Sous-officiers "Z"

Bonjour,

Non, il ne s'agit pas de Zorro, encore qu'il s'agisse de masques...à gaz. Un texte de novembre 1939 émanant du 9e RSA nous parle des "Sous-officiers "Z" :

1) Les S/officiers "Z" des 3e, 4e Escadrons, E.M.E. et E.H.R., se trouveront au bureau de l'E.H.R. le 2 novembre à 8h, porteurs de l'état du matériel de leur unité fait sous la forme prescrite par l'officier "Z", et de la liste nominative prévue pour le passage en atmosphère viciée.

2) A partir du 3 novembre, il sera procédé dans chaque escadron à la vérification des masques à l'air libre. Une instruction sera faite à ce sujet aux S/officiers des 3e et 4e escadrons E.M.E. et E.H.R. le 2 novembre et le 3 novembre aux 1e et 2e escadrons à Courtavon; en même temps les effets spéciaux seront essayés.

3) Les cartouches de rechange (A.N.P.) seront stockées dans les escadrons, au lieu d'être laissées aux porteurs de masques.

A ce propos, voici un passage tiré de "Né un 14 juillet" de Jean Cottin :

"J'y remplissais les fonctions d'officier Z, c'est-à-dire chargé de la défense contre les gaz asphyxiants, et dès lors, il m'incombait de veiller au bon état des masques et à leur bon emploi. Des exercices en chambre close, avec dégagements de lacrymogènes persuadèrent vite tout le monde de la nécessité d'avoir un matériel impeccable, qu'il fallait, de plus, bien mettre en place pour ne pas ressortir les yeux larmoyants et toussant comme des évadés d'un sana."

Et les chevaux dans tout ça? Avaient-ils aussi des masques à gaz, comme leurs congénères d'Outre-Rhin?

Cordialement

Jean-Jacques

Bonjour Jean-Jacques,

Sauf erreur de ma part, non les chevaux des Spahis de 40 n'étaient pas équipés en "Appareil Normal de Protection" contre les gaz de combats.

Il y a sans doute plusieurs raisons à cet état de fait, mais je pense que la raison principale était que la Cavalerie de 40, suivant en celà les errements de la seconde partie de la Grande Guerre et la doctrine de l'entre-deux-guerres, se déplaçait à cheval, MAIS COMBATTAIT A PIED !

De par cette doctrine, les chevaux haut le pied étaient gardés par les garde-chevaux (1 homme pour 3 montures) et n'étaient - normalement - pas justiciables d'un tir chimique. Par contre, l'artillerie classique allemande ne s'est pas privée d'engager de tels rassemblements lorsqu'ils étaient repérés. Je souligne la contrainte inhérente à cette garde des chevaux en donnant ici une estimation que les lecteurs retrouveront bientôt dans "Les Spahis de La Horgne" : à La Horgne, en admettant que 800 Spahis défendaient le village le 15 mai 1940, il faut en déduire qu'environ 270 Spahis gardaient les chevaux haut le pied dans les bois environnants !

Cordialement,

Thierry Moné

Bonjour Thierry,

Merci pour cette réponse fort instructive sur la conception et les réalités du combat.

Cordialement

Jean-Jacques