Bonjour à tous,
m’intéressant au pétrole en France avant le déclenchement du conflit, je me suis intéressé aux pétroliers dont un fut utilisé par la Marine Nationale, le Rhône (ex Radioléine).
La commande du navire est passée le 7 mai 1909 par Pétrole Transports aux Chantiers de Normandie à Grand Quevilly en Seine-Maritime. Le prix contractuel fut de 600 000 francs qui furent empruntés auprès des banques.
Le nom choisi fut Radioléine, son port en lourd calculé à 5 200 tonnes et sa vitesse à 11 nœuds.
Le 26 mars 1910, le Radioléine fut lancé et remorqué jusqu’à Saint-Nazaire aux Chantiers de Penhoët pour y terminer l’installation de propulsion par machines alternatives à vapeur et chaudières à charbon, et procéder aux finitions avant la livraison effective le 22 mai 1910.
Dès sa mise en service le navire commença par faire des rotations entre les États-Unis et Rouen en transportant des cargaisons d’essence. Le transport de quelque 5 000 tonnes d’essence au contact direct avec la coque sur un bâtiment avec machine à vapeur et chaudières à charbon représentait à l’époque une navigation assez audacieuse, mais il n’y eu point d’incident.
Le Radioléine fut exploité peu de temps. La Marine nationale, qui désirait se procurer un transporteur de produits pétroliers, proposa à Pétrole Transports de lui racheter le navire. L’affaire fut conclue le 23 octobre 1910 soit cinq mois après la livraison à son armateur Pétrole Transports.
Le Radioléine fut rebaptisé Rhône et affecté à l’importation de produits pétroliers en provenance de la mer Noire ou du Texas pour les besoins de la Marine nationale, et au ravitaillement des forces françaises en Méditerranée orientale, jusqu’en 1939.
Le 19 décembre 1940, en route pour Dakar et escorté par le sous-marin Sfax, le Rhône est attaqué par le sous-marin allemand U37 à hauteur de Port-Etienne, vers le cap Juby au large de la Mauritanie. Le Sfax, touché le premier, coule en trente secondes. Le Rhône est torpillé à son tour en essayant de sauver les quelques survivants du Sfax. Après avoir brûlé toute la nuit, le lendemain 20 décembre 1940, le Rhône coule, provoquant la mort de onze membres d’équipage.
L’histoire mentionne également le torpillage par l’U37 d’un chalutier espagnol qui se trouvait dans les parages. Aucune trace de ce fait de guerre ne se retrouve sur le journal de bord du commandant de l’U37, le Kapitän Leutnant (KL) Nicolai Clausen, ce qui laisse à penser que l’U37 a torpillé par méprise le Rhône et le Sfax croyant à un convoi britannique.
DescriptionEssence légère en contact direct avec la coque. Machine à l'arrière, chambre des pompes, compartiments étanches divisés en tanks principaux et en tanks d'été.
Motorisation : 1 machine à vapeur, 2 400 Cv, chaudières chauffant au charbon, vitesse : 12 nœuds
Dimensions normaliséesL = 112,15 ; la = 13,75 ; longueur entre les perpendiculaires = 106.70 m ; longueur hors tout = 112,15 m ; largeur = 13,75 m ; creux = 8.53 m ; tirant d'eau = 6.76 m ; poids lège = 2 710 tonnes ; port en lourd = 5 115 tonnes ; déplacement = 7 825 tonnes ; jauge brute = 3 935 tonneaux ; jauge nette = 2 336 tonneaux.
Photographie :
http://ecole.nav.traditions.free.fr/pdf/RHONE%20_1911_1940_..pdf
Cordialement.
Rémy SCHERER