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| Histoire succincte des "SSIC" de l’armée de l’air (Systèmes de Surveillance, d’Information et de Co | |
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RSCHERER Colonel
Nombre de messages : 1195 Age : 61 Localisation : PERPIGNAN (NEFIACH) Date d'inscription : 05/01/2013
| Sujet: Histoire succincte des "SSIC" de l’armée de l’air (Systèmes de Surveillance, d’Information et de Co Dim 24 Nov 2013 - 8:03 | |
| Bonjour,
voici un document sur ces unités peu connues de l’Armée de l'Air.
Du début de l’aviation militaire française en 1909 jusqu’à la naissance de l’aéronautique militaire au sein de l’armée de terre (loi du 29 mars 1912), aucun effort significatif et réfléchi n’a été fait en matière de transmissions aéronautiques.
Les premières expérimentations de liaisons radio par TSF (Télégraphie Sans Fil) que l’on puisse qualifier de sérieuses sont menées en 1913 et au début de 1914. Pourtant à la déclaration de guerre, pas un seul avion militaire français sur les 153 en service n’est équipé de moyens radio… (en fait, seuls les anglais en possèdent). Mais la suite du conflit démontre rapidement la nécessité de mettre en place des postes TSF sur les aéroplanes, où ils sont utilisés principalement pour régler les tirs de l’artillerie au sol.
Pendant les années qui suivent la première guerre mondiale, peu de changements apparaissent. Les transmissions aéronautiques sont essentiellement orientées vers l’établissement de liaisons à courte portée entre les observateurs aériens, et les unités d’artillerie du champ de bataille.
Les quelques liaisons sol-air existantes sont assurées par le Génie (subdivision d’armes : transmissions), les liaisons sol-air sont réalisées par panneaux et les liaisons air-sol relèvent du domaine de la radiotélégraphie (TSF).
Dans les communications, les transmetteurs aériens prennent leur première autonomie à partir des années 1920. En 1923, le développement considérable et la dispersion géographique des unités du 8ème régiment du Génie conduisent à son éclatement. Réduit, il reste à Tours tandis que des bataillons indépendants voient le jour à Toul, Nancy, Lille, Grenoble et outre-mer. Au même moment, est mise en place une formation pour les mécaniciens de l’aéronautique. Ces élèves spécialisés dans les transmissions suivent les cours d’une école interarmées, l’Ecole de Liaisons et Transmissions à Versailles créée cette même année 1923. En 1925, la direction de l’aéronautique établit son propre programme pour les transmissions avec les avions, en utilisant des matériels du Génie et des personnels officiers transmetteurs formés dans cette école de Versailles (Petites Ecuries) qui abrite depuis 1921 le centre d’Etudes de l’Aéronautique. En 1925 sont organisés à Versailles des stages de préparation au brevet supérieur de mécanicien électricien pour sous-officiers et homme du rang. C’est la loi du 7 février 1930 qui crée l’école des officiers mécaniciens de l’aéronautique.
Finalement, assez peu séduite par les actions aériennes lointaines et indépendantes qui ne sont pas dans sa vocation, l’armée de terre passe à la jeune armée de l’air créée en 1934, un flambeau en extinction en matière de télécommunications.
Les "SSIC" de l’armée de l’air de 1934 à 1945 L’armée de l’air a tout à faire ou presque : se créer une doctrine de guerre, concevoir et mettre en service des avions modernes, mettre sur pied des structures logistiques et de commandement.
Autant de problèmes complexes, certes, mais cette fois les télécommunications ne sont pas oubliées.
Une organisation est mise en place et les premières unités de transmissions voient le jour en 1937 sous forme de Groupements de Moyens d’Instruction des Transmissions (GMIT), de Compagnies de Transmissions et de Compagnies de Phares (unités d’aides à la navigation et à l’atterrissage). Chaque base possède une ou deux compagnies, de la même manière que la DCA met à la disposition des bases quelques unités d’artillerie antiaérienne.
Ces diverses unités relèvent du commandement régional, et dépendent d’une Section Transmission à l’échelon national.
Au niveau national, la section de transmissions élabore les plans et ordres de transmissions au sein du 3ème Bureau de l’EMAA (état-major de l’armée de l’air). Les consignes d’exploitation de tous les réseaux (nationaux et régionaux) sont pour leur part rédigées par un service des Transmissions Navigation et Balisage (TNB).
