Prisonniers noirs dans les Stalags allemands

Est-ce qu'une personne pourrait m'expliquer les conditions de détention des prisonniers de couleur noir de l'armée française dans les Stalags en Allemagne ?

Bonjour
Sur les conditions dans les stalags, je ne peux rien dire, je sais par images qu'i y a des officiers de couleurs dans les oflags
Faut-il encore qu'il soient fait prisonnier, car il y a un vieux et lourd contentieux entre les deux parties, car il faut savoir que en 14 les Schwartrupps avaient autour du cou des colliers d'oreilles, je vous laisse immaginer le reste sans m'étendre, c'est inutile

obsession raciale oblige (la "honte noire") les allemands n'ont pas envoyés ces hommes dans les stalags sur leur sol mais dans des Frontstalags en France occupée

Ca c'est une info trés intéressante, cela me fait penser, mais je n'ai qu'un vague souvenir de lecture, donc à confirmer;
Pas de noirs près des femmes Allemandes, à cause de dictons sur les performances

Risques de pollution de la race germanique,déjà pendant l'occupation en 1919,les autorités civiles avaient protesté contre la présence des noirs et voulaient leur interdire l'entrée des bordels .

Il y a quelques années ( 7 ou 8 ans)je pense, un livre fut consacré à cette question : les prisonniers de couleurs dans les camps allemands, qu'il soit stalag ou de concentration). Malheureusement je ne me souviens plus du titre exact et de l'auteur. Toutefois, l'ayant feuilleté, je l'ai trouvé trés interessant avec en particulier l'histoire de Johnny williams, célébre interpréte de "si toi aussi tu m'abandonnes" qui dut sa survie à son talent d'horloger. en effet les allemands ébahis qu'un "noir" pour ne pas employer d'autres termes, fut aussi habile de ses mains le considérent en quelque sorte comme un animal savant ! et ils le traitérent plutot bien en conséquence. Beaucoup d'autres n'eurent pas cette chance. L'auteur revient aussi sur les pages de la colonisation allemande en Afrique qui y virent les sinistres précurseurs des médecins de la mort en oeuvre, dont certains parents de docteurs de sinistre mémoire.
Pour en terminer avec ce long aparté, je pense qu'une petite recherche sur internet, devrait vous permettre Arnaud de retrouver ce livre, qui toute réflexion faite, devait s'appeler tout simplement "prisonniers noirs dans les camps allemands.
Voila Arnaud tenez nous au courant de vos recherches.
cordialement

mr le comte

Je me permets de mettre le lien sur un site commercial pour que vous puissier voir l'ouvrage de serge Billé "noirs dans les camps nazis", avec la petite présentation du livre qui vaut tous les discours :http://www.amazon.fr/Noirs-dans-camps-nazis-Serge/dp/2268053016

Cependant ,selon Christine Levisse-Touzé "L'Afrique du Nord dans la guerre" Les Allemands recrutent des Marocains et des Sénégalais aussi pour garder des camps de prisonniers Français à Saumur les payant 10francs par jour......

Bonjour,

"Cependant" les troupes allemandes massacrent sommairement aussi nos prisonniers Africains noirs qui résistent un peu trop à leur gré comme à Sillé-le-Guillaume (72) ou à Monterolier (76) et, dans ce dernier cas, il s'agit des troupes de l'illustre Rommel, auteur de la "Guerre sans haine"!
Cordialement,
Guy François.

ALVF a écrit:

Bonjour,

"Cependant" les troupes allemandes massacrent sommairement aussi nos prisonniers Africains noirs qui résistent un peu trop à leur gré comme à Sillé-le-Guillaume (72) ou à Monterolier (76) et, dans ce dernier cas, il s'agit des troupes de l'illustre Rommel, auteur de la "Guerre sans haine"!
Cordialement,
Guy François.

Tout a fait vrai , j'avais par ailleurs signalé ce point , en disant quelque chose comme "Rommel a fermé les yeux sur les exactions de ses propres troupes" dans un fil , ou un article sur internet , dont j'ai perdu la trace .

Alain

N'oublions pas que ce grand guerrier" sans haine" fait fusiller sur le champ un lieutenant colonel français pour un regard comme il s'en vante après de sa chère et tendre.....

Merci beaucoup pour toutes ces informations et la référence concernant le livre traitant de ce sujet que je vais me presser d'acheter.

