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 Journal du Général HALDER

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Thierry Moné
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MessageSujet: Journal du Général HALDER   Journal du Général HALDER EmptyDim 5 Jan 2014 - 20:54

Bonsoir

voici un extrait du journal du Général HALDER, chef d'état-major général de l'armée Allemande pour la période du 9 mai 1940 au 1er juin 1940. Cet extrait couvre la bataille de Belgique et du Nord :

9 mai 1940 :
 
18h00 - Je quitte Zossen par train spécial pour Godesberg

22h15 -  Message téléphonique : DANTZIG. Puis plus rien.

10 mai 1940 :

 05h00 environ - Arrivée à Godesberg. Vu des colonnes en mouvement; bonne discipline de marche.

07h00 - Premier rapports :

- Le cheval de trois n'a pas réussi, les ponts de Nimègue sont détruits, ceux de Gennep endommagés.

- Les ponts de Roermond et Massijk sont détruits. Ponts de Lanoeken et  Canne (nord et sud de Maastricht) détruits. Rien encore sur l'état des ponts de Vefdwezelt et vroenhoven;

- Rapport du 27° Corps : les Belges ont été alertés vers 3 heures du matin. Apparemment, les Hollandais ont été surpris.

- Rapports de la 16° Armée : les ponts-frontières ont été pris à 5h35 conformément aux plans; presque pas de résistance.

08h00 - Le pont de Moerdijk est entre nos mains.

10h00 - La gare de Luxembourg a été prise à 08h15 : la ligne est utilisable dans les deux sens. Le groupe Kleist semble progresser conformément au plan. De même la 4° Armée : obstacle routier nombreux, mais inoccupés.
Maastricht : tous les ponts sautés. Ordre de la 6° Armée de forcer le passage... Débarquement normal des troupes aéroportées dans le réduit hollandais.

11h00 - Message de Sperrie (Commandant de la Luftflotte III : Guderian, avec ses éléments avancés, est repéré près de Bastogne. Pas de mouvement de troupes (ennemies) en Belgique, ni vers l'ouest ni vers l'est.

14h00 - Grands progrés de la 18° Armée. Progrès satisfaisant des 4° et 6° Armées. Le groupe Kleist semble bien se comporter.

18h00 - Le 4° Bureau (équivalent du 2° Bureau pour l'Armée Française) confirme les derniers messages. Quelques unités Belges, le long de la Meuse, ont hissé le Drapeau blanc. On dit que la Meuse est traversée au sud de Eben-Emael.

18h30 - Von Brauchitsch : je lui demande de voir le Führer pour obtenir l'appui de l'Aviation.

18h15 - Sperrie a transporté la plus grande partie de ses chasseurs sur des terrains avancés lui permettant d'opérer au delà de la Meuse. A l'intention de pilonner demain les routes de la région de Châlons (Marne) à la Meuse.
Forces aéroportées en Hollande : centre de l'opération, Rotterdam Moerdijk; deux régiments parachutés.
Dijon et Lyon : objectifs purement aériens.

19h00 - La 1ère Division de montagne qui était à Pruem dans l'après-midi continue le mouvement en direction d'Houffalize à 20 heures pour arriver sur l'aile droite du 3° Corps demain. En contact permanent avec celui-ci pour assurer un mouvement ininterrompu.

20h00 - Messages 4° Bureau : il faut que le 4° Bureau sache quel ennemi est en mouvement à l'intérieur de la Belgique. Y a-t-il quelque mouvement de troupe lancé ?
Les messages de la Section Opération montrent que tous les Corps du Groupe d'Armées A ont magnifiquement fait leur jonction avec Kleist. Excellente progression. La 269° DI a traversé la Meuse et le canal au sud de Eben-Emael. Le succès de la 6° Armée a fait une brèche suffisante à l'endroit décisif.

Important - Continuer à pousser l'aile gauche de la 6° Armée ! L'ennemi en retraite depuis Liège doit être coupé en deux. Continuer avec l'aile droite de la 6° Armée. Ne pas pousser trop töt sur Liège.

Le Führer (d'après von Brauchitsch) - Le Duce a réagi très chaleureusement aux nouvelles de l'attaque; il promet d'intensifier la mise sur pied de la mobilisation et la production d'armes. La Marine s'ébranlera vers la fin du mois. Tout le reste doit être accéléré.

20h00 - Bogatsch (Général de la Luftwaffe chargé de la liaison avec l'OKH) - Résumé des observation aériennes. L'ennemi masse ses forces motorisées entre Valenciennes et Hirson sur les deux rives de la Sambre. On peut en conclure à une action offensive sur les deux rives du fleuve. Concentration particulièrement forte près de Maubeuge : chars.

