Dyle en trois étapes.
Le groupe quitte Ricquebourg à 17h00 le 10, et vient cantonner à Nurlu, Aizecourt-le-Haut et Bussu (nord de Péronne) où il arrive vers 21h00. Il en repart le 11 à 2h00 et vient vers 6h00 stationner à Escaudoeuvres. Au cours de la nuit du 11 au 12, troisième étape qui place le groupe à pied d'oeuvre pour l'occupation des positions de la Dyle; départ à 20h00, arrivée sur la Dyle au jour, reconnaissance et déploiement immédiats, avant même l'arrivée de l'infanterie.
Le gros du régiment se déplace avec la division. Comme pour celui-ci, mouvement en trois étapes. Le régiment se met en marche le 10 à 22h00 et vient cantonner au sud de Péronne : EM et BHR à Fresnes, II/15 à Marchelepot, III/15 à Misery.
Au moment du départ premier survol par des avions ennemis, on discerne au bruit quelques lâchers de bombes. Installation au jour dans les cantonnements, très rapidement tous les véhicules sont abrités des vues aériennes.
Le 11, vers 19h00, départ; au cours de l'étape quelques ralentissements et arrêts surviennent, on apprend qu'ils résultent d'un bombardement aérien de Valenciennes. Au passage on en constate les effets; à l'entrée de la ville, une maison située auprès du canal a été détruite et obstrue la route, mais le pont n'a pas été touché.
A partir de la frontière belge, l'itinéraire est complètement dégagé, aussi le mouvement se poursuit à bonne allure.
En cours de marche, le commandement prescrit d'augmenter la longueur de l'étape et assigne un nouveau stationnement au régiment en vue de réduire les délais nécessaires à son intervention sur la Dyle. Des nouveaux cantonnements sont hâtivement reconnus, les groupes y parviennent le 12 entre 5 et 8h00; le II/15 s'installe à Boussu, le III/15 à Hornu avec la BHR.
L'ordre d'effectuer les reconnaissances et de hâter l'occupation des position survient presque aussitôt; les reconnaissances sont de suite organisées et les batteries reprennent leur mouvement dans le courant de l'après-midi.
De Braine-le-Comte è Nivelles l'itinéraire est difficile; la route est étroite, tortueuse, avec un profil accentué, la marche est par suite fortement ralentie et pénible. Les difficultés se renouvellent, pires encore à la traversée de la Dyle, bien que celle-ci ne soit qu'un faible ruisseau dans le secteur de la division, et aussi à l'arrivée aux positions. Elles se trouvent accrues par le reflux des véhicules qui, après déchargement, sont devenus sans emploi sur la position de défense, par la nécessité de doubler les éléments déjà arrivés et qui stationnent sur l'itinéraire, et aussi par la nuit qui est très obscure. Heureusement, le 13 au matin, le temps est couvert et peu propice aux reconnaissances aériennes.
Les trains régimentaires se conforment au mouvement de la division à partir du 11 au soir. Ils se déplacent derrière le 215ème RAD avec le reliquat de la division.

A suivre la journée du 13 mai.

Cordialement
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MessageSujet: Re: 15e d'artillerie mai/juin 1940    15e d'artillerie mai/juin 1940 EmptyVen 2 Juil 2010 - 7:27

Bonjour,

Merci pour ce 1er récit, j'attends la suite et tout ce que vous me proposerez sera offert au fils du combattant car comme bien souvent, il ne sait rien sur son père sauf qu'il a été classé comme résistant en refusant de travailler pour l'ennemi puis dirigé vers un camp "disciplinaire" avec toutes ses horreurs.
Bonne journée, cordialement, Hervé.
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MessageSujet: Re: 15e d'artillerie mai/juin 1940    15e d'artillerie mai/juin 1940 EmptyVen 2 Juil 2010 - 21:09

Bonjour,

journée du 13 mai -Installation et combats sur la position de la Dyle - BELGIQUE :

La 1ère DIM est rattachée au 3ème Corps d'Armée que commande le Général de la LAURENCIE, qui a pour mission, sous les ordres du Général BLANCHARD, commandant la 1ère Armée, d'interdire à l'ennemi le passage par la trouée de Wavre-Gembloux, immédiatement à l'est du champ de bataille de Waterloo.
La position de résistance impartie à la division s'appuie par sa gauche à la vallée de Ernage; l'action défensive doit s'exercer à la hauteur de la voie ferrée Bruxelles-Namur, qui suit l'Orne, rivière au cours sinueux et boisé; les cheminements y sont nombreux et propices à la pénétration ennemie. Sur la rive est s'étend un vaste plateau qui procure à l'assaillant de bonnes vues sur notre position, en particulier au nord, vers la ferme de Grange à la Dime. De ce fait, le placement de nos batteries s'avère de suite très délicat, et des remaniements devront s'effectuer le 14, dès l'ennemi parvenu au contact de notre position de résistance.
La Dyle et ses multiples affluents qui coulent dans les arrières de la position en des vallons profonds n'apporte aucune aide aux défenseurs, bien au contraire, elle complique leur tâche en raison du petit nombre de route qui traversent et, cependant, la Dyle n'est qu'un petit ruisseau qui n'a même pas attiré l'attention de la plupart des gradés et canonniers lors de son franchissement à l'arrivée sur la position.
Le commandement escompte que la 1ère DIM bénéficiera dans son secteur de travaux fortifiés effectué par l'armée belge; mais dès l'arrivée, on constate que ces travaux sont inexistants : pas de tranchées, pas de défense anti-chars.

Il est constitué trois sous-secteurs :

- le sous-secteur nord, tenu par le 1er RI, appuyé par le groupe II/15; en liaison par sa gauche avec la 2ème Division Nord-Africaine;

- le sous-secteur centre, tenu par le 43ème RI, appuyé par le groupe III/15;

- le sous-secteur sud, tenu par le 110ème RI, appuyé par le groupe I/15, que renforce à partir du 15 mai un groupe du 76ème RA; en liaison par sa droite avec la 1ère Division Marocaine.

Le sous-secteur sud apparaît comme étant le plus sensible aux attaques par chars. En conséquence, la 10ème Batterie est entièrement déployée entre Villeroux et Haute-Heuval où elle met en place un important champ de mines anti-chars.
Dans chacun des groupes une batterie est déployée en position avancée, en vue d'effectuer dans de meilleures conditions les tirs lointains destinés à la protection des avant-postes installés au delà de la route Bruxelles-Namur. Ceux-ci ont ordre de se replier sans accepter le combat; les batteries avancées devront se reporter en position arrière de leur groupe lorsque les avant-poste auront rejoint la position de résistance.
La montée en ligne des II/15 et III/15 s'effectue au cours de la nuit du 12 au 13.

Le 13 mai le dispositif du régiment est le suivant :

- PC du régiment à Saint-Messire-Guillaume.

- Groupe I/15 (chef d'escadron CLOGENSON) :
* PC commun avec le 110ème RI, 1 km N.O. de Villeroux
* 1ère batterie (Capitaine de PRAT), 1 km est de Villeroux
* 2ème batterie (capitaine FOURNIER) et 3ème batterie (Lieutenant DIZIER), 1 km ouest de Villeroux
* observatoires à proximité immédiate des batteries.
* CR1 (Lieutenant COLTAT) au Bois d'Hez (est de la Croisette)

- Groupe II/15 (chef d'escadron Vittecocq) :
* PC à Suzeril, commun avec le 1er RI
* 4ème batterie (Capitaine Montagne), à Beaurieux
* 5ème batterie (Lieutenant Dascotte) et 6ème batterie (Capitaine PRUNIERAS), 1 km est de Suzeril
* observatoires à promité immédiate des batteries
* CR2 (Lieutenant DELANNOY), à Palandt.

- Groupe III/15 (chef d'escadron du NODAY) :
* PC auprès des observatoires au Bois de Loury (1 500 mètres nord de Chénoy). PC du 43ème RI fonctionne a Sart
* 7ème batterie (Capitaine MORIAMEZ), à Mont-Saint-Guibert
* 8ème batterie (Capitaine RAMOLINO) et 9ème batterie (Capitaine VAL), au nord de Petit-Chénoy
* CR3 (Lieutenant DELEPLANQUE), à Palandt.

