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 Histoire succincte des "SSIC" de l’armée de l’air (Systèmes de Surveillance, d’Information et de Co

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RSCHERER
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RSCHERER


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Histoire succincte des "SSIC" de l’armée de l’air  (Systèmes de Surveillance, d’Information et de Co Empty
MessageSujet: Histoire succincte des "SSIC" de l’armée de l’air (Systèmes de Surveillance, d’Information et de Co   Histoire succincte des "SSIC" de l’armée de l’air  (Systèmes de Surveillance, d’Information et de Co EmptyDim 24 Nov 2013 - 8:03

Bonjour,

voici un document sur ces unités peu connues de l’Armée de l'Air.

Du début de l’aviation militaire française en 1909 jusqu’à la naissance de l’aéronautique militaire au sein de l’armée de terre
(loi du 29 mars 1912), aucun effort significatif et réfléchi n’a été fait en matière de transmissions aéronautiques.

Les premières expérimentations de liaisons radio par TSF (Télégraphie Sans Fil) que l’on puisse qualifier de sérieuses sont
menées en 1913 et au début de 1914. Pourtant à la déclaration de guerre, pas un seul avion militaire français sur les 153 en
service n’est équipé de moyens radio… (en fait, seuls les anglais en possèdent). Mais la suite du conflit démontre
rapidement la nécessité de mettre en place des postes TSF sur les aéroplanes, où ils sont utilisés principalement pour régler
les tirs de l’artillerie au sol.

Pendant les années qui suivent la première guerre mondiale, peu de changements apparaissent. Les transmissions
aéronautiques sont essentiellement orientées vers l’établissement de liaisons à courte portée entre les observateurs aériens,
et les unités d’artillerie du champ de bataille.

Les quelques liaisons sol-air existantes sont assurées par le Génie (subdivision d’armes : transmissions), les liaisons sol-air
sont réalisées par panneaux et les liaisons air-sol relèvent du domaine de la radiotélégraphie (TSF).

Dans les communications, les transmetteurs aériens prennent leur première autonomie à partir des années 1920. En 1923,
le développement considérable et la dispersion géographique des unités du 8ème régiment du Génie conduisent à son
éclatement. Réduit, il reste à Tours tandis que des bataillons indépendants voient le jour à Toul, Nancy, Lille, Grenoble et
outre-mer. Au même moment, est mise en place une formation pour les mécaniciens de l’aéronautique. Ces élèves
spécialisés dans les transmissions suivent les cours d’une école interarmées, l’Ecole de Liaisons et Transmissions à
Versailles créée cette même année 1923. En 1925, la direction de l’aéronautique établit son propre programme pour les
transmissions avec les avions, en utilisant des matériels du Génie et des personnels officiers transmetteurs formés dans
cette école de Versailles (Petites Ecuries) qui abrite depuis 1921 le centre d’Etudes de l’Aéronautique. En 1925 sont
organisés à Versailles des stages de préparation au brevet supérieur de mécanicien électricien pour sous-officiers et homme
du rang. C’est la loi du 7 février 1930 qui crée l’école des officiers mécaniciens de l’aéronautique.

Finalement, assez peu séduite par les actions aériennes lointaines et indépendantes qui ne sont pas dans sa vocation,
l’armée de terre passe à la jeune armée de l’air créée en 1934, un flambeau en extinction en matière de
télécommunications.

Les "SSIC" de l’armée de l’air de 1934 à 1945
L’armée de l’air a tout à faire ou presque : se créer une doctrine de guerre, concevoir et mettre en service des avions
modernes, mettre sur pied des structures logistiques et de commandement.

Autant de problèmes complexes, certes, mais cette fois les télécommunications ne sont pas oubliées.

Une organisation est mise en place et les premières unités de transmissions voient le jour en 1937 sous forme de
Groupements de Moyens d’Instruction des Transmissions (GMIT), de Compagnies de Transmissions et de Compagnies de
Phares (unités d’aides à la navigation et à l’atterrissage). Chaque base possède une ou deux compagnies, de la même
manière que la DCA met à la disposition des bases quelques unités d’artillerie antiaérienne.

Ces diverses unités relèvent du commandement régional, et dépendent d’une Section Transmission à l’échelon national.

Au niveau national, la section de transmissions élabore les plans et ordres de transmissions au sein du 3ème Bureau de
l’EMAA (état-major de l’armée de l’air). Les consignes d’exploitation de tous les réseaux (nationaux et régionaux) sont pour
leur part rédigées par un service des Transmissions Navigation et Balisage (TNB).

