43e RIC

Bonjour

le 43^ème RIC est reconstitué par le CMIC 59 à Bourges pour la 6^ème DIC en septembre 1939

le lieutenant Jean Cavaillès (1903-1944) avant son engagement Résistant s'était retrouvé dans un corps franc du régiment aux avants-postes de la forêt de la Warndt prés de Forbach, la Petite-Rosselle, au Bois Noir puis au Bois de Bliesbrück, il partage quelques impressions avec sa famille :

hier (30 septembre 1939) ma journée a été prise par des reconnaissances, ce seront d'ailleurs les dernières. On sait ce qu'on voulait : nous n'avons rien devant nous que quelques éléments légers qui viennent la nuit taquiner nos guetteurs  et sont sans doute amenés de loin. Pas de bombardement d'artillerie.
Il y'a un mons qu'on est ainsi l'arme au pied sur presque tout le front - difficile à comprendre -


à la mi-octobre redescendant de treize jours en première ligne il décrit ses hommes à l'unisson de beaucoup d'observateurs, assez laudateurs pour les ruraux et circonspects sur les milieux ouvriers et urbains de la capitale

ils rouspètent un peu, ce sont les enfants des grognards. Mais la majorité est gentille, hier à la revue d'armes, je notais que les meilleurs étaient de beaucoup les petits paysans du Loiret et du Berri, silencieux, quelquefois un peu hommes des bois comme mon ordonnance qui vous tendent avec timidité une arme briquée à fond. Le reste, ouvriers de la région Parisienne beaucoup moins sympathiques. Drôles au début, mais vite fatigués, geignants pour des bobos, et quand nous étions au front, assez rétifs aux patrouilles et même au guet

Ceux de mes soldats qui sont cultivateurs et qui savent que leur récolte est en train de se perdre me font de la peine. Pas de permission agricole chez nous. J'aime de plus en plus les paysans parmi mes soldats, ce sont de beaucoup les meilleurs

plus tard il note un sentiment éprouvé par beaucoup, le fossé qui se creuse entre les mobilisés et l'arrière, il trouve du réconfort dans sa section
je commande une humble section d'infanterie coloniale, pour un officier il n'y a pas plus modeste. Cela comporte des joies, le contact avec des hommes que j'aime et qui je crois sont maintenant  miens. Nous avons passé 15 jours en première ligne (...) j'ai eu la chance de ne jamais voir sur quoi je tirais : les allemands venaient la nuit, on tirait sur les flammes des fusils

poursuivant ses patrouilles de reconnaissance le lieutenant Jean Cavaillès sera cité à l'ordre de l'Infanterie Divisionnaire le 25 janvier 1940


connaisseur en cryptographie et germanophone Jean Cavaillès (à droite avec la fourragère et le brassard) est appelé à délaisser à regret sa section pour le service du Chiffre du Ministère de la Guerre, poste non combattant à son grand dépit, il parviendra à se faire muter à la 4^ème DIC comme Officier du Chiffre au moment de la campagne de France




Sur les Régiments du Cher

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