8e RI

Bonjour à tous

Citation Wikipedia:
"Le 8^e régiment d’infanterie est un régiment d'active, arrivé à Cherbourg en 1930 en remplacement 1^er régiment d’infanterie coloniale. Commandé par le colonel Jeanzac au moment de la mobilisation, puis par le capitaine Loison à partir du 14 mai 1940. Sa devise est « Toujours en avant ».

Dans la nuit du 10 mai 1940, l'unité (environ 2500 hommes), rattachée récemment à la 5^e DIM, (2^e corps d’armée motorisé, 9^e armée, 1^er groupe d'armées), fait mouvement de Givet vers la Meuse en Belgique. Le régiment se retranche à l'Ouest et à l'Est de la Meuse, dans les villes de Annevoie et Godinne. Il inflige de lourdes pertes aux Allemands (vraisemblablement les 12 et 13 mai) qui veulent s'emparer de la passerelle enjambant la Meuse. Après deux jours de combat, le reste du 8^e RI repasse la Meuse. Les 2 000 hommes tiennent la Meuse sous leur feu depuis Annevoie (14 mai 1940). Les assaillants Allemands renonceront à emprunter la passerelle de Godinne (que les Français feront sauter), préférant profiter de leurs têtes de pont plus au sud. Se sachant en cours d'encerclement par le sud, le plus gros de la troupe du 8^e RI commandé alors par un lieutenant, sans communication, ni approvisionnement, se retire, non sans constater qu'à l'arrière, l'artillerie française avait été neutralisée par les commandos ennemis. Dans leur repli, ils tombent sur un convoi de camions aux couleurs belges (vers le 15 ou 16 mai 1940 environ). En fait ces camions avaient été capturés par les Allemands. Le 8^e RI est exterminé l'arme à la bretelle, victime de cette méprise, par l'infanterie et l'aviation adverse. Le lieu du massacre (un champ), n'est pas connu à ce jour. Il y aura quelques survivants jamais recherchés et dont le récit aurait pu renseigner l'histoire de la fin du régiment. Certaines unités dispersées sont capturées par l'ennemi. Le régiment est dissous le 22 mai. D'autres unités en retraite dispersée sont incorporées au 236^e RI le 27 mai 1940".

Je n'ai pas la prétention d'être historien chevronné, je me suis intéressé de très près aux combats du 8e R.I. sur la Meuse en mai 40 pour la bonne raison que j'habite la région. J'ai voulu en savoir un maximum et à cette fin, je me suis rendu au SHAT de Vincennes et j'ai photographié tout le dossier du 8e R.I. Je pense pouvoir dire qu'il faut  prendre certains articles de wikipedia avec bcp de prudence.

Je relève que nulle part il n'est fait mention que le régiment ou ses trois btn prennent position à l'est de la Meuse. Ils mentionnent que des postes d'observation sont installés en rive droite (Est) ce qui n'est pas la même chose. Rappelons que l'objectif est de se retrancher derrière le fleuve et de s'opposer à sa traversée par l'ennemi.

Tous les textes confirment que les traversées réussies se font le 13 mai à l'aube à l'écluse de Houx. La pression allemande y fut la plus forte c'est pourquoi les ponts sautèrent les uns après les autres du sud vers le nord (Houx 13h30, Yvoir 16h00, Godinne 19h00, Lustin 19h15). Rappelons aussi que seul des fantassins traversent. Les traversées de motos, canons, blindés légers se feront sur portières (ferry) plus tard. Les blindés lourds qui se battront à Flavion contre la 1ère DCR traverseront après la construction du pont flottant de Bouvigne (14 mai)

Les lourdes pertes avancées dans l'article sont en réalité assez minimes dans la zone de Godinne. Il y a sans doute un peu de confusion car Annevoie et Godinne sont distants de quelques centaines de mètres mais de part et d'autre du fleuve. Remontant du sud vers le nord ce sont les troupes du IR 84 de la 8 ID qui affrontent les français du 129 et du 39.

A Annevoie, les document de l'administration communale mentionnent 11 morts (8e RI) dont 1 du 14e RDP. (Des traversées en bateaux pneumatique sont signalées à Profondeville, Annevoie, Hun et les barrage de Hun et Rivière furent emprunté au même titre que le barrage de Houx) Si il y eu des morts a Godinne il appartenaient vraisemblablement aux DLC qui s'étaient élancées dès le 10 au devant des allemands.

