Le général Maxime Weygand face à la guerre (mai 1940-septembre 1940) T Decomble, mémoire M2

Boujour,

Le texte est ici :

https://dumas.ccsd.cnrs.fr/dumas-02087919/document

Bonne lecture

Thèse très intéressante et très importante. Je ne manquerai pas de la commenter dès-que j'en aurai fini la lecture.

A la suite d'une lecture TGV, je retiens 3 choses :

1- Weygand, bien que très énergique, très dynamique, se laisse pourtant imposer le positionnement en 1ère ligne sur la Somme et l'Aisne d'un nombre insuffisant de divisions, par ses grands subordonnés (11, pour 16 en 2ème ligne).  
2- depuis le 8 juin, Weygand ne songe plus qu'à l'armistice, même s'il se donne quelques jours, avant de tirer toutes les conséquences de la rupture prochaine du front.
3- Il est persuadé de la victoire de l'Allemagne et considère que l'Angleterre implorera la paix très vite après la mise hors-cause de la France. 

Si l'auteur n'a pas vu que Weygand aurait pu encore tirer huit divisions des armées de l'Est, il observe que le généralissime se soucie peu de cette zone et ne tient aucun compte des suggestions d'Huntziger et de Prételat, en vue de replier les armées en question, avant qu'elles ne soient enroulées et encerclées (réunion du 2 juin). 

C'est un travail fouillé et très documenté qui nécessite plus d'une lecture.

Ou peut être que l'auteur n'a pas considéré que Weygand aurait pu retirer...

Le 30 mai, réunion au PC d'Altmayer à Crèvecoeur. Frère et Besson préparent une seconde position derrière la Somme. Weygand surgit opportunément et fait annuler ce plan. Malheureusement, Besson et Frère n'en tiendront pas compte réellement. Mieux, ils imposeront leur conception le 6 juin au cours d'une nouvelle conférence avec Weygand.

"Le général Frère « exposa le plan d’une deuxième position sur la ligne Soissons – Compiègne – Clermont – Beauvais – Gournay – Dieppe... à organiser défensivement avec préparation de destructions, abattis massifs, etc. Le travail devait être commencé d’urgence en y employant la majeure partie des moyens disponibles dont les divisions d’infanterie en réserve, et à présent, et à venir ».

https://www.cairn.info/abbeville-1940--9782262007638-page-211.htm#pa57

« Cette décision m’étonna : cette ligne est à 50 km en arrière de la Somme. Un tel éloignement (des réserves) pouvait être des plus dangereux, les effectifs tenant la Somme étant à peine suffisants. Et la consigne n’était-elle pas de se battre “sans esprit de recul” ? Au demeurant, après avoir donné mon avis, je n’avais qu’à obéir. »

Tiré de l'ouvrage d'Henri de Wailly, "De Gaulle sous le casque".

Bonjour,

Qui parle dans le passage "Cette décision m’étonna" ?

Bonjour à tous,

Le lien mène à un Mémoire de master 2 et non à une thèse, non ? 

Cordialement,

Effectivement c'est bien un mémoire de Master 2. Peut-être prélude à une thèse ?
JD

Loïc M. a écrit:

Bonjour,

Qui parle dans le passage "Cette décision m’étonna" ?

C'est le général Robert Altmayer, bien sûr. 

J'aurais dû le préciser.

Thierry Moné a écrit:

Bonjour à tous,

Le lien mène à un Mémoire de master 2 et non à une thèse, non ? 

Cordialement,

C'est corrigé dans le titre. Merci de votre vigilance, Thierry.

D

Bonjour Didier, 

C'est surtout la différence d'investissement entre master et doctorat qui m'a fait réagir... même si en l'occurrence il s'agit d'un solide master, au moins eu égard au nombre de pages !

Je ne saurais par contre me prononcer sur le fond, n'ayant pas lu ce travail par manque de temps. Je suis sous la pression d'un éditeur auquel je dois rendre un manuscrit dans dix jours... dur, dur !  

Et le sujet n'a rien à voir avec 1940 puisque le point central se situe plutôt vers 1782... en mer ! Je suis devenu un spécialiste du 9 pounder... La Horgne mène à tout.

Bien cordialement à tous,

Bonjour THierry,

En effet, en lisant le début (présentation des sources), on constate des manques qui n'auraient probablement pas été acceptables pour une thèse (fonds Weygand indisponible, par exemple).

A noter que le mémoire date de 2018, il a donc été rédigé avant la parution du Weygand de Max Schiavon.

Bon vent pour la dernière ligne droite !

D.

Il ressort du texte de Thibaut Decomble qu'après avoir fait preuve d'un certain pessimisme à compter du 25 mai 1940 (comité de guerre à cette date), Weygand est devenu indiscutablement défaitiste à partir du 8 juin. Il ne songe nullement à donner un ordre de retraite aux divisions des armées de l'Est pour leur épargner un encerclement prévisible et définitif, indispensable pourtant pour grappiller quelques unités en vue de préparer une ligne de recueil sur la Seine et la Marne... Toute idée de manoeuvre est abandonnée à cette date !

Ce n'est pas un résumé du Mémoire, c'est ce que vous pensez, vous.

T Decomble note les différents points qui montrent que fin mai Weygand était plus optimiste que certains veulent le dépeindre.

Le Mémoire, après d'autres travaux, explique pourquoi Weygand choisit de ne pas donner d'ordre de repli au GA2, ce qui implique qu'il ait "songé" à l'éventualité de la manœuvre.

T Decomble n'écrit pas que toute idée de manœuvre est abandonnée, mais toute idée de manœuvre stratégique, définie comme une manœuvre susceptible de vaincre l'ennemi.

Enfin, comme le terme défaitiste implique un comportement qui plombe le moral des autres, ce terme n'est de toutes façons pas approprié au moins jusqu'au 10-11 juin. Et encore, il n'est certainement pas "indiscutable".

Bref, le texte est très intéressant.

Oui, c'est votre interprétation : merci pour ce moment...

Il est inutile de me remercier, c'est normal de rectifier les approximations...