L'installation des batteries, observatoires et PC est menée rondement, tous se dépensant avec ardeur et bonne humeur malgré la fatigue des trois étapes de nuit. De multiple tranchées-abris sont creusées, elles assureront une efficace protection lors des bombardements au canon ou par avion subis les 14 et 15 mai.
La S.O.M., par un effort soutenu de jour et nuit, procure aux orienteurs et équipes topographiques les données initiales qui leur font défaut. Les divers observatoires sont habilement installés et équipés; quelques reconnaissances poussées le 13, en avant de la position complètent heureusement l'étude du terrain. Tous les résultats ainsi acquis furent utilisés avec profit, permettant aux bateries d'effectuer dès les premières salves des tirs fort bien réussis.
Les équipes de transmissions - téléphonistes et radios - font des tours de force pour mettre en place, avec un indispensable souci d'économie de fils, toutes les liaisons téléphoniques, avec l'infanterie, les observatoires et les PC voisins. La mise en place ne fut pas la besogne la plus pénible; presque aussitôt s'y ajoute en effet la tâche ingrate, mais capitale, de l'entretien des lignes : or, de jour et de nuit, les ruptures de fils furent fréquentes, du fait de l'ennemi, comme aussi de celui des camarades de toutes armes qui, par leurs maladresses répétées, abattaient les supports ou arrachaient les fils.
Aux échelons et CR on ne chôme pas non plus : livraisons aux batteries puis recomplètement en munitions et essence sont une lourde tâche pour un personnel peu nombreux qui, lui aussi, doit entreprendre la construction d'un minimum d'abris.
Des lâchers de parachutiste sont signalés par le commandement, qui recommande la plus grande vigilance à leur sujet. un service de guet, de jour et de nuit, est mis en oeuvre; bien des agents de liaison de tous grades en éprouvèrent une gêne souvent énervante pour réussir à éviter les méprises parfois graves qui en résultèrent. Nul, au 15ème, sur la Dyle comme pendant les semaines qui suivirent ne parvint d'ailleurs à arrêter ou identifier l'un de ces énigmatiques parachutistes.
Avec la journée du 13 commence le triste exode des populations fuyant devant l'envahisseur; à leurs convois se mêlent des isolés de l'armée belge. Au cours de l'après-midi, on assiste à un intense bombardement par l'aviation allemande de la route Bruxelles-Namur.
En fin de soirée du 13, parvient un ordre du jour du Général de CAMAS, exhortant chacun au DEVOIR, et prescrivant impérativement la "résistance sur place, sans esprit de recul". A cet ordre sont joints des renseignements sur les opérations devant le corps d'armée : la 3ème DLM aurait été bousculée, le contact de l'ennemi et de notre infanterie apparaît probable pour le 14 après-midi; la vigilance s'imposera donc à tous dès le 14 au matin.
Pendant toute la journée, grosse activité de l'aviation de reconnaissance ennemie.
Pendant la nuit du 13-14, un important ravitaillement en munitions est organisé, 400 coups par pièce sont ainsi approvisionnés aux batteries.

A suivre la journée du 14 et 15 mai.

Cordialement
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MessageSujet: Re: 15e d'artillerie mai/juin 1940    15e d'artillerie mai/juin 1940 EmptyVen 2 Juil 2010 - 21:30

Bonsoir,

Une fois de plus, un grand merci pour cette page me permettant de situer les batteries...
Comme hier, j'attends la suite....
Bonne soirée, cordialement, Hervé.
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MessageSujet: Re: 15e d'artillerie mai/juin 1940    15e d'artillerie mai/juin 1940 EmptySam 3 Juil 2010 - 19:16

Bonjour,

les journées du 14 et 15 mai.

Le 14 mai, le reflux des réfugiés belges, militaires et civils, se poursuit.
Du côté de l'ennemi, grosse activité aérienne : reconnaissances, actions à la bombe et à la mitrailleuse. Pas d'accidents dans les batteries, des coups sont cependant signalés dans les positions du I/15 et sur les accès à la 6ème Batterie. Premiers bombardements au canon dans la région du II/15.
LE contact avec l'ennemi est pris par l'infanterie au début de l'après-midi. A 14h10, ouverture du feu par les divers groupes; peu après parvient l'autorisation d'emploi de la TSF, restée jusque là, par ordre, rigoureusement silencieuse.
De nombreux tirs à vue sont exécutés, à la diligence des commandants de groupe, sur les multiples objectifs qui se révèlent. L'infanterie ennemie manoeuvre souvent à découvert, c'est ainsi que le I/15 prend sous son feu des fantassins qui débarquent de camions à un kilomètre de nos lignes. Plusieurs concentrations de tir sont exécutées au cours de l'après-midi, dont une sur un rassemblement de chars.
Deux attaques d'infanterie sont déclenchées vers 17-18 heures, à la soudure de la division avec ses voisins; notre ligne est intégralement maintenue. Tous les tirs demandés par l'infanterie sont effectués avec célérité. L'infanterie exprime sa satisfaction pour l'aide précieuse qui lui est ainsi apportée au moment où elle reçoit un baptême du feu souvent rude.
A la tombée de la nuit, les batteries avancées des I/15 et III/15 rejoignent la position arrière qui leur avait été assignée; le mouvement s'effectue sans difficultés par voiture isolées. Les 4ème et 6ème Batteries sont reportées derrière la voie ferrée, leur position initiale étant dominée par Grange à la Dîme.
Au cours de la nuit du 14-15, les Allemands exécutent quelques tirs de harcèlement peu nourris, des tirailleries parfois violentes se produisent, notamment devant le 110ème RI.

Le 15 mai, dès le lever du jour, on signale de multiples tentatives d'infiltrations ennemies vite stoppées.
Progressivement, les avant-postes rentrent dans nos lignes. Vers 8h00, la ferme de Grange à la Dîme est évacuée et peu après, nos observateurs signalent une batterie de minens qui tente de s'y installer. Elle est prise sous le feu des II/15 et III/15 et doit se retirer abandonnant sur place du matériel et du personnel.
Vers 08h30, se produit une attaque massive par avions en piqué sur l'ensemble de la ligne d'infanterie et les batteries; les Stukas effectuent le lâcher de leurs bombes à très basse altitude, une cinquantaine de mètres. Le bombardement se poursuit pendant deux heures consécutives; les assaillants ne paraissent pas sérieusement gênés par le tir intense des armes automatiques exécuté par toutes les unités de la division, y compris la batterie de DCA.
L'action est impressionnante par sa continuité et le bruit assourdissant des moteurs associés aux sirènes dont les Allemands font usage au moment du piqué. Pas de pertes au 15ème RA qui a pu construire à temps des tranchées-abris, bien que les batteries aient reçu plusieurs coups au but. Au I/15 une grosse bombe se place entre les pièces de la 3ème batterie, un gros entonnoir est ouvert entre le PC du groupe et la 2ème Batterie. Le groupe I/76 est vivement pris à partie.
Les bombardements se poursuivent au cours de la matinée sur toute la profondeur de la division. Il s'en suit de gros dégâts sur les nappes téléphoniques qui ne seront remises en état qu'au prix d'un dur effort du personnel des transmissions.
Au cours de l'après-midi, les actions d'infanterie s'intensifient, surtout sur le sous-secteur du 110ème RI et la Division Marocaine. Une situation confuse s'ensuit. Vers 16-17 heures, une brèche s'ouvre sur le front du 110ème RI; le Général JENOUDET en est informé, il intervient personnellement et peu après la continuité du front est rétablie. Une reconnaissance d'officier, conduite par le Lieutenant EYCHENNE, vers 17-18 heures, fait ressortir que la liaison à l'avant paraît perdue avec la Division Marocaine, peu après s'ensuit un fléchissement du 110ème RI où de durs combats se poursuivent.
Vers 18-19 heures, les observateurs de la 10ème Batterie signalent une fusée à chenille verte, ce qui est le signal d'alerte "attaque de chars"; le même renseignement parvient en même temps au I/15.
Bien que toute l'attention, en fin de journée, se soit portée sur le sous-secteur de droite, les actions sont restées très vives sur l'ensemble du front de la division, provoquant d'incessantes interventions des groupes II/15 et III/15; tirs à l'initiative des commandants de groupe et de batterie, satisfactions aux demandes de l'infanterie, tirs d'arrêt, concentrations organisées par le commandant de l'A.D. sur les rassemblements signalés par les observateurs et sur les véhicules blindés.

