équipement des réservistes

Voici un texte extrait de l'Écho d'Alençon en date du 27 août 1939 :

Des instructions pour les réservistes rappelés

Les réservistes rappelés sous les drapeaux sont invités à se munir des effets et objets personnels indiqués ci-dessous qui, s'ils sont en bon état, leur seront remboursés dès leur arrivée dans les organes mobilisateurs, savoir :
1 ou, si possible, 2 paires de brodequins ou de chaussures de fatigue à tige montante (à défaut de chaussures de ces modèles, d'une paire seulement de souliers plus légers dits de repos);
1 jersey, tricot ou chandail;
2 chemises en flanelle-coton;
2 caleçons en flanelle-coton ou en cretonne ( de préférence en tricot de coton pendant la saison froide)
2 paires de chaussettes laine ou laine et coton;
1 paire de gants de laine;
2 mouchoirs;
2 serviettes de toilette;
1 ceinture de laine ou flanelle d'environ 2 m. 25 de longueur sur 0 m. 40 de largeur;
1 paire de bretelles de pantalon;
1 cuiller;
1 fourchette.

Ils auront également le plus grand intérêt à se munir d'un pantalon et d'une veste de toile (vêtement de travail de teintes et modèles se rapprochant de treillis ou salopettes en usage dans l'armée) et d'une ou deux musettes.
Les chaussures devront être de préférence de types brodequins dits de "chasse", de "marche", de "fatigue" à semelles épaisse et munies autant que possible d'un soufflet.
A défaut, il pourra être apporté soit des chaussures plus légères à tige montante en box calf, soit des chaussures basses pouvant comporter des semelles ou talon caoutchouc.
Les gradés des réserves, libérés avec leurs effets militaires, ou a qui ont été remis dès le temps de paix des tenues de mobilisation, sont obligatoirement tenues de rapporter ces effets au corps en cas de rappel sous les drapeaux.
Les réservistes qui ont pris part à la guerre 1914-1918 sont invités à rapporter au corps le casque métallique dont ils sont détenteurs.

Les régiments de réserve étaient-ils tous équipés de cette manière, à aussi peu de frais ? D'autant que, je suppose, un nombre considérable de rappelés devaient arriver au centre mobilisateur sans les effets demandés. Les compagnies devaient présenter un aspect bien hétéroclite. En était-il de même pour les troupes de réserves de la Wehrmacht ?

(note de modération : par convention, une citation est donnée en texte italique. Le "gras" est réservé à la mise en valeur d'un passage ou d'un mot)

Bonsoir,

Il est à remarquer qu'aucun de ces effets ne fait partie de l'uniforme "visible", mis à part les chaussures.

Il me semble donc de bonne politique de demander aux réservistes de venir avec des effets qui leur sont remboursés si ils sont en bon état, plutôt que de stocker des piles de mouchoirs, de caleçon et de fourchettes.

Quant aux chaussures, il me semble que la mobilisation de 38, au moment de Munich, avait montré de graves lacunes dans ce domaine.

Ce qui pourrait passer pour de l'impréparation me semble donc relever d'une saine administration des deniers de l'état.

Mais ce n'est qu'un avis.

Cordialement,

DH

Merci pour cette réponse dhouliez et excusex-moi pour mon ignorance, j'utiliserai dorénavant l'italique pour les citations.

Bonjour,

Pas de problème pour votre "ignorance" là n'est pas le plus important!

Cordialement
Eric Denis

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Il faut se méfier des témoignages qui dénigrent systématiquement l'équipement français. C'est le complexe du perdant. Le Mauser 98k n'a rien d'exceptionnel à envier aux mousquetons et fusils Berthier. le masque à gaz français modèle 1916/34, ça n'a jamais existé, c'est le modèle 1931 dont la cartouche a du - il est vrai - être améliorée dans l'urgence durant l'hiver 1939 après qu'on ait découvert que les Allemands possédaient des gaz arsénié (si mes souvenirs sont bon). La bande molletière (prévue pour disparaître au printemps 1940) est en effet "merdique" mais les bottes allemandes, qui sont peu être plus pratiques, ne tiennent pas la cheville. D'ailleurs, durant l'entre-deux-guerre, les Allemands les avaient abandonnées au profit d'une sorte de "rangers" montante. A partir de 1941, ils viendront à leur tour au brodequins assortis de guêtres, moins martials, mais aussi moins cher et plus pratiques. A noter que les tenues allemandes, comme les tenues françaises, sont en drap. A Narvik, les Allemands sont démunis d'effets grand froid, contrairement aux Français qui possèdent alors des vêtements et équipements au summum de la modernité.
C'est probablement dans l'usage pratique qui est fait du matériel que réside la différence. Restent néanmoins des domaines où l'armée française reste inférieure : le pistolets-mitrailleurs par exemple...

Bonjour pour répondre à votre message et j'aurai dû l'écrire dans le message cette page est extaite du carnet d'un sergent de la 52e DBMIC servnat sur la Meuse qui retraitera avec ses Indochinois jusqu'a Rivesaltes avant re remonter en ligne avec un autre bataillon. Oui impression d'un perdant, sui ne démordait pas de l'indigence de certains équipements et matériel obsolètes ou mals répartis

asiate a écrit:

A noter que les tenues allemandes, comme les tenues françaises, sont en drap. A Narvik, les Allemands sont démunis d'effets grand froid, contrairement aux Français qui possèdent alors des vêtements et équipements au summum de la modernité.

A cela , j'ajouterai qu'il est légitime que la majorité des troupes du CEFS fussent bien dotées en matériel de grand froid ( j'ai tout de même un gros doute pour la brigade ( polonaise ) de Podhale , ainsi que la bonne tenue face au froid des légionnaires venant pour la plupart de casernement Algériens , ou les températures habituelles sont pour le moins différentes) , car il y avait des chasseurs alpins , et notamment l'unité transitoire dite de haute montagne ( qui a disparu par la suite , ainsi que nos documents l'evoquent , Cf http://www.atf40.fr/ATF40/documents/norvege/Le%20Corps%20Exp%C3%A9ditionnaire%20Fran%C3%A7ais%20en%20Scandinavie.pdf ) , spécialisée dans les combats par températures extrêmes et constituée pour bonne part de skieurs émérites des vallées et montagnes des alpes .
Je ne sais pas , par contre , si les unités britanniques envoyées en Norvège disposaient de matériel similaire , peut être que Nicolas Aubin , s'il lit ces lignes , nous en dira plus .

Cordialement ,
Alain