A suivre

Cordialement
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MessageSujet: Re: Journal du Général HALDER   Journal du Général HALDER EmptyDim 5 Jan 2014 - 23:14

Bonsoir

1ère suite :

11 mai 1940 :
 

Les messages de la nuit et de la matinée corroborent entièrement le tableau satisfaisant de la situation d'hier.
Points à préciser - 18° Armée, pourquoi les blindés n'ont-ils pas été engagés ? pourquoi la S.S. Tête de Mort a-t-elle été tenue si loin en arrière ?
Pourqoir le quartier général de l'armée s'est-il replié à Wesel sur la rive droite du Rhin ?
Kleist - Comportement de l'aile gauche de la 10° Division Blindée : sans doute par crainte pour son flanc gauche.

A éclaicir - Situation de la 22° Division Aéroportée.
Conférence avec von Brauchitsch - Il veut pousser à toute vapeur le Groupe d'armée A. Celui-ci fait savoir que la progression est difficile en raison de nombreuses routes démolies. La 18° Armée a enfoncé la ligne Peel à 08h30; la 9° Division Blindée marche sur Breda après avoir traversé le pont de Gennep à 08 heures. La division S.S. suit.
Demande à nouveau à l'aviation de nous donner une vue claire de la situation de la 22° Division. Tout ce que nous savons, c'est que deux bataillons renforcés de la 22° Division, lâchée au nord de Rotterdam, sont encerclés : des munition et des renforts sont parachutés continuellement. Pas de vue nette de la situation au sud de Rotterdam.

11h00 environ - Ennemi en mouvement sur une ligne Libramont-Neufchâteau-Tintigny face à notre 19° Corps. De mêmeen direction d'Ypres-Tournai (seconde vague sans doute).

15h00 - On signale un assez important mouvement de troupe britanniques d'Anvers vers Breda et Tilbourg.

16h30 - a) Les informations sur les mouvements britanniques en direction du réduit hollandais n'ont pas été confirmées. Renseignements positifs sur des colonnes en mouvement du côté de Rosendaal qui ont été attaquées par l'aviation.
b) Bogatsch : des concentrations au nord de Moerdijk ont été dispersées par l'aviation. Moerdijk est sûrement entre nos mains. Situation stabilisée sauf en direction d'Anvers protégé par la ligne du canal;
c) la 22° Division est dans les dunes à l'ouest de Leyde, au sud-ouest de la Haye, à l'ouest at au sud-ouest de Delft. Dans le secteur Delft-Rotterdam, on essaiera cet après-midi de parachuter de nouvelles troupes.

17h40 - Le führer vient en visite au G.Q.G. : examen de la situation jusqu'à 20 heures. Il est satisfait des résultats obtenus et s'attend à une attaque venant du sud.

22h30 - Quartier général : Les rapports sont bons. Pertes légères, bon approvisionnements... Le Luxembourg est pris en mains par l'administration allemande. Faible dépense de munitions, dépense normale d'essence. Les voies ferrées de Luxembourg et de la vallée de l'Alzette fonctionnent avec 18 trains.

12 mai 1940 :
 

Les rapports du matin confirment que les plans s'exécutent et que les objectifs prévus sont atteints. Tableau des mouvements ennemis : l'ennemi retire ses troupes de Hollande en direction de Breda (apparemment à cause de la destruction du tunnel d'Anvers, à l'est d'Anvers). Puisque Tilbourg est déjà entre nos mains, ces forces ne feront pas grand-chose.
A l'est de la frontière française, nous supposons la présence de 12 à 15 divisions française et anglaises vraisemblablement en marche vers des positions sur la Dyle et la Meuse.
Aucun mouvement important par voie ferrée. L'aviation ennemie fait preuve d'un surprenant manque d'activité.

12h00 - La 10° Division Blindée, contrairement aux ordres de Kleist, a dévié en direction du nord, peut-être pour se dérober aux coups des blindés ennemis signalés au sud. Sa position actuelle sur les arrières des 1ère et 2° Divisions blindées gêne leur mouvement.
Kleist pense que les blindés auraient pu avancer plus vite s'ils n'avaient eu à attendre l'infanterie pour serrer les rangs. Les attaques devraient être soutenues par les brigades d'infanterie motorisée.