Pour la première fois, des matériels radio de bord et terrestres sont mis en service, des terrains d’opérations reçoivent un pré-équipement en moyens filaires (à raccorder au réseau PTT de l’époque : Postes Télécommunication et Télédiffusion, Télégraphes Téléphones), et des matériels radar font l’objet d’études spécifiques…
Le développement quantitatif et qualitatif de la D.C.A reste longtemps relégué au second plan, et ne prend quelque essor que vers les années 1935, sans pour autant atteindre le niveau minimal des besoins opérationnels nécessaires au début du conflit mondial. Cet équipement relève encore en 1940 de l’armée de terre et ne jouit que de peu de considération. Du côté de la jeune armée de l’air, les faits sont encore plus significatifs. En 1939-1940, les Sections de défense des bases rattachées aux organes administratifs des bases ont des effectifs trop faibles, non spécialisés et des armements désuets, ce qui entraînera au début de la guerre de très sérieuses pertes au sol face aux attaques des avions ennemis.
Les années 1934-1939 s’avèrent donc une période transitoire de réflexion, d’organisation, de commandes de matériels et de création d’instructions (notamment l’instruction sur le service de l’air, édition 1937, définissant le fonctionnement des unités de transmissions de l’armée de l’air).
Mais cette organisation, plutôt diffuse, n’est pas fédérée au sein d’un commandement unique, capable de réaliser l’unité de manoeuvre et d’emploi des transmissions sur le territoire national (en temps de guerre comme en temps de paix).
La tension internationale de la fin de la décennie fait prendre conscience de cette grave anomalie et aboutit à une réaction brutale, bien que tardive, concrétisée par l’élaboration lors de la mobilisation, d’une instruction provisoire sur l’organisation des Transmissions de la Navigation et du Balisage dans la Zone des Armées émanant de l’état-major général de l’air.
Cette instruction et son instruction d’application créent au sein du Grand Quartier Général le Commandement Supérieur des Troupes et Services de Transmissions Navigation et Balisage (CTSTNB) comptant plus de 10.000 hommes à sa création en 1939. Ce dernier est responsable de la mise en condition de 5 Bataillons de Transmissions, de Navigation et de Balisage subordonnés pour emploi aux commandants des Zones d’Opérations Aériennes. Dans le même temps, les services et unités de transmissions sont dissous.
Ce commandement, créé en 1939, moderne dans sa définition, est l’ancêtre des commandements qui lui ont succédé, le Commandement des Transmissions de l’Armée de l’Air (CTAA), le Commandement des Systèmes de Télécommunications de l’Armée de l’Air (CSTAA) et le Commandement Air des Systèmes de Surveillance, d’Information et de Communications (CASSIC).
A cette époque, les transmissions de l’armée de l’air constituent une entité impressionnante : en plus du commandement supérieur et des Bataillons de TNB, elles comprennent un réseau de navigation aérienne, des compagnies de phares, des radiophares et des détachements de météorologie servis par du personnel transmetteur.
En 1939, cela représente au total, plus de dix mille personnes, presque autant que le CASSIC à sa création, 55 ans plus tard !
Cependant, le matériel reste celui du Génie ou presque.
Quant au contrôle, il naît des recherches sur les ondes métriques (VHF) alors que la TSF utilise les ondes décamétriques (HF) et hectométriques (MF). Le procédé David vise à observer les avions en repérant les perturbations sur ces ondes métriques. Avec la découverte du radar par Watson-Watt, une portion de l’espace est irradiée dans un premier temps par une onde électromagnétique ultracourte (VHF / UHF), et il s’agit d’en recevoir la réflexion dans un second temps. D’après les études de M. Gutton à Nancy, les premiers essais sur ondes centimétriques (16 cm – 0,1 watt en émission continue sans impulsion) eurent lieu sans grand succès en juin 1934. En France, ce n’est qu’à partir de 1939 que commença vraiment l’utilisation de ces fréquences pour la détection des avions, et notamment en coopération avec les britanniques.
Pour faire face au besoin de spécialistes et désengorger l’Ecole de Versailles, il fut décidé de créer en janvier 1939 une annexe de l’école Breguet que l’on appela le camp de Cachan. Les élèves admis à Cachan sont militaires dès leur admission. Ils sont instruit six mois aux frais de l’état en vue de l’obtention du brevet militaire supérieur de mécanicien (2 spécialités : électricité et radiotélégraphie). Bien que sous le contrôle général du commandant de l’Ecole Aéronautique de Cachan, elle est rattachée à la base aérienne d’Orly.