Les résultats paraissent avoir répondu aux besoins exprimés, si l'on en juge par les témoignages ci-après de l'ennemi :

- Un télégramme Allemand émis en clair vers 13h00, vraisemblablement par des chars, et qui signale "souffrons tellement artillerie française que demandons intervention urgente de l'aviation d'assaut";

- le récit d'un combattant de Perbais publié par le journal DEUTSCHE ALLEGEMEINE ZEITUNG du 25 janvier 1941, sous le titre "Tirailleurs motocyclistes à l'attaque".
Le 14 au soir, au débouché de Walhain, face à Perbais, son unité se trouve en butte à nos tirs de barrage; le narrateur conte : "l'anxiété provoquée par ce tir de barrage que nos pères ont connu, et qu'il faudra tenter de traverser le lendemain, tir de barrage, feu de barrage, attaque et en fin de compte la mort !" dit-il.
Puis, continuant son récit par la journée du 15 : "le feu de l'artillerie française devient de plus en plus rapide et violent. Les projectiles passent juste par-dessus le talus de la voie ferrée, éclatant avec un bruit de tonnerre dans le champ et nous couvrant d'éclats... Tir de barrage ne veut point cesser. Le champ ressemble à une mer remuée par l'ouragan...
Il est déjà tard et le feu roulant ne s'arrête toujours pas... nous vivons alors de terribles instants. Sans cesse on emporte de nouvelles victimes... Telle fut la percée de la ligne de la Dyle à Perbais, le combat le plus dur et le plus pénible auquel nous ayons pris part en Belgique", conclut l'Allemand.

Journées durent aussi pour le 15ème. Les réactions de l'artillerie adverse ont été violentes, les pertes qui en résultent sont douloureusement ressenties.
Grosse fatigue consécutive aux étapes de nuit, aux travaux d'installation et au combat. La nuit qui vient va cependant exiger chez tous de nouveaux et pénibles efforts !

A suivre les journées du 16 et 17 mai.

Cordialement
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MessageSujet: Re: 15e d'artillerie mai/juin 1940    15e d'artillerie mai/juin 1940 EmptySam 3 Juil 2010 - 21:20

Bonsoir,

Merci pour ces journées et à demain, cordialement, Hervé.
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MessageSujet: Re: 15e d'artillerie mai/juin 1940    15e d'artillerie mai/juin 1940 EmptyDim 4 Juil 2010 - 19:03

Bonjour,

la journée du 16 et 17 mai - Le décrochage de la Dyle :

Les vives actions menées sur la 1ère DIM n'étaient que l'extension de la grande offensive allemande dite de la "trouée de Sedan". Devant son développement inquiétant, le commandement français décide, au cours de l'après-midi du 15, le rassemblement en territoire français de tous les impedimenta des forces réunies en Belgique. Les mouvements ainsi ordonnés sont de suite effectués; ils ne sont pas sans jeter un certain trouble pendant les journées des 16 et 17.

Le 15 mai, vers 19h00, le Général de CAMAS décide de faire décrocher la division.

Dans un premier temps, à réaliser au cours de la nuit du 15-16, la 1ère DIM doit reporter sa défense à hauteur du cours de la Dyle. L'artillerie doit de suite entamer ses mouvements en particulier le I/15, dont la position est jugée quelque peu aventurée, en raison de la poussée ennemie, relativement profonde, qui s'exerce sur la Division Marocaine. L'exécution immédiate doit permettre aux reconnaissances de profiter des dernières heures de jour, elle doit faciliter les mouvements qui s'avèrent de voir être très délicats du fait du petit nombre de points de passage de la Dyle et de ses affluents, en raison aussi du nombre important de véhicules accumulés sur la rive est de la rivière et des difficultés de circulation à redouter lors de l'afflux des tracteurs de l'artillerie vers les positions de batterie.

A cet effet, le colonel prescrit aux groupes de se porter en position de rassemblement sur la rive ouest de la Dyle pour y passer la nuit et se tenir prêts à se déployer au jour, soit en vue de la défense de la Dyle, par une action sur les accès aux zones boisées de la rive est, soit en vue de participer à toute autre manoeuvre à prescrire par le général commandant la division.

Le stationnement prévu est le suivant :

- PC du régiment, à Sclage;
- II/15, région de la Motte (1 500 mètres nord de Sclage);
- III/15, région de Sclage;
- I/15, région de Tangissart.

Le commandant CLOGENSON reçoit du colonel délégation pour organiser les mouvements du I/15 et du I/76, au cas où l'action du colonel ne pourrait se faire sentir utilement en raison de son éloignement et de la nature du terrain.

La 10ème BAC doit de même se regrouper à Sclage.

Les reconnaissances sont de suite entamées, de même les mouvements de retrait. Ceux-ci se heurtent presque aussitôt à de graves difficultés résultant du terrain profondément coupé de ravins, de l'improvisation des mouvements et de l'éloignement des tracteurs. Pour pallier leur absence, les unités font usage de leurs voitures de liaison tous terrains. Les mouvements se compliquent du fait d'interventions malencontreuses des postes de circulation routière, et aussi de la part de diverses autorités connaissant mal la mission assignée au 15ème et les ordres donnés aux unités par le colonel; des points de rassemblement différents et éloignés sont ainsi assignés à certaines batteries et ce n'est que le 18 au matin que celles-ci se trouveront effectivement replacées aux ordres du colonel.

L'EM et la BHR se rendent sans difficultés anormales à Sclage et y passent la nuit.

Le II/15 se transporte à la Motte, puis se conforme au mouvement du 1er RI. Ses batteries se décrochent sans trop de difficultés, bien que les itinéraires de départ soient battus par les tirs ennemis. La 4ème batterie passe la nuit à Sclage.

Le III/15 est sérieusement accroché par l'ennemi au moment de son départ. Il est soumis à des tirs d'artillerie et aussi de mitrailleuses partant du nord. La pièce du Maréchal des Logis ENGEL, de la batterie RAMOLINO, disposée en anti-chars peu avant l'arrivée à Suzeril, exécute un tir au jugé pour couvrir le départ.
Les tracteurs de la9ème Batterie ne peuvent parvenir à la position de batterie en raison de leur éloignement, de l'encombrement des itinéraires et des bombardements au canon dont ils sont l'objet.

Le 1/15 est touché à 19h15 par l'ordre de repli du colonel. Constatant les menaces d'attaques par chars, le Commandant CLOGENSON organise le retrait des 2ème et 3ème Batteries par échelons. Dans un premier temps une section de chacune de ces batteries est dirigée sur le PC du colonel, tandis que l'autre section est placée en anti-chars.
L'itinéraire de repli est en pleine vue de l'ennemi, le mouvement s'exécute par voitures isolées, sous le feu des armes automatiques et néanmoins sans accidents. Il s'achève à la nuit tombante, sous la protection de la 1ère Batterie installée en lisière du bois de Sortage. Au cours de la nuit, cette batterie se retire, liant habilement son mouvement à l'échelon arrière du 110ème RI; elle parviendra ainsi avec lui dans la matinée du 16 à Houtain-le-Val.

La 10ème Batterie, actionnée directement par l'état-major de la division, se retire sans difficulté et sans avoir eu l'occasion d'intervenir. Elle se regroupe partie à Sclage auprès du colonel, partie à Malplaquée auprès du nouveau PC de la division.

