|
| Historique reconstitué de la 237e DLI | |
| | Auteur | Message |
---|
RSCHERER Colonel
Nombre de messages : 1198 Age : 61 Localisation : PERPIGNAN (NEFIACH) Date d'inscription : 05/01/2013
| Sujet: Historique reconstitué de la 237e DLI Dim 8 Nov 2015 - 17:09 | |
| Historique de la 237e DLI La situation fin mai et la création des Divisions Légères d’InfanterieFin mai, la situation des armées françaises est désespérée. Elles sont seules à poursuivre le combat. Les Hollandais ont capitulé le 15 mai et les Belges le 28. Dunkerque est tombée le 4 juin avec le rembarquement de la majeure partie des troupes anglaises. L’armée française a perdu l’équivalent d’environ 30 divisions, dont les plus modernes. De plus, une dizaine d’unités doivent être totalement refondues suite aux précédents combats. Le général Weygand doit faire face à la seconde phase de la bataille avec des moyens limités. Le commandement français tente de créer un nouveau front sur les rives sud de la Somme et de l'Aisne à partir du 15 mai. Le front est constitué par des unités provenant des réserves, retirées des armées tenant la ligne Maginot ou reconstituées tant bien que mal dans l’urgence comme la 237e DLI. Le général Weygand, rappelé en métropole le 19 mai, espère arrêter l'offensive allemande sur la « ligne Weygand » qui s'appuie sur la Somme, le canal Crozat, l'Ailette et l'Aisne. La période de réduction de la poche de Dunkerque est utilisée pour renforcer la ligne de la Somme, mais les défenses y sont insuffisantes pour tenir très longtemps sans réserve. Les alliés n'ont à leur disposition que 60 divisions, dont une seule britannique, pour couvrir un front de 600 kilomètres de long. Le 5 juin, l'offensive allemande (opération Fall Rot ou Plan Rouge) reprend avec une supériorité numérique écrasante sur la Somme et l’Ailette. Ensuite, elle se développe au 9 juin sur l’Aisne. La vigueur de la défense française ralentit l'avance de l'offensive allemande, mais le rapport de force est devenu trop inégal et les défenses sont contournées et séparées les unes des autres. Malgré une résistance acharnée des unités françaises, le front français est percé sur la Somme le 7 juin, et le 10 juin sur l'Aisne. Les troupes allemandes atteignent la Seine à Rouen le 9 juin. Le commandement tente de rétablir un front derrière la Seine. La formation de la 237e DLI : du 1 au 8 juinLes Divisions Légères d’Infanterie sont des unités créées à partir de la fin mai. Une douzaine ont été mises sur pied. Les 32e DLI, 43e DLI, 53e DLI et 1e DLINA (Division Légère d’Infanterie Nord Africaine) sont reconstituées à partir des unités d’origine à l’issue de la première phase de la bataille de France. Les autres, les 235e à 241e DLI ainsi que les 17e et 59e DLI sont des nouvelles unités constituées généralement à partir des bataillons d’instructions et des restes des régiments précédemment détruits sur la Meuse ou dans le nord. Par rapport aux grandes unités « classiques », ces divisions ne comportent que deux régiments d’infanterie au lieu de trois et un seul régiment d’artillerie, léger (canons de 75), au lieu de deux. Cette organisation explique le terme de « légère ». Il faut noter que le temps consacré à leur formation est très bref, à peine une dizaine de jour. La 237e Division Légère d’Infanterie est créée le 27 mai 1940. Son état-major est installé à Bazoches-sur-Guyonne, commune située dans le département des Yvelines, à l’ouest de Versailles. Son organigramme est le suivant : - Commandant : colonel puis général de brigade François à titre temporaire au 1 juin 1940. Il commandera la 237e DLI à partir du 29 mai. - Chef d'Etat Major : lieutenant-colonel Labarbe. - 236e RI (type Nord-Est allégé) : commandé par le lieutenant-colonel Ourta. Il est formé le 29 mai 1940 à Rivesaltes avec le reliquat de la 5e DIM. Il est rattaché au dépôt de guerre d’infanterie 31 de Rouen. Il est composé de 3 bataillons et la 14e CDAC lui sera rattachée. Le 1er bataillon est majoritairement constitué d’hommes issus du 8e RI, le 2e bataillon du 39e RI et le 3e bataillon du 129e RI. - 274e RI (type Nord-Est allégé) : commandé par le lieutenant-colonel Susini à partir du 27 mai. Il est formé à Rivesaltes le 31 mai 1940 à partir d’éléments issus de divers dépôts. Il est rattaché au Dépôt de Guerre d’Infanterie 33 de Rouen. - 95e RAD : il est formé le 27 mai 1940 à Fontainebleau et rattaché au DGA 341 avec deux groupes de 75 tractés. Il est commandé par le colonel de La Roche Saint André au 27 mai 1940. - Batterie 743/409 de 25 mm CA au 10 juin 1940. - 124e GRDI : capitaine Moors. Ce groupe, de type réduit, est affecté à la 237e DLI le 1e juin 1940. - Compagnie de Sapeurs Mineurs 237/1 à partir du 10 juin. - Compagnie mixte de Transmissions 237/84 à partir du 10 juin. - Compagnie automobile du Train 487/49 à partir du 8 juin. - Groupe d’Exploitation Divisionnaire 237/16 à partir du 8 juin. (intendance) - Groupe de Santé Divisionnaire 237 à partir du 10 juin. Unités rattachées : - 55e BMIC : ce bataillon de mitrailleurs d’infanterie coloniale est créé à Carcassonne début juin sous les ordres du chef de bataillon Reben. Il rejoindra la division seulement le 13 juin. Il est formé avec des cadres européens rescapés de la 52e DBMIC (détruite sur la Meuse) et d’indochinois récemment affectés en métropole. - III/486e RPC (régiment de pionniers coloniaux) : il est commandé par le commandant Mercier. Il est mis à la disposition de la 237e DLI le 9 juin. Issu de la 3e armée, du secteur de Sarralbe. Après les combats sur l’Eure, il se repliera au sud avec la 237e DLI. - 80e GRDI. Initialement, c’était le groupe de reconnaissance de la 1e DM (division marocaine). Cette division est dissoute le 8 juin 1940 et le groupe de reconnaissance est mis à la disposition du 3e corps d’armée. Il est rattaché à la 237e DLI le 13 juin 1940. Devant l’urgence de recréer un front sur la Seine après la percée allemande sur la Somme, le 7 juin, la 237e DLI, pas encore totalement constituée, est partiellement engagée. Les deux régiments d’infanterie de la 237e DLI n’ont pas terminé leur formation. Néanmoins, le 236e RI, mis sur pied le 6 juin, est embarqué le 7 juin à Rivesaltes (à côté de Perpignan) pour renforcer le 3e corps d’armée (10e armée). Son trajet est : Rivesaltes, Narbonne, Carcassonne, Toulouse, Montauban, Cahors, Brive, Limoges, Argenton, Châteauroux, Vierzon, Orléans, Chartres, Rambouillet, Versailles, Mantes et Evreux. Le 236e RI rejoint le front en 4 convois ferroviaires : - 1er convoi : 16h59 pour les éléments régimentaires ; - 2e convoi : 19h59 pour le 2e bataillon (commandant Diot) ; - 3e convoi : 23h59 pour le 1e bataillon (commandant Robert) et l’état major régimentaire avec le lieutenant-colonel Ourta ; - 4e convoi : 3h59 le 8 juin pour le 3e bataillon (commandant Jourdan). Le III/486e RPC et le 95e RAD sont aussi engagés et seront déployés dès le 10 juin au niveau de l’Eure. Le 274e RI rejoindra ultérieurement, le 15 juin, quand sa formation sera terminée. |
| | | RSCHERER Colonel
Nombre de messages : 1198 Age : 61 Localisation : PERPIGNAN (NEFIACH) Date d'inscription : 05/01/2013
| Sujet: Re: Historique reconstitué de la 237e DLI Dim 8 Nov 2015 - 17:10 | |
| L’engagement de la 237e DLI
Le samedi 8 juin : la reconstitution de la 10e armée derrière la Seine
Après la rupture du front de la Somme, les 5 et 6 juin 1940, la dernière phase de la bataille de France s’engage. Pour les Alliés, il devient vital de se rétablir sur la Seine pour tenter d’arrêter les Allemands. La 10e armée a été détruite suite à la percée allemande sur la Somme. Le 9e corps est encerclé à Saint-Valéry-en-Caux et les 10e et 25e corps, rejetés vers le sud, sont transférés à la nouvelle Armée de Paris.
Une « nouvelle » 10e armée, commandée par le général Altmayer, est créée de toutes pièces pour tenir le front de la Basse Seine, de Vernon exclu à son embouchure. Sa mission est d’interdire à l’ennemi de franchir la Seine ou de déboucher des têtes de ponts en rive gauche où il a déjà pris pied si des contre-attaques ne réussissent pas à le refouler sur la rive droite.
La ligne principale de résistance dominera la Seine et ses isthmes. Une position d’arrêt est placée légèrement derrière la Seine. D’ouest en est, elle passe par les hauteurs de la forêt de Bretonne, le secteur de Bourgtheroulde, le bord du plateau du Neubourg vers Louviers, les deux rives de l’Iton, et enfin l’Eure, de Heudreville à Pacy-sur-Eure.
Initialement, le poste de commandement de la 10e armée est installé à Vaucresson, à côté de Versailles. Ensuite, il est installé à Orbec, à la limite du Calvados et de l’Eure. La « nouvelle » 10e armée est constituée de 3 corps d’armée : - Le corps d’armée D : de l’embouchure de la Seine à Pont-de-l’Arche, afin de protéger Pont-l’Evêque, Lisieux et Bernay. Son poste de commandement est à Garcis, près de Bernay. Il est commandé par le général Duffour. Il est formé avec des troupes reconstituées comme la 236e DLI, les restes de la 17e DLI et des unités disparates de la 3e région militaire justement commandée par le général Duffour. - Le corps de cavalerie du général Langlois avec les 1ere, 2e et 3e DLM reconstituées. Il est placé en réserve d’armée avec une division à Brionne, sur la Risle et l’autre dans la région de Beaumont-le-Roger et de Conches. Le poste de commandement du corps de cavalerie est installé dans le château de Broglie. Cette formation ne peut faire illusion car chacune des DLM ne représente que le tiers des DLM d’origine. De l’avis même du commandant du corps de cavalerie, chacune de ses divisions n’était guère comparable qu’à un fort groupe de reconnaissance de corps d’armée. La 3e DLM sera détachée du corps pour renforcer le 3e corps d’armée. - Le 3e corps d’armée, commandé par le général de la Laurencie, est recrée le 9 juin. Son front va du Pont-de-l’Arche exclu (au nord d’Evreux sur la Seine) à Vernon exclu (à l’est d’Evreux sur la Seine). Il doit être constitué avec les troupes se trouvant présentes, principalement la 3e DLC qui retraite de la Somme depuis le 5 juin. Elle est diminuée après ces combats. Comme le front doit être renforcé, le 8 juin, la 237e DLI est affectée au 3e corps d’armée. De plus, le secteur du Pont-de-l’Arche sera aussi tenu par le 3e corps d’armée car la 236e DLI du corps d’armée Duffour manque de moyens pour s’occuper de ce secteur.
En cas de repli, l’axe du 3e corps est jalonné par les villes d’Evreux, Verneuil, Mortagne-au-Perche. Il s’agit de rester en contact à l’est avec l’Armée de Paris. Cet axe ouvre une brèche le long de la mer, en direction de Caen et Cherbourg car la liaison avec le corps d’armée Duffour disparait.
En face, les Allemands disposent, ou disposeront, car certaines unités sont occupées à réduire la résistance du 9e corps d’armée encerclé à Saint-Valéry, des unités suivantes : - le 15. Armee Korps, avec les 5. et 7. Panzerdivisionen ; - le 2. Armee Korps, qui attaquera sur l’axe Elbeuf, Le Neubourg, Laigle, avec les 32. et 12. Infanterie Divisionen en premier échelon et la 31. I.D. en réserve ; - le 38. Armee Korps, sur l’axe Gaillon, Evreux, Damville, avec les 6. 46. et 27. Infanterie Divisionen et ultérieurement la 1. Kavallerie Division.