21h30 - Von Salmuth ( Chef d'état-major du groupe d'armées B ) :
a) Pas encore de décision sur la nouvelle direction d'attaque de la 9° division Blindées. dépend de la situation telle que la verra le commandant de la 18° Armée. Von Bock se propose d'ordonner à la 9° Division Blindée d'attaquer sur Anvers, la division S.S. assurant la couverture de flanc. Cela permettrait à trois divisions d'exploiter la pénétration de la division blindée dans le réduit hollandais. trois divisions, y compriles S.S., pourraient traverser l'estuaire de l'Escaut et couvrir le flanc de la progression face à Anvers.
...
d) Reichenau s'est heurté à des blindés français (1ère Division mécanique) près de Hannut. Il veut progresser vers Gembloux demain.
e) nous avons fait 4 000 prisonniers.

22h45 - Conversation von Brauchitsch - von Bock : Décision d'attaquer le réduit hollandais par le sud. Forces attaquantes : 9° Division Blindée plus deux divisions d'infanterie. Couverture de flanc face à Anvers : division S.S. plus deux division d'infanterie.

A suivre

Cordialement
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MessageSujet: Re: Journal du Général HALDER   Journal du Général HALDER EmptyLun 6 Jan 2014 - 2:02

Pour le  moment   ca va pas trop mal !  . tous les espoirs sont  permis ( l'armée francaise est la premiere du monde  pas vrai ? ).  vivement la suite du feuilleton .  suspense , suspense...... Very Happy
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MessageSujet: Re: Journal du Général HALDER   Journal du Général HALDER EmptyLun 6 Jan 2014 - 22:30

Bonsoir

2ème suite :

13 mai 1940 :
 

Rapports du matin
Très important : Des éléments de la 7° Armée Française ont été identifiés au nord-est d'Anvers. Leur mission est, dit-on, de tenir le terrain en attendant le gros de l'armée qui arrive lentement. on peut penser que la 7° Armée comprend aussi des éléments britanniques autour d'Anvers.
Des renseignements sur les mouvements par voie ferrée de Charleroi vers la ligne Wavre-Mons semblent confirmer ce que l'on avait appris par les écoutes de la 1re Armée Française. Cela indiquerait que la 9° Armée Française a mission de tenir la ligne de la Meuse au sud de Namur entre la 1re et la 2° Armée.
Nos mouvements s'exécutent conformément au plan. Il reste à préciser comment la 18° Armée accomplira sa mission de s'emparer du réduit hollandais. Il faudra d'abord entrer à Rotterdam, puis continuer au mieux pour Amsterdam-Utrecht.
Rien à craindre devant Anvers. La 18° Armée a la profondeur suffisante pour faire face à une contre-offensive d'ailleurs improbable actuellement. L'aile droite de la 6° Armée peut sans danger être étiree en direction du sud.
Le renseignement relatif à la traversée de la Meuse à Yvoir, au sud de namur, n'a pas été confirmé. Par contre la 12° Division Blindée a traversé près de Dinant. Le pont est détruit. L'aile gauche de la 4° Armée est encore faible...
Sur le flanc droit de la 12° Armée, quelque chose est en l'air : le trou entre elle et la 4° Armée est encore vide : le 18° Corps ne l'a pas encore comblé.
Le groupe Kleist fait saillie près de Sedan : il compte attaquer à 16h00. Le plan d'attaque est quelque peu compliqué.
La 16° Armée a réalisé une très bonne progression : son aile droite est maintenant sur la Meuse avec une profondeur suffisante.

On annonce que le Drapeau Allemand flotte sur la citadelle de Liège.
4° Bureau : Pression des Alliés sur Ankara pour amener la Turquie à rompre les relations avec nous. La flotte alliée a quitté Alexandrie le 10 mai en direction du nord. Le gouvernement britannique demande la cession de territoires espagnols afin de bloquer la Méditerranée (20 km sur la Méditerranée, 10 km sur l'Atlantique).

L'administration allemande est entrée en fonction en Hollande et en Luxembourg. Pas d'activité de guérilla.

Groupe d'Armées B : Activité de patrouilles, sans succès. Les Anglaistrès coriaces. Nous avons l'impression que les Français ont dégarni la Ligne Maginot de la plus grande partie de son artillerie qui maintenant tire loin en arrière.

13h30 - 4° Bureau : Renseignements aériens reçus aujourd'hui, avec un certain retard :
Vendredi soir a commencé la mise en place du dispositif de la 7° ArméeFrançaise et de son ravitaillement, et d'éléments de l'armée anglaise sur le terrain Bruxelles-Anvers, et il s'est poursuivi samedi et dimance. A l'arrivée du gros de ces armées - 16 divisions motorisées - les divisions mécaniques seront portées sur la ligne Anvers-Namur. Identification : 3 divisions mécaniques française et un groupe anglais, ce dernier à l'est de Louvain.