Dans les diverses unités, tout le fil téléphonique est nécessairement abandonné sur place étant donné le court délai imparti pour les mouvements et l'arrivée de la nuit. Le peu de munition qui reste aux positions est aisément emporté par les tracteurs, 100 coups par pièce environ.
Au cours de la nuit du 15 au 16, au PC du colonel à Sclage, la situation apparaît confuse. Le front tenu le 15 mai est sillonné de fusées, on y discerne également des lueurs d'incendie. A la fin de la nuit on a le sentiment que les lancés d'artifices se produisent au nord et au sud, et non plus seulement vers l'est, ce qui semblerait indiquer un retrait profond des éléments des sous-secteurs nord et sud, et aussi de leurs voisins immédiats. L'artillerie ennemie effectue quelques tir d'interdiction surtout au N.E.

Au jour, le 16 mai, le colonel décide de reporter plus à l'ouest les points de rassemblement assignés aux groupes; ceux-ci doivent en conséquence se porter immédiatement à l'est de Nivelles, vers Baulers-Thines-Jérusalem et Houtain-le-Val, tandis que l'infanterie poursuit son mouvement de reflux.
Des positions sont de suite reconnues et occupées par les éléments disponibles, tandis que les autres unités se trouvent accidentellement acheminées vers la Longueville et Saultain.
Au début de l'après-midi l'infanterie se regroupe vers Witterzée-Baulers-Thines, tandis que les éléments du 15ème RA se reportent immédiatement à l'ouest de Nivelles.
Le mouvement de repli de la division est repris à partir de 18h00, par l'itinéraire suivi si allègrement peu de jours auparavant : Ronquières, Braine-le-Comte, Soignies.
Au moment du départ on apprend que la division ne peut disposer que d'un nombre restreint de points de passage pour la traversée du canal de Charleroi, des destructions ayant été prématurément effectuées par les Britanniques. Il en résulte l'impossibilité de spécialiser un itinéraire pour les colonnes automobiles; le 15ème est ainsi placé derrière le groupe de 105 hippomobile du Commandant MARANDET. L'étape est lente et pénible; du fait de l'obscurité, le passage du canal à Ronquières et la traversée de la forêt de la Houssière revêtent l'aspect lugubre d'un véritable coupe-gorge.
Braine-le-Comte, est en feu à la suite des bombardements aériens, ceux-ci se renouvellent au moment du passage des éléments aux ordres du Commandant du NODAY (grosse alerte, accidents de matériels et commotions sérieuses, heureusement pas de pertes pour le régiment).
Ensuite route large, aussi les mouvements reprennent relativement coulant, malgré la présence de colonnes de 155 GPF qu'il faut doubler ou croiser.
Les unités parviennent à Saint-Denis dans la seconde partie de la nuit. Installation rapide dans les boqueteaux à l'est du village.

La matinée du 17 est activement employée à une remise en ordre et aux nettoyages qui n'ont pu se faire depuis le départ de Roye. Des tranchées-abris sont aménagées à proximité immédiate des pièces, l'expérience acquise à la Dyle ayant de suite portée ses fruits, nul ne conteste l'urgence de ces travaux malgré le surcroît de fatigue qu'ils entraînent.
Les éléments qui se replient colportent des nouvelles alarmantes : reflux généralisé de nos forces, blindés ennemis parvenus dans la région de la Louvière. Le triste exode des réfugiés civils se généralise; ces pauvres gens sont justement inquiets sur la conduite à tenir : a-t-on le temps de poursuivre l'exode ? Quelle direction suivre, vers Maubeuge ou Valenciennes ? A quelle autorité se confier ?
Cependant la confiance, au 15ème, reste complète, tous ces récits sont sceptiquement accueillis.

Vers 15h00, le régiment est alerté, il doit se tenir prêt à reprendre son mouvement à partir de 16h00 sur nouvel ordre. Celui-ci parvient peu après : départ immédiat, destination la Sentinelle (ouest de Valenciennes).
Parvenue à Mons, la colonne est survolée par l'aviation ennemie, puis presque aussitôt soumise à un intense bombardement aérien. Le tir se poursuit jusqu'à Valenciennes; c'est une pluie continuelle de bombes explosives et incendiaires lancées en chapelet. La route de Mons à Valenciennes apparaît comme un vaste incendie, la colonne poursuit cependant sa marche, les véhicules largement espacés, les fractions subordonnées marquant un temps d'arrêt au moment où l'attaque se fait plus intense, grâce à la présence d'un fossé profond bordant la route, le personnel s'abrite aisément, si bien qu'au grand étonnement de tous les pertes dont minimes : seulement un tracteur incendié avec son caisson, ni tués ni blessés !

A 18h30 la colonne arrive à la Sentinelle; vers 20h00 lui parvient l'ordre de revenir à Baudour (ouest de Mons) où une nouvelle mission sera confiée au régiment. Le mouvement se heurte dès Valenciennes aux pires difficultés de circulation du fait de l'afflux des colonnes de toutes natures qui retraitent; les véhicules se présentent sur deux et trois files dans lesquelles autos et hippos se mélangent. Seules les reconnaissances parviennent à poursuivre leur marche, tandis que les batteries et colonnes de ravitaillement sont contraintes à s'immobiliser sur les boulevards de Valenciennes.
En cours d'après-midi, divers ordres d'emploi parviennent directement aux éléments réunis à Saultain. Les unités sont d'abord acheminées vers l'ouest pour être employées vers la Sentinelle, puis sont renvoyées à l'est vers la Longueville. Finalement, elles reviennent cantonner à Saultain-Etreux où elles passent la nuit.

A suivre la journée du 18 mai.

Cordialement
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MessageSujet: Re: 15e d'artillerie mai/juin 1940    15e d'artillerie mai/juin 1940 EmptyDim 4 Juil 2010 - 20:00

avz94,
Je suis béat d'admiration devant votre travail qui, j'ai cru comprendre, est une saisie manuelle des journeaux de marche des unités.
Votre travail mériterait d'être regroupé dans une rubrique spéciale.
Mais, peut être ais-je encore réinventé le fil à couper le beurre?
En tous les cas, encore bravo!
Cordialement
SF
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MessageSujet: Re: 15e d'artillerie mai/juin 1940    15e d'artillerie mai/juin 1940 EmptyDim 4 Juil 2010 - 21:19

Bonsoir,

Un régal pour moi ! Je ferai un message perso prochainement à AVZ94 qui rend ici un grand service à ceux qui recherchent le parcours du 15e.
Tous mes remerciements et vivement demain !
Cordialement, Hervé.
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MessageSujet: Re: 15e d'artillerie mai/juin 1940    15e d'artillerie mai/juin 1940 EmptyLun 5 Juil 2010 - 13:28

Bonjour à tous et un salut particulier à Hervé,
Évidemment c'est le secteur de Valenciennes qui m'a attiré sur ce fil (d'autant que les JMO de 40, au contraire de ceux de 14-18, demeurent un peu mythiques)
Comme je le faisais remarquer dernièrement à un correspondant ( WW1) Canadien, dans ces récits, on fait à rebours le parcours du CEF en Oct-Nov 1918 !!!  15e d'artillerie mai/juin 1940 Icon_cry J'attends donc la suite également, d'autant que ça recoupe les mémoires de mon père, A.S. SNCF (et de ma mère au Central Téléphonique) qui attendaient "d'évacuer"....
Cordialement
Alain
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MessageSujet: Re: 15e d'artillerie mai/juin 1940    15e d'artillerie mai/juin 1940 EmptyMar 6 Juil 2010 - 0:34

Bonsoir,
et merci à vous tous pour vos remerciements, mais se n'est qu'une minuscule goutte d'eau par rapport à tous vos écrits sur ce forum. De plus le fait de pouvoir apporter mon aide aux personnes recherchant des informations sur les parcourt des unités dont leurs proches ont appartenus me motive dans cette saisie des documents et livres en ma possession dont j'oublie trop souvent de siter les références.
Alain.


la journée du 18 et 19 mai - Les combats sur la Sambre de Maubeuge :

Aux premières heures du 18, alors que le colonel se trouve vers Jemmapes (5km ouest de Mons), de nouveaux ordres donnés directement par le commandant de l'artillerie de la 1ère Armée lui parviennent, ils sont simultanément transmis aux éléments du régiment réunis à Saultain au cours des journées des 16 et 17.

