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| Capitaine de Chatellus, 4e Cuirassiers | |
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avz94 Membre ATF40
Nombre de messages : 10679 Age : 63 Localisation : PARIS Date d'inscription : 30/09/2007
| Sujet: Capitaine de Chatellus, 4e Cuirassiers Mar 1 Juin 2010 - 23:10 | |
| Bonsoir voici les faits d'Armes du Capitaine de CHATELLUS: - Historique du 4ème CUIRASSIERS a écrit:
Quel que soit l'endroit où il se présentait, quelles que soient les missions qui lui étaient confiées, le Capitaine de CHATELLUS produisait sur tous ceux qui l'approchaient une impression profonde. D'une silhouette extrêmement élégante et racée, d'une physionomie très énergique, il s'imposait par la droiture et le sérieux de son regard. D'une élévation morale particulièrement rare, il représentait pour tous un modèle de conscience. Son affabilité naturelle compensait pour les siens ce que la rigidité de ses principes pouvait avoir d'austère. Travailleur acharné, il avait brillamment réussi dans toutes les étapes de sa carrière. Sorti dans un très bon rang de Saint-Cyr, il s'était tout de suite imposé comme chef et un instructeur hors ligne. Après un séjour aux T.O.E., au cours duquel il obtenait sur sa demande un commandement important de partisans, il revint en France avec une Croix de guerre bien méritée. Désigné, après un court séjour au 4ème Cuirassiers, comme chef de peloton de chars pour suivre le cours de lieutenant d'instruction à l'école de Saumur, il en sort dans un classement tel, qu'il est immédiatement mis au tableau. Il est affecté peu après à l'Etat-Major du général PRIOUX. Au moment où il revient au 4ème Cuirassiers, quelques jours avant la déclaration de guerre, pour prendre le commandement d'un escadron, sa carrière s'annonce donc comme très brillante. Pendant les huit mois de guerre latente, il donne à son unité, par son action personnelle et son exemple quotidien, une empreinte ineffaçable. Dès les premiers jours de la campagne des Flandres, Chatellus donne sa mesure, s'imposant pas son sang-froid, son calme et sa juste appréciation d'une situation sans cesse mouvante. Il rétablit le 14 mai, en pleine nuit, par son action personnelle, une situation délicate, ce qui lui vaut une très belle citation. Mais les évènements se précipitent. A marches forcées, les chars reviennent en hâte vers la France. L'escadron CHATELLUS arrive ainsi au complet, en ordre parfait, le 18 mai vers 17h00, au Quesnoy, où la situation apparaît particulièrement critique. Des éléments blindés et motorisés ennemis, dont l'importance n'a pu être encore précisée, ont débouché de la forêt de Mornal après avoir infligé des pertes sévères à nos éléments de reconnaissance. Les sorties sud du Quesnoy sont bloquées. Il importe avant tout de faire sauter la résistance ennemie, afin de permettre à la D.L.M. l'opération d'envergure projetée par le commandement en direction de Landrecies. CHATELLUS lance son peloton d'avant-garde sur la route de Jolimetz. Le chef de peloton, l'aspirant AUSSEL, part en tête. Il est immédiatement stoppé par le feu de nombreuses armes anti-chars ennemies embusquées de flanc. Son char est percé à plusieurs reprises. Un obus fait éclater le casier à munitions. AUSSEL est mortellement atteint. Son conducteur le ramène en arrière. CHATELLUS se trouve personnellement à la sortie sud du Quesnoy, de façon à pouvoir apprécier la situation. Il voit l'hésitation du peloton décapité de son chef. Il sent la nécessité d'une action immédiate. Il appelle le chef du peloton qui est derrière lui, le met au courant et lui donne l'ordre de dégager la sortie sud du Quesnoy et de repousser les éléments blindés ennemis jusqu'à Jolimetz. Le lieutenant de La MORSANGLIERE part en tête de son peloton. Il fonce en avant pour remplir sa mission. Il est accueilli par une arme anti-char, la prend immédiatement sous son feu et la démolit. Deux blindées se présentent. Elles sont respectivement détruites par les feux de l'officier et de son sous-officier de peloton, le maréchal-des-logis-chef COQUART. La progression continue pendant un kilomètre environ. Le bouchon a sauté, la situation semble donc s'améliorer. A ce moment, le peloton MORSANGLIERE en entier tombe dans une véritable embuscade. Des armes anti-chars cachées dans un petit bois en bordure de la route prennent de flanc les quatre chars du peloton. Tous les blindages sont percés à bout portant. Deux obus pénètrent dans la chambre de combat de la première voiture, blessant mortellement le conducteur et commotionnant fortement MORSANGLIERE. Le maréchal-des-logis-chef COQUART s'élance pour continuer la mission. Son char est touché de deux obus : l'un tue le conducteur, l'autre met le char en flammes. Le chef de char peut se dégager. Le char du brigadier-chef VEXIAU suivait derrière COQUART. Il est à son tour atteint : VEXIAU et son conducteur, AME, sont mortellement blessés. Le maréchal-des-logis-chefCOLIN, chef de la dernière voiture, cherche à découvrir les éléments anti-chars ennemis. Il neutralise par un feu violent les lisières du bois; mais il est à son tour atteint, un obus traverse le blindage, n'occasionnant heureusement que des dégâts matériels. CHATELLUS a suivi de près la progression du peloton MORSANGLIERE. Il mesure la force de la résistance ennemie et décide de porter l'effort de son escadron sur le flanc de l'adversaire. Mais il veut auparavant donner à MORSANGLIERE l'ordre de repli. La situation ne permet pas d'envoyer un agent de liaison moto. Il saute dans son char pour apporter personnellement son ordre à son chef de peloton. Il arrive jusqu'au char de celui-ci et l'appelle en vain. MORSANGLIERE est en effet évanoui dans son char. C'est à ce moment qu'une nouvelle arme anti-char ennemie se révèle de flanc et perce en cinq endroits le blindage de son char. Deux obus font éclater le casier à munitions, blessant grièvement le conducteur et tuant à son poste le capitaine. Un certain répit semble se faire sentir dans le feu ennemi, peut-être impressionné par l'audace de nos équipages. Le maréchal-des-logis-chef COQUART en profite. Il part à pied en direction du Quesnoy, prend un side-cars de l'escadron et retourne auprès des chars atteints, sous un violent feu d'armes automatiques. Il dégage d'abord le corps du brigadier-chef VEXIAU qui, blessé mortellement, avait essayé en vain de sortir de son char, et le ramène à l'hôpital du Quesnoy. A deux reprises, il repart en side-car sur le champ de bataille, chercher son officier de peloton et un conducteur, le cuirassier AME. Enfin, ne pouvant se résoudre à abandonner le corps de son capitaine, il revient une quatrième fois avec le char de son camarade le maréchal-des-logis-chef DESMONTIERS. Les deux sous-officiers descendent et réussissent, malgré le feu ennemi, à prendre en remorque le char de CHATELLUS et à le ramener jusqu'aux portes du Quesnoy. Grâce au courage et au dévouement de ces deux sous-officiers les honneurs ont pu être rendus au capitaine de CHATELLUS. Ce chef modèle a eu la fin de ses rêves. Quand on retira son cadavre du char, il semblait continuer dans la mort le dernier combat de sa vie. Cordialement |
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