1e Brigade de Cavalerie

Pour verifier si une de mes hypotheses est correcte , j'aurais besoin de lire le JMO ou un historique assez detaillé des activités de la 1ere Brigade de cavalerie ( 1er hussards, 8e Chasseurs, affecté a la IIe Armée ) entre décembre 39 et fevrier 40 , ainsi que , si possible , l'equivalent concernant le 93e GRDI qui lui était rattaché en janvier 1940 .
Si l'un de vous a cela sous la main , ou toute information , je suis preneur , vous pouvez m'envoyer des informations a alain.adam@cegetel.net .

Merci par avance .

Alain

Bonjour,

As tu trouvé les infos que tu cherchais?

Cordialement
Eric DENIS

Non , toujours pas .

Bonjour,

J'ai un historique dans les "Historiques Succincts" si ça peut te convenir.

Cordialement
Eric DENIS

Bonsoir

je fais remonter cet ancien message d'Alain pour donner les infos suivantes du Col R. BOISSAU :

"pendant la première quinzaine de février 1940 une réorganisation des Grandes Unités de Cavalerie est effectuée. Elle doit aller dans le sens d'un allégement et d'une plus grande motorisation. Dans ce cadre la 1ère DC est transformée en Division Légère le 10 février puis en 1ère Division Légère de Cavalerie le 3 mars. La 1ère Brigade devient alors indépendante et est affectée à la IIème Armée du général HUNTZIGER; elle est rattachée pour les services, à compter du 15 février, à la 2ème DLC, commandée par le général BERNIQUET et stationnée dans la région de Carignan, Montmédy.

Le 25 mars la 1ère BC quitte la 2ème DLC et est rattachée pour les services à la 5ème DLC du général CHANOINE, PC à Bazeilles, toujours au sein de la IIème Armée.

Le 10 mai à 6 heures est déclenchée la cinquième alerte "BELGIQUE". La 1ère Brigade de Cavalerie, renforcée du 93ème GRDI, d'un groupe de 75 du 20ème RANA et d'un détachement du Génie de la 3ème DINA, agit à la charnière des 2ème et 5ème DLC initialement en réserve d'Armée. La mise en alerte, qui porte le nom de mesure "TILSITT", est reçue dans les escadrons à 6h20. Les paquetages sont remontés et les voitures chargées, les chevaux sellés. L'ordre d'exécuter la mesure "WAGRAM", c'est à dire de franchir la frontière belge pour occuper les emplacements prévus sur la Semoy, est donné à 7 heures.

A 8h45 la rive droite de la Semoy atteinte sans incident . Le 1er RH à Martue, Menil et Laiche le PC au château de Banel, encadré à droite par le 8ème Régiment de Chasseurs à Cheval, du colonel CALDAIROU, à Florenville et à gauche par le 60ème GRDI de la 5ème DLC qui sera remplacé dans le courant de la journée par le 12ème Régiment de Zouaves. En réserve de brigade le 4ème Escadron du 1er RH reste en retrait dans le bois de BEAUBAN au sud-ouest de Florenville.

La 1ère BC, réserve d'Armée, marche à cheval et s'insère entre les deuxièmes échelons des deux divisions encadrantes; les éléments de découverte et de sureté de celles-ci, motorisés, se sont portés très vite en avant; les avant-gardes de la 2ème DLC prennent un contact assez rude avec la 10ème Panzer Division dans la région d'Etalle, Arlon et les têtes de la 5ème DLC atteignent Houffalize et Petite-Rosière, au-delà de Neufchateau. Mais aucun contact n'est pris par les unités de la 1ère BC, qui doivent se contenter d'aménager la ligne atteinte".

A suivre ...

Bonjour Alain,

Merci pour ces informations toujours bonnes à recouper sur un sujet assez complexe. Avant de découvrir la suite, pourrait-on connaître un peu mieux la source ? En particulier nature du document (CR de qui vers qui, manuscrit, tapuscrit, place dans les archives le cas échéant, etc.)