Mon opinion sur la situation - Dans le secteur au nord de Namur, nous nous heurtons à un dispositif complet : 24 divisions françaises et anglaises et environ 15 divisions belges. Contre ces forces nous pouvons mettre 15 divisions en ligne et 6 divisions de réserve, 21 au total et qui peuvent, si nécessaire, s'appuyer sur la profondeur de la 18° Armée.
Nous sommes assez forts pour rejeter toute attaque ennemie; inutile d'amener de nouvelle forces.
Une offensive montée par nous n'aboutirait qu'à faire gagner du terrain à Hoeppner.
Au sud de Namur nous sommes en face d'un ennemi plus faible environ la moitié de nos propres forces. en conséquence, la traversée de la Meuse décidera si, quand et où nous seront capables de tirer parti de cette supériorité. L'ennemi n'a comme forces mobile substantielles en arrière du front que trois divisions blindées (1re, 2°, 3° Divisions cuirassées dans la région Reims-Châlons-sur-Marne) tout au plus, mais il doit disposer d'un excellent réseau routier.

Situation de la soirée - L'aile gauche du groupe d'Armées B ne progresse que lentement contre des forces françaises en partie mécanisées au nord de Namur. le 8° Corps du groupe d'Armées A a atteint la Meuse au sud de Namur; le 15° Corps a établi un point d'appui sur la rive ouest près d'Yvoir et de Givet. Le 41° Corps a traversé la Meuse près de Montherme. Le 19° Corps a pris pied sur la rive ouest au nord et au sud de Sedan.
Tard dans la soirée, la 12° Division Blindée fait savoir qu'elle a, elle aussi, traversé la Meuse.

A suivre

Cordialement
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MessageSujet: Re: Journal du Général HALDER   Journal du Général HALDER EmptyMar 7 Jan 2014 - 0:10

Excellent... ! On voit Halder se réjouir de la détection de la 7e armée si au nord... Et de nos faiblesses plus au sud !

Quelques mystères : quelle est cette 12e DB allemande évoquée à deux reprises ?? Et la phrase « les Anglais sont coriaces » alors qu'il me semble que le 13 les Allemands n'ont pas pris contact avec eux sur terre, pas avec du gros en tout cas...

Assez marrant également de voir que le chef d'état-major de l'armée de terre allemande note les mouvements de la flotte anglaise ^^

Merci beaucoup de nous faire partager la traduction de ce journal !
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Thierry Moné
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MessageSujet: Re: Journal du Général HALDER   Journal du Général HALDER EmptyMar 7 Jan 2014 - 7:26

Bonjour Alain,  Very Happy 

Merci pour ces données ! Pourriez-vous préciser les références de ce document ?

Merci d'avance !

Cordialement,

Thierry Moné

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MessageSujet: Re: Journal du Général HALDER   Journal du Général HALDER EmptyMar 7 Jan 2014 - 20:35

AVZ94,

Effectivement, je m'étonne aussi de cette 12 PzDiv dans ma région qui plus est (!)?
Il y a bien une 12 ID au Sud de Dinant mais selon son historique, elle ne paraît pas avoir été engagée en pointe pour le franchissement de la Meuse (environs au Sud de Givet, à vérifier).

Le 13 mai, la 1 DCR a été transportée vers la région de Charleroi (en train pour les chars). Contradictoire (en partie) avec le journal de HALDER mais il est vrai que la 1 DCR avait pratiquement échappé aux Allemands pour sa montée en Belgique et pour son déplacement du 14 mai pm et de la nuit nuit 14/15 mai (Charleroi-Flavion). Pour ce dernier déplacement, elle avait bénéficié d'une couverture de chasse.

En général au XV AK de HOTH, les renseignements sur le comportement de l'aile gauche de la 9e Armée sont +/- exacts (les déplacements français sont souvent relevés)mais ils sont interprètés avec un optimisme excessif. Exemple : le repli de la cavalerie française vers l'Ouest et sa retraversée de la Meuse sont compris comme un abandon du fleuve sans défense sur ses rives... Conséquence logique, les objectifs du jour (période 12-14 mai certainement) sont souvent hors de portée des 5 (surtout) et 7 PzDiv, avec des mauvaises surprises comme la contre-attaque de Haut-le-Wastia ou l'apparition de la 1 DCR le 15 mai au matin sur le flanc Nord de Rommel.

Je vais détailler d'ici peu la montée en ligne de la 1 DCR sur le fil https://atf40.1fr1.net/t7263-flavion-denee-recit-d-une-destruction-annoncee

Mais je pense d'abord faire une synthèse de la doctrine d'emploi des DCR et un bilan des moyens de la 1 DCR.