Les ordres ainsi reçus prescrivent le rattachement du groupe V/215 au colonel commandant le 15ème RAD, qui est lui-même mis à la disposition du Général MUSSE commandant la 4ème Division dont le PC se trouve à Sebourg, où le colonel se rend aussitôt. Parvenu avec le général commandant la 4ème DI à la Longueville, il y reprend contact avec les éléments du régiment rassemblés à Saultrain.

Il apprend qu'en forêt de Mormal la situation est confuse, des blindés ennemis y seraient signalés et l'infanterie allemande serait parvenue à proximité immédiate de Maubeuge.

La mission assignée à la 4ème Division est de tenir les passages de la Sambre face à l'est, entre Maubeuge et Pont-sur-Sambre. Les unités de la division ne sont pas encore à pied d'oeuvre, son artillerie n'est pas disponible et le 15ème RAD la remplace. La division doit se porter vers la Sambre en dispositif de marche d'approche et par bonds, par les quatre itinéraires qui aboutissent à la rivière. L'artillerie doit progresser sur chaque itinéraire avec les éléments de tête, en mesure d'appuyer ceux-ci à tous moments. La 10ème Batterie répartie entre les diverses colonnes doit se tenir prête à interdire aux blindés de déboucher sur la rive ouest de la rivière.

L'infanterie est aux ordres du colonel commandant le 72ème RI; l'artillerie est aux ordres du colonel commandant le 15ème RAD. Les unités sont ainsi réparties :

- Itinéraire Bermeries - Bavisiau - Petit-Bavai - pont-sur-Sambre : 3ème Bataillon du 27ème RTT, appuyé par le groupe II/15 (le 27° RTT qui appartient à la 1ère DINA est temporairement rattaché à la 4ème Division);

- Itinéraire Bermeries - Mecquignies - Coutant - Hargnies - Pont-sur-Sambre : un demi-bataillon du 72ème RI, appuyé par le groupe III/15;

- Itinéraire Bavai - l'Ermitage - Les Petites-Mottes - Neuf-Mesnil : un demi-bataillon du 72ème RI, appuyé par le groupe I/15;

- Itinéraire Bavai - la Longueville - les Mottes-Douzies - Maubeuge : un bataillon du 124ème RI, appuyé par le groupe V/215.

En fin de mouvement des centres de résistance doivent être constitués à Petit-Bavai, Vieux-Mesnil, Neuf-Mesnil, Ouvrage de Feignies.
En cours de matinée, les groupes participent avec leurs véhicules autos au transport d'éléments d'infanterie en vue d'accélérer leur arrivée. Dès le matin, les batteries se déploient en anti-chars à Mecquignies et bavisiau, tandis que la 5ème batterie est de suite poussée à Petit-Bavai en appui direct des éléments mécanisés du 8ème Régiment de Cuirassiers qui tiennent les passages de Pont-sur-Sambre. A diverses reprises elle a l'occasion d'intervenir sur les colonnes ennemies qui défilent par la rive est de la Sambre sur la grande route de Maubeuge à Aulnye et Hautmont. Au cours de son installation, elle essuie quelques rafales d'armes automatiques, la batterie rejoint son groupe à Coutant en fin de journée.
Une section anti-chars hippomobile est disposée à proximité immédiate de la 5ème batterie, elle n'a pas d'occasion d'intervenir le 18 et se replie avec la 5ème batterie en fin de journée
Les reconnaissances des groupes s'effectuent en cours de matinée, mais la progression des batteries doit être différée jusqu'au moment où les éléments de tête de l'infanterie parviendront à leur hauteur. Le mouvement est repris au début de l'après-midi; il est suspendu presque aussitôt par une alerte provoquée par des blindés ennemis signalés débouchant de Maubeuge; la 10ème Batterie se déploie aussitôt à la sortie est de la Longueville, puis la marche est reprise peu après.
En Fin de mouvement, le I/15 vient se placer au sud de la Longueville pour agir sur les ponts de Hautmont; le II/15 vers Hargnies pour agir sur les passages de Pont-de-Sambre, le V/215 à la Longueville pour agir sur les ponts de Maubeuge.

Le PC du colonel s'installe à la Longueville tandis que les échelons de batterie et les CR stationnent à Saultain. Il est prévu que le PC de la 4ème division sera transféré de Sebourg à la Longueville, où fonctionne déjà le PC du Général BEJARD commandant le Secteur Fortifié de Maubeuge et la 101ème DI.

L'installation est longue et difficile; le pays est couvert, les champs de tir ne sont pas favorables au 75, pas d'observatoires, l'insuffisance en fil téléphonique se fait durement sentir. Au moment où les batteries de tir arrivent sur positions survient à très basse altitude et à faible vitesse un avion mouchard. Par mesure de prudence, le colonel qui est présent, prescrit aux colonnes de refluer à l'abri de la forêt de Quêne-au-Leu pendant que l'on recherchera de nouvelles positions; celles-ci sont de suite reconnues et occupées à la nuit tombante.

La 10ème Batterie est répartie face aux divers ponts : la section BOURDON devant Maubeuge, la section LECAT face à Boussières, la section AGEZ face à Hautmont. En fin d'après-midi, le Capitaine de KERDANIEL participe avec son personnel de commandement à une reconnaissance d'infanterie dans Maubeuge qui, à ce moment, apparaît vide d'ennemi. Peu après la section BOURDON ouvre le feu (6 coups) sur un canon d'infanterie qui tente de se mettre en batterie à 800 mètres d'elle, puis sur deux blindés (6 à 8 coups) qui se déplacent sur la grande route de valenciennes, masqués par des bestiaux. A la section AGEZ, la reconnaissance essuie des rafales de mitrailleuses, elle se déploie néanmoins sans difficultés anormales.

Au cours de la nuit, les groupes de 75 et 105 effectuent des tirs systématiques nourris sur les accès des divers points de passage de la Sambre.

L'artillerie ennemie réagit par de multiples tirs sur nos itinéraires et les localités arrières, en particulier sur Saultain, où cantonnent les échelons et colonnes de ravitaillement. Le lieutenant HERZECKE et le Maréchal des Logis LARGILLERES sont tués, le Maréchal des Logis QUEVA est grièvement blessé.

On assiste à d'importants reflux d'isolés; ceux-ci, interrogés, racontent que l'ennemi a franchi la rivière en divers points, faisant un large emploi de barques en caoutchouc.

Dans la seconde partie de la nuit on apprend que l'ennemi progresse sur l'ensemble de la rive ouest de la Sambre, submergeant nos éléments en ligne.

Beaucoup plus tard seulement on saura qu'après avoir réussi leur percée de la trouée de l'Oise, les Allemands ont poursuivi sur Avesnes, puis contournant la forêt de Mormal par le sud, sont parvenus dès l'après-midi du 18 au Quesnoy et à Villers-Pol, tout en portant des éléments à l'intérieur de la forêt.

A suivre la journée du 19 mai.

