Bonjour à tous,
grâce à Jean-françois Althaus qui m’a fourni le JMO du 316° RAP, je vous propose le JMO du III/316° RAP. J’ai retranscrit le texte brut pour une meilleure lisibilité mais je ne garantie pas totalement les noms propres des soldats. Pour les communes, c’est correct.
Extraits du journal de marche du III/316° RAP
Le 11 juin, le III/316 reste à la disposition de la 57° DI alors que l’EMR et les I et II/316 passent à la 239° DLI.
13 juin
0h30. Le groupe reçoit l’ordre de repli, il se dirige sur Meaux et prend position le même jour en arrière de Meaux à 1km500 de la Marne ; une deuxième position est occupée à tombée de la nuit à 3km500 de la Marne.
L’aspirant Le Boudidier de la 8° batterie, ayant une forte enflure à la jambe, est évacué. Pendant ce repli sur la Marne, la 8° batterie a perdu un tracteur Latil qui remorquait la camionnette porte mitrailleuse. Ces deux véhicules ont disparu avec le brigadier chef Ranion, les brigadiers Guisset et Raymond, les canonniers Vercret, Lefèvre et Bernard.
22h00. Le groupe reçoit l’ordre de repli sur Verneuil l’Etang qui est atteint dans la nuit du 13 au 14 juin. En cours de route, le canonnier Laffaurée de la 7° batterie tombe sous un canon. Il est décédé pendant le transfert à l’hôpital.
14 juin
Au matin repli du groupe sur Bourron-Marlotte (sud de Fontainebleau). Cette ville est atteinte le 15 au matin.
15 juin
Dans la soirée, le groupe passe provisoirement sous les ordres de la 87° DI et prend position à Thomery (1000 mètres de la rive gauche de la Loire).
Le groupe ouvre le feu à 21h00 sur les pentes du bois de Champagne (sur Seine) à la demande du colonel commandant le 9° Zouaves.
23h00. Le groupe reçoit l’ordre de repli au sud de la Loire. Il part en colonne de batterie sur l’itinéraire assigné.
16 juin
Le III/316 fait route sur Sully. La colonne de l’EM est bombardée entre 14h00 et 15h00 à 3 km environ au sud de Bellegarde. Une bombe incendiaire tombe sur le car téléphonique incendiant ce véhicule et le véhicule suivant.
8 hommes sont blessés : brigadier-chef Béteille, brigadier Maillard, canonniers Ségurand et Tarral.
Une bombe explosive tombe à la droite de la route. Un éclat traversant le toit de la voiture blesse le capitaine Monsarrat, commandant provisoirement le III/316. Cet officier est évacué.
La colonne se heurte ensuite, sur 18 km, à un embouteillage indescriptible. Il faut 6 heures à la colonne pour se dégager.
Toute la nuit du 16 au 17 juin, la circulation étant interrompue sur le pont de Sully, en raison des destructions causées par les bombardements, presque tous les véhicules du III/316 sont bloqués sur la rive droite de la Loire, entre 4 et 12 kilomètres du pont.
17 juin
Quelques véhicules tentant un changement d’itinéraire en direction du pont de Gien sont bloqués également.
13h00. La circulation étant rétablie au pont de Sully, 1 officier, 1 sous-officier et 3 chauffeurs repassent le pont pour essayer de dégager la colonne. A 800 mètres ils se heurtent à un détachement ennemi et doivent rebrousser chemin.
Cependant quelques véhicules réussissent à franchir la Loire au pont de Chateauneuf et au pont de Gien.
20h00. Les divers élements se regroupent à Argent. Ce regroupement permet de constater la présence de :
- 11 officiers et aspirants, 330 sous-officiers et canonniers ;
- 8 voitures de tourisme ;
- 18 camions et cars ;
- 2 roulantes (8° et 9° batteries) ;
- 3 tracteurs agricoles ;
- Aucun porte canon ni canon.
Le capitaine Baux, commandant provisoirement le groupe, après l’hospitalisation du capitaine Montsarrat, est manquant.
18 juin
Le matin, une colonne commandée par le lieutenant Verdier se dirige sur le point de ravitaillement en essence.
Cette colonne n’a pas reparue. Elle était composée de :
- lieutenant Verdier ;
- lieutenant médecin Cauvy ;
- lieutenant Timbal ;
- aspirants Piquemal et Veluy ;
- 170 sous-officiers et canonniers ;
- 5 voitures de liaison ;
- 10 camions plus deux roulantes ;
- 3 tracteurs agricoles.
16h00. La deuxième partie de la colonne du groupe, qui attendait à Argent la première fraction pour le ravitaillement en essence et en vivres et pour le transport des 164 canonniers restants, se dirige sur Neuvy sur Barangeon (Cher, nord-est Vierzon) où elle passe la nuit.
Cette colonne comprend :
- 6 officiers ;
- 160 sous-officiers et canonniers ;
- 3 voitures de liaison ;
- 1 car à personnel.
Cette colonne du III/326 reste affectée à la 57° DI qu’elle suit dans ses déplacements :
- le 19 juin à Liniez (Indre, au nord de Châteauroux) ;
- le 20 juin à Méobecq (Indre, ouest de Châteauroux) ;
- le 21 juin à Prissac (sud de l’Indre).
18 juin
6h00. Les sous-lieutenants Mazeron et Vidal franchissent la Loire sur les débris du pont de Gien. Ils rejoignent le groupe le 19 juin à Liniez.
20 juin
Le lieutenant Laurent rejoint le groupe à Méobecq.
22 juin
Sur ordre du lieutenant-colonel Aubry, et par ordre du colonel commandant l’AD57, le III/316 est rattaché au 316° RA. Le lieutenant colonel Aubry décide de répartir 90 hommes et sous-officiers du III/316 entre les diverses autres unités du régiment, pour faciliter le transport du personnel.
Le reliquat est :
- 9 officiers et aspirants ;
- 63 sous-officiers et canonniers ;
- 3 voitures de liaison ;
- 3 cars à personnel.
Suit le II/316 pendant les déplacements.
23 juin
Cantonnement à Mouzon (nord de la Charente).
Encore merci à Jean-françois, cordialement
Rémy SCHERER
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