Il faut aussi souligner que conformément aux décisions des états major belges et français, les belges du 5eme Chasseurs Ardennais devaient abandonner la Meuse dès la prise en charge de la défense de la Meuse par la 5ème DIM. Ce qu'ils feront pour aller poursuivre la lutte sur la Lys. Donc plus de camions belges dans le secteur. Seuls quelques belges seront du combat pour le pont d'Yvoir à la demande expresse d'officiers français. L'artillerie française (une batterie du 361 RALCP a été sabordée car le temps manquait pour la retraite, les batteries du 211 détruites à Lesves le seront sur la route et par un bombardement massifs par stukas pendant plusieurs heures) détruite par des commandos: autres bobards? 

D'ou cette interrogation: comment accréditer cette histoire de massacre du 8e RI par des allemands se déplaçant dans des camions belges. Dans aucun rapport, aucun officier du 8e RI ne mentionne ce fait. La liste des morts du 8 RI récoltées dans tous les villages concerné par les combats ne fait pas état de réel massacre. Les officiers utilisent des termes comme "désagrégé ou disloqué" ce qui ne veut pas dire anéantit. Mais il y eut sans doute beaucoup d'homme du 8e R.I. fait prisonnier et donc l'effectif restant se limita a quelques centaines  d'hommes.

Si parmi les forumeurs quelqu'un peut apporter un peu de lumière sur ce que j'aurai tendance à qualifier de légende ou à tout le moins une interprétation très violente de la débandade qui toucha le 1er btn du 8e R.I. j'en serais ravi.

Merci de votre bonne attention
sergeH

Bonjour Serge,

Wikipedia est une encyclopédie "libre d'accès", je vous invite à corriger ou à apporter les corrections pour en faire profiter le plus grand nombre.

Cordialement

Pour les fans du 8ème Régiment d'Infanterie, je les invite à consulter mon post sur https://atf40.1fr1.net/t7011-tombes-allemandes-en-bord-de-meuse portant sur le secteur du 8 RI en bord de Meuse!

Bonjour à tous,
A la suite de recherches approfondies nous avons pu rencontrer la famille de Léon Jeanzac, chef de corps du 8e R.I. en position sur la Meuse belge en mai 1940. Dès à présent, le musée du souvenir 1940 de Haut-le-Wastia pourra exposer quelques souvenirs personnels de cet officier, mortellement blessé à Lesves le 14 mai 1940. Son uniforme ainsi que son casque font désormais partie des collections du musée du souvenir 1940 de Haut-le-Wastia et seront visibles a partir du 17 mai 2015, date des commémorations qui sont organisées ce w-e.
Bienvenue à tous.
sergeH (administrateur du musée du souvenir 1940 de Haut-le-Wastia- Belgique)

Encore merci Serge! Je suis impatient de voir cela.

Pour Wikipedia, j'ai pu expérimenter personnellement ceci : vous pouvez écrire beaucoup de c... si vous placez des références et des liens et surtout si vous soumettez l'article aux contrôleurs attitrés.

En revanche un bon article non soumis à la "direction" est immédiatement étiqueté comme douteux!

Bonjour,

A titre d'illustration, un képi de sergent du 8e RI récupéré ce jour. Il viendra parfaire une évocation des régiments manchois de 1940.



Cordialement,

Cherbourg

y a t-il le nom du fabricant ?

Bonjour,

Compte tenu de l'état d'usage, le cachet fabricant n'est pas visible malheureusement. 

Bon dimanche,

Cherbourg

Merci,
Dommage...

Bon dimanche

Bonjour,

Petite sélection d'articles sur le 8e R.I. que je compléterai dans le même post: 

* Article du journal le Cherbourg-Éclair du 19/03/1939 consacré aux Adieux du Général FRECH en mars 1939, célébré par une prise d'arme du 8e R.I. et du 11e R.A. à Cherbourg. Deux photos d'un adjudant du 8e R.I. décoré pour l'occasion de la MM, et d'un groupe d'officiers de la place de Cherbourg : 

A lire dans son intégralité via : 
http://oai.normannia.info/npdf/50CHERBOURGE/1939/03/19/50CHERBOURGE_1939-03-19_P_0003.pdf


* Article du journal le Cherbourg-Éclair du 04/06/1940 sur la mort du Colonel JEANZAC :


* Un extrait du journal le Cherbourg-Éclair en date du 27/08/1943 :


Le site des Archives Départementales de la Manche a mis en ligne également des témoignages enregistrés d'anciens combattants du 8e R.I. (au moins trois) relatant leurs services militaires, leur Guerre en 1940 et leur captivité.

Bonjour,

voici des pionniers du 8ème Régiment d'Infanterie, appartenant certainement à la 13ème Compagnie de ce régiment, lors d'une cérémonie :




Cordialement

Bonjour et merci pour la photo,

Pas très martiale, la silhouette avec ce curieux tablier de sapeur !