Cordialement
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MessageSujet: Re: 15e d'artillerie mai/juin 1940    15e d'artillerie mai/juin 1940 EmptyMar 6 Juil 2010 - 7:22

Bonjour Alain,

Vous nous faites vraiment plaisir en mettant en ligne tous ces éléments et il ne fait nul doute que les gouttes d'eau font les rivières, etc...
Le 15e, c'est plus du côté de chez Alain que je profite de saluer mais bon nombre de soldats du Pas de Calais l'ont rejoint fin août 1939.
Merci et bonne journée, cordialement, Hervé.
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MessageSujet: Re: 15e d'artillerie mai/juin 1940    15e d'artillerie mai/juin 1940 EmptyMar 6 Juil 2010 - 9:41

Bonjour

AVZ94, comme tout les autres je dis bravo et je salue le courage

Il ne faut pas perdre ce travail et je vous donne un travail supplémentaire, il faut collationner tout cela

Encore bravo

Très cordialement
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MessageSujet: Re: 15e d'artillerie mai/juin 1940    15e d'artillerie mai/juin 1940 EmptyMar 6 Juil 2010 - 12:03

Hervé Toulotte a écrit:
Le 15e, c'est plus du côté de chez Alain que je profite de saluer mais bon nombre de soldats du Pas de Calais l'ont rejoint fin août 1939.
Bonjour tout le monde,
Effectivement, Hervé , je m'étais posé la question ( je te sais un peu plus à l'Ouest  15e d'artillerie mai/juin 1940 Icon_wink ) Encore merci à avz94 (un autre Alain ?) pour ces informations, c'est encore "min coin", même celui des balades dominicales en forêt de Mormal : le "Carrefour de l'homme du char"
J'avais repéré quelques liens sur le sujet, ICI et LA, vous me pardonnerez s'ils ont déjà été signalés.
Cordialement
Alain
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MessageSujet: Re: 15e d'artillerie mai/juin 1940    15e d'artillerie mai/juin 1940 EmptyMar 6 Juil 2010 - 23:00

Bonjour,

la journée du 19 mai :
Le 19 mai, vers 03h30, le colonel donne aux groupes l'ordre de se reporter derrière l'Escaut de Valenciennes, avec arrêt éventuel vers Bavai, et rassemblement final en forêt de Vicoignes (nord-ouest de Valenciennes).
Le décrochage s'effectue normalement aux I/15 et V/215 vers 05h00, mais les mouvements de repli sont lents et pénibles du fait des barrières anti-chars de la position fortifiée, qui interdisent l'accès aux diverses routes se dirigeant sur Valenciennes, du fait aussi des convois de réfugiés qui sont immobilisés et embouteillent les routes, du fait surtout de l'ennemi dont les motorisés légers sont parvenus par la forêt de Mormal jusqu'aux abords de Wargnies et Jenlain où ils jettent le désordre dans les colonnes qui empruntent la grande route de Valenciennes à Maubeuge : leur action commencée au jour se poursuivra ainsi toute la journée.
Le I/15 parvient vers midi au rendez-vous assigné. Il y est, peu après, copieusement bombardé par les avions attirés par le grouillement de colonnes de toutes sortes qui ont afflué sous les couverts de la forêt de Raismes. Des pertes lourdes s'ensuivent pour le groupe et ses voisins, en partie causées par l'explosion de caissons de munitions. Il en est de même au groupe V/215.
Le colonel décide en conséquence de porter, le régiment dans la région de Rosult, pour se mettre à la disposition du Général de CAMAS commandant de la 1ère DI, en conformité avec les ordres qui lui ont été donnés par le général commandant de la 1ère Armée lors d'une liaison effectuée par lui à Douai, en cours de matinée. Le I/15 se rend de suite au rendez-vous qui lui est assigné, il y est rejoint en fin d'après-midi par les échelons des batteries et les C.R. qui après avoir quitté Saultain aux premières heures du 19 ont été peu à peu touchées par les ordres du colonel, au cours d'un long périple pendant lequel les colonnes se sont trouvées fortement dissociées du fait des difficultés de circulation : itinéraires encombrés, ponts détruits.
Divers éléments appartenant à ces unités ainsi qu'à la B.H.R. se trouvent ainsi séparés des gros et acheminés partie sur Boulogne où ils sont faits prisonniers le 25, partie vers la Normandie où providentiellement ils retrouvent le détachement des permissionnaires; par la suite, et avec celui-ci, ils se trouvent dirigés vers le sud-ouest de la France où ils sont démobilisés courant de juillet.
L'ordre de repli donné par le colonel le 19 au matin ne parvient pas aux II/15 et III/15 qui, de ce fait, ne quittent leurs positions qu'en cours d'après-midi à l'initiative de leur chef d'escadron.
Ainsi attardés sur leurs positions de la Sambre, ils poursuivent leurs tirs systématiques sur les accès aux ponts, essuyant de nombreuses rafales d'artillerie. La section anti-chars hippomobile déployée à la droite de la 5ème Batterie, à l'orée de la forêt de Mormal, intervient sur les éléments mécanisés ennemis, deux véhicules sont immobilisés et abandonnés par leurs équipages qui se replient dans la forêt sous la protection de motocyclistes. Un renforcement anti-chars est de suite constitué par des éléments de la 5ème Batterie (canons protégés par des armes automatiques) mais ils n'ont pas l'occasion d'intervenir.
Vers 16h00, les groupes II/15 et III/15 se retirent en même temps que l'infanterie se replie, ayant tiré chacun plus de 1 500 coups. Les deux commandants de groupe décident de se replier sur Odomez, en forêt de Raismes, en évitant la grande route de Valenciennes. Cette heureuse décision permet aux batteries d'échapper aux éléments ennemis postés vers Wargnies. Les colonnes se trouvent en butte à des bombardements aériens accompagnés de tirs de mitrailleuse, les pertes restent légères. Les éléments parviennent finalement au rassemblement de Rosult, partie le 19 au soir, partie le 20 au matin, harassés par l'effort persistant fourni pendant ces dures journées.
Maintenue aux ordres directs de l'infanterie, la 10ème batterie est sérieusement éprouvée en cours de journée, étant sans cesse soumise à des coups de toutes sortes. Les objectifs qui s'offrent à ses vues sont multiples et tentants, ils ne comportent pas d'éléments mécaniques et ne sont pas justiciables des projectiles de 47. Cependant, crânement, les pelotons de pièces ouvrent le feu, appuyés par leurs armes automatiques, de suite les mitrailleuses ennemies ripostent, des pertes sévères s'ensuivent.
Vers 17h00, lorsque notre ligne d'infanterie, numériquement bien faible hélas, est submergée, les sections de 47 tentent de se replier avec les fantassins; malgré leurs efforts elles sont contraintes d'abandonner des camarades grièvement blessés qui ne peuvent suivre et une partie de leur matériel mis hors service par les coups de l'ennemi.
Les pièces rejoignent isolément Rosult dans la journée du 20, leur personnel est dans un état de fatigue extrême.
Plusieurs mois plus tard, on apprendra que le 19 au matin, le Lieutenant DEVALLEZ, de l'EM du I/15 et son chauffeur PRUVOST, sont parvenus dans les lignes ennemies au cours d'une mission de liaison et ont été tués près de Bousies après avoir courageusement fait front.

A suivre les journées du 20 au 23 mai.

Cordialement
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MessageSujet: Re: 15e d'artillerie mai/juin 1940    15e d'artillerie mai/juin 1940 EmptyMar 6 Juil 2010 - 23:29

Bonjour,

Voici un état des pertes dans les rangs du 15ème Régiment d'Artillerie pour les périodes évoquées jusqu'à maintenant.

- Au cours des combats sur la DYLE - 14 et 15 mai

Groupe II/15 MDL HOLVOET Maurice
Groupe III/15 MDL BERTHOLOTTI Séraphin; Bri. CAYROU Gilbert; Can. DINGREVILLE Eugène; Can. DUMONT Albert; Can. VANREGEMENTER Robert; Can. VERKYNDT Lucien.

- Au cours du décrochage de la DYLE - 16 et 17 mai

Groupe I/15 BCH JAKUBOVSKY Jean

- Au cours des combat sur la SAMBRE - 18 et 19 mai

Groupe I/15 LTN DELVALLEZ Aimé; MDL LARGILLERES Léon; BCH DECLEMY Jean; BCH DERÔME Arthur; Can. COURBOT Emile; Can. DELMAILLE Charles; Can. GWIZDECK Frantz; Can. LESAGE Félix; Can. PRUVOST Jean; Can. TISON Germain; Can. VERCAUTEREN Jean.
Groupe II/15 LTN HERZECKE René; MDL QUEVA Augustin.
Groupe III/15 Can. DUHAUT Léon.

Cordialement
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MessageSujet: Re: 15e d'artillerie mai/juin 1940    15e d'artillerie mai/juin 1940 EmptyMer 7 Juil 2010 - 7:23

Bonjour,

Merci pour ces nouveaux éléments et bonne journée, cordialement, Hervé.
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MessageSujet: Re: 15e d'artillerie mai/juin 1940    15e d'artillerie mai/juin 1940 EmptyJeu 8 Juil 2010 - 21:37

Bonjour,

les journées du 20 au 23 mai :

Pendant que le 15ème combattait pour la défense de la Sambre, la 1ère DIM est venue se rassembler au nord de Valenciennes, en forêt de Raismes; le contact avec l'ennemi est repris le 20 mai vers 20h00, dans la région de Condé-sur-Escaut.