Les 15. et 2. Armee Korps seront opposés au corps d’armée Duffour. Le 3e corps d’armée français sera confronté au 38. Armee Korps. L’infériorité numérique française est importante. En outre, contrairement à ce qui avait pu se passer sur la Somme, les Français ne disposent d’aucun répit pour mettre en place une ligne défensive digne de ce nom sur la Seine. De plus, la pression allemande sur la Seine est forte. La Luftwaffe intervient pour gêner au maximum les mouvements des troupes françaises.
L’Armée de l’air est présente avec les GR I/36, GC II/10, GC III/10 et GC I/145 formé de pilotes polonais.
Le samedi 8 juin, au matin, vers 8h, la Luftwaffe bombarde Vernon. Les premières bombes s'abattent et la panique gagne la population. En quelques minutes, le centre-ville est sérieusement touché et quelques heures plus tard c'est le désastre. Plusieurs dizaines de morts sont à déplorer. La place d'Evreux, la place d'Armes, les rues Aux Huiliers, saint-Lazare et des Tanneurs sont éventrées. Une seconde attaque a lieu à 14h00. Le Pont de chemin de fer, de la ligne Pacy-Gisors, est détruit. Le lendemain et surlendemain, dimanche 9 et lundi 10 juin, de nouveaux bombardements finiront de détruire la ville. Au total il y a eu près de 200 morts et 500 blessés. Les pertes civiles et matériels sont considérables avec 251 maisons détruites 374 endommagées. La population est prise de panique sous ces raids et une grande partie quitte la ville dévastée. Le 10 juin, les allemands entreront dans la ville dévastée.
La mise en place des troupes derrière la Seine est réalisée sous la protection des Groupes Francs Motorisés de Cavalerie n° 1, 2, 4 et 5. Initialement destinés à renforcer la défense de la Somme, devant l’avance allemande, ils sont déployés aux environs de Rouen à partir du 8 juin pour protéger les ponts de la basse Seine sous le commandement du corps d’armée Duffour. Commandés par de jeunes chefs énergiques et déterminés, ils se révélèrent extrêmement mordants, ne décrochant que sur ordre lorsqu'ils n'étaient pas déjà détruits.
Le 8 juin, l’avant-garde allemande, dont la 7. Panzer Division du général Rommel progresse rapidement vers Rouen. Chaque commandant de Groupe Franc reçoit alors l’ordre de prendre position en avant de l’un de ces ponts, incontournables points de franchissement de la Seine, seulement gardés par des détachements du 31e Régiment Régional (ponts d’Oissel et de Rouen notamment) et de la Gendarmerie. La 5e compagnie de gendarmerie est positionnée aux ponts de Courcelles, des Andelys et de Saint-Pierre-du-Vauvray.
La mission est simple : tenir sur la rive droite aussi longtemps que possible, pour permettre le repli d’un maximum de troupes françaises puis couvrir les unités du génie chargées de la destruction des ponts. Le 4e Groupe Franc se positionne à Igoville et à Pont-de-l'Arche. Il est commandé par le capitaine François Huet, secondé par le lieutenant de Marolles. Cette unité est dotée 177 hommes, dont 8 officiers, 19 sous-officiers et 150 cavaliers
Il est composé d’un peloton de commandement, d’un peloton motocycliste (à sidecars et motos), un peloton de chars doté de 3 AMC 35 dont une en panne, un peloton d'automitrailleuses (à 4 ou 5 véhicules), deux groupes antichars (l'un avec 2 canons de 47 mm et l'autre avec 2 canons de 25 mm), un peloton de mitrailleuses lourdes et un peloton de mortiers. Des pièces d’artillerie des I et IV/196e RALT (220C16) et du VII/306e RALT (75) sont aussi présentes dans la tête de pont.
A Pont-de-l’Arche, l’armée allemande est précédée par un immense défilé de civils en exode et d’éléments militaires désorganisés. Deux centres d’accueil sont ouverts à leur intention à Pont-de-l’Arche pour tenter de réorganiser les troupes en retraite depuis la Somme. Dans l’après-midi du samedi 8 juin, les avant-gardes de la 7e Panzer Division commandée par le général Rommel sont observées dans les hauteurs boisées d’Igoville et Alizay. Les troupes allemandes tentent d’encercler Rouen par Elbeuf. Vers 22h00, une forte colonne de la 7. Panzer Division progresse d’Ymare vers Tourville-la-Rivière, en direction d’Elbeuf. Elle fait halte pour la nuit à Tourville. Lors de sa progression, elle va se heurter au 4e Groupe Franc Motorisé de Cavalerie.
La journée du 8 et la nuit du 8 au 9 juin permettent à la 3e DLC de s’installer derrière la Seine, dont certains éléments la franchissent à Pont-de-l’Arche comme la 13e BLM. Des éléments de la First Armoured Division du général Evans traversent aussi la Seine au Pont-de-l’Arche. La 3e DLC est diminuée après les combats de la Somme et se regroupe à Louviers, Gaillon, Autheuil et Evreux qui sont des carrefours importants.
A Pont-de-l’Arche, l’accès au pont sur la Seine est sérieusement gardé avec, notamment, des pièges antichars. Deux canons de 37 sont placés face au pont, sur la place Hyacinthe-Langlois. Trois pièces d’artillerie se trouvent dans la propriété de Crosne en plus de quatre mitrailleuses placées sur la terrasse de la tour et deux autres au rez-de-chaussée, à travers les meurtrières. Deux autres pièces d’artillerie sont installées dans la cour de l’abbaye de Bonport. En haut de la route de Tostes, une pièce d’artillerie lourde du III/196e RALT (220C).
Le 22 mai, le III/486e RPC part de Sarralbe dans l'Est et s’arrête à Forges les Eaux (Seine Maritime) le 2 juin, la voie ferrée étant coupée. Il rejoint ensuite le front par le trajet suivant : La Feuillie (Fleury-la-Forêt), Lyons-la-Forêt, Fleury-sur-Andelle, Pont-de-l’Arche, les Andelys le 8 juin pour couvrir ce point de franchissement sur la Seine
Le dimanche 9 juin : l’arrivée au front du 236e RI
Un peu après minuit, l’accrochage entre les troupes françaises et allemandes se produit à Igoville. Des éléments allemands de la 7. Panzer Division descendent la route de Rouen et rencontrent la résistance organisée par le 4e Groupe Franc. Vers quatre heures et demie, malgré l’impressionnant bruit de canonnade, les derniers habitants de Pont-de-l’Arche, en l’occurrence des élus municipaux, des religieuses, quelques vieillards de l’hôpital et le curé, entendent très distinctement les troupes allemandes s’avancer vers la Seine.
Au lever du jour, les munitions pratiquement épuisées, le capitaine Huet reçoit l’ordre de détruire le pont. Il organise le repli de ses pelotons et à fait traverser in extremis autant de ses hommes que possible. Le mouvement est protégé par les deux chars qui défendent l’entrée du bourg. Ils restent en rive droite et engagent le combat avec les troupes allemandes pour les retarder au maximum. A 6h25, les soldats du génie font exploser le pont dont les projections retombent jusqu’à 400 m. Toutes les vitres de Pont-de-l’Arche volent en éclat et couvrent les rues de verre cassé. Grâce à cette action qui a bloqué temporairement l’avance allemande, le Génie peut aussi détruire les ponts d’Elbeuf, du Manoir et d’Oissel en matinée. Les autres ponts dans le secteur du 3e corps d’armée sont aussi détruits dans la journée comme celui de Saint-Pierre-du-Vauvray à 15h.
La canonnade continue, le reste de la population de Pont-de-l’Arche abandonne la ville. A Igoville, les deux chars français épuisent héroïquement leurs munitions face aux Allemands. Les six soldats qui les actionnent doivent finalement les abandonner et les détruire pour rejoindre les berges de Seine, sous le feu nourri de l’ennemi, avant de traverser à la nage jusqu’à Pont-de-l’Arche. Le général Erwin Rommel a cité dans ses mémoires cette résistance des aspirants Dubern et Lepage qui ont retardé l’ennemi près de 2h30. Malheureusement, de nombreux militaires sont bloqués sur l’autre rive dont un certain nombre rejoindra le front après avoir traversé la Seine à la nage.
En matinée, la 7. Panzer Division progresse vers Freneuse, en face de Criquebeuf. Le I/196e RALT, installé dans la forêt de Bord, exécute un tir d’interdiction. De Criquebeuf à Heudebouville, le 2e RDP (3e DLC) est installé défensivement avec en soutien une batterie de 75 et une de 105 du 72e RAD.
Un duel d'artillerie s'engage depuis Port-Mort sur Bernières-sur-Seine. Une batterie française est installée dans les sapins du fermé de la Garenne, une autre près de la route de Tosny à Bernières, dans la boucle des Andelys. Des mitrailleuses françaises sont en poste à La Capelle. Du côté de Tosny, dans la boucle des Andelys, un convoi hippomobile français est attaqué et pendant trois semaines, de nombreux cadavres d'hommes et de chevaux resteront sur place.
Aux Andelys, le pont sur la Seine est aussi coupé ce dimanche. En effet, les troupes allemandes atteignent Les Andelys et Saint-Pierre-la-Garenne plus au sud. La ville des Andelys tombe aux mains de la 6. Infanterie Division qui franchit aussitôt la Seine, bien que le pont soit détruit. Les allemands mettent en place aux Andelys deux ponts de bateaux pour le passage des troupes, l'un de 9 tonnes, l'autre de 18 tonnes. La 27. Infanterie Division, commandée par Generalleutnant Friedrich Bergmann, franchit aussi la Seine aux Andelys et dans la foulée progresse vers l’ouest.
Devant la progression allemande, toutes les unités, d’infanterie comme d’artillerie, installées dans la boucle des Andelys recevront l’ordre de se replier dans l’après-midi. A part quelques batteries de gros calibre, la majeure partie des unités réussit à se replier sous le feu allemand. Le III/486e RPC et un détachement du 31e Régiment Régional se retirent de la ville des Andelys et abandonnent la boucle des Andelys. Le III/486e RPC, mis sous les ordres de la 237e DLI ce jour, est donc mis à la disposition de la 3e DLC pour renforcer le front.
Les allemands investissent la boucle des Andelys. Muids et Venables sont perdus et Heudebouville est menacé par l’avance allemande. La 3e DLC tentent de les bloquer avec la 5e Brigade de Cavalerie (6e Dragons de Heudebouville à Venables et 4e Hussards de Venables exclu à Gaillon). A Muids, les bacs sont restés en rive nord et seront utilisés par les allemands pour traverser la Seine.
La mission de défendre la Basse Seine semble déjà compromise, les troupes allemandes ayant franchi la Seine à l’est de Louviers en de nombreux endroits : Les Andelys, Portejoie, Saint-Pierre-du-Vauvray et Venables. « Or, relate le général Altmayer, aucune unité importante de l’armée n’était déjà, au complet, en sa place de combat. L’exécution de la mission d’interdire à l’ennemi le passage de la Seine en aval de Vernon commençait mal ! Je devais, dès le début, penser à employer une partie de ma réserve d’armée, dès qu’elle serait arrivée, pour aider le 3e corps d’armée à régler l’affaire de Louviers. Quand je quittais Saint-Aubin, l’état-major Duffour se préparait à l’évacuer. »
Devant l’urgence, le général De La Laurencie décide de transférer au général Petiet, commandant la 3e DLC, le commandement de toutes les unités, sans aucune exception, y compris les unités britanniques, qui se trouvent dans son secteur pour mieux coordonner la défense. La 3e DLC est étirée le long de la Seine pour bloquer les troupes allemandes et son dispositif manque de profondeur.
Le général Petiet décide d’utiliser le 236e RI pour renforcer la défense au sud de Louviers seulement assurée par le 2e bataillon du 2e RDP (Régiment de Dragons Portés) de la 3e DLC. Le poste de commandement de la division doit s’installer à Pinterville. Les éléments du 236e RI seront mis à la disposition de la 3e DLC du général Petiet à fur et à mesure de leur arrivée.
Le 236e RI est transporté par 4 convois. Le premier convoi transportant les éléments régimentaires sous les ordres du commandant Robert débarque à Acquigny, au sud de Louviers, à 16h30. Ces éléments reçoivent l’ordre d’installer une tête de pont à Acquigny en rive est de l’Eure et de défendre les ponts de Louviers. La compagnie 237/1 de sapeurs mineurs est aussi présente pour assurer la défense des ponts sur l’Eure entre Louviers et Pinterville. Ces éléments font mouvement de nuit et atteignent la Maison Forestière, à l’est de Tostes, à 4h du matin le 10 juin.