Pour la première fois, des matériels radio de bord et terrestres sont mis en service, des terrains d’opérations reçoivent un
pré-équipement en moyens filaires (à raccorder au réseau PTT de l’époque : Postes Télécommunication et Télédiffusion,
Télégraphes Téléphones), et des matériels radar font l’objet d’études spécifiques…

Le développement quantitatif et qualitatif de la D.C.A reste longtemps relégué au second plan, et ne prend quelque essor
que vers les années 1935, sans pour autant atteindre le niveau minimal des besoins opérationnels nécessaires au début du
conflit mondial. Cet équipement relève encore en 1940 de l’armée de terre et ne jouit que de peu de considération. Du côté
de la jeune armée de l’air, les faits sont encore plus significatifs. En 1939-1940, les Sections de défense des bases
rattachées aux organes administratifs des bases ont des effectifs trop faibles, non spécialisés et des armements désuets, ce
qui entraînera au début de la guerre de très sérieuses pertes au sol face aux attaques des avions ennemis.


Les années 1934-1939 s’avèrent donc une période transitoire de réflexion, d’organisation, de commandes de matériels et de
création d’instructions (notamment l’instruction sur le service de l’air, édition 1937, définissant le fonctionnement des unités
de transmissions de l’armée de l’air).

Mais cette organisation, plutôt diffuse, n’est pas fédérée au sein d’un commandement unique, capable de réaliser l’unité de
manoeuvre et d’emploi des transmissions sur le territoire national (en temps de guerre comme en temps de paix).

La tension internationale de la fin de la décennie fait prendre conscience de cette grave anomalie et aboutit à une réaction
brutale, bien que tardive, concrétisée par l’élaboration lors de la mobilisation, d’une instruction provisoire sur l’organisation
des Transmissions de la Navigation et du Balisage dans la Zone des Armées émanant de l’état-major général de l’air.

Cette instruction et son instruction d’application créent au sein du Grand Quartier Général le Commandement Supérieur des
Troupes et Services de Transmissions Navigation et Balisage (CTSTNB) comptant plus de 10.000 hommes à sa création en
1939. Ce dernier est responsable de la mise en condition de 5 Bataillons de Transmissions, de Navigation et de Balisage
subordonnés pour emploi aux commandants des Zones d’Opérations Aériennes. Dans le même temps, les services et unités
de transmissions sont dissous.

Ce commandement, créé en 1939, moderne dans sa définition, est l’ancêtre des commandements qui lui ont succédé, le
Commandement des Transmissions de l’Armée de l’Air (CTAA), le Commandement des Systèmes de Télécommunications
de l’Armée de l’Air (CSTAA) et le Commandement Air des Systèmes de Surveillance, d’Information et de Communications
(CASSIC).

A cette époque, les transmissions de l’armée de l’air constituent une entité impressionnante : en plus du commandement
supérieur et des Bataillons de TNB, elles comprennent un réseau de navigation aérienne, des compagnies de phares, des
radiophares et des détachements de météorologie servis par du personnel transmetteur.

En 1939, cela représente au total, plus de dix mille personnes, presque autant que le CASSIC à sa création, 55 ans plus
tard !

Cependant, le matériel reste celui du Génie ou presque.

Quant au contrôle, il naît des recherches sur les ondes métriques (VHF) alors que la TSF utilise les ondes décamétriques
(HF) et hectométriques (MF). Le procédé David vise à observer les avions en repérant les perturbations sur ces ondes
métriques. Avec la découverte du radar par Watson-Watt, une portion de l’espace est irradiée dans un premier temps par
une onde électromagnétique ultracourte (VHF / UHF), et il s’agit d’en recevoir la réflexion dans un second temps. D’après les
études de M. Gutton à Nancy, les premiers essais sur ondes centimétriques (16 cm – 0,1 watt en émission continue sans
impulsion) eurent lieu sans grand succès en juin 1934. En France, ce n’est qu’à partir de 1939 que commença vraiment
l’utilisation de ces fréquences pour la détection des avions, et notamment en coopération avec les britanniques.

Pour faire face au besoin de spécialistes et désengorger l’Ecole de Versailles, il fut décidé de créer en janvier 1939 une
annexe de l’école Breguet que l’on appela le camp de Cachan. Les élèves admis à Cachan sont militaires dès leur
admission. Ils sont instruit six mois aux frais de l’état en vue de l’obtention du brevet militaire supérieur de mécanicien (2
spécialités : électricité et radiotélégraphie). Bien que sous le contrôle général du commandant de l’Ecole Aéronautique de
Cachan, elle est rattachée à la base aérienne d’Orly.