La division reçoit mission de tenir défensivement le cours de l'Escaut de Hergnies à Fresnes; elle reste rattachée au IIIème CA, et prend sous son autorité les ouvrages fortifiés avec leurs équipages. Les trois régiments d'infanterie de la division sont mis en ligne, le 43ème à gauche, le 110ème au centre, le 1er à droite. Peu d'unités de position en secteur, en dehors des équipages d'ouvrages.

Une certaine indécision pèse en ce qui concerne l'occupation ou l'abandon des casemates situées à l'est d'Escaupont. Dans le secteur assigné à la division, des travaux sont en cours pour compléter la position fortifiée, ils comportent notamment la construction d'observatoires et l'installation d'un réseau téléphonique enterré, mais ils ne sont pas achevés.

Au 15ème RA, la matinée du 20 est mise à profit pour un court repos, pendant que s'effectuent les reconnaissances en vue de l'occupation de positions de batterie en forêt de Raismes.

Pour tenir compte des possibilités des groupes que limite l'extrême fatigue du personnel, notamment pour les unités attardées sur la Sambre, il est constitué temporairement, et par appel aux plus vaillants, deux groupes de marche à deux batteries de quatre pièces; ces unités sont disponibles dès le 20 au soir, tandis que les autres achèvent leur regroupement et rejoindront progressivement pour le 22 mai au matin :


- groupe THIBIERGE, comprenant les batteries de PRAT et FOURNIER (1ère et 2ème Batterie);

- groupe CALIMEZ, comprenant les batteries DIZIER et DASCOTTE (3ème et 5ème batterie).

Le groupe THIBIERGE a mission d'agir au profit des 1er et 110ème RI, il doit, en particulier, battre les ponts de Vieux-Condé. Il rencontre de grosses difficultés pour se déployer : les clairières de la forêt ne sont pas utilisables, les hausses minima ne permettraient pas, même avec charges réduites, l'exécution de tirs sur les berges de l'Escaut. Par suite, les batteries se placent en lisière est de la forêt où elles sont à 1 000 mètres des avant-postes. Pas d'observatoires donnant des vues sur l'Escaut, qui est, de même que Condé, masqué par le remblai de la voie ferrée de Fosse-Valresse; l'ennemi exploitera habilement cette situation pour effectuer ses tentatives de franchissement de la rivière, aussi les tirs du 15ème devront sans cesse s'abattre sur cette région justement suspecte.

Le groupe GALIMEZ est appui direct du 43ème RI et doit en particulier battre les passages de Hergnies et la Vernette. Il s'installe à la Croisette où il bénéficie de quelques logements et aussi de rares abris préparés au cours de l'hiver. L'ensemble du groupe est peu défilé des hauteurs de la rive nord de l'Escaut, aussi des précautions très strictes sont mises en oeuvre pour ne pas révéler prématurément les emplacements.

Le groupe II/318 (Commandant WEIS) est rattaché au 15ème RA et renforce l'action du groupe THIBIERGE (ce groupe restera par la suite constamment rattaché au 15ème RA).

Le 21 mai, dans la matinée, l'ennemi attaque les ponts de Hergnies, le Sarteau, Vieux-Condé. La présence de ses engins motorisés est signalée sur la rive sud de l'Escaut, en particulier vers Fosse-Valresse. Une concentration d'artillerie est de suite organisée, quatre engins sont détruits.


En cours de journée, le groupe Thibierge est reporté vers la Drève-des-Champs, ne laissant aux positions initiales qu'une section de chacune des 1ère et 2ème batteries, disposées en anti-chars.

Le II/15 procède l'après-midi aux reconnaissances en vue de l'installer à Bruay-sur-Escaut pour agir sur les ponts de Condé.


Le Commandant du NODAY place la section de l'Aspirant BERNARD (3ème Batterie) en anti-chars à Notre-Dame-au-Bois.
Un important dépôt de munitions est constitué, au profit du régiment, à la Cité du Pinson; grâce à lui, les groupes pourront sans gros souci assurer les multiples tirs qui leur seront demandés dans les journées qui suivent.

Le PC du régiment est reporté de Trieux-Polette à Rocquignol, en vue d'utiliser au mieux les rares lignes téléphoniques que fantassins et artilleurs ont réussi à construire, mettant leurs ressources en commun, afin de parer aux déficits graves de matériel consécutifs aux décrochages de la Dyle et de la Sambre.


Au cours de la nuit du 21-22, les 4ème et 6ème batteries se mettent en place à Bruay et la 7ème à la Croisette. Quelques tirs d'interdiction sont exécutés sur les accès aux points de franchissement de l'Escaut.

Les échelons et colonnes de ravitaillement sont maintenus dans leurs cantonnements initiaux de la région de Rosult.

Le 22 mai, les sections anti-chars du I/15 rejoignent leur batterie, elles sont remplacées dans leur mission par des canons de 25 et des pièces du I/161ème (Groupe mobilisé à Douai, et mis sur pied avec des anciens du 15ème RA).
En fin d'après-midi, il est précisé au colonel que les casemates situées sur la rive est de l'Escaut ne sont plus occupées et que notre défense est reportée sur la rivière. Le secteur imparti à la 1ère DIM présente par suite un saillant très prononcé, obligeant la division à faire face au nord de Hergnies à Condé, et simultanément au sud-est de Condé à Bruay-sur-Escaut.


Vers 20h00, le 1er RI signale que l'ennemi exploitant cette situation vient d'atteindre les divers passages de l'Escaut entre Condé et Thiers et commence à franchir la rivière. Or, l'infanterie n'a pas encore pu remanier son dispositif pour tenir compte de l'évacuation des casemates de la rive est. Elle demande instamment une aide des artilleurs et signale en outre qu'elle ne dispose d'aucun élément en réserve et n'est pas en état d'assurer la couverture des batteries des II/15 et II/318 en position à Bruay et les Cavins. La situation apparaît donc très grave pour l'ensemble de la division, et non pas seulement pour le 15ème RA, tout son dispositif est menacé d'être pris à revers.


Le colonel envisage tout d'abord l'intervention face au sud-est des pièces anti-chars du I/15 qui viennent d'être libérées de leur mission par la batterie du 161ème RA. Devant la gravité de la situation, il décide de faire face à l'est à tout le groupement, afin d'exécuter au plus tôt des tirs systématiques nourris et prolongés devant les accès aux passages de la rivière, et ainsi de procurer au 1er RI les délais indispensables à l'aménagement de son dispositif. A cet effet :

- le commandant CLOGENSON reçoit l'ordre de mettre à profit les quelques instant de jour qui restent disponibles pour rassembler le I/15 et le déployer face à l'est, sans se soucier du moindre défilement, en vue d'une action immédiate sur les ponts du Marais et du chemin de fer de Thiers; les tirs devront être placés sur les points de franchissement de la rivière puisque l'ennemi a commencé à franchir celle-ci;

- Les groupes II/15 et II/318 devront, par une adaptation immédiate de leur champ de tir, prendre sous leurs feus les ponts de Condé et Vieux-Condé; puis, dés que le I/15 aura ouvert le feu, le II/15 et la 6ème Batterie du 318ème quitteront leur position de Bruay qui se trouve dans la zone d'action efficace des armes automatiques de l'ennemi, pour aller s'installer dans la forêt.


Les changements de direction, reconnaissance et déploiements s'effectuent dans un temps record, malgré l'état de fatigue du personnel qui est harassé par la série d'efforts fournis depuis le départ de Roye et les nuits sans sommeil. Malgrés aussi la présence du traditionnel avion allemand de reconnaissance qui en toute quiétude procède à la recherche d'objectifs à la faveur des mouvements toujours nombreux à la tombée de la nuit. Il lance des artifices de couleurs, nul n'y prête attention, absorbé par l'urgence des tirs prescrits par le colonel; ce n'est qu'un peu plus tard que l'on comprendra complètement le sens de ces lancements lorsque surviendront les salves qui provoqueront de douloureuses pertes au II/15.


