Bonsoir,
Pour compléter les premiers développements sur la Marine et le radar suite aux questions de guillemde lyon dans son post sur « les petits trucs qui auraient pu faciliter la résistance française, voici un petit aperçu des recherches « patronnées » par la Marine dans ce domaine.
Compte tenu des performances des avions engagés au début du conflit, l’EMGM considère que la menace aérienne la plus importante est en Méditerranée. En Manche ou en Atlantique, Cherbourg, Brest et Lorient sont trop loin des bases de la Luftwaffe tandis que Touon et Bizerte sont largmenent à portée des appareils de la Regia Aeronautica.
Deux barrages de détection sont mis en place, l’un pour protéger Nice, Toulon et Marseille et l’autre pour protéger Bizerte d'attaques venant de Sicile et/ou de Lybie.
Ces barrages sont composés de plusieurs secteurs comprenant un émetteur et un récepteur. Ils permettent de détecter tous les passages d’avions volant à au moins 800 mètres d’altitude mais sans pouvoir donner d’indication sur le point de traversée.
En 3
ème Région, il y aurait dû avoir douze secteurs mais huit seulement sont opérationnels au moment de l’entrée en guerre de l’Italie. A chaque émetteur correspondent deux récepteurs placés soit dans des établissements Marine soit près d’un des postes de guet de la défense aérienne pour que les informations remontent vers le commandement :
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- Emetteur au point O : sur un sous-marin à mi-distance entre le cap Ferrat et la Revelata (Cap Corse). Les récepteurs sont installés au sémaphore du cap Ferrat et au phare de la Revelata.
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- Emetteur au point A : sur un patrouilleur à 28 milles dans le 228 du cap d’Armes(pointe extrême sud de l’île de Porquerolles). Les récepteurs sont installés au phare de Porquerolles et à la batterie Napoléon (hameau des Goudes à Marseille).
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- Emetteur au point I : prévu sur un patrouilleur à 33 milles dans le 170 du cap Couronne (commune de Martigues). Les récepteurs auraient dû être installés au poste de Sicié (Toulon) et au sémaphore du cap Couronne. Cet ensemble n’a pas été installé.
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- Emetteur de Port Cros : installé dans l’ouest de l’île. Les récepteurs sont installés au cap Camarat et au poste de Sicié.
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- Emetteur de la batterie Napoléon : installé dans l’enceinte de la batterie. Les récepteurs sont installés au poste de Sicié et au sémaphore de Faraman (Camargue).
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- Emetteur au point U : prévu sur un patrouilleur à 26 milles dans le 144 du phare de l’Espiguette (Camargue). Les récepteurs auraient dû être sur l’ilot de Planier (rade de Marseille) et au phare de l’Espiguette. Cet ensemble n’a pas été installé.
En 4
ème Région, il y avait quatre secteurs opérationnels et un en cours d’installation :
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- Emetteur de Cani : récepteurs à La Galite (Les Sirocqs) et au Ras Addar (cap Bon) pour la défense de Bizerte.
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- Emetteur de Mahares : récepteurs à Novarmor et Bjord Djellidi pour détecter un raid venant de Lybie.
Les renseignements ci-dessus sont tirés du « Théâtre Méditerranéen – Tome I – Du 3 septembre 1939 au 25 juin 1940 » publié par le SHM Marine sous la direction du CV Caroff.
En complément, un article publié il y a plusieurs années dans la Revue Maritime concernant les matériels mobiles et leurs développements embarqués dans la période 1940 – 1942.
@+
Alain