Avez-vous d'autres cas d'éxécutions de prisonniers de couleur noir, morocains, algériens pendant la campagne de France ?

Il serait intéressant de compter le nombre de personnes ainsi exécutées... C'est assez macabre mais nécessaire... On parle de 100.000 morts pour la campagne de France... Quelle est la proportion de troupes de couleur par rapport aux troupes françaises de couleur blanche ?

Il y avait "relativement" peu de soldats originaire des colonies par rapport aux 3 millions de mobilisés,en revanche ils représentaient une proportion plus importante par rapport à l' "active".....

Je compléte en ce qui concernait ces effectis. Suivant Gamelin "Servir" tome III à la mobilisation les Nord-Africains étaient 115 000 dont 38 000 en France ,les autres troupes coloniales 118 000 dont 22 000 en métropole sur 900 000 hommes. Les troupes coloniales sont formées d'engagés ,il n'y a pas de réservistes mobilisables.Quand la mobilisation portera les effectifs totaux à près de 3 millions il y aura peu d'engagés coloniaux supplémentaires..... ce qui ferait 10% environ des effectifs totaux . Il ne faut pas oublier les troupes restant au Levant,en Indochine,en AFN ,en Afrique,y compris Madagascar.....Christine Levisse-Touzé donne le chiffre d'environ 90 000 prisonniers Nord-Africains dont 60 000 Algériens....
Je ne pense pas que le pourcentage de tués soit très différent de la totalité de l'armée....Il ne faut pas oublier que de nombreux éléments des troupes métropolitaines sont aussi fusillés sur place dès qu'ils se battent avec acharnement et amènent des retards dans les plans allemands ou ont tenté d'éviter la capture,il en va de même pour des prisonniers Anglais...Un officier Anglais capturé est ainsi aspergé d'essence et brûlé vif ,des civils Français sont parfois expulsés des caves où ils s'abritent et sont eux aussi fusillés

De mémoire , dans le livre de raffael Scheck " une saison noire" , qui traite tout particulièrement de ce sujet , il est evoqué un peu moins de 40.000 soldats africains noirs situés en France en 1940 ( ma mémoire me dit 37.000 , mais comme je suis fatigué après une dure semaine , je ne lui fais pas vraiment confiance ...)

Sur ce site les pertes totales sont estimées à 17 000 hommeshttp://www.cheminsdememoire.gouv.fr/page/affichecitoyennete.php?idLang=fr&idCitoyen=22

Bonjour

sur les 1 500 000 sodats de l'armée française capturés en mai juin 1940 on compte 60 000 Algériens, 12 000 Tunisiens, 18 000 Marocains, 15 000 Africains de l'AOF et de l'AEF, 3 900 Malgaches, 2 400 Indochinois, 456 Antillais non reconnus par les Allemands comme citoyens français et 3 700 captifs de race non déterminées d'après les critères nazis.

Loïc a écrit:

obsession raciale oblige (la "honte noire") les allemands n'ont pas envoyés ces hommes dans les stalags sur leur sol mais dans des Frontstalags en France occupée

Bonjour,

La majorité des prisonniers africains reste en France et ils sont regroupés dans des camps pour la troupe (Soldatenlager). Le commandement de la Wehrmatcht n'ordonne pas le transfert des prisonniers Africains dans les frontières du Reich pour des raisons médicales dont notamment la crainte des maladies tropicales peu traitées en Allemangne.
Durant les cinq années passées en internement les soldats Africains meurent en grand nombre de tuberculose, à cause des mauvaises conditions d'herbergement, d'habillement et de nourriture dans les camps ainsi que du climat rigoureux.

le hors série n° 8 de ligne de front "l'épopée de l'Armée d'Afrique de 1940 à 1945" traite du sujet.

Cordialement

bonjour
En France on compte :
les 4, 8, 12, 14, 16, 24, 25, 26 RTS
les 5, 6, 27, 28, 33, 44, 53, 57 RICMS
les innombrables bataillons de la série 60, 70 et 100 il me semble on peut estimer le nombre de soldats africains à plus de 60000.
Quant aux pertes il faudrait qu'une étude fouillée du SHD vienne étayer le propos sachant que leur ficher est loin d'être complet.
Le 24 RTS a perdu quant à lui plus de 300 fusillés dans l'Oise et une demi douzaine à Clamecy dont plusieurs officiers exécutés.
Merci de votre attention

Ps je recherche un volontaire près à Orléans qui pourrait me donner le nombre de soldats africains inhumés dans la nécropole nationale et plus particulièrement ceux du 24 RTS qui se sont battus dans ce secteur en juin.

mr le comte a écrit:

.... en particulier l'histoire de Johnny williams, célèbre interprète de si toi aussi tu m'abandonnes ......