Les convois ferroviaires des 1e et 2e bataillons subissent une attaque aérienne importante à Evreux à 14h. En début de l'après-midi, sous un magnifique soleil printanier, une pluie de fer et de feu s'abat brutalement sur Évreux. Une trentaine d’appareils, surgis des collines de Cocherel, bombardent la ville dépourvue du moindre objectif militaire. La ville va subir quatre raids successifs, jusqu’à la nuit. Le centre-ville est durement touché, onze hectares d'habitations sont détruits ou endommagés gravement, la cathédrale est quasiment anéantie, seule subsiste la tour de l'Horloge. La gare et la Chambre de commerce ne sont plus que ruines fumantes. Il sera dénombré 560 morts et plus de 300 blessés.
En quarante-huit heures, six bombardements dévasteront le centre-ville d’Evreux. Toute la zone comprise entre le quartier Tilly, les collines de Saint-Michel, le pré du Bel-Ebat, la gare, la cathédrale et le faubourg Saint-Léger sera touchée, ainsi qu'une partie de La Madeleine. Après ces bombardements, Evreux sera totalement méconnaissable. Un quart des immeubles sera détruit totalement ou partiellement sous l'effet conjugué des bombes et des flammes.
Le II/236e RI du commandant Diot est durement affecté avec 37 morts et 50 blessés. Le I/236e RI du commandant Robert ne déplore que 3 blessés.
Le bombardement a créé la dislocation des unités du 236e RI qui doivent débarquer à Evreux, la voie ferrée Evreux-Acquigny étant coupée. A 15h00, le commandant Diot du II/236e RI se présente au poste de commandement de la 3e DLC. Il lui est ordonné de se porter dès que possible sur l’Eure. Pour accélérer le mouvement, des camions du 3e corps sont mis à disposition du bataillon. En fin de journée, les éléments régimentaires du 236e RI sont dirigés sur Tostes, à 5 kilomètres au nord-ouest de Louviers.
Le lieutenant Sourniès, parti de Rivesaltes le 5 juin au soir pour percevoir les véhicules du régiment à Vincennes, après avoir été dirigé sur Louviers, atteint avec sa rame Acquigny à 20h. Une partie des véhicules est utilisée pour le débarquement des unités régimentaires se trouvant en gare d’Acquigny vers 21h. L’autre partie est mise à la disposition du commandant Diot pour le transfert du II/236e RI d’Evreux à Acquigny qui sera réalisé dans la nuit. Le reste des véhicules est rassemblé dans les bois se trouvant à l’ouest d’Acquigny.
Le bombardement allemand de la gare d’Evreux a fortement perturbé la montée au front du 236e RI
En soirée, le général François se présente au général Petiet qui lui demande d’installer le poste de commandement de la 237e DLI dans un château situé au Mesnil-Jourdain, au sud de Louviers.
Au soir, le régiment est sans nouvelles du III/236e RI du commandant Jourdan. En fait, parti de Rivesaltes le 8 juin 1940, le III/236e RI commandé par le commandant Jourdan arrive à Juvisy-sur-Orge en région parisienne le 9 juin. Il est ensuite dirigé vers Louviers et Evreux.
Pour le soutien aérien, le GC II/10 est basé du 22 mai au 9 juin à Bernay puis du 9 au 15 juin à Caen-Carpiquet. Est aussi présent le GC III/10 basé du 22 mai au 10 juin à Deauville avant son transfert à l’est.
Le 2 juin, le GC I/145, formé d’aviateurs polonais, est transféré après formation à Dreux. Le jour suivant, la patrouille de Lionel de Marmier avec le lieutenant Czerwiński et le sous-lieutenant Żukowski, attaque une formation de trois bombardiers Heinkel He 111 et remporte deux victoires homologuées. Le 8 juin, une patrouille de cinq avions sous les ordres de Kępiński rencontre et attaque une vingtaine de Messerschmitt Bf 109, au cours de combat, le sous-lieutenant Czesław Główczyński détruit probablement un avion ennemi.
Le 9 juin, le GC I/145 déménage à Bernay. Vers 15 heures, au dessus de Vernon, les pilotes du GC I/145 abattent 4 avions allemands.
La Luftwaffe sera présente lors des combats suivants avec pour la chasse des détachements concernant les unités suivantes : JG 26, JG 20, JG 3, JG 2, JG 51 et LG 2. |
| | | RSCHERER Colonel
Nombre de messages : 1198 Age : 61 Localisation : PERPIGNAN (NEFIACH) Date d'inscription : 05/01/2013
| Sujet: Re: Historique reconstitué de la 237e DLI Dim 8 Nov 2015 - 17:10 | |
| Le lundi 10 juin : les allemands franchissent la SeinePendant la nuit du 9 au 10 et surtout en matinée du 10, les troupes allemandes utilisent le bac de Muids, non détruit, ainsi qu’un pont de bateaux construit à Vézillon, pour renforcer leurs effectifs dans la boucle des Andelys. Les Allemands entrent à Bernières-sur-Seine dans la nuit du 9 au 10. Dès le matin, les allemands tentent de franchir la Seine malgré les destructions. A cause de la faiblesse des moyens de la 3e DLC trop étirée le long de la Seine, des tentatives ennemies réussissent à Porte-Joie et à Port-Pinché. Ces troupes s’enfoncent immédiatement et atteignent la voie ferrée Paris-Rouen. Une tentative échoue à Saint-Pierre-du-Vauvray grâce à l’action du 80e GRDI. A ce jour, le général de la Laurencie, commandant le 3e corps d’armée, a les moyens suivants pour enrayer la progression allemande : - la 3e DLC, diminuée, du général Petiet en retraite depuis la Somme et étirée le long de la Seine ; - quelques pelotons de chars légers de la 1st Armoured Division du général Evans en retraite aussi depuis la Somme ; - le 436e RP (régiment de Pionniers) à la jonction avec le corps d’armée Duffour au niveau de Pont-de-l’Arche. Le front est en cours de renforcement : - au nord avec la 237e DLI, incomplète, de Louviers à Acquigny ; - au sud avec la 3e DLM aux environs de Pacy-sur-Eure, pour assurer la liaison avec l’armée de Paris. - des unités d’artillerie comme le III/25e RAD, le VII/306e RAP et les I et IV/196e RALT qui sont rattachés à la 3e DLC. Ce corps d’armée ne possède aucun élément organique comme de l’artillerie lourde et aucune réserve. La 3e DLM est alors localisée à Conches. Cette unité, reformée sur le type allégé, fait mouvement le 10 sur Pacy-sur-Eure. Elle ne regroupe plus que 1500 hommes, une vingtaine d’automitrailleuses et autant de chars. Elle n’a plus d’artillerie, de génie et d’intendance. Elle conserve néanmoins une unité sanitaire. La 3e DLM reconstituée comporte : - un régiment de Découverte : 12e Cuirassiers aux ordres du commandant Albessard avec deux escadrons ; - un régiment de Dragons Portés : 11e RDP aux ordres du colonel Revouy ; - un régiment de Chars : 1er Cuirassiers aux ordres du commandant De Loustal ; - un groupe d’artillerie de 75 mm (12 pièces seulement) du 76e RATTT. La 3e DLM est dirigée sur Acquigny, au sud de Louviers. L’ennemi ayant déjà franchi la Seine en plusieurs points de Vernon à Rouen, la 3e DLM contre-attaque les allemands qui s’avancent des Andelys et tentent de franchir l’Eure au sud d’Acquigny, en collaboration et sous les ordres de la 3e DLC. En même temps, le Corps de Cavalerie, reconstitué avec les 1re et 2e DLM, passe sous les ordres directs du général Altmayer. Il se positionne sur la droite de la 10e armée pour assurer la liaison avec l’Armée de Paris. Le 2e bataillon du 2e RDP est chargé de tenir la Seine de Poses à Heudebouville. Il est étiré sur 15 km face à un chapelet d’îles boisées favorables à l’ennemi. Son rôle est de protéger Louviers, en attendant les renforts dont le 236e RI. Enrichi de quatre sections, dont deux anglaises à Vironvay, espérant l’arrivée rapide des renforts, le commandement pense pouvoir verrouiller un certain temps le secteur. Malheureusement, ayant percé aux Andelys dans la nuit du 9 au 10, profitant d’un épais brouillard, naturel ou lié à l’incendie des dépôts de pétrole de Rouen, les troupes allemandes progressent au centre du dispositif français, là où les feux ne se recoupent même pas. Si à Pont-de-l’Arche la défense reste longtemps efficace, il n’en est pas de même à Porte-Joie avec un escadron qui perd 3 sous-officiers et 41 dragons. Le repli est inévitable sur l’Eure entre Le Vaudreuil et Saint-Étienne-du-Vouvray. Malgré leur insuffisance numérique en attendant le renforcement par le 236e RI, la résistance vigoureuse du 2e RDP à Saint-Pierre-de-Vouvray permet de couvrir Louviers et d’aider à la consolidation de la défense sur l’Eure avec des éléments disparates recueillis peu à peu au fil des heures. En journée, les troupes allemandes progressent par Venables et Heudebouville. Puis Andé et Herqueville sont perdus en journée. A Villers-sur-le-Roule, la défense est assurée par un détachement du 31e RR qui subit des pertes mais cette localité, ainsi qu’Aubevoye, sont perdues dans la journée. Des troupes allemandes motorisées ne tardent pas à venir d'Heudebouville, les unes prenant la route de Paris vers Louviers, les autres la direction de Pinterville. Les combats les plus violents ont lieu au pont de Folleville-sur-l’Eure à l’est de Louviers et dans le quartier Saint-Jean. Pour renforcer la 5e Brigade de Cavalerie (3e DLC), le commandement, dans l’attente du III/236e RI, fait monter en ligne le III/486e RPC. Les objectifs sont les suivants : 9e et 10e compagnies sur Venables, 11e compagnie du capitaine Verneau sur Villers-sur-le-Roule. Lors de son approche, la 11e compagnie est prise sous le feu allemand et subit des pertes. Venables et Villers-sur-le-Roule, occupés par les troupes allemandes de la 6. ID, ne peuvent être repris. Le III/486e RPC déplore la perte de nombreux hommes : Coathalem Charles, Jamb Jean, Mingam Joseph, Mouliné Joseph à Villers-sur-le-Roule et Mellon René à .Sainte-Barbe-sur-Gaillon A Louviers, devant l’avance allemande, les troupes françaises tentent de faire sauter le Pont de Folleville, celui d'Acquigny et de brûler avec de l'essence celui de Pinterville. Le contact avec les troupes allemandes, suivi de combats, se poursuit sur Incarville, au nord de Louviers, sur Pinterville, Acquigny et plus tard Ailly. L’artillerie française se met en position à Tostes, dans la forêt, derrière la maison forestière de Montaure, à la Neuville, à Surville, à La Mare-Hermier et dans les bois surplombant la vallée de l'Eure. A Louviers, devant le château de la Villette, des artilleurs français mettent en batterie des pièces braquées sur Saint-Etienne-du-Vauvray. De leur côté, les Allemands installent des batteries à Saint-Pierre-du-Vouvray, à Venables et à Heudebouville. Des points d’appui renforcés de mitrailleuses sont érigés sur la « cote de M. Breton » et sur les Monts. Pendant la nuit, les artilleries échangent leurs projectiles mais les tirs ne causent pas de dégâts à Louviers. Il apparaît au commandement français que la poussée allemande sera sur Louviers et Gaillon. Le général Petiet demande donc à la 237e DLI de porter la totalité de ses effectifs sur Louviers, Pinterville et le bois d’Acquigny. Le bataillon du commandant Diot ne peut s’y installer qu’en soirée. Le positionnement du 236e RI est le suivant : - au nord : II/236e RI (commandant Diot) : Faubourg Saint Jean (Louviers), lisières est de Pinterville ; - au sud et à l’est : I/236e RI (commandant Robert) : lisières est de Pinterville, lisières nord-est d’Acquigny, puis en direction de Gaillon (ferme Goujon, Ingremare, Ailly, Malpalu et Gruchet) ; - Le 95e RAD installe ses batteries au niveau de la route de Gaillon à Louviers pour couvrir le front du 236e RI. - Le III/486e RPC s’installe