Mais ce sont très probablement des sapeurs-pionniers qui appartiennent à la compagnie de commandement en temps de guerre, et non des pionniers dont la compagnie n'est formée qu'à la mobilisation. Les pionniers des compagnies divisionnaires constituent de la main d'oeuvre non spécialisée.

Didier

Bonjour Didier

les sapeurs-pionniers ne porteraient-ils pas des casques avec l'insigne du génie comme les sapeurs-télégraphistes ?

Cordialement

Re-,

Non, les sapeurs-pionniers restent des fantassins, comme les radiotélégraphistes appartenant aux RI.

La subdivision appartenant au génie, c'est celle des sapeurs-mineurs.

Cordialement,

Didier


PS - avz94 a aussi posté une belle photo du drapeau du 8e RI ici :

https://atf40.1fr1.net/t11808-le-drapeau-du-8eme-regiment-d-infanterie

Merci Didier pour ces informations

cherbourg a écrit:

* Article du journal le Cherbourg-Éclair du 04/06/1940 sur la mort du Colonel JEANZAC :

A propos du Colonel Jeanzac et de sa mort, j'ai récemment pu consulter les archives privées de sa fille Simone, décédée il y a quelques mois. Elles contiennent des notes manuscrites inédites du commandant Guillou qui n'apparaissent nulle part dans les dossiers du 8e RI au SHAT Vincennes. Je travaille à la rédaction d'un texte sur le Colonel Jeanzac qui fera état de ces nouvelles infos.

Cordialement.
sergeH

Bonjour,
Pouvez-vous m'éclairer sur cette compagnie moto du 8e RI, sa numérotation, sa fonction essentielle.
Un témoignage découvert récemment nous explique notamment une certaine liberté de mouvement et des missions diverses telles le ravitaillement en munition ou encore communication information quand la téléphonie fait défaut.
merci de votre aide
sergeH

Bonsoir,

Etes vous sûr qu'il s'agit d'une compagnie motocycliste ?
Normalement, il y a à la compagnie de commandement une section d'éclaireurs-motocyclistes.

Cordialement,

DH

Bonsoir,

Sauf erreur, les Régiments d'Infanterie Motorisés (le 8e R.I. en est un) intègre effectivement une compagnie motocycliste. Une note en rouge dans l'organigramme cité infra nuance la chose.

Cf. 
http://www.atf40.fr/ATF40/divers/RI%20type%20NE%20moto%201-0.pdf

Cordialement,

Cherbourg

Je connais bien ce document, l'ayant réalisé.

Une compagnie motocycliste était prévue à l'organigramme un temps, mais il semble bien que cette compagnie n'ait jamais été mise sur pied.

Cordialement,

DH

Toutes mes excuses, et félicitations pour vos travaux.

Le témoignage audio d'un ancien motocycliste du 8e RI est en ligne sur le site des AD de la Manche (les plages audio sont à droite de la page, classées par séquences du récit de vie):

http://www.archives-manche.fr/ark:/57115/a011441812774tUvShY/from/a011441812774nByDYY

Cordialement,

Cherbourg

Bonsoir,

voici la section d'éclaireurs motocyclistes du 8ème Régiment d'Infanterie lors d'un défilé. L'insigne retenu pour être apposé sur les side-cars est celui de 1936 car certainement plus facile à reproduire que celui de 1937.



Cordialement

Bonjour à tous,

Echanges riches que je suis d'un peu loin car je travaille sur le 8e RI mais en 14/18 comme déjà évoqué en début de discussion et je suis un peu débordé ; je n'arrive pas à ouvrir le lien de Cherbourg du 27 mai dernier que j'aurais bien voulu consulter.
Cordialement, Hervé.

Bonjour
je reviens vers la dernière info de Cherbourg et sa référence à l'organigramme. Le témoin dont l'interview se trouve dans les archives départementales de la Manche parle de side-car pour le ravitaillement en munition et non de motos solos comme dans l'organigramme.
Rien n'était donc vraiment fixé quant à l'équipement.

sergeH

Bonjour,
Lors d'une précédentes question a propos d'une section moto au 8e RI, je recherchais plutôt une petite unité très mobile, assez autonome. Ne s'agirait t'il pas là d'un corps franc déjà évoqué par ailleurs et dans ce cas, ce corps était il motorisé? Ce qui correspondrait bien à la description que fait Louis Jeanne de cette petite unité dont il fait partie, qui n'a pas de n° et qui est incorporée (début mai 40?) au 8e RI)? Si quelqu'un a des infos plus précises sur ces corps francs?
Cordialement
sergeH