Bonne soirée


Dernière édition par SiVielSto le Mar 7 Jan 2014 - 20:36, édité 1 fois (Raison : erreur dans les salutations)
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MessageSujet: Re: Journal du Général HALDER   Journal du Général HALDER EmptyMar 7 Jan 2014 - 21:20

En comparant avec une version du journal en ligne ( [url=http://cgsc.contentdm.oclc.org/cdm/search/collection/p4013coll8/searchterm/War journal of Franz Halder/field/title/mode/all/conn/and]http://cgsc.contentdm.oclc.org/cdm/search/collection/p4013coll8/searchterm/War%20journal%20of%20Franz%20Halder/field/title/mode/all/conn/and[/url] ), la dernière mention ci-dessus de la 12e DB est en fait de la 2. PzD, ce qui va bien.

Pour l'autre, ça n'arrange rien ! : Report of crossing, at Yvoir, south of Namur, has not been confirmed. On the other hand, Seventh Army has got across near Dinant !! C'est d'ailleurs pas le seule différence... Il n'y a plus qu'a retrouver l'original...
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MessageSujet: Re: Journal du Général HALDER   Journal du Général HALDER EmptyMar 7 Jan 2014 - 22:47

Thierry Moné a écrit:
Bonjour Alain,  Very Happy 

Merci pour ces données ! Pourriez-vous préciser les références de ce document ?

Merci d'avance !

Cordialement,

Thierry Moné

'

Bonsoir Thierry

L'original du journal est un document sténographié (système Gabelsberger) de 1 200 pages. Le texte a été reconstitué en allemand et traduit en  anglais par l'équipe d'accusation du procès de Nuremberg. Le journal de Halder a été introduit comme document à charge. L'extrait présenté  est extrait du volume IV.
La traduction présentée ici, en date de 1953, est issue du texte anglais de Nuremberg présenté comme un texte de qualité médiocre (et j'y ajoute de plus mes erreurs de frappe : 12 DB au lieu de 2 DB).

Cordialement
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MessageSujet: Re: Journal du Général HALDER   Journal du Général HALDER EmptyMar 7 Jan 2014 - 22:57

Merci Alain, c'est clair à présent !  Very Happy 

Cordialement,

Thierry Moné

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MessageSujet: Re: Journal du Général HALDER   Journal du Général HALDER EmptySam 11 Jan 2014 - 23:17

Bonsoir

3ème suite :

14 mai 1940 :
 
L'évaluation de la force ennemie montre clairement que la zone : Anvers - Ligne de la Dyle-Namur contient environ 25 divisions françaises et anglaises, la plupart motorisées et mécanisées. Les avant-postes des éléments avancées tenaient jusqu'à ce matin la ligne Turnhout-Gheel. L'avance de nos 3° et 4° Divisions blindées les oblige à se replier maintenant sur la ligne principale.

S'opposant à notre masse de rupture qui a maintenant établi une petite tête de pont sur la Meuse, la 9ème Armée française est faible.
Les 2ème et 3ème Armées françaises n'ont pas de réelle puissance. Il semble que la 2ème Armée ne puisse résister à nos assauts : ceci ressort des mouvements depuis Metz et verdun en direction du nord qui ont commencé ce matin.
L'important maintenant est que le groupe d'Armées B liquide rapidement l'affaire de Hollande. Après la prise de Rotterdam, l'ennemi fait retraite en direction d'Anvers. il est également nécessaire que le groupe d'Armées B transfère à son aile gauche tout ce qui n'est pas nécessaire ailleurs, afin de pousser au sud de bruxelles et de contenir l'ennemi.
La masse de rupture du Groupe d'Armées A doit avoir les objectifs suivants :

- La 4ème Armée : progressera vers l'ouest le long de la frontière par Charleroi, Mons, Peruwetz, Tournai, de chaque côté de la ligne de fortifications de la frontière française, qui sera laminée.

- La 2ème Armée (nouvellement mise en ligne) , avancera au sud de la ligne Cambrai-Arras en direction générale d'Amiens.

- La 12ème Armée : passant par Signy-le-Petit, Signy-l'Abbaye, gagnera la ligne La Fère-Rethel.

- La 16ème Armée doit lancer son aile droite sur la ligne Montmédy-Rethel.

- Le Groupe Kleist en même temps, en formation massive, doit attaquer en direction de la mer vers Saint-Omer. L'important en cette affaire pour le Groupe d'Armées A est de concentrer désormais ses forces sur son aile sud. Cela ne devrait pas être difficile maintenant, la Hollande étant éliminée. le transfert des troupes derrière le Groupe d'Armées A a