défensivement devant Venables en soutien du 6e Dragons. Les deux bataillons du 236e RI devront tenir le front sans esprit de recul puis ultérieurement contre attaquer sur l’axe Pinterville - Acquigny. Le poste de commandement régimentaire et les élements régimentaires s’installent à La Haye le Comte. Le train régimentaire déménage à Canappeville. En soirée, dès son arrivée, le II/236e RI est au contact des troupes allemandes. Parvenu en gare de Bréval le 10 juin, le convoi du III/236e RI est stoppé et obligé de débarquer; la gare d’Evreux étant rendue inaccessible par les bombardements de l’aviation allemande. Faute de moyens de transport, approvisionnements et munitions sont été laissées sur place. Isolé de la division, le bataillon est réquisitionné par le général Hassler, de l’armée de Paris. Il ne reste que quelques heures à Bréval puis fait mouvement en soirée sur Ménilles pour couvrir le nœud routier de Pacy-sur-Eure, sous la responsabilité de l’armée de Paris. Le 124e GRDI est engagé plus au sud avec le 4e Hussards (5e Brigade de Cavalerie). Plus au sud, la 46. Infanterie-Division du Generalleutnant Paul von Hase franchit la Seine à Vernon la nuit du 9 au 10 juin 1940, malgré la destruction du pont. Bombardée le dimanche 9 juin, la ville de Gaillon est occupée le 10. Le 10 juin, le GC I/145 quitte Bernay pour revenir à Dreux. Pendant le vol ses pilotes marquent quatre nouvelles victoires. Le mardi 11 juin : l’engagement des 1e et 2e bataillons du 236e RIPendant la nuit du 10 au 11, le I/236e RI rejoint Louviers, venant d’Evreux. Le 236e RI s’installe mais il faut noter que pour un front d’environ 9 km, il n’y a que deux bataillons soit au maximum 1600 hommes. D’autre part, les positions ne sont pas préparées. A Ailly est positionné le 124e GRDI qui est mis à la disposition du 4e Hussard. Le matin, le général Petiet envisage une contre-attaque pour dégager Louviers menacée par l’avance allemande qui atteint Incarville au nord. Pour cette action, il reçoit en renfort le I/131e RI du commandant Benezis qui doit se mettre en liaison avec le 236e RI. Cette contre-attaque ne peut démarrer car dès l’aube, l’attaque allemande sur l’Eure est déclenchée. Vers 10h00, les troupes françaises doivent décrocher devant la pression allemande. A midi, le général Petiet donne au général François le commandement du sous-secteur tenu par le 236e RI ainsi que les autres unités présentes. La mission est de tenir sur place et de rejeter à l’est de l’Eure toutes les infiltrations allemandes. Malgré le soutien des chars du 1e Cuirassier de la 3e DLM et une farouche résistance, les bataillons du 236e RI français sont défaits. Le cours de l’Eure est perdu et les troupes allemandes progressent dans les bois à l’ouest d’Acquigny. Puis elles occupent Acquigny et Les Planches. Ensuite, elles s’infiltrent dans la vallée de l’Iton en direction d’Amfreville et de Hondouville. Devant le recul des bataillons du 236e RI, le général Petiet engage la 3e DLM du sud de Louviers à Amfreville-sur-Iton. Certains éléments du 236e RI ont reflué loin à l’arrière du front et le général Testard de la 3e DLM prend la responsabilité de cette partie du front à la demande du général Petiet à 16h00. En fin de journée, la progression allemande semble stoppée. A 18h00, le général François annonce au général Petiet la contre-attaque du 236e RI vers Les Planches et Acquigny. Avec les éléments restants du 236e RI (fractions du I/236e RI repliées depuis Acquigny, éléments de la CDT et de la CDAC), le colonel décide, à partir d’Amfreville, de reprendre Les Planches et le Moulin-Potel. La contrattaque parvient aux lisières des Planches mais les allemands occupant Heudreville sur Eure menacent d’encercler les unités françaises engagées. Les éléments restants du 236e RI décrochent et s’installent défensivement à Amfreville. Cette action a occasionné des pertes sensibles. Les deux commandants des bataillons sont tués. Le lieutenant Lebouc du II/236e RI a disparu. A 21h00, Amfreville est abandonné, les troupes se repliant sur Noyon, à quelques kilomètres à l’ouest d’Amfreville, récupérant la CDAC qui sera dorénavant intégrée au 236e RI. Le 124e GRDI a été aussi au contact des unités allemandes et il a dû se replier lui aussi. Il passe l’Eure au niveau de La Croix-Saint-Leufroy et Crèvecœur. Il assure l’arrière garde au niveau de Reuilly où il est fait en partie prisonnier. Le 95e RAD a soutenu le 236e RI, en particulier en intervenant aux Planches et à Heudreville-sur-Eure. Pour le 3e corps d’armée, en fin de journée, Louviers est toujours tenu par les éléments du 2e RDP mais la ville est largement débordée. Au nord, les allemands ont atteint la route de Pont-de-l’Arche et au sud ils continuent de progresser en direction de la Mare-Hermier et dans la vallée de l’Iton. Vers 21h30, la route de Pont-de-l’Arche est coupée et la 13e BLM risque l’encerclement dans la forêt de Bord. Au sud de Louviers, la progression allemande continue. En passe d’être débordé sur sa ligne, le général Petiet décide en début de soirée de reculer son front pour lui maintenir sa cohésion. La nouvelle ligne à tenir va au nord de la forêt d’Elbeuf et la zone boisée au sud dominant la vallée de l’Iton. Cette ligne permet de barrer l’axe Louviers – Le Neubourg. Ce décrochage réussit sans trop de difficultés. La 3e DLM, qui a repoussé toute la journée des infiltrations ennemies entre Louviers et Amfreville, elle se replie en soirée sur la ligne Quatremare – Canappeville à l’ouest d’Acquigny. Le III/236e RI du commandant Jourdan est signalé à Menille, à côté de Pacy-sur-Eure. L’ennemi ayant franchi la Seine à Vernon, le III/236e RI est engagé à Ménilles sous la responsabilité de l’armée de Paris où il est accroché alors qu’il tente d’arrêter la progression adverse. Le général Petiet, ainsi que le général de La Laurencie, parvienne en journée à récupérer le bataillon qui reçoit l’ordre de se porter au nord sur Autheil-Authouillet pour prolonger vers le sud le dispositif du régiment tenu par le I/236e RI. Le bataillon doit attendre les camions du régiment pour faire mouvement. Carte de l’Eure (source : http://www.eure-peche.com/plan-eau-eure) Le 11 juin, le GC I/145 quitte Dreux pour Sermaise dans l’Essonne à côté d’Etampes. Deux jours plus tard, il sera à Châteauroux où il reçoit quelques avions MB.152. Le capitaine Piotr Łaguna prend le commandement de l'unité. Le 17 juin le GC I/145 sera envoyé à Rochefort où il abandonnera ses 11 derniers Caudron et 2 Bloch MB-152 en état de vol reçus à Sermaise. De Rochefort, les pilotes rescapés s'embarqueront à La Rochelle, à destination de l'Angleterre, pour continuer la lutte. |
| | | RSCHERER Colonel
Nombre de messages : 1198 Age : 61 Localisation : PERPIGNAN (NEFIACH) Date d'inscription : 05/01/2013
| Sujet: Re: Historique reconstitué de la 237e DLI Dim 8 Nov 2015 - 17:10 | |
| Le mercredi 12 juin : la perte du III/236e RI
Le front sur la Seine et l’Aisne est totalement rompu. Des divisions entières ont disparu depuis le 5 juin, Paris est déclarée ville ouverte.
A Briare, la réunion du Conseil suprême interallié, entamée la veille entre Paul Reynaud, le président du Conseil français, le maréchal Pétain, le général Weygand, Winston Churchill et sir Anthony Eden, se poursuit. Le général Weygand estime, en qualité de commandant en chef de l'armée française, qu'il est nécessaire de demander un armistice. Le maréchal Pétain est du même avis, mais Reynaud repousse énergiquement cette proposition.
Le général Weygand signe l'ordre de retraite générale sur la Loire, dernier espoir de rétablissement. Les restes de l’armée française vont tenter de rejoindre la Loire malgré une forte pression des troupes allemandes.
La 10e armée n'a pas eu le temps de reconstituer un front avant que les troupes allemandes n'arrivent. Les troupes françaises, après avoir été bousculées, arrêtent les Allemands sur l'Eure. Néanmoins, la tête de pont au sud de la Seine ne pourra être reprise, le 38. Armee Korps y installant ses trois divisions. La 10e armée est alors dans l'incapacité de remplir sa mission de couverture de la Seine.
Sur ordre de la 3e DLC, le 236e RI doit occuper la ligne Noyon-Villettes.
Il est composé de 2 groupements après les combats de la veille : - groupement du capitaine Camasara (état-major régimentaire) : 2 pelotons des 1e et 2e bataillons, la CRE et la CDT ; - groupement du capitaine Husband (II/236e RI) : éléments du II/236e RI.
La 237e DLI revient sous les ordres du général François car la 3e DLC se replie après les combats. Le front est sous la responsabilité de la 237e DLI. Le 236e RI se replie légèrement vers l’ouest pour tenir la ligne Ecquetot, Saint Aubin avec un point d’appui à Phipoux. Le poste de commandement s’installe à Marboeuf.
A 20h00, la division ordonne au régiment de reculer sur la ligne Le Tremblay – Omonville (groupement du capitaine Husband) – Combon (groupement du capitaine Camasara), à quelques kilomètres à l’ouest. Le mouvement, effectué grâce à une rame d’une dizaine de véhicules, est terminé à 23h.
La 3e DLC se replie en arrière et se regroupe dans la forêt de Beaumont le Roger. La 3e DLC n’a pas cessé de combattre depuis 5 semaines. Elle est alors réduite aux éléments suivants, d’après le général Altmayer : - brigade à cheval : deux régiments à deux escadrons ; - brigade motorisée : 8 AMR Renault, 4 AMD Panhard 178, 9 chars Hotchkiss H-39, soit 21 blindés ; - 3 batteries de 75 mm et 2 batteries de 105 mm.
Sa mission remplie, le 2e bataillon du 2e RDP gagne à son tour la région de Beaumont-le-Roger à l’abri d’une ligne tenue par la 237e DLI, la 3e DLM et la 50e brigade anglaise, dans la nuit du 12 juin.
Le III/236e RI, récupéré par le 3e corps d’armée, doit rejoindre la 237e DLI. Constitué en presque totalité d’officiers, de sous-officiers et d’hommes de troupe provenant du 129e RI, le 3e bataillon est confié au chef de bataillon Jourdan. Il regroupe 14 officiers, 91 sous-officiers et 705 hommes de troupe.
Ayant reçu l’ordre le 11 juin de rejoindre Autheuil - Authouillet pour renforcer le front du régiment au sud, et sachant que Cocherel est occupé par les troupes allemandes, le bataillon prend l’option de faire mouvement à pied vers l’ouest en direction d’Evreux jusqu’à Miserey puis de prendre au nord pour rejoindre Autheil – Authouillet. A cause de l’avancée allemande, le convoi automobile prévu pour le mouvement ne peut rejoindre.
Le mouvement se fait pendant la nuit du 11 au 12. Le trajet est le suivant : Ménilles, Saint-Aquilin-de-Pacy pour rejoindre la route nationale 13, de poursuivre ensuite au nord par Miserey, Gauciel, Cerisey, Reuilly pour atteindre Autheuil. Le déplacement est rendu pénible par la pluie mais le bataillon parvient à Gauciel le 12 juin vers 3h30 du matin. Après avoir dépassé Cerisey, les éléments de tête sont arrêtés par des coups de feu. Pensant n’avoir à faire qu’à une patrouille, la progression se poursuit. Cependant, peu après, un feu nourri d’armes automatiques ne laisse aucun doute quant à la présence en force de l’ennemi. Un point d’appui sur la position de Cerisey est alors installé où chacun s’organise pour résister sur place sans esprit de recul tout en ménageant les munitions.