Conformément à l'ordre reçu les batteries du I/15 se déploient au débouché de la Drève-des-Champs, directement face à l'ennemi sans masque, et ouvrent aussitôt le feu à cadence rapide. Le tir est maintenu toute la nuit, consommation 200 coups à l'heure par batterie. Au jour, le groupe se replie dans la forêt, vers l'Etoile-de-Cernay, en vue d'une nouvelle mission.

Le II/15 exécute sur place quelques déplacements de pièces pour se mettre en mesure de faire face aux nouvelles directions de tir prescrites. Le feu est ouvert aussitôt à cadence maxima. Simultanément sont entreprises les reconnaissances pour le transfert du groupe vers la clairière du Carrefour des Sapins. Elles doivent se poursuivre de nuit, les recherches sont difficiles, la clairière étant déjà en partie occupée par une batterie du 318ème RA et les échelons du V/215ème RA.


Le groupe se décroche vers une heure du matin. Pendant la sortie de position les 4ème et 6ème batteries se trouvent soumises à un violent bombardement de 105, faisant vraisemblablement suite au lancement de fusées de l'avion allemand témoin du tir intense de la soirée du 22. Des pertes sévères s'ensuivent, le Capitaine MONTAGNE est tué, le MCH LOUCHET d'HERONVAL est grièvement blessé, ce dernier succombera peu après à ses blessures.

Au jour le II/15 s'installe dans des conditions précaires; son champ de tir est mal dégagé du fait des arbres et cependant il a l'impression très nette que le masque aux vues de l'ennemi est illusoire ! Abris difficiles à organiser, l'eau affleurant partout en forêt de Raismes. Le personnel est exténué, mais la conduite de tous, sous la paternelle et ferme direction du Chef d'Escadron VITTECOCQ, est au-dessus de tout éloge. Sitôt installé le groupe reprend ses tirs sur les ponts de l'Escaut.

Dès le début de la crise du 22 au soir, le PC du régiment est transféré auprès du PC du colonel commandant le 1er RI, afin de parer plus aisément à l'insuffisance du réseau téléphonique, qui reste rudimentaire faute de ressources en fil et aux défaillances des postes de TSF qui n'assurent que des liaisons capricieuses du fait de la forêt.


Un intense ravitaillement en munitions est effectué par prélèvement sur la Cité du Pinson pour assurer aux pièces les recomplètement indispensables pour le cas où les attaques ennemies se renouvelleraient au jour, d'où surcroît de fatigue, mais il est supporté avec entrain et bonne humeur.

Le III/15, de son côté, ne reste pas inactif, il exécute de nombreux tirs; ses observatoires sont médiocres, bons tirs cependant.

A la 10ème batterie, les sections BOURDON et DELLOYE sont mises en position en fin de journée à la lisière nord de la forêt de Raismes un peu en arrière de la ligne d'arrêt, tandis que la section WIART est mise à la disposition du 110ème RI.


La nuit du 22 au 23 fut certes agitée et angoissante pour tous, mais le 23 au matin, les artilleurs éprouvent une joie profonde et réconfortante en constatant la satisfaction des fantassins pour les résultats acquis grâce à leurs efforts : l'ennemi n'a pu exploiter la surprise du 22 au soir, ses éléments ont dû se replier à l'est de l'Escaut, abandonnant quelques trophées; le 1er RI a pu remanier son dispositif et, au jour, celui-ci est assis.

Le 15ème est fier de son action de la nuit du 22-23; il a à nouveau le sentiment de n'avoir pas démérité de son glorieux passé.

A suivre les journées du 23 au 25 mai.


Cordialement
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herve7
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MessageSujet: Re: 15e d'artillerie mai/juin 1940    15e d'artillerie mai/juin 1940 EmptyJeu 8 Juil 2010 - 22:01

Bonsoir,

Merci pour ces journées, je suis également dans l'attente des évènements des journées suivantes et notamment de celle du 28 mai, nous verrons quel fut le sort réservé à certains de ces artilleurs !
Cordialement, Hervé.
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alain dubois
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MessageSujet: Re: 15e d'artillerie mai/juin 1940    15e d'artillerie mai/juin 1940 EmptyJeu 8 Juil 2010 - 23:18

Bonsoir,
J'aime bien le " Encore ! Encore" d'Hervé ... Il reste que le fait de voir se dérouler l'action à des endroits que non seulement on peut situer, mais qu'on connait pour y avoir vécu, travaillé, etc. est un pur bonheur.
Encore, Encore !
Cordialement
Alain
PS : Vous pouvez faire "ça" pour toutes les unités du coin ???  15e d'artillerie mai/juin 1940 Smiley30_aureole_innocent
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MessageSujet: Re: 15e d'artillerie mai/juin 1940    15e d'artillerie mai/juin 1940 EmptySam 10 Juil 2010 - 16:02

alain dubois a écrit:
Bonsoir,
PS : Vous pouvez faire "ça" pour toutes les unités du coin ???  15e d'artillerie mai/juin 1940 Smiley30_aureole_innocent

Bonjour,

malheureusement non.

les journées du 23 au 25 mai :

Profitant des facilités de déplacement à travers bois les batteries rejoignent progressivement leur groupe organique.

L'ennemi poursuit avec méthode ses tentatives de franchissement de l'Escaut, puis d'infiltration à travers notre ligne de blockaus. Ceux-ci, comme nos observatoires, sont soumis les uns après les autres à des tirs de plein fouet, effectués par des pièces nomades qui échappent aisément à notre riposte par leur grande mobilité; elles utilisent des obus traceurs et obtiennent ainsi rapidement un nombre important de coups heureux.

La vigilance dont font preuvent nos observateurs permet à plusieurs reprises le déclenchement au moment opportun de tirs efficaces sur les préparatifs ennemis de construction de passerelles sur l'Escaut.

Un tir, brillamment conduit, est effectué sur le clocher de Hergnies qu'utilise l'ennemi pour surveiller la position des 43ème et 110ème RI, par une pièce de la 5ème Batterie aux ordres du Lieutenant WIART amenée spécialement à courte portée et qui se retire rapidement aussitôt après.

Les ripostes par l'artillerie et l'aviation se renouvellent sans arrêts, non sans pertes pour nos batteries; plusieurs sont contraintes à se déplacer afin de pouvoir poursuivre leur mission.

Les sections de la 10ème Batterie sont de même soumises jour et nuit à des neutralisations au canon ou à la mitrailleuse, avec emploi constant de balles traceuses. Elles sont dans l'obligation de rechercher et d'occuper sans délai de nouveaux emplacements.

Le 26 mai, les actions de l'ennemi se font plus vives sur la gauche de la division et plus à l'ouest. La menace grave qui pèse conduit le commandement à organiser un repli d'ensemble des forces qui occupent le saillant de Condé-sur-Escaut. A cet effet :

- le I/15, qui a mission de surveiller les débouchés ouest de la forêt de Raismes, déploie deux batteries sur la rive ouest de la Scarpe, tandis que la batterie DIZIER, aux ordres directs du capitaine FOURNIER, s'installe à Mont-des-Bruyères pour agir à vues directes sur la Drèves à leur sortie de la Forêt;

- Le II/15 est désigné pour couvrir le repli du 110ème Ri et le III/15 celui du 43ème RI. Les sections de la 10 Batterie sont mises à leur disposition pour assurer la défense anti-chars à l'intérieur de la forêt pendant qu'ils franchirons la Scarpe;

- le PC du régiment s'installe à la Saubois.

En fin d'après-midi, la situation évolue rapidement, les mouvements s'effectuent sous la menace de l'aviation ennemie. un bienfaisant orage, qui survient au moment où les II/15 et III/15 se présentent aux ponts de la Scarpe, facilite leur dérobade aux indiscrètions du "mouchard" et à ses conséquences.

A suivre les journées du 27 et 28 mai.

Cordialement
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