Protection contre le grand froid ?

Dans son rapport sur le séjour de sa division dans le secteur d’Elzange du 27 janvier au 14 mars 1940, le général Corbé commandant la 20e DI rapporte ceci :
« Au cours de son séjour dans le secteur d’Elzange, la 20^e DI a rencontré de très graves difficultés qui ont lourdement pesé sur son action tant au point de vue des travaux que du point de vue des opérations qui l’ont empêché de remplir intégralement le programme qu’elle s’était tracée à son entrée en secteur.
Ces difficultés ont résulté :

1. 1)      De la période de grand froid (-15° à -25° sur les plateaux), de la neige épaisse, de dégel momentané suivi de regel couvrant le terrain alternativement d’une couche de neige fondante ou de glace, rendant épuisants la garde des postes et surtout les mouvements des patrouilles et des ravitaillements comme les longues stations à plat ventre dans la neige des éléments en embuscade, empêchant tout terrassement et pose de piquets de fil de fer, le sol étant gelé à 70 cm.  [...]
   

1. 2)      D’une épidémie de grippe qui avait atteint les unités de la Division au début de Janvier et de l’obligation de terminer le premier tour des permissions avant le 1^er mars, malgré un retard initial considérable, ce qui fait baisser les effectifs dans des proportions qui ont atteint 30% dans certains bataillons de ligne. [...] »
   

Les soldats disposaient-ils d'équipements supplémentaires ou particuliers pour se protéger du froid ?

Salut.

On observe souvent sur les photos des compléments personnels très hétéroclites envoyés par les familles, souvent affectueusement tricotés.
Il y a le léger Jersey distribué par l’intendance qui doit pouvoir être gardé sous la capote et/ou un pull arrivé par colis. Doubler les caleçons voire la culotte peut-être appréciable, reste à savoir si ça a pu se faire avec les dotations.

De belles archives vidéo sur ces conditions difficiles existent aussi dans la série journal de guerre comme ici https://www.youtube.com/watch?v=YSBKLyjlSmk
Quelques peaux de mouton ont été distribuées. Cette allure quelque peu bricolée restera aussi attachée aux corps-francs de ce rude hiver.
On aperçoit quelques espèces de surbottes tressées qui ne devaient vraiment pas être idéales pour marcher… mais tant que ça protège des redoutables gelures ! (D’autres en ont eu pour moins bas que -15 -25 !)