Le bataillon est en place et le combat s’engage. L’ennemi occupe le Buisson Isabelle, les hauteurs de Champagne et les Oriots. Une reconnaissance est menée pour évaluer si Sassey et Les Pleignes au nord sont occupés. Le capitaine Forges est chargé de porter un message à la division ainsi rédigé par le chef de bataillon : « Faire connaître si je dois me maintenir à Cerisey pour arrêter la progression ennemie (qui paraît vouloir se diriger au sud d’Evreux) ou si je dois essayer de rejoindre Autheuil par le nord-ouest. ». Le capitaine Forge est mortellement touché au cours de cette mission et le message ne parviendra jamais à son destinataire. Ramené par ses camarades de mission, il est inhumé à la hâte à la sortie sud de Cerisey.
Sur un front de plusieurs kilomètres, l’ennemi est en force et le bataillon se trouve dans l’impossibilité de rejoindre le régiment. Il est installé aux abords de Cerisey il se trouve sous le feu d’armes automatiques. Trois engins blindés allemands sont signalés vers Champagne alors que l’unité ne dispose d’aucune arme anti chars pour s’opposer à ce type de matériel. Le chef de bataillon demande alors au commandement des engins blindés pour lui permettre de poursuivre sa marche en avant.
La riposte s’organise et les troupes ennemies sont prises à partie par des tirs de mortiers et d’armes automatiques. Vers 11h00, 2 blindés français de la 1re DLM, venus en renfort tentent de dégager le secteur mais c’est insuffisant pour stopper un adversaire supérieur en nombre et mieux équipé.
A midi, l’ennemi déclenche une attaque mais il est malgré tout tenu en échec devant la position. Cependant, de nombreux éléments sortent de Sassey et se dirigent vers Gauciel tandis que d’autres progressent par les Pleignes en direction de la ferme du Manoir. Ce mouvement est soutenu par des tirs d’artillerie légère allemande. Le bataillon résiste mais commence à manquer de munitions.
A défaut de recevoir des munitions et l’appui nécessaire, un repli est envisagé avant d’être complètement encerclé. La lutte continue mais par infiltration, l’ennemi progresse sur les ailes. La tenaille se referme et un encerclement total est inévitable à très brève échéance. A 13h45, la pression se faisant trop forte et le point d’appui étant presqu’encerclé, l’ordre de se replier au sud sur Miserey est donné. Ces combats feront sept victimes : le capitaine Charles Forge et les soldats Robert Anquetil, Pierre Deshayes, Raymond Guiguen, Louis Lorgeril, Désiré Prieur et Philippe Franc. Le III/236e RI est définitivement perdu pour la division.
En même temps, la 1e DLM est engagée à Cocherel et à Saint-Aquilin-de-Pacy. Au soir, elle se replie sur Dreux qui est investie par la 27. Infanterie Division. La majeure partie du III/236e RI est faite prisonnière.
A la fin de la journée, la 237e DLI est réduite à un régiment et un GRDI décimés, renforcés par les restes du III/486e RPC; seul le 95e RAD est encore préservé.
Le 38.Armee Korps, attaquant sur l’axe Gaillon - Evreux, avec les 6. 46. et 27. Infanterie Divisionen a coupé le front entre la 10e armée et l’armée de Paris malgré l’intervention des 1e et 2e DLM.
Le jeudi 13 juin : le renforcement de la 237e DLI
La division, réduite à la portion congrue, doit occuper sur une ligne d’Ercandenville à Sainte-Marthe, grâce au renfort du 55e BMIC. Au nord, elle est voisine avec la 236e DLI et au sud avec la 3e DLM à l’est de Sainte-Marthe. La 3e DLM repasse sous le commandement du corps de cavalerie cette journée.
Suite aux combats, le 236e RI est tellement diminué qu’il est transformé en un bataillon de marche aux ordres du capitaine Mounie, adjudant-major du I/236e RI. Ce bataillon de marche ne comporte plus que 11 fusil mitrailleurs, 5 mitrailleuses, 4 mortiers de 81 et les 5 sections de la CDAC. Le II/95e RA est en appui de l’unité toute la journée.
La journée se passe sans incidents notables ce qui permet au bataillon de marche de s’organiser. Son installation est la suivante du nord au sud : - 1re compagnie de marche (lieutenant Calentier de l’ex 2e bataillon) : Le Tremblay – Omonville ; - 2e compagnie de marche (lieutenant Lucas de l’ex 2e bataillon) : La Commanderie, le carrefour des 4 routes et le hameau Mesnil-Froid ; - 3e compagnie de marche (capitaine Camarasa de l’état major régimentaire) : le hameau de la Brosse et Combon ; - compagnie d’accompagnement (lieutenant Lecrivain de l’ex 1er bataillon).
Le 80e GRDI, renforcé de blindés anglais est à Beaumont-le-Roger à la disposition de la 237e DLI, avec mission de liaison et de surveillance.
Le 55e BMIC (bataillon de mitrailleurs d’infanterie coloniale) est créé à Carcassonne au début du mois de juin sous les ordres du chef de bataillon Reben avec des cadres européens rescapés des combats livrés par la 52e DBMIC sur la Meuse et des indochinois récemment débarqués. Formé hâtivement, le bataillon arrive à Saint-Gauburge dans l’Orne le 13 juin. Il aligne 511 Indochinois dont 2 officiers : les lieutenants Nguyen Van Dinh et Doan Vinh. Affecté à la 237e DLI et plus précisément en renfort du 236e RI décimé, il prend position le jour même sur la route de Neubourg à Conches, prolongeant au sud le front du 236e RI à partir de Sainte Opportune. Son front passe par Le Tilleul-Lambert, Emanville, Ormes, Folleville, La Gouberge jusqu’à Portes. Il reçoit l’ordre de tenir sans esprit de recul
La 1re compagnie du capitaine Trancart est installée au hameau de la Gouberge, en avant du bataillon. Ce dernier, défendant une ligne jalonnée de points d’appui, est en liaison avec des régiments anglais et français. Il est soutenu par le 95e RAD et quelques chars anglais. Le 80e GRDI est lui aussi mis à la disposition de la division.
Cette journée, la pression allemande est des plus réduite après les combats des jours précédents. Au nord, la 236e DLI repousse une attaque sur Le Neubourg. Des renforts arrivent, avec notamment une brigade la 52nd (Lowland) Infantry Division du général Laurie, soutenue par trois groupes d’artillerie et quelques chars. Ils sont introduits à l’aile droite du 3e corps d’armée. Enfin, l’arrivée du 274e RI est annoncée pour le lendemain.
La 52nd (Lowland) Infantry Division rejoindra l’Angleterre à partir du 15 juin. Elle embarquera à Cherbourg lors de l’opération Ariel.
Même si la 10e armée tient un front encore cohérent, la tentative de bloquer l’avance allemande sur la Seine a échouée. La 10e armée est désormais contrainte à un repli sans espoir, écartelée entre le recul à l’ouest vers la Bretagne et au sud vers la Loire. |
| | | RSCHERER Colonel
Nombre de messages : 1198 Age : 61 Localisation : PERPIGNAN (NEFIACH) Date d'inscription : 05/01/2013
| Sujet: Re: Historique reconstitué de la 237e DLI Dim 8 Nov 2015 - 17:10 | |
| Le vendredi 14 juin : le 236e RI et le 55e BMIC combattent à Combon
Le poste de commandement du 236e RI se transporte de La Neuville à Combon. A 9h30, des infiltrations de l’infanterie allemande sont signalées au sud de La Commanderie. Il s’agit d’une quinzaine de cyclistes qui se faufilent en direction des Quatre-Routes. Jusqu’à midi, la pression allemande est modérée puis l’activité reprend. Quelques chars anglais font une incursion vers La Commanderie et aux Quatre-Routes puis disparaissent. La pression allemande s’accentue dans l’après-midi mais aucun point d’appui n’est perdu.
Une excellente liaison entre l’infanterie et l’artillerie, dont l’observatoire commun est dans le clocher de l’église de Combon permet au 95e RAD d’effectuer des tirs d’interdiction très efficaces. La position est tenue par le régiment.
Vers 10h, l’attaque allemande est aussi déclenchée sur le front du 55e BMIC. Les troupes allemandes sont repoussées mais elles conservent néanmoins le hameau des Ormes. Le combat devient alors général sur tout le front. Le 95e RAD est totalement engagé et cause des pertes aux assaillants, en particulier au niveau du TilleuLambert et d’Emanville. A la 1re compagnie du 55e BMIC, le capitaine Trancart anime la défense. La capote déchirée par les balles, un mousqueton à la main, il communique à tous son enthousiasme. Secourant les blessés, ravitaillant les tireurs, donnant calmement ses ordres, il est partout à la fois. Un mitrailleur venant d’être tué sur sa pièce, il repousse son cadavre et continue le tir, en attendant un remplaçant. Nos pertes sont très lourdes et le médecin-aspirant Nespoulos soigne de nombreux blessés. Constatant une infiltration, le capitaine Trancart grimpe dans un arbre et armé d’un fusil abat plusieurs assaillants. Le tirailleur Huynh Vinh, agent de liaison du capitaine, est blessé à ses côtés. Son tir n’étant pas assez fourni, il redescend, s’empare d’un fusil-mitrailleur, remonte dans le pommier, imité par quelques marsouins et tirailleurs comme le sergent N’Guyen Dang Mao et le caporal N’Guyen Quang Hoan qui réduisent au silence les tireurs allemands. La nuit étant tombé, le dispositif est resserré.
A 18h30, le colonel donne l’ordre suivant : « Par ordre supérieur, tenir le plus longtemps possible sur la ligne d’arrêt Le Tremblay – Combon ; si possible gagner le soir. Mais, si l’ennemi devient trop pressant, combattre lentement en retraite, de points d’appui en points d’appui, en direction de Grosley. Le présent ordre n’a rien d’un ordre de départ immédiat. Freinez, freinez l’ennemi. ».
Vers 19h, la pression ennemie devenant de plus en plus forte, le régiment et le 55e BMIC se replient en combattant selon les itinéraires suivants : - Le Tremblay et les Quatre-Routes, Sainte-Opportune, Barc puis Grosley; - Combon,-La Huanière, Le Chesnay, Château-Saint-Léger puis Grosley.
Pour couvrir le repli, la 1re compagnie du 55e BMIC doit rester sur place pour bloquer l’avance allemande. Le 95e RAD a eu des pertes à Sainte-Opportune dont Daniot Charles et Fondanaiche Pierre de la 2e batterie (1er groupe). Il est à déplorer le décès du sergent-chef Yon Pierre du 236e RI à Combon.
Ce jour, le 274e RI, parti de Rivesaltes, est débarqué à Bernay, à une vingtaine de kilomètres à l’ouest de Combon. Il faut noter que son arrivé était initialement prévue pour le 10 juin, avant les combats sur l’Eure. |
| | | RSCHERER Colonel
Nombre de messages : 1198 Age : 61 Localisation : PERPIGNAN (NEFIACH) Date d'inscription : 05/01/2013
| Sujet: Re: Historique reconstitué de la 237e DLI Dim 8 Nov 2015 - 17:11 | |
| La retraite vers le sud
Lors de la retraite vers le sud, la 237e DLI sera principalement confrontée aux troupes du 38.Armee Korps avec les 6. 46. et 27. Infanterie Divisionen et la 1. Kavallerie Division.
Le samedi 15 juin : le sacrifice de la 1re compagnie du 55e BMIC
Dans la nuit du 14 au 15 juin, le 236e RI se regroupe à Grosley-sur-Risle (forêt de Beaumont-le-Roger) avec le 55e BMIC sous la protection de la 1e compagnie du 55e BMIC qui doit protéger la retraite et ralentir les troupes allemandes.
A 6h30, la 237e DLI reçoit l’ordre de se porter au sud-ouest de L’Aigle, commune à mi-chemin entre Evreux et Alençon. Pour ce déplacement vers le sud-ouest, d’environ 40 kilomètres, des véhicules sont mis à la disposition de la division.
Dès 4h du matin, la 1re compagnie du 55e BMIC subit une attaque appuyée par des tirs de mortiers de 81. La compagnie est maintenant isolée, décimée, sans ravitaillement ni d’appui d’artillerie. Son commandant ayant reçu l’ordre de tenir jusqu’au bout, entend se défendre jusqu’à la mort. Il communique sa conviction à ses mitrailleurs qui sont décidés à ne pas reculer. L’unité se forme alors en carré et combat encore pendant 4 heures. Tous les assauts adverses sont stoppés mais les munitions étant épuisées et de nombreux blessés jonchant le terrain, la résistance s’avère désormais impossible. Le capitaine Trancart donne enfin l’ordre de repli aux survivants mais lui, inébranlable, reste sur place en disant : « Ma compagnie étant anéantie, je ne peux rentrer sans elle. ». Lorsque l’ennemi arrive, il le trouve seul au milieu des blessés et des tués. Sur un effectif initial de 174 hommes, lorsque le feu cesse, il reste seulement 19 européens et 40 indochinois indemnes.