Bonsoir,

Ne s'agit-il pas plutôt de John William, arrêté et déporté pour sabotage??

A+,

Pierre

avz94 a écrit:

Loïc a écrit:

obsession raciale oblige (la "honte noire") les allemands n'ont pas envoyés ces hommes dans les stalags sur leur sol mais dans des Frontstalags en France occupée

Bonjour,

La majorité des prisonniers africains reste en France et ils sont regroupés dans des camps pour la troupe (Soldatenlager). Le commandement de la Wehrmatcht n'ordonne pas le transfert des prisonniers Africains dans les frontières du Reich pour des raisons médicales dont notamment la crainte des maladies tropicales peu traitées en Allemangne.
Durant les cinq années passées en internement les soldats Africains meurent en grand nombre de tuberculose, à cause des mauvaises conditions d'herbergement, d'habillement et de nourriture dans les camps ainsi que du climat rigoureux.

le hors série n° 8 de ligne de front "l'épopée de l'Armée d'Afrique de 1940 à 1945" traite du sujet.

Cordialement

Bonsoir,

Ces camps étaient bien souvent gardés par des gendarmes français.

bien souvent ? j'en doute fort

je ne vois pas pourquoi la Gendarmerie française aurait la mission de garder des camps de l'armée allemande pour prisonniers de guerre français, celà revenait plutôt aux bataillons des Sicherungs Regiments

depuis quelques temps j'ai bien vu que sur internet se répandait l'idée de frontstatalgs aux mains des Français

déjà le nombre de ces frontstalags est allé en se réduisant et à un moment par le truchement de la morgue et du cynisme allemands on a proposé des cadres Français "libérés" qui se sont retrouvés à encadrer leurs hommes dans leurs camps de prisonniers accréditant l'idée de camps gardés par les français, cette expérience concerne quelques camps et il facile d'imaginer l'amertume de ces hommes "libérés" à fair les gardes-chiourmes de leurs camarades

Ceci ne concerne que Nancy et Vesoul sur la vingtaine de camps de ce type, et l'effet deplorable sur le moral des hommes a fait que cette expérience ne fut pas généralisée

celà est pourtant expliqué dans plusieurs sources sur les prisonniers indigènes en France

Bonjour,

Loïc Lilian a écrit:

bien souvent ? j'en doute fort
je ne vois pas pourquoi la Gendarmerie française aurait la mission de garder des camps de l'armée allemande pour prisonniers de guerre français, celà revenait plutôt aux bataillons des Sicherungs Regiments

A ce sujet, je vous recommandes le livre PRISONNIERS DE GUERRE « INDIGÈNES », VISAGES OUBLIES DE LA FRANCE OCCUPEE de Armelle Mabon, Editions la Découverte, 2010.
4eme de couverture :
Après la débâcle de juin 1940, les combattants de l’armée française sont faits prisonniers. Tandis que les métropolitains partent pour Allemagne, les prisonniers coloniaux et nord-africains prennent le chemin des /frontstalags/ répartis dans la France occupée. En avril 1941, près de 70 000 hommes sont internés dans vingt-deux /frontstalags/. Ces prisonniers nouent des contacts singuliers tant avec l’occupant qu’avec la population locale qui les réconforte, voire les aide à gagner les maquis ou la zone Sud. Lorsqu’en janvier 1943 le gouvernement de Vichy accepte de remplacer les sentinelles allemandes par des cadres français, ils se sentent trahis. À la Libération, leur retour en terre natale, parfois très tardif, s’accompagne de nombreux incidents dont celui, particulièrement grave et meurtrier, survenu à Thiaroye, près de Dakar, en décembre 1944 – l’armée française fait trente-cinq morts et autant de blessés parmi des « tirailleurs sénégalais » sous prétexte qu’ils se sont mutinés pour obtenir leurs droits d'anciens prisonniers de guerre.
Pour ceux que cela intéresse, une interview de Madame Mabon est dans l'Histomag'44 no. 63, janvier 2010, page 32 :
http://www.39-45.org/portailv2/download/download-6+histomag-n-63-d-cembre-2009-janvier-2010.php