Cordialement,

Thierry Moné

Bonsoir Thierry

La source est : le 1er régiment de Hussards Français en 1939 - 1940 du colonel R. BOISSEAU de l'Association du Musée International des Hussards.

"Le 11 mai, à l'exeception d'un peloton du 3ème Escadron du 1er RH qui reste à la garde des ponts de LAICHE et de MARTUE et de leurs dispositifs de mine, la Brigade reprend sa progression vers le nord en liaison avec le 60ème GRDI. Il s'agit de ressouder, vers la Vierre, le front de la 5ème DLC dont les gros sont sur la voie ferrée Libramont, Neufchâteau, à celui de la 2ème DLC qui a dû se replier rapidement dans la nuit sur la ligne Jamoigne, Bellefontaine, Virton, cours de la Vire, par suite de la vigueur des attaques qu'elle a subies de la part des forces blindées considérables.

La Vierre, de Staimont à Suxy, est atteinte à 10h30. Au même moment Neufchâteau est attaqué par l'ennemi. A midi cette ville, défendue par des éléments de la 5ème DLC et des Chasseurs Ardennais repliés de la frontière luxembourgeoise, est prise par la 1ère Panzer Division. A la même heure, le 8ème RChC est accroché sérieusement à Suxy. Il s'y battra pendant près de 3 heures avec de nombreuses pertes.

Entre le Bois de Clechamps et environ 400 mètres au nord de Suxy le 3ème Escadron du 1er RH accroche deséléments légers ennemis qui cherchent à contourner Suxy en franchissant la Vierre; progressivement ces contacts deviennent plus violents, l'ennemi étant appuyé par des tirs de minen.

A gauche, le 1er Groupe d'Escadrons du Commandant CRAPON, qui tient Staimont (2ème escadron 1er RH), et la rive ouest de la Vierre jusqu'au Bois de Clechamps (1er escadron du 1er RH), voit d'abord refluer des éléments du 60ème GRDI et du 11ème Cuirassiers qui ont été fortement attaqués et ont subi des pertes sérieuses dès les premières heures du jour; puis vers 13 heures il est pris à parti par des motocyclistes, des engins blindés, et de l'infanterie portés qui attaquent Staimont appuyée par les Stuka. Ces éléments appartiennent à la 10ème Panzer Division du Général SCHAAL progressant de Rulles vers Cugnon.

Des canons d'assaut de 105 sont arrivés en appui des assaillants. Les cavaliers de la 1ère BC réagissent très bien et se battent avec ardeur. L'ennemi est arrêté partout où il se présente. A Staimont, le 2ème escadron du 1er RH détruit deux automitrailleuses, une par mine sur le pont, l'autre au canon de 25. Au 3ème escadron, le peloton PITIOT est vivement engagé et défend énergiquement le passage d'un gué à partir d'un petit éperon rocheux à 400 mètres au nord de Suxy. An centre, le 1er escadron du 1er RH n'est pas accroché et se contente de recueillir des élément du 11ème Régiment de Cuirassiers.

A 14h30 le premier ordre de repli est donné. Mais le décrochage est difficile, notamment près de Suxy et à Straimont. Au 3ème escadron du 1er RH un peloton ne peut réatteler son canon de 25. A Straimont le 2ème escadron du 1er RH réussi à se dégager er à décrocher et à rejoindre ses chevaux de main.

Finalement le repli, qui s'inscrit dans le repli d'ensemble de la 5ème DLC sur la Semoy, s'effectue posément, dans l'ordre 3ème, 1er, 2ème escadron - ce dernier formant arrière garde et protégeant l'exécution des destructions - malgré le mitraillage de la colonne du régiment sur la route Straimont, Florenville, qui ne cause aucune perte. La Semoy est repassée au pont de Martue vers 18h30. Les ponts de Laiche et de Chassepierre sautent comme prévu à 19h00, celui de Martue vers 20h30.