Certains de ces derniers, tels le sous-lieutenant Doan Vinh, le sergent Nguyen Luoc, les tirailleurs Ha Van Bai, Le Duc Khan et Nguyen Van Hem, réussiront à rompre l'encerclement et à rejoindre la zone non occupée. Ils seront tous plus tard récompensés pour leur courage. Certains survivants qui avaient pu échapper à l’étreinte ennemie seront malheureusement faits prisonniers le 22 juin à Poitiers.
Un officier allemand dira au capitaine Trancart : « Monsieur, je vous félicite, vous vous êtes bien battus. Vous nous avez donné du mal. ». La 1re compagnie du 55e BMIC fut plus citée à l’ordre du corps d’armée.
Sous la protection de la 1re compagnie du 55e BMIC et du 80e GRDI, l’embarquement est réalisé à 12h45 et le départ a lieu à 13h00. L’itinéraire est le suivant : - Pour la colonne automobile : Beaumesnil, Ajou, La Vieille-Lyre, Ambenay, Rugles, L’Aigle et Moulins-La-Marche ; - Pour la colonne hippomobile, sous les ordres du lieutenant Guilbert : Fidélaire, Sainte-Marguerite, Chéronvilliers, route de Saint-Sulpice, corne nord-ouest de la forêt de L’Aigle, Crulai et Lignerolles située dans la forêt du Perche ; - Pour les éléments à pied, sous les ordres du capitaine Mounie : dès regroupement, rejoindre Ferrières pour embarquement en autobus.
Les zones de débarquement sont les suivantes : - Au nord : le 55e BMIC : Auguaise et Le Menil-Bérard. - Au sud : le 236e RI : Bonnefoi (55e BMIC), Les Genettes et le bois à l’ouest du Chatelet. Le train de combat du 236e RI est à Saint-Aquilin-du-Corbion, à l’est de Moulins-la-Marche.
Le 274e RI quitte Bernay pour rejoindre la division dont le dispositif est le suivant : - Sous secteur nord : 274e RI (Aube-sur-Risles, Brethel); - Sous secteur sud : 236e RI avec 55e BMIC (Auguaise, Le Chatelet).
Le 95e RAD se positionne pour couvrir la route des Aspres à l'Aigle et celle des Aspres à Aube-sur-Risles. Les services divisionnaires se regroupent aux alentours de Moulins-la-Marche.
Le 15 juin, le GCII/10 se replie vers la Bretagne (Dinard, Rennes). Il finira la guerre à Toulouse. La 237e DLI comme les autres unités du 3e corps n’auront plus de soutien aérien.
Le dimanche 16 juin : l’engagement du 274e RI à Aube-sur-Risles
Le 16 juin, inquiet de l'entassement des formations sur un nombre restreint de terrains, le général Vuillemin estime que le transfert en Afrique du Nord de la majorité des unités de l'armée de l'Air s'impose.
Dans la mesure où leur rayon d'action permet la traversée de la Méditerranée, plus de six cents appareils modernes vont se réfugier en Algérie et en Tunisie. Ce même 16 juin, en raison de l'enchevêtrement des unités, le général Vuillemin décide de limiter les opérations de bombardement à des objectifs bien précis et d'intervenir de nuit.
Du côté britannique, toutes les formations qui restent sur le continent se replient sur la Grande-Bretagne, à l'exception de cinq squadrons de chasse. A partir de ce moment, l'activité de l'armée de l'Air décroit fortement.
Pour le 236e RI, la journée est calme. Les hommes en profitent pour s’installer défensivement sur les positions atteintes la veille.
Ce jour, les allemands occupent la ville de L’Aigle et progressent dans le secteur du 274e RI. Des accrochages se produisent et les pertes suivantes sont à déplorer : le soldat Delion Robert à Brethel et le soldat Gilormini François à L’Aigle.
Le 95e RAD a soutenu en journée le 274e RI face à l’avancée allemande.
Sur la gauche de la division est installée la 236e DLI et sur sa droite la 1re DLM du corps de cavalerie. A 21h, la division reçoit un ordre pour continuer le repli vers le sud, en l’occurrence Laval. Les unités doivent se replier à Moulins la Marche pour y être embarquées. Le mouvement s’effectue de en début de nuit, sous la protection du I/274e RI et du 80e GRDI.
Le lundi 17 juin : le repli vers Laval et la Mayenne
La division se rend à Moulins La Marche et la route de Soligny la Trappe pour l’embarquement. Mais l’embarquement est plus long que prévu et ce n’est qu’à 9h00 que les derniers élements sont embarqués, sous le feu des patrouilles allemandes. Dans la précipitation, et par manque de véhicules, des chevaux et des roulantes sont abandonnées. Après le départ du I/274e RI, c’est le 80e GRDI qui décroche en dernier.
Le mouvement du corps d’armée est réalisé sous la protection de la 3e DLC en arrière garde.
En fin d’après-midi, les éléments de la division sont derrière la Mayenne, au sud de Laval, et s’installent défensivement pour en interdire le passage aux unités allemandes. Le 236e RI se positionne du pont d’Avenière inclus au taillis de l’Huisserie inclus. Le 274e RI prolonge le front vers le sud. Au nord de Laval est positionnée la 236e DLI sur une ligne qui va jusqu’à de Chailland à Laval. La ville de Laval est défendue par les restes du 131e RI. Au sud de la 237e DLI se trouve le groupement Soubeyran. Cette unité regroupe les 6e GRCA, 3e et 18e GRDI aux ordres du lieutenant-colonel De Soubeyran, commandant du 6e GRCA.
La pression allemande ne faiblit pas. L’armée allemande est sur les talons des restes des armées françaises. Lors de ce repli vers le sud, les unités françaises s’amenuisent jour après jour. De plus, la Luftwaffe est active, dans un ciel qui se vide d’avions français. En Mayenne, à la mi-juin, plusieurs villages subissent des raids allemands : Grez en Bouère, Chémeré le Roi (7 morts), Villaines la Juhel (11 morts), Meslay du Maine (1 mort) et Chemazé (4 morts). Les troupes allemandes pénètrent en Mayenne le 17 juin 1940 par le nord-est du département. Elles atteignent Mayenne aux alentours de 18h ; Laval vers 22h, Évron aux alentours de 19h et entreront dans Château-Gontier et à Craon le lendemain.
Pendant ce temps, un convoi de 18 bateaux de chargement divers, dont des explosifs, descend la Mayenne. Par crainte de tomber aux mains de l'ennemi, ce convoi sera sabordé en amont de Pruillé, au nord d’Angers.
Le 80e GRDI est en arrière garde en créant des bouchons notamment à la lisière nord de la forêt de Perseigne, à l’est d’Alençon, et plus au sud à Sillé le Guillaume.
Les 16 et17 juin, le 4e Groupe Franc Motorisé de Cavalerie prend une part active à la défense de Château-Gontier pour couvrir le repli de la 237e DLI sur son flanc est, le long de la Mayenne. Il s’illustre aussi en tenant les ponts du Lion-d’Angers en stoppant les infiltrations blindées ennemies, sous des bombardements d’artillerie et de Stukas.
Le mardi 18 juin : le repli vers la Loire
Les unités de la division s’installent derrière la Mayenne. Comme des infiltrations allemandes sont signalées dans Laval, le 236e RI envoie une patrouille dans Laval. Quelques motocyclistes allemands qui ont échappé à la surveillance du 131e RI sont faits prisonniers dont un officier.
Ce jour, le général François, adresse à sa division l’ordre du jour suivant : « Soldats de la 237e division, vous avez formé votre division en plein combat avec une vaillance digne d’éloges. Que les fatigues, les pertes, le spectacle des évacuations n’entament jamais votre confiance et votre courage de français et de fils de grands soldats. La France sera sauvée, une fois encore si vos cœurs ne cèdent pas. Les allemands cherchent à détruire une à une nos divisions. Que la 237e demeure unie et vaillante face à eux. Que chacun garde confiance dans son chef, comme le chef garde confiance en ses soldats, qu’une solide camaraderie de combat nous unisse tous. Nous battrons encore l‘ennemi. L’armistice n’est pas signé. S’il doit être demandé par notre maréchal, vous serez de ceux dont le pays peut être fier. ».
Dans l’après-midi, la DLI reçoit l’ordre du continuer son repli vers le sud, en combattant si nécessaire.
Le commandement de la division donne les ordres suivants pour la poursuite du repli : - Donner à tous les civils rencontrés la consigne de rentrer chez eux, où rien ne les menace et de ne pas évacuer ; - Prévenir la troupe que la guerre continue jusqu’à nouvel ordre et que si l’ennemi remonte il faut combattre en retraite ; - Profiter de toutes les occasions pour se ravitailler en essence.
Le 236e RI, à partir de 16h30, fait route par Cossé le Vivien, Craon et Chemazé. Il doit faire halte à Chérancé, juste au sud de Craon. Laval est investie par troupes allemandes sans combat. Le groupement Soubeyran protège le mouvement de la division sur l’axe Château Gontier – Craon. A l’arrivée sur la transversale Craon – Chemazé (au sud de Château Gontier), la division se reforme en groupement de marche.
La division est scindée en deux groupements : - Groupement A : 236e RI et un groupe du 95e RAD ; - Groupement B : 274e RI et un groupe du 95e RAD.
Le trajet du 236e RI est le suivant : L’Huisserie, Nuile-sur-Vicoin, Quelaines-Saint-Gault, Houssay, Laigné puis Chérancé.
Le long de la Mayenne se replie la 1re DLM. Le 4e RDP (régiment de Dragons Portés) assure la défense de la Mayenne de Lion d’Angers à Grez-Neuville, au nord d’Angers. Plus au nord, la ville de Château-Gontier est investie en matinée par la 1. Kavallerie Division. Cette unité se dirigera ensuite sur Saumur.
Au nord-ouest, vers 13h40, la 236e DLI reçoit l'ordre de retraiter à pied vers Pouancé, à une dizaine de kilomètres à l’est de Chateaubriand. Lors de ce mouvement, 64e RI de la 236e DLI est capturé par des éléments motorisés allemands à la Baconnière et Andouillé, à une dizaine de km au nord de Laval. A Bécon-les-Granits, près d'Angers, c’est le 4e Groupe Franc Motorisé de Cavalerie qui assure la défense au nord de la Loire avant de passer la Loire dans la soirée à Montjean-sur-Loire. Angers est investie par la 46.ID. |
| | | RSCHERER Colonel
Nombre de messages : 1198 Age : 61 Localisation : PERPIGNAN (NEFIACH) Date d'inscription : 05/01/2013
| Sujet: Re: Historique reconstitué de la 237e DLI Dim 8 Nov 2015 - 17:11 | |
| Le mercredi 19 juin : la traversée de la Loire
A Chérancé, les camions et camionnettes disponibles du 236e RI sont rassemblés. A 4h00 du matin, le personnel du régiment est embarqué et est dirigé vers Bourg d’Iré. Le 236e RI poursuit son repli par Châtelais, Nyoiseau et fait une halte au Bourg-d’Iré, à quelques kilomètres au sud de Nyoiseau.
Au cours du repli pendant la nuit du 18 au 19, la compagnie Leblanc du 236e RI est perdue. Elle est faite prisonnière pendant sur la route de Laval à Cossé-le-Vivien.
A 8h du matin, le 236e RI continue son repli vers la Loire qui est franchie à Chalonnes-sur-Loire mais le train hippomobile ne peut rejoindre. Le trajet se termine à Saint-Lambert-du-Latay. Dans l’après-midi, la division a pour ordre de rejoindre au plus vite Saint-Maixent. Le trajet est le suivant : Chémillé, route nationale pour rejoindre, Bressuire, Parthenay, route de Niort puis Champdeniers-Saint-Denis au nord de Saint-Maixent. Ce trajet est important, du plus de 100 kilomètres. Ce jour, à 7h, les troupes allemandes traversent Thorigné, en face de Château-Gontier sur la rive est de la Mayenne. De Château-Gontier à Grez-Neuville, la ligne de la Mayenne est défendue par un groupe du 4e Dragons (1re DLM) composé d'environ 170 hommes. Tous les ponts ont été minés, mais aucun ne sautera pour ne pas gêner la population. Certains seront détruits en 1944 lors du repli de l'armée allemande. L'objectif des Dragons est de retarder l'avancée des Allemands. Ils y parviendront pendant environ 8 heures, ce qui permettra le repli des troupes françaises rescapées.
