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 Tunisie, Garde Républicaine Mobile et Artilleurs à Sousse en avril 1938

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2 participants
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ALVF
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Nombre de messages : 598
Date d'inscription : 03/04/2008

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MessageSujet: Tunisie, Garde Républicaine Mobile et Artilleurs à Sousse en avril 1938   Tunisie, Garde Républicaine Mobile et Artilleurs à Sousse en avril 1938 EmptySam 8 Fév 2020 - 18:12

Bonsoir,

Le 9 avril 1938, Tunis a été le théâtre d'affrontements sanglants lors des manifestations indépendantistes organisées par le Parti du Néo-Destour, fondé par le futur Président de la République tunisienne, Habib Bourguiba.
Lors des affrontements, un gendarme a été tué par arme blanche tandis que l'usage des armes par la Police, la Gendarmerie et l'Armée a causé la mort d'au moins une vingtaine de manifestants.
L'anniversaire de cette journée tragique, la "Journée des Martyrs", fait partie des Fêtes officielles de la Tunisie depuis l'indépendance.
L'état de siège a été proclamé au soir du 9 avril 1938 à Tunis et à Sousse.
Je n'ai pas trouvé de description des événements de cette journée à Sousse qui doivent être suffisamment graves pour justifier l'état de siège dans cette ville du Sud tunisien où les autorités craignent toujours, en sus de l'agitation indépendantiste, les agissements du "César de carnaval", toujours prompt à agir contre les intérêts de la France en s'appuyant sur certains éléments de la très forte communauté italienne en Tunisie.

J'ai trouvé, au milieu de l'album d'un artilleur du Régiment d'Artillerie Coloniale de Tunisie, une photographie montrant des gendarmes de la Garde Républicaine Mobile et des artilleurs en action à Sousse le 9 avril 1938 avec la mention "arrestation de Destouriens".
Manifestement arrivés par les camions visibles à droite du cliché, les gardes mobiles et les artilleurs, tous porteurs du mousqueton, ont procédé à l'arrestation de militants du Néo-Destour.
Compte-tenu de la rareté d'une telle photographie à caractère historique, je la partage avec les membres du Forum:
Tunisie, Garde Républicaine Mobile et Artilleurs à Sousse en avril 1938 Tunisi10
Cordialement,
Guy François.
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dhouliez
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dhouliez


Nombre de messages : 9112
Date d'inscription : 21/11/2006

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MessageSujet: Re: Tunisie, Garde Républicaine Mobile et Artilleurs à Sousse en avril 1938   Tunisie, Garde Républicaine Mobile et Artilleurs à Sousse en avril 1938 EmptySam 8 Fév 2020 - 19:10

Merci pour ce beau document.

Voici ce qu'on peut lire dans l'Echo d'Alger du 10 avril :

https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k7587787b/f1.item

Graves désordres à Tunis

LES DESTOURIENS ASSIÈGENT LE PALAIS DE JUSTICE ET TIRENT SUR LA POLICE

Les renforts accourus doivent faire usage de leurs armes

Huit morts, quarante blessés

L'ÉTAT DE SIÈGE EST PROCLAMÉ DANS LE CONTROLE DE TUNIS


Tunis, 9 avril (de notre correspondant particulier). — Cet après-midi, à 15 heures, un professeur du collège Sadiki, nommé Belaouane, objet d'une mesure disciplinaire en raison d'une conférence à tendances destouriennes et qui prit une part active aux manifestations d'hier, était convoqué au pa-
lais de justice par le juge d'instruction. Aussitôt tous les destouriens étaient alertés et au nombre de plusieurs milliers, cinq à six mille, assiégeaient le palais de justice.

Un policier est blessé d'un coup de feu

De son côté, le service d'ordre était alerté et se présentait pour maintenir i'ordre et dégager les abords du palais, mais dès qu'il arriva il fut menacé, lapidé et un coup de feu partit, tiré par un manifestant. Un policier tomba et la riposte fut immédiate. Ce fut le signal d'une bagarre générale, coups de matraques, coups de revolver.

Les renforts font usage de leurs armes

Les indigènes prévenus affluent de toutes parts. Les coups redoublent, le service d'ordre est débordé ; des renforts arrivent et doivent faire usage de leurs armes. Les manifestants reculent et sur leur passage les autos sont lapidées.

Trois tramways sont renversés et deux incendiés. Les pompiers accourent, ils doivent faire demi-tour en présence de la populace hostile. Un gendarme, M. Nicolas est atteint à la nuque et succombe à son arrivée à l'hôpital, un manifestant l'a frappé d'un coup de poignard. Un tirailleur sénégalais, isolé est
blessé ainsi que deux agents. Toutes les autos imprudemment engagées sur le parcours de la Midina sont lapidées ou renversées. Dans l'état actuel l'enquête est difficile à évaluer le nombre de blessés.

Les incidents s'étant déroulés à proximité des administrations toutes situées dans les parages du Palais de justice, le personnel fut téléphoniquement avisé par la Sûreté de n'avoir pas à quitter les locaux avant le retour au calme.

Huit morts et quarante blessés

A l'heure où nous télégraphions, le nombre de morts est évalué à huit et une quarantaine de blessés.

L'état de siège est décrété

A la suite de ces événements, l'état de siège a été décrété dans la circonscription de Tunis. Le décret indique que la circulation de plus de six personnes est interdite de 21 heures à 8 heures du matin et que le port de n'importe quelle arme est interdit.

Communiqué de la Résidence

A 23 heures, la résidence transmet le communiqué suivant :

« Les événements d'aujourd'hui survenus malgré le calme et le sang-froid d'un service d'ordre qui, de l'avis de tous les témoins a été admirable, ont montré les résultats de l'agitation criminelle qui avait donné lieu aux arrestations de ces jours derniers.

» L'état de siège a été proclamé dans le contrôle de Tunis. Il permet à l'autorité militaire de prendre contre les éléments de désordre les mesures rapides qui s'imposent. Tous les bons éléments de la population doivent, dans les circonstances actuelles, se grouper étroitement autour des autorités chargées de veiller à la sécurité publique.

» Les mesures destinées à faire face à la situation exceptionnelle sont limitées au temps nécessaire pour ramener définitivement le calme permettant au gouvernement de continuer sa tâche dans l'esprit de bienveillance qui l'a toujours animé, notamment dans l'examen des vœux légitimes de la population tunisienne, présentés dans les formes légales et dans le cadre des traités du protectorat.

» Son Altesse le bey a eu l'occasion d appeler l'attention du résident général sur les malentendus qui pouvaient résulter d'une application stricte de l'arrêté du secrétaire général, relatif au port du drapeau tunisien. Celui-ci est toujours salué avec respect par tous les éléments de la population. Il convient simplement, comme pour le drapeau français, qu'il ne puisse en être fait emploi dans des circonstances susceptibles de porter atteinte à son prestige. »

Un décret beylical paraîtra dans quelques jours et édictera la mise au point nécessaire dans l'esprit indiqué plus haut, afin d'éviter tout malentendu.

Un zouave meurt des suites de ses blessures

Tunis, 9 avril (de notre correspondant particulier). — Le zouave Colombani, désarmé par les grévistes, est décédé à la suite des coups de baïonnettes reçus.

Le résident général s'est rendu au palais beylical où il s'est longuement entretenu avec le souverain. On attend des pelotons de garde mobile. Plusieurs arrestations de destouriens ont été opérées cette nuit. Aucune manifestation sportive ne se déroulera aujourd'hui.

Cordialement,
DH
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