Bouteilles d'essence

Bonjour,

J'écris ce sujet à propos d'un type d'arme qui a été, sinon utilisé, au moins largement distribué en 1940 : la bouteille d'essence.
Dans les armées encerclées par exemple, elle fut distribuée à une échelle assez grande, mais elle ne fût utilisée, de ce que j'ai pu lire, qu'assez rarement, le coeur des soldats n'étant généralement plus à combattre.
Cependant, le 21 juin 1940, le 168e RIF combat contre les Panzers du II/Panzer Regiment 3 dans l'après midi dans le village du Tholy. Outre un canon de 25mm, les soldats avaient des bouteilles d'essence et ils les ont utilisés. Deux chars auraient été détruits et un endommagé (au moins percé une fois). Ceci a obligé les chars à reculer et à remonter une attaque coordonnée.

Mes questions sont donc les suivantes : dans quelle proportions les bouteilles d'essence ont-elles été distribuées ?
Dans quelles proportions ont-elles été utilisées ?
Quelles ont été leur efficacité ?
Y a-t-il d'autres exemples d'armements comme celui-ci ? (Moins communs, ou fait pour l'urgence)

Merci d'avance pour vos réponses,
Math

Bonsoir,

Par "bouteille d'essence", vous voulez parler des "cocktails Molotov", arme incendiaire de circonstance, ou d'autre chose ayant la même finalité, à savoir incendier l'objet de son attaque ?

Cordialement,

Nicolas

Bonsoir Math714,

Le colonel Fromentin a fait distribuer de l'essence à son régiment, le 1er RZ le 10/06/1940.
J'ignore si les Zouaves ont utilisé "cette arme" par la suite.
Selon vous, ce procédé a été utilisé avec succés par le 168e RIF, je me demandais si de l'essence avait été perçue par d'autres régiments et utilisée. J'ai la réponse à mon interrogation.

Dragon, par "Bouteille d'essence" je voulais parler de bouteilles d'essences utilisées par les militaires (les militaires Français n'employaient pas, au vu de mes lectures, le terme de "cocktail Molotov".
J'entendais par là tout dispositif bricolé et/ou surprenant utilisé en 1940.

Votre document est formidable Didier, merci de ce partage. Cela prouve au-moins qu'elles ont été distribuées à certains régiments.

Bonjour à tous,
Comme l'expression "cocktail Molotov" l'indique, celle-ci serait apparue pendant la Guerre d'hiver finno-soviétique, lors de la lutte contre les chars soviétiques, de manière ironique à l'attention de Viatcheslav Molotov, Ministre des Affaires étrangères de l'Union Soviétique.
Bien cordialement

Bonjour.
Ces moyens ont aussi été employés lors de la guerre civile espagnole.
On devait y croire encore  dans les années 1970, car - en 1970 ou 1971 - lors d'un stage CRAC ( combat rapproché anti-char ) , au 1° Régiment étranger de cavalerie, on nous apprenait à les confectionner ( huile+essence , me souviens pas des proportions ) et à les lancer ( de mémoire, ça a tendance à glisser des mains et à tomber ou il ne faut pas )
Au revoir.
Pierre Mercadal

Bonjour,

Le terme "cocktail Molotov" bien que contemporain, mais très récent à cette époque, ne devait très certainement pas être passé dans le vocabulaire. Quoiqu'il en soit, nous avons bien à faire, après lecture de votre très intéressant document, à une arme de circonstance correspondant à celui-ci.

Je n'avais jamais rien lu quant à l'usage de ces bouteilles enflammées dans les rangs français durant cette période. Merci du partage.

Cordialement,

Nicolas

Bonjour,

Math714 a écrit:

J'écris ce sujet à propos d'un type d'arme qui a été, sinon utilisé, au moins largement distribué en 1940 : la bouteille d'essence.
Dans les armées encerclées par exemple, elle fut distribuée à une échelle assez grande, mais elle ne fût utilisée, de ce que j'ai pu lire, qu'assez rarement, le coeur des soldats n'étant généralement plus à combattre.

N'ayant aucune trace dans mes archives d'une large distribution de bouteilles d'essence aux armées, sur quels éléments vous basez vous pour être aussi affirmatif ?

Je ne prétends pas qu'elles ne furent jamais utilisées, mais à mon sens, cela reste anecdotique. On en trouve d'ailleurs aucune trace dans ce document :



Si l'utilisation d'essence est préconisée, il s'agit de constituer des barrages de flammes.

Bonsoir, merci de vos réponses.
Par "échelle assez grande", j'entendais que ces cas dépassaient la distribution à une simple unité, et ceci uniquement dans le cas des armées encerclées du Nord en juin 1940.
Je me base beaucoup sur ce qui es raconté dans le livre de Roger Bruge "Les combattants du 18 juin" (enfin, la série de livres).
Ce livre est-il fiable ?

Cordialement,
Math

Bonjour ! J'ai trouvé trois citations du 168e RIF dont deux font état d'hommes (Henri Koutschinsky et Jean Scharff) qui se sont dressés sur une barricade pour jeter des bouteilles d'essence enflammées sur des chars. Les pertes Allemandes du combat ne sont pas connues.
Je n'ai pas plus d'informations sur les autres régiments si ce n'est qu'ils étaient trop déprimés par le discours du Maréchal Pétain pour être assez motivé pour s'en servir.