L’artillerie allemande bombarde Le Lion, et Grez-Neuville. Il y aura des blessés et plusieurs victimes militaires, dont les noms figurent sur une stèle érigée à l'entrée du haras national du Lion. Les trois premières victimes de ces combats du 19 juin 1940 sont des éclaireurs motocyclistes allemands fauchés dès leur arrivée au pont de l'Aubinière, et qui seront inhumés sur place.
Le 95e RAD est positionné à Saint-Mélaine-sur-Aubance, en rive sud de la Loire, à côté de Pont-de-Cé au sud d’Angers. A l’ouest de la division, le 80e GRDI assure les arrières mais il rencontre à Combrée (Maine-et-Loire) une colonne allemande qui le scinde en deux et le disloque. Au nord-ouest, les restes de la 236e DLI, avec principalement le 118e RI, sont capturés.
Le jeudi 20 juin : les Deux-Sèvres
La 237e DLI atteint en matinée la région de Champdeniers. Le 236e RI arrive cantonne à Augé. La commune de Champdeniers-Saint-Denis se trouve entre Parthenay et Niort.
Cette journée se passe sans accrochage avec les troupes allemandes. A 23h, la division annonce à ses unités un ordre préparatoire de repli pour le lendemain à 5h du matin.
Le vendredi 21 juin : le repli vers l’est
Le repli est effectué vers l’est, en direction de Poitiers, pour maintenir la liaison avec les autres unités de l’armée française plus à l’est dont la 2e DLM. A l’ouest de la 237e DLI, il n’y a pratiquement plus de troupes organisées. A 2h du matin, les troupes sont embarquées et s’installent défensivement à la confluence du Clain et de la Vienne délimitée au nord par la ville de Châtellerault : - A l’ouest le 274e RI : de Châtellerault à Poitiers, derrière le Clain ; - A l’est le 236e RI : Bonneuil-Matours et Chauvigny, à l’est de Poitiers, en bordure de la Vienne. L’installation est protégée par le 80e GRDI. Le Clain traverse Poitiers du sud au nord et rejoint la Vienne au niveau de Châtellerault.
A cette date, le 236e RI n’est plus que l’ombre de lui-même, il est composé de : - une compagnie à 3 sections commandée par le capitaine Camarasa ; - une section médicale ; - un groupe de mortiers de 81 mm ; - une section de la CDAC.
Le 55e BMIC lui est toujours rattaché. L’installation des troupes est effective dans l’après-midi.
Le 22 juin : l’installation à la confluence du Clain et de la Vienne
Deux compagnies de tirailleurs du 14e RTA (Régiment de Tirailleurs Algériens), formées à Châtellerault par le dépôt de guerre d’infanterie 92 bis, sont mises à la disposition du 236e RI pendant la nuit du 21 au 22 pour le renforcer. Elles installent des points d’appui à Saint-Pierre-les-Eglises, sur la commune de Chauvigny en rive droite de la Vienne, et à Saint-Martin. La 1re est commandée par le capitaine Giusti et la 2e par le lieutenant Thouvenin.
Le dispositif de la division est remanié avec : - Groupement A à l’ouest : 274e RI (1er et 2e bataillons du 274e RI, I/95e RAD) ; - Groupement B à l’est : restes du 236e RI avec les deux compagnies de tirailleurs, III/274e RI, II/95e RAD, CDAC (15 hommes), 6e GRCA, Groupe Franc Motorisé de Cavalerie n°4 et la section de Génie de Saint-Julien-l’Ars.
Au matin, les éléments régimentaires du 236e RI se portent à Chauvigny. Les camionnettes du détachement Mounie embarquent les tirailleurs à Bonneuil pour les amener à leurs destinations. Le poste de commandement du 236e RI s’installe dans les bois au nord-ouest de Savigny.
Sous la pression allemande, la division doit poursuivre son repli vers le sud. De plus, la ville de Poitiers doit être évacuée car elle est déclarée ville ouverte. Le 19 juin 1940, Poitiers qui, jusque-là, n’avait connu des horreurs de la guerre que les longs cortèges de réfugiés, est bombardée. Dans la matinée, une première vague d’avions ennemis a attaqué la ville.
L’après-midi, alors que chacun avait repris ses occupations, une deuxième vague de bombardiers est venue semer la ruine et la désolation. Les bombes se sont échelonnées de l’avenue de Nantes au jardin public de Blossac. Quatre d’entre elles ont atteint deux trains de munitions et un train de militaires. Il est dénombré 131 victimes, et parmi elles, des vieillards, des femmes et des enfants. Le 21 juin, la ville subit un second bombardement qui occasionne plusieurs morts et la destruction de plusieurs maisons éloignées de la gare.
Le mouvement doit s’effectuer dans la nuit du 22 au 23 juin.
Le 23 juin : le repli au sud des Deux-Sèvres
La division fait mouvement dans la nuit du 22 au 23 pour se porter dans la région de Melle et de Chef – Boutonne dans les Deux-Sèvres. Le départ a lieu vers minuit et l’itinéraire est le suivant : Nieuil-l’Espoir, Gizay, Gencay, Couhé, Lezay, Gournay-Loizé puis Melle et Chef Boutonne.
Lors du repli, des élements du 55e BMIC sont faits prisonniers. Néanmoins, les rescapés du bataillon de mitrailleurs se positionnent sur la Boutonne. Le repli est effectué sous la protection du 6e GRCA et du 80e GRDI qui mènent une action retardatrice sur les passages du Clain.
Les 23 et 24 juin 1940, les deux principales villes de la Vienne, Châtellerault et Poitiers, voient pénétrer dans leurs enceintes l’armée allemande et se trouvent sous le joug de l’autorité occupante, représentée par la Feldkommandantur 677 dirigée au départ par le commandant Von Alemann. Les responsables locaux évitent tout combat en déclarant leur cité « ville ouverte », pour protéger la population. Les troupes d’occupation investissent l’ensemble des lieux publics, à commencer par l’hôtel de ville où flotte désormais le drapeau à croix gammée. Certaines usines stratégiques comme la manufacture nationale d’armes de Châtellerault sont réquisitionnées et dirigées par la hiérarchie militaire ennemie. C’est la 6. ID qui occupera ultérieurement Poitiers.
En soirée, à 23h30, la 237e DLI reçoit l’ordre de se porter dans la zone de Jarnac et de Saint-Simon, qui sont sises sur la Charente entre Cognac et Angoulême. Le mouvement s’effectuera de nuit sous la protection du 80e GRDI positionné à Melle.
Le 24 juin : la Dordogne
A 2h du matin, la division entame son mouvement. Mais durant le trajet, les unités sont aiguillées vers Angoulême, Montmoreau-Saint-Cybard et Chalais, au sud du département de la Charente. La division, sur ordre n° 9000/PC, ordonne à ses unités de poursuivre le repli vers le sud vers Sainte-Foix-la-Grande via Saint-Aiguilin et Montpon-Ménestérol. Sainte-Foix-la-Grande est localisée sur la rive sud de la Dordogne. Le poste de commandement divisionnaire s’installe à Le Fleix.
Le 80e GRDI, protégeant le repli au niveau de Melle, est encerclé par les troupes allemandes qui ont atteint Saint-Jean-d’Angély et Angoulême. Néanmoins, il parvient à se soustraire à leur étreinte et atteint Nontron, en Dordogne, au moment de l’Armistice.
Pour le 236e RI, comme les ponts sur la Dordogne à Sainte-Foix et Le Fleix sont détruits, la division lui ordonne de se déporter vers l’est et de s’installer à Gardonne pour en garder les issues.
A 23h25, la division annonce à ses unités la cessation des hostilités pour le lendemain à 0H35.
Le 25 juin : l’armistice
Ce jour, la compagnie Giusti du 13e Tirailleurs, qui a débarqué à Angoulême alors qu’elle était encerclée, a pu rejoindre la division en utilisant le CR 85.
Le 236e RI est réorganisé à Gardonne avec un état-major, 3 compagnies de fusilliers-voltigeurs (capitaine Camarasa, lieutenant Thouvenain et capitaine Giusti) et la CHR (lieutenant Bezanger). Cela représente à peine un bataillon, la 3e compagnie étant formée par les effectifs du 13e Tirailleurs. |
| | | RSCHERER Colonel
Nombre de messages : 1198 Age : 61 Localisation : PERPIGNAN (NEFIACH) Date d'inscription : 05/01/2013
| Sujet: Re: Historique reconstitué de la 237e DLI Dim 8 Nov 2015 - 17:14 | |
| Epilogue
Le 26 juin, suivant l’ordre 11000/3 en date du 25 juin (23h00), la 237e DLI doit faire mouvement en matinée vers l’ouest pour se porter dans la zone comprise entre la Dordogne et une ligne jalonnée par la RN 671, Sauveterre-de-Guyenne, Cleyrac, Pellegrue et Landerrouet-sur-Ségur.
Le poste de commandement divisionnaire s’installe à Pellegrue, le 236e RI s’installe à Cleyrac les 28 et 29 juin.
Le 6 juillet, le commandant Costard de Saint Léger du 274e RI est détaché au 236e RI à Cleyrac pour assurer la transmission des affaires courantes.
Le 7 juillet, à 10h00, une cérémonie pour les morts de la division a lieu à Pellegrue.
Le 8 juillet, la 237e DLI est dissoute et les effectifs sont recensés en vue de la démobilisation. Ce jour, le général François remercie les hommes de la 237e DLI avec l’ordre général n°45 :
« Officiers, sous-officiers, gradés et soldats,
Par décision 47/3 du général commandant la 18e en date du 4 juillet 1940, parvenu le 7 juillet, la 237e DLI est dissoute. Ses unités sont affectées à la 18e région pour la mise sur pied de l’organisation militaire nouvelle.
La 237e DLI s’est formée dans la bataille. Malgré ses pertes, malgré son manque de moyens de combats modernes, malgré l’étendue des fronts dont la défense lui était imposée, elle a subi vaillamment toutes les épreuves, assuré toutes ses missions. Elle ne s’est jamais retirée que sur l’ordre de ses chefs. Elle est restée digne d’elle-même, digne de ses morts, dans les circonstances les plus critiques, alors que des appels à la faiblesse, les plus regrettables exemples abondaient autour d’elle. En liaison avec les unités anglaises, elle s’est montrée une camarade de combat ardente et loyale.
En ce dernier ordre du jour, je rends hommage à nos morts, à ceux qui ont tout donné pour le salut de la Patrie, tout jusqu’à l’avenir de ceux qui leur étaient chers. Leur sacrifice auréole d’une aube de gloire ces heures douloureuses. Je vous remercie de la confiance que vous m’avez accordée, sans me connaître, parce que vous saviez que premier soldat de la division, je commandais pour l’honneur de tous et dans notre amour commun de la Patrie.
Que chacun emporte dans son cœur le sentiment de n’avoir pas faibli et la résolution de ne jamais faiblir dans les épreuves à venir. Quelles que soient les difficultés, les sacrifices à consentir, il faut refaire la France. Que les souvenirs de la 237e DLI nous soient à tous, un réconfort, une aide, un motif de confiance.
Le général François, commandant la 237e DLI. » Par note n°33/OG, le commandant du canton de Pellegrue prescrit de préparer la démobilisation qui se déroulera en deux phases concernant deux tranches de mobilisés.
La 1re tranche concerne : - les hommes des 1916, 1917 et 1918 ; - les hommes des classes plus anciennes de toutes professions de la zone non occupée ; - les hommes des classes 1919 à 1925 exerçant les professions d’agriculteurs et d’artisans de la zone non occupée.
Les hommes concernés sont démobilisés à Pellegrue à partir du 12 juillet.
Une seconde tranche est préparée (note 62/OG) pour : - les agriculteurs et artisans ruraux des classes antérieures à 1937 capables de regagner leur résidence par leurs propres moyens ; - les agents des polices nationales et municipales, les gardes-champêtres ; - les agents des compagnies d’eau, de gaz et d’électricité.
