Bonjour
l'unité doyenne/senior des troupes indigènes au service de la France se trouve dans les
Etablissements Français de l'Inde dans ces fameux cinq comptoirs mythiques Pondichéry, Chandernagor, Karikal, Yanaon, Mahé éparpillés le long du littoral du sous-continent Indien (520 km² au total depuis la côte sud-ouest jusqu'au Bengale au nord-est) confettis d'Empire survivants miraculés des luttes franco-britanniques.
Bien loin du temps où l'autorité de la France par l'action de Dupleix embrassait une bonne partie de l'Inde les Cipayes "Français" subsisteront pendant 200 ans dans ces enclaves bien que leur nombre sera proportionné aux ambitions militaires Françaises lesquelles par la géographie et la proximité Britannique seront souvent contrariées puisque nos pauvres Cipayes seront même "délocalisés" à la Réunion sous Napoléon Ier à la suite d'une énième prise de Pondichéry par Perfide Albion.
L'antériorité et la longévité des compagnies de Cipayes n'immunise pas le
Corps Militaire des Cipahis contre une certaine précarité institutionnelle. Le XIXe siècle leur a en effet trouvé un ennemi qui faillit leur être plus fatal que les Anglais : la froide mesquinerie bureaucratique comptable Française qui n'a cessé de remettre en cause la pérennité des Cipayes.
Dés 1867 on réduit les cipayes à 2 compagnies (332 hommes) puis une seule en 1889 (158 cipayes), trés vif émoi dans la colonie car il est aussi question de supprimer le corps qui rend d'inestimables services, la mesure est reportée puis un décret effectivement vient concrétiser cette crainte quelques années plus tard mais celui-ci restera lettre morte, on les supprime donc à nouveau au détour du Siécle...pour les rétablir, les Cipayes défendus becs et ongles par Pondichéry ayant continué à être entretenus localement, puis
en 1907 les Cipayes cessant d'appartenir aux Troupes Coloniales (ex-de Marine) deviennent la "Gendarmerie indigène des Cipahis"... jusqu'en 1921A cette date les Cipayes retrouvent leur famille naturelle d'origine et sont à nouveau encadrés par les Troupes Coloniales avec un effectif tournant autour de 148 à 156 hommes dans les années 30 la portion principale concentrée à Pondichéry
en septembre 1936 le detachement de Chandernagor est dissous...pour être rétabli en avril 1937, le
Corps Militaire des Cipahis étant renforcé :
1 capitaine, 2 lieutenants
1 adjudant, 2 sergents-chefs, 1 sergent
soient 7 cadres Français pour
1 adjudant, 3 sergents-chefs, 8 sergents
13 caporaux
61 cipayes de 1
ére classe
115 cipayes de 2
éme classe
208 hommes au total------dont 1 lieutenant 1 sergent-chef 1 sergent 3 caporaux 33 cipayes pour la section détachée à Chandernagor
les Cipayes constituent une force supplétive locale de maintien de l'ordre, et sans faiblesse parfois comme en 1936 où ils auraient ouvert le feu sur des grévistes incendiaires faisant une vingtaine de morts
enfin en 1938 nos Cipayes retombent à nouveau dans le giron de la Gendarmerie le Capitaine Morizon commandant le Corps Militaire des Cipahis entre 1927 et 1932 sera le plus jeune chef de bataillon de l'Armée Française et aussi l'objet de critiques