Bonjour,
Je rejoins les autres lecteurs pour saluer la somme du travail accompli.
Je suis heureux de trouver de façon plus développé les faits d'armes mis en avant par Gilles Ragache dans "La fin de la campagne de France" Economica juin 2010 ISBN 978-2-7178-5830-3.
Je suppose que vous avez opéré des choix dans le contenu de votre livre. Je constate que vous relatez des faits établis et bien détaillés à partir de vos sources secondaires.
En sources primaires je suis surpris de voir que vous n'avez, à priori, pas consulté les archives à Vincennes ni pour la région militaire, ni pour les régiments régionaux, ni pour les CAO.
En lisant l’inventaire des archives vincennoises de votre région militaire l'on y voit qu'il y a plusieurs rapports concernant juin 1940.
Vos trois régiments régionaux ont un carton entier d'archives à Vincennes, 34N361, Il renferme probablement nombres d'informations. Dans ces archives figurent sûrement les rapports circonstanciés des combats et les éventuelles demandes de citations et décorations. Y figureraient également les emplacements et parcours des bataillons et compagnies durant la période. Ça me manque de ne pas lire systématiquement quels bataillons et compagnies français font face aux allemands alors que dans votre texte on trouve le détail pour les unités allemandes.
Je trouve que présenter en quelques pages les unités impliquées dans les combats tant du côté français qu'allemands est judicieux.
De mon point vue, dans les pages des unités engagées, celles consacrées aux régiments régionaux (RR) auraient pu être plus étoffée
Les RR sont constitués de classes de la
première et de la seconde réserve. Si l'on se réfère au infos de la discussion pointée par l'hyperlien, les français en terminent avec le service national à l'âge de 49 ans. Je n'ai pas d'infos pour l'âge minimal sachant que les pionniers sont également constitués de réservistes mais de la première réserve majoritairement.
L'exploitation des archives du SHD Pau est très instructive à ce sujet. Une étude approfondie est à mener pour voir s'il se dégage des critères de répartition entre les pionniers et les régionaux.
Je suis surpris de découvrir que les sections de chars d'une région militaire (RM) de l'arrière existent encore en juin 1940. Est-ce parce qu'elle seraient destinées à l'écolage ?
Par comparaison, celles de la 7e RM sont dissoutes dès novembre 1939. J'ai encore à confirmer que les personnels sont ventilés vers des organes de formations aux unités de chars.
Concernant les troupes présentes, je regrette que vous n'ayez pas consacré une page au 25e régiment de tirailleurs sénégalais (RTS). En relisant "les troupes coloniales dans la campagne de France" de Paul Gaujac - Histoire et Collections 2010 ISBN 978-2-3525-0156-5, on découvre que les sénégalais présents dans votre secteur sont les survivants des Ier et II bataillon du régiment. Ils ont pris part aux combats au nord de Lyon. Après les combats les vestiges du régiment se replient le 20 juin sur Rive-de-Gier. le IIIe bataillon est rattaché au
groupement Cartier sous-groupement Délivré avant les combats au nord de Lyon.
Bien qu'ayant le livre de Bernard Palmieri traitant de "l'aérostation militaire de l'armée française 1934-1946" LELA Presse 2019 ISBN 978-2-3746-8022-4, vous n'insistez pas sur la participation et notamment les moyens mis en œuvre par les compagnies d’aérostation d'observation (CAO) 254, 259, 281,291. Outre le personnel ces sont les armes automatiques des sections de protection des CAO qui prodiguent de la puissance de feu.
Saint-AnthèmeDans "Histoire de l'armée polonaise en France" de Jacques Wiacek, Ysec 2022 978-2-8467-3396-0, l'histoire du repli des R-40 est plus complète et explique la présence des deux chars de Saint-Anthème. Les R-40 de la compagnie sont dirigés sur Feurs le 18 juin. De là, deux chars sont envoyés sur Monistrol-sur-Loire. Ils s'égarent vers l'ouest en chemin et arrivent à Saint-Anthème. La suite vous la connaissez.
FeursLe 20 juin des éléments du 131e RR s’opposent aux Allemands à 9h00 à 500 m au nord du bourg. Vous indiquez la présence d’un canon qui endommage deux véhicules blindés allemands.
Malgré que vous ayez le livre sur l’aérostation militaire, vous n’indiquez pas la présence de la CAO 281 (lieutenant Manville), et la CAO 291 (s/Lt-Carrière) à la défense de Feurs. Cette dernière revendique deux véhicules détruits en juin avec le canon AC de 47 mm qu’elle opère. Le livre ne donne pas de lieu ni de date. Par le croisement de ces deux sources on peut en conclure avec une grande probabilité que c'est un seul et même canon.
Une lecture des archives de ces CAO permettraient de valider ou non la présence du canon des aérostiers à Feurs.
La mise en œuvre de la destruction du pont de Feurs, quant à elle, est dû aux Polonais et à leur R-40. C'est indiqué par Jacques Wiaceck dans son livre cité plus haut. Le paragraphe consacré aux R-40 polonais en vadrouille, édulcoré, est celui lisible dans le GBM consacrée au groupement Ziégler.
L'arrivée des chars dans cette ville a fait peur au personnel chargé de la mise à feu qui est activée à 6h00 le 20 juin. L’auteur indique même que ce sont des « aviateurs », il faut comprendre par là aérostiers, qui la font jouer.
A priori, à l’arrivée des Allemands à 9h00, le pont était endommagé.
Clemont-FerrandJe m’interroge sur le sort du général Choderos de Laclos après-guerre. Le fait d’avoir livré 4 000 militaires aux Allemands au lieu de les faire évacuer ne lui pas été préjudiciable ? Dans le livre de Gilles Ragache cité plus haut, il est indiqué que le général avait reçu l’ordre de défendre la ville et y aurait renoncé. L'auteur met en avant également les propos peu amènes qu'ont tenu les généraux Beaufre et De Lattre de Tassigny sur ces actions.