317e RA

bonjour à tous,

effectivement le travail d'ATF 1940  est superbe !

je redécouvre à cette occasion le réçit de mon grand père, MdL au 317è RA où il a été muté le 24.05.40. Son transfert a été effectué alors qu'il était au 108è RA dans l'Aube.

Son réçit d'une dizaine de page du 24.05 au 25.06 rappelle bien l'ambiance décrite partout, et notamment sa montée au front le soir du 9 juin à Aménoncourt (sur la Suippe au Nord de Reims), les bombardements très violents, les replis successifs mais également l'absence de chefs à tous niveaux.

Les officiers auraient-ils principalement fait défaut ?

En effet, je m'interroge sur le niveau de combativité des officiers subalternes qu'ils soient de réserve ou d'active ?

encore bravo à toute l'équipe.

C'est une question plus complexe qu'elle n'en a l'air.

Quand la "culture d'organisation" veut que l'officier soit "les mains sur le manche de la charrue" c'est à dire à son PC et pas dans une tranchée à se faire tirer dessus (une vision des choses qui est pleine de bon sens: la vision inverse ayant valu à la France une hécatombe de jeunes officiers pendant la Grande Guerre), quand de surcroît les communications ne sont pas excellentes, quand enfin les unités se retrouvent à devoir se déplacer beaucoup plus rapidement que le système (dimensionné en vue d'une guerre de positions) ne le prévoyait, alors le résultat c'est que la plupart des membres de l'unité vont se retrouver dispersés aux quatre vents et sans jamais voir d'officier.

Le courage de ces derniers n'est alors pas en cause.

Facteur aggravant: l'armée française, comme son homologue britannique, est largement centralisée. L'avantage c'est qu'au lieu de lancer une multitude de petites attaques décousues (comme en 1914) lorsqu'elle attaque c'est en masse. L'inconvénient c'est que malgré les appels à l'initiative locale, la réalité c'est qu'il faut obtenir la sanction de ses supérieurs pour la plupart des décisions. Donc les chefs vont passer pas mal de temps à chercher eux-mêmes à obtenir des ordres de leurs supérieurs. Transposons ça à la situation du paragraphe précédent, et on ne voit pas souvent d'officiers sur le front.

Maintenant, il y a des tas de personnalités différentes donc malgré "le système" certains chefs ont fait preuve d'allant et d'initiative, d'autres ont fait de leur mieux mais sans oser sortir des règles "du système", d'autres se sont montrés plus passifs qu'il n'était strictement nécessaire, et d'autres enfin se sont montrés en dessous de tout.

Donc il faut voir unité par unité, mais la réponse générale c'est que les Français n'ont pas manqué de courage en 1940, ils se sont juste retrouvés dans une situation qu'on ne leur avait jamais appris à gérer et dont on leur avait même suggéré qu'elle serait impossible. Cumulé à une culture ne valorisant pas l'initiative, ces facteurs ont conduit à beaucoup de passivité. En revanche, lorsqu'ils se sont trouvés dans une situation qu'ils reconnaissaient parce qu'ils y avaient été préparés (généralement, une variation de "tenir sur place") alors les Français se sont plutôt bien comportés.

bonjour

à l'occasion du regain d'intérêt pour les RAP de série 300 il est bien dommage que le récit de cet Ancien n'ait pas été partagé

mis sur pied par le Centre de Mobilisation d'Artillerie 17 de Toulouse
le 317^ème RAP déployé à Crépy-en-Valois, Rethel, nord de Compiègne* pour chacun de ses Groupes fait partie initialement des 4 RAP mis à disposition des Forces Terrestres Antiaériennes 

articulé en 3 groupes de 75 portés réorganisés en tractés derrière camions Fiat* tandis que les 3 autres RAP le sont avec des «véhicules américains»* (les 302^ème 303^ème 312^ème)

*indications fournies par Lee Sharp Volume IV page 18 & V page 45

appuyant la 102^ème DIF le 15 mai au moment de la percée par les Ardennes dés lors les 3 Groupes vont être engagés séparément sur l'Aisne et durant la suite de la campagne
le I^er Groupe avec la 42^ème DI du 26 mai au 8 juin
le II^ème Groupe avec la 14^ème DI du 15 mai au 12 juin lequel s'agrège à la 53^ème DLI déjà repliée en Auvergne le 17
le III^ème Groupe avec la 10^ème DI du 16 mai au 12 juin

Salutations
Loïc L.

Bonjour à tous,

Merci Loïc d'avoir fait remonter ce fil et merci également pour ces précieuses informations.

Étant actuellement en vacances, loin de mes volumes de Lee Sharp, je n'ai pas pu faire la même chose que vous : regarder quels régiments de la série 300 étaient passés d'artillerie " portée " à artillerie " tractée derrière camions ".

Bilan (provisoire ?) :
Partant des deux modèles de camions éligibles, selon moi, pour la traction des batteries de 75, nous avons donc, en 1940 :
317e RA tractée : camions Fiat-Spa 38
302e, 303e et 312e RA tractée : camions GMC ACK 353 (je pense, sans prendre trop de risques, qu'il ne peut s'agir que de ce modèle, plutôt que des 5 tonnes 4 x2 peu adaptés. Mais après tout, des Dodge VH 48, White 704 S ou Studebaker K 25 pourraient avoir été employés...).

Par ailleurs, j'ai hésité à employer le sigle " RATDC " (pour " tractés derrière camions). Je ne l'ai jamais rencontré et je doute qu'il ait existé. Quant au sigle " RAT", il créerait une confusion avec "régiment d'artillerie de tranchée".

L'enquête continue.

Bien cordialement à tous

François

bonjour François

malheureusement Lee n'est guère bavard pour les véhicules des autres, ne donnant même "qu'un groupe tracté au 317^ème" 
de même le passage du 312^ème au tracté ne figure dans le répertoire Kauffer qui donne sobrement comme de portés à «tractés derrière camions» les 
302^ème (mai) 
303^ème (12 mai, réduit à 2 groupes le 21 mai) 
307^ème (réorganisé en juin à 2 groupes - renuméroté comme 326 avorté) 
314^ème (8 juin) 
317^ème (12 mai)
et le III^ème Groupe du 315^ème


Salutations
Loïc L.