A la sortie de Cachan, les radiotélégraphistes sont dirigés pour la fin de leurs études (3 mois) vers Saint Jean d’Angély (pour
le brevet de radiotélégraphie au service des transmissions et de la navigation), et vers Rochefort (pour le brevet
d’électricien).

Après l’installation de l’école de l’air à Salon de Provence en 1937, la caserne des Petites Ecuries conserve une vocation
d’instruction, où les officiers électriciens viennent faire leur stage. Ce n’est qu’en 1968 que le service des transmissions de
l’armée de l’air quitte définitivement les Petites Ecuries pour Villacoublay.

Constituées en corps autonome d’une grande souplesse d’utilisation à la veille du 2ème conflit mondial, les transmissions
répondent enfin au besoin du commandement et doivent lui assurer en tout temps et en tout lieu, les liaisons dont il a besoin
pour conduire sa mission.

Malheureusement, cette jeune organisation est entraînée dans la débâcle de juin 1940, sans avoir pu faire totalement ses
preuves. Son acte de dissolution à compter du 1er août 1940 est signé à Vichy le 28 juillet de la même année. 

Source :  Commission "Travail de mémoire" de l’ANATC

http://www.anatc-tnb.fr/memoire/TelControlAir/Histoire%20succincte%20des.pdf
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Nicolas T.
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MessageSujet: Re: Histoire succincte des "SSIC" de l’armée de l’air (Systèmes de Surveillance, d’Information et de Co   Histoire succincte des "SSIC" de l’armée de l’air  (Systèmes de Surveillance, d’Information et de Co EmptyDim 24 Nov 2013 - 13:52

Bonjour,

Merci Rémy pour cet historique très instructif et concis.

Nicolas T.
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RSCHERER
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RSCHERER


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MessageSujet: Re: Histoire succincte des "SSIC" de l’armée de l’air (Systèmes de Surveillance, d’Information et de Co   Histoire succincte des "SSIC" de l’armée de l’air  (Systèmes de Surveillance, d’Information et de Co EmptyDim 24 Nov 2013 - 15:50

Bonjour,

je vous remercie de l’intérêt que vous avez porté à cet article.

Cordialement

R SCHERER
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avz94
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avz94


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MessageSujet: Re: Histoire succincte des "SSIC" de l’armée de l’air (Systèmes de Surveillance, d’Information et de Co   Histoire succincte des "SSIC" de l’armée de l’air  (Systèmes de Surveillance, d’Information et de Co EmptyDim 24 Nov 2013 - 23:46

RSCHERER a écrit:
Bonjour,


Les premières expérimentations de liaisons radio par TSF (Télégraphie Sans Fil) que l’on puisse qualifier de sérieuses sont
menées en 1913 et au début de 1914.

Dans les communications, les transmetteurs aériens prennent leur première autonomie à partir des années 1920. En 1923,
le développement considérable et la dispersion géographique des unités du 8ème régiment du Génie conduisent à son
éclatement.
Bonsoir

le 8ème Régiment du Génie est à l'origine des expérimentations de la TSF dans les avions, les chars (Char FT TSF) et les navires de la marine.

Cordialement
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Thierry Moné
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Thierry Moné


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MessageSujet: Re: Histoire succincte des "SSIC" de l’armée de l’air (Systèmes de Surveillance, d’Information et de Co   Histoire succincte des "SSIC" de l’armée de l’air  (Systèmes de Surveillance, d’Information et de Co EmptyLun 25 Nov 2013 - 6:01

Bonjour à tous, Very Happy 

Merci à Rémy pour ce fil et cet intéressant aspect des choses.

Il est quand même étonnant de constater qu'en 1940 en France, la troupe au sol était toujours dans l'impossibilité de dialoguer avec le pilote d'un avion de reconnaissance... (autrement qu'en alternant écoute et disposition de panneaux au sol).

Convient-il d'attribuer ce manque capacitaire à la jeune Armée de l'Air ou à son ex-patronne, l'Armée de Terre ? D'ailleurs, les grandes formations "mécaniques" françaises étaient-elles demandeuses de telles capacités de dialogue air-sol ?

Je n'ai hélas pas la réponse à mes questions...

Cordialement,

Thierry Moné

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