Le peloton LAVAUD , du 2ème escadron du 1er RH, qui, coupé de ses chevaux, ne rejoindra que le lendemain, après avoir retraité à pied à travers bois et franchi la Semoy au pont d'Herbeumont. Le régiment reprend ses position de la veille sur la Semoy. La nuit est calme et consacrée aux ravitaillements. les douze blessés du régiment ont pu être évacués.

Le 12 mai, la matinée est calme. Vers 7h00, un bombardier Junker est abattu par deux Curtiss sur la rive nord de la Semoy, face aux positions de Laiche; cinq aviateurs en sortent et sous le feu des mitrailleuses du 1er escadron du 1er RH ils incendient leur appareil après avoir installés une mitrailleuse. Ils tirent sur les patrouilles qui tentent de les approcher; finalement, en début d'après-midi, deux des membres de l'équipage traversent la rivière à gué pour se constituer prisonniers.

Un nouvel ordre de repli arrive, car plus à l'ouest, à Bouillon, Cugnon et Herbeumont les 1er et 2ème PZ Div ont franchi la Semoy à l'aube. Les chevaux sont repris et la frontière belge est repassée.

A 13h30, le1er RH s'installe provisoirement sur la ligne dite L3 ou des maisons fortes, le 4ème escadron à Deux-Villes-Basse, le 3ème escadron sur le Waumont, les 1er et 2ème escadrons entre Matton et Tremblois occupé par le 8ème Chasseurs

A 15h30 arrive l'ordre de poursuivre le repli : la 10ème PZ Div. vient de s'emparer de Bazeilles et de Balan. Le 1er RH prend la route de Carignan pour y franchir la Chiers et se regrouper vers Mouzon, derrière les positions du Xème Corps d'Armée. A Carignan, les escadrons défilent devant le Général GAILLIARD. Le mouvement s'effectue sous la couverture d'une arrière garde à 3 pelotons (Peloton OBERKAMPF, BOULE et de TORQUAT) dont le colonel de GROULARD prend le commandement, son PC restant à DEUX-VILLES. Sur la route de MATTON, le peloton de TORQUAT se heurte à une destruction de route que le 60ème GRDI a fait jouer prématurément et qui constitue un obstacle difficilement franchissable; 7 chevaux refusent de passer, dont celui du Chef de peloton qui perd ainsi sa monture et son harnachement. Six cavaliers démontés doivent rejoindre à pied. A 19h45 l'ennemi est au lisières de Deux-Villes sur laquelle il tire au Minen; sur ordre de la brigade, le PC et l'arrière garde se replient à 20h00 en direction de Carignan où le dernier élément, le peloton de TORQUAT, passera à 21h15. Le pont de Carignan, qui est sous le feu de nos fantassins, saute à 21h50 sur ordre du Colonel de GROULARD.

Ayant le sentiment d'avoir bien rempli sa mission pendant ces trois jours, le 1er RH est heureux de passer la main à l'infanterie. De nuit le régiment gagne la région de Bayonville, par Mouzon qui a été bombardée par avions et Yoncq; l'étape, longue de plus de trente kilomètres, est rendue pénible par l'obscurité profonde et d'interminable colonnes de toutes armes qui montent vers Mouzon. Le PC s'installe à Bayonville et les escadron dans les bois de la Folie, à l'est de Buzancy, de part et d'autre de la RN 47.

Au terme de cette première phase d'opérations, la condition du 1er RH reste excellente : douze blessés, une dizaine de chevaux acidentés, un canon abandonné à Suxy, un camion embourbé abandonné dans les bois de Banel, telles sont les seules pertes à déplorer.

Grâce à l'activité du Capitaine commandant l'EHR la majeure partie du matériel entreposé à CARIGNAN et qui ne pouvait être transporté faute de tonnage, a pu être emmené par des navettes de camions jusqu'à Yoncq (en particulier les colis individuels des hommes). Ce qui n'a pu être enlevé a été détruit et jeté dans la Chiers."