A la sortie de Cachan, les radiotélégraphistes sont dirigés pour la fin de leurs études (3 mois) vers Saint Jean d’Angély (pour le brevet de radiotélégraphie au service des transmissions et de la navigation), et vers Rochefort (pour le brevet d’électricien).
Après l’installation de l’école de l’air à Salon de Provence en 1937, la caserne des Petites Ecuries conserve une vocation d’instruction, où les officiers électriciens viennent faire leur stage. Ce n’est qu’en 1968 que le service des transmissions de l’armée de l’air quitte définitivement les Petites Ecuries pour Villacoublay.
Constituées en corps autonome d’une grande souplesse d’utilisation à la veille du 2ème conflit mondial, les transmissions répondent enfin au besoin du commandement et doivent lui assurer en tout temps et en tout lieu, les liaisons dont il a besoin pour conduire sa mission.
Malheureusement, cette jeune organisation est entraînée dans la débâcle de juin 1940, sans avoir pu faire totalement ses preuves. Son acte de dissolution à compter du 1er août 1940 est signé à Vichy le 28 juillet de la même année.
Source : Commission "Travail de mémoire" de l’ANATC
http://www.anatc-tnb.fr/memoire/TelControlAir/Histoire%20succincte%20des.pdf |
| | | Nicolas T. Lieutenant
Nombre de messages : 373 Age : 50 Localisation : Manche Date d'inscription : 28/11/2011
| Sujet: Re: Histoire succincte des "SSIC" de l’armée de l’air (Systèmes de Surveillance, d’Information et de Co Dim 24 Nov 2013 - 13:52 | |
| Bonjour,
Merci Rémy pour cet historique très instructif et concis.
Nicolas T. |
| | | RSCHERER Colonel
Nombre de messages : 1195 Age : 61 Localisation : PERPIGNAN (NEFIACH) Date d'inscription : 05/01/2013
| Sujet: Re: Histoire succincte des "SSIC" de l’armée de l’air (Systèmes de Surveillance, d’Information et de Co Dim 24 Nov 2013 - 15:50 | |
| Bonjour,
je vous remercie de l’intérêt que vous avez porté à cet article.
Cordialement
R SCHERER |
| | | avz94 Membre ATF40
Nombre de messages : 10678 Age : 63 Localisation : PARIS Date d'inscription : 30/09/2007
| Sujet: Re: Histoire succincte des "SSIC" de l’armée de l’air (Systèmes de Surveillance, d’Information et de Co Dim 24 Nov 2013 - 23:46 | |
| - RSCHERER a écrit:
- Bonjour,
Les premières expérimentations de liaisons radio par TSF (Télégraphie Sans Fil) que l’on puisse qualifier de sérieuses sont menées en 1913 et au début de 1914.
Dans les communications, les transmetteurs aériens prennent leur première autonomie à partir des années 1920. En 1923, le développement considérable et la dispersion géographique des unités du 8ème régiment du Génie conduisent à son éclatement. Bonsoir le 8ème Régiment du Génie est à l'origine des expérimentations de la TSF dans les avions, les chars (Char FT TSF) et les navires de la marine. Cordialement |
| | | Thierry Moné Général d'Armée
Nombre de messages : 6493 Age : 71 Localisation : Irlande Date d'inscription : 05/04/2009
| Sujet: Re: Histoire succincte des "SSIC" de l’armée de l’air (Systèmes de Surveillance, d’Information et de Co Lun 25 Nov 2013 - 6:01 | |
| Bonjour à tous, Merci à Rémy pour ce fil et cet intéressant aspect des choses. Il est quand même étonnant de constater qu'en 1940 en France, la troupe au sol était toujours dans l'impossibilité de dialoguer avec le pilote d'un avion de reconnaissance... (autrement qu'en alternant écoute et disposition de panneaux au sol). Convient-il d'attribuer ce manque capacitaire à la jeune Armée de l'Air ou à son ex-patronne, l'Armée de Terre ? D'ailleurs, les grandes formations "mécaniques" françaises étaient-elles demandeuses de telles capacités de dialogue air-sol ? Je n'ai hélas pas la réponse à mes questions... Cordialement, Thierry Moné ' |
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| Sujet: Re: Histoire succincte des "SSIC" de l’armée de l’air (Systèmes de Surveillance, d’Information et de Co | |
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| | | | Histoire succincte des "SSIC" de l’armée de l’air (Systèmes de Surveillance, d’Information et de Co | |
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