Cette tranche est démobilisée à partir du 17 juillet.
D’autre part, le 14 juillet sont démobilisés les fonctionnaires et agents de la S.N.C.F ainsi que tous les fonctionnaires et agents des services publics (entretien des routes, voies navigables, ports maritimes, relevant du Service des Ponts et Chaussées et des services départementaux).
Le 15 juillet sont concernés les ingénieurs du service des mines de l’état. Le 22 juillet, c’est autour des fonctionnaires des PTT, téléphonistes et télégraphistes.
Le 23 juillet, en exécution de la DM n° 1081-1 EMA, notifiée sous le n° 746/3 par la 18e région militaire, le lieutenant-colonel Ourta doit constituer un régiment d’infanterie dénommé « régiment des Landes ». Cette unité doit intégrer l’armée d’armistice avec les éléments disponibles présents dans les départements des Landes et de la Gironde non occupée.
En fait, dans chaque département de la zone non occupée, les élements d’active sont provisoirement regroupés dans des régiments ou bataillons pour assurer le maintien de l’ordre. Ces unités seront la base de la future armée d’armistice. Le régiment des Landes rentrera dans la formation du futur 18e RI de l’armée d’armistice.
La compagnie régimentaire et l’état-major régimentaire est fourni par le 236e RI. Les rescapés du 274e RI entrent dans la constitution des compagnies de combat. Ce régiment comporte 120 officiers et 1842 sous-officiers et hommes de troupes.
Pendant l’organisation de cette unité avec des hommes de l’active, la démobilisation continue pour les réservistes. Le 26 juillet, les réservistes de la 18e région militaire résidants dans la partie occupée sont libérés (départements des Basses-Pyrénées, des Landes, de la Gironde et de la Charente-Maritime). Le 27 juillet, les réservistes de la zone occupée sont démobilisés comme ceux de la zone non occupée sous justification d’un logement, d’un moyen d’existence ou d’un emploi rémunéré.
Du 28 juillet au 4 aout, les classes 1926 à 1936 sont libérées. En dernier, les gendarmes, les bouchers, les boulangers et les affectés spéciaux sont démobilisés.
Le 236e RI est dissous le 4 aout et le 274e RI le lendemain. Au 27 juin, le personnel d’origine du 236e RI ne représentait plus que 327 hommes d’où des pertes supérieures à 80%. Les 2 compagnies du 13e RTA regroupaient 229 hommes et il faut y rajouter les 43 hommes de la CDAC.
Lancée dans la bataille sans avoir fini ni même entamé sérieusement sa formation, la 237e DLI n’a pas pu exercer efficacement une action sur le sort de des armées françaises en plein recul. Son cas est malheureusement commun à celui aux autres divisions légères d’infanterie qui ont pesé bien peu dans la campagne de France.
Sources principales - Blitzkrieg à l’ouest : Jean-Paul Pallud (éditions Heimdal) - memorial-genweb.org ; - Pour l’armée française : ATF 40 ; - Pour le 236e RI : JMO du 29 mai au 4 aout 1940 (consultable sur Ancestramil) - Pour l’armée allemande : Lexikon der Wehrmacht ; - Pour l’aviation française : http://www.cieldegloire.fr et http://forum.aviation-ancienne.fr; - Pour le III/236e RI : bulletin de la ville de Gauciel (http://www.commune-gauciel.fr/le-village-de-gauciel/histoire) - La bataille de la Seine : Yves Buffetaut (Militaria ne 64) - La bataille de la Seine : général Petiet, Revue des Deux Mondes (juin 1943) - Pour les groupes de reconnaissance : Mémorial des groupes de reconnaissance 1939-1940 (Union nationale de la cavalerie, de l’arme blindée et des chars – 1956) - Les Andelys : http://hvmontier.free.fr/andelys_1940.html - Résumé succinct des opérations de la 5e Brigade de Cavalerie (SHAT)
______________
Je tiens à remercier particulièrement Didier Houliez pour m'avoir permis la publication de cet essai.
Ce texte n'étant qu'un essai, je suis preneur de toute critique, observation, correction ou ajout pour permettre de l'améliorer.
Bonne lecture, cordialement
Rémy SCHERER |
| | | RitterJack Capitaine
Nombre de messages : 471 Age : 33 Localisation : Lot Date d'inscription : 26/08/2015
| Sujet: Re: Historique reconstitué de la 237e DLI Dim 8 Nov 2015 - 18:11 | |
| Bonsoir,
si je puis me permettre, tu pourrais faire une version téléchargeable en PDF pour pouvoir le lire sans internet ?
Merci à toi pour ce partage.
cdlt, Julien |
| | | dhouliez Admin
Nombre de messages : 9112 Date d'inscription : 21/11/2006
| Sujet: Re: Historique reconstitué de la 237e DLI Dim 8 Nov 2015 - 18:53 | |
| Mis en ligne - bonne lecture |
| | | RSCHERER Colonel
Nombre de messages : 1198 Age : 61 Localisation : PERPIGNAN (NEFIACH) Date d'inscription : 05/01/2013
| Sujet: Re: Historique reconstitué de la 237e DLI Sam 21 Nov 2015 - 8:52 | |
| Bonjour,
encore merci à dhouliez pour la mise en ligne ce cet essai.
En complément, je me permets d'indiquer un site sur les bombardements de la ville d'Evreux les 9 et 10 juin 1940.
C'est pour illustrer cet essai et montrer les difficultés du 236° RI à monter en ligne après le bombardement du 9 juin lors duquel il a subit des pertes.
Lien : http://fr.calameo.com/read/000040679df267c0aa2b4
Bonne lecture, cordialement
Rémy SCHERER |
| | | Eric Denis Admin
Nombre de messages : 7234 Age : 57 Localisation : Toulon Date d'inscription : 04/05/2006
| Sujet: Re: Historique reconstitué de la 237e DLI Dim 22 Nov 2015 - 13:02 | |
| Bonjour,
Merci à vous deux pour cet historique très détaillé, les DLI n'étant pas les grandes unités les plus connues. _________________ Cordialement Eric Denis
|
| | | RSCHERER Colonel
Nombre de messages : 1198 Age : 61 Localisation : PERPIGNAN (NEFIACH) Date d'inscription : 05/01/2013
| Sujet: Re: Historique reconstitué de la 237e DLI Dim 22 Nov 2015 - 17:38 | |
| Bonjour Eric Denis,
je vous remercie pour votre message.
Cela m'encourage à continuer avec l'aide de dhouliez.
Pour 2016, il y aura une suite pour les DLI, sujet peu connu mais intéressant pour les derniers combats de la campagne de France.
Encore merci, cordialement |
| | | RSCHERER Colonel
Nombre de messages : 1198 Age : 61 Localisation : PERPIGNAN (NEFIACH) Date d'inscription : 05/01/2013
| Sujet: Re: Historique reconstitué de la 237e DLI Sam 28 Nov 2015 - 6:57 | |
| Bonjour, en complément, voici une illustration concernant le bombardement de la gare d'Evreux. C'est pour montrer que l'aviation allemande s'est investie pour empêcher au maximum la montée au front des renforts français dont la 237° DLI. Cordialement Rémy SCHERER |
| | | RSCHERER Colonel
Nombre de messages : 1198 Age : 61 Localisation : PERPIGNAN (NEFIACH) Date d'inscription : 05/01/2013
| Sujet: Re: Historique reconstitué de la 237e DLI Sam 12 Mar 2016 - 7:33 | |
| Bonjour à tous,
en complément à cet essai, voici un lien pour un dossier concernant la ville de Louviers pendant ces combats.
Lien : http://sedlouviers.pagesperso-orange.fr/confetextes/louviers40/louviers40a.pdf
C'est instructif et bien illustré.
Bonne lecture, cordialement
Rémy SCHERER |
| | | RSCHERER Colonel
Nombre de messages : 1198 Age : 61 Localisation : PERPIGNAN (NEFIACH) Date d'inscription : 05/01/2013
| Sujet: Re: Historique reconstitué de la 237e DLI Jeu 14 Avr 2016 - 7:33 | |
| Bonjour à tous,
juste ce message pour compléter l'organigramme de la 237° DLI.
La prévôté divisionnaire affectée était celle de l'ex 5° DI. Cette unité a été affectée à la 237° DLI du 8 au 24 juin 1940. |
| | | RSCHERER Colonel
Nombre de messages : 1198 Age : 61 Localisation : PERPIGNAN (NEFIACH) Date d'inscription : 05/01/2013
| Sujet: Re: Historique reconstitué de la 237e DLI Dim 23 Aoû 2020 - 17:24 | |
| Bonjour à tous,
juste ce message pour l'état de la division à la fin des combats.
Au 26 juin, la division est amoindrie de plus de la moitié pour l’infanterie. L’artillerie a moins souffert et conserve un potentiel intact avec 8 canons de 25, 6 canons de 47 et 32 canons de 75.
La division comprend, pour les troupes combattantes, au 8 juillet, 5338 hommes pour 9954 lors de la formation. Au 27 juin, le personnel d’origine du 236° RI ne représente plus que 327 hommes d’où des pertes supérieures à 80 %.
Source : Historique de la 237° DLI du 1° juin au 8 juillet 1940 par le général François (document dactylographié le 21 juillet 1941)
Cordialement
Rémy SCHERER |
| | | bouteur Sergent de carrière
Nombre de messages : 136 Date d'inscription : 01/02/2015
| Sujet: Re: Historique reconstitué de la 237e DLI Sam 29 Aoû 2020 - 19:29 | |
| Cet historique représente j'imagine des heures et des heures de recherches et de rédaction. Merci pour le partage. |
| | | RSCHERER Colonel
Nombre de messages : 1198 Age : 61 Localisation : PERPIGNAN (NEFIACH) Date d'inscription : 05/01/2013
| Sujet: Re: Historique reconstitué de la 237e DLI Dim 30 Aoû 2020 - 10:22 | |
| Bonjour à tous,
juste ce message pour remercier bouteur.
Effectivement, cela demande beaucoup de travail.
Pour la 237° DLI, grâce à l'examen d'un nouveau document, le journal de marche de la 237° DLI par le général François, j'ai pu reprendre cet essai et l'améliorer de façon conséquente.
Je viens de finaliser mais le document final fait 35 pages, mais je ne sais pas trop comment faire pour l’intégrer dans le site.
Peut-être par paragraphes mais il faut à chaque fois reprendre la pagination et la présentation.
Mais je vais voir quand j'aurai un peu de temps.
Merci encore, cordialement
Rémy SCHERER |
| | | Loïc M. Commandant
Nombre de messages : 619 Date d'inscription : 12/01/2009
| Sujet: Re: Historique reconstitué de la 237e DLI Dim 30 Aoû 2020 - 14:00 | |
| Sur le site ATF, dans la rubrique Unités / Divisions, il y a un historique bref pour une poignée de DI seulement. Le travail qui a été fait dans ce fil et plus globalement dans cette rubrique du forum mériterait d'y trouver sa place (peut-être au format PDF). |
| | | dhouliez Admin
Nombre de messages : 9112 Date d'inscription : 21/11/2006
| Sujet: Re: Historique reconstitué de la 237e DLI Dim 30 Aoû 2020 - 14:19 | |
| Bonjour,
Le site atf40 n'est plus mis à jour depuis longtemps. Par contre, il est possible de transformer des pdf en jpg et de les poster comme image.
Cordialement, DH |
| | | Loïc M. Commandant
Nombre de messages : 619 Date d'inscription : 12/01/2009
| Sujet: Re: Historique reconstitué de la 237e DLI Dim 30 Aoû 2020 - 15:00 | |
| Si un groupe de volontaires se manifeste, ce serait peut-être l'occasion de relancer la mise à jour du site qui reste une référence, |
| | | dhouliez Admin
Nombre de messages : 9112 Date d'inscription : 21/11/2006
| Sujet: Re: Historique reconstitué de la 237e DLI Dim 30 Aoû 2020 - 15:34 | |
| Si il ne s'agissait que de se mettre au travail, certaines corrections auraient été faites depuis des années. Mais c'est un peu plus compliqué que ça. Disons que ce sont les suites d'un "divorce"... |
| | | Contenu sponsorisé
| Sujet: Re: Historique reconstitué de la 237e DLI | |
| |
| | | | Historique reconstitué de la 237e DLI | |
|
Sujets similaires | |
|
| Permission de ce forum: | Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
| |
| |
| |