Cordialement

Invité a écrit:

Pour verifier si une de mes hypotheses est correcte , j'aurais besoin de lire le JMO ou un historique assez detaillé des activités de la 1ere Brigade de cavalerie ( 1er hussards, 8e Chasseurs, affecté a la IIe Armée ) entre décembre 39 et fevrier 40 , ainsi que , si possible , l'equivalent concernant le 93e GRDI qui lui était rattaché en janvier 1940 .
Si l'un de vous a cela sous la main , ou toute information , je suis preneur , vous pouvez m'envoyer des informations a alain.adam@cegetel.net .

Merci par avance .

Alain

Bonsoir

pour la période décembre 39 - février 40 voici les éléments donnés :

"La deuxième alerte "BELGIQUE" est déclenchée le 9 novembre. Le régiment (1er RH) ne bouge pas de ses cantonnements; mais lorsquelle prend fin, le régiment fait mouvement vers le sud où la 1ère DC se regroupe dans le triangle GUISE, MARLE, VERVINS. Le PC s'installe à VOULPAIX; avec le 1er et le 2ème escadrons à son nord (Laigny, Haution), le 3ème , le 4ème et l'EME à son sud (Saint-Pierre-les-Franqueville, Cambron, Franqueville). Le PC de la 1ère BC est de nouveau à Marly-Gomont, celui de la 1ère DC à Sains-Richaumont. La drôle de guerre continue : on s'instruit, on s'entraîne, on organise des positions, on effectue des travaux d'ensemble et des exercices de cadres hebdomadaires. Par une coïncidence curieuse, le régiment est revenu sur les lieux où il s'est couvert de gloire en 1918.

Le 13 janvier 1940, troisième alerte "BELGIQUE". Le régiment se porte de nuit à Fourmies et s'y installe. Le 16, c'est la fin d'alerte et le régiment rejoint ses cantonnements. Les étapes couvertes au cours de ce déplacement aller et retour ont été rendues sévères par le froid intense et l'épaisse couche de neige glacée qui recouvre les routes.

Dans le cadre de la réorganisation, le 13 février les reconnaissances ont lieu et le régiment fait mouvement par voie ferrée les 15 et 16; les nouveaux cantonnements sont fixés de la façon suivante :

PC à Carignan

EME aux Deux-Villes-Haute

4ème Escadron aux Deux-Villes-Basse

3ème escadron à Matton

2ème Escadron à Mogues

1er escadron à Tremblois-les-Carignan.

Le régiment restera dans la zone, entre la 5ème DLC à l'ouest et la 2ème DLC à l'est jusqu'au 10 mai. Durant cette période il travaille à l'organisation d'une série de positions entre la frontière franco-belge et le cours de la Chiers, destinées à servir lors de l'action retardatrice prévue en cas d'opérations en Belgique ou d'attaque inopinée.

Le 19 mars, le 2ème escadron s'installe à We et le 1er à Osnes."

Bonjour Alain,

Merci pour les renseignements. S'agit-il d'un livre ou d'un article d'une publication du Musée des Hussards de Tarbes ?

En effet, du même auteur, je ne trouve qu'un seul (petit) ouvrage :


Boisseau René, Les 3 glorieuses de l’Empire: 26-27-28 août 1940, (Paris), France, Office français d’édition, 1945, 77 p.

Cordialement,

Thierry Moné

Bonjour Thierry

il s'agit d'un article dans la revue n° 9 du musée en date de 1974.

Cordialement

Bonjour Alain,

Merci beaucoup ! C'est clair à présent... Il doit s'agir de la revue Vivat Hussar.

Cordialement,

Thierry Moné




Association des amis du Musée international des hussards Tarbes, Vivat hussar, Tarbes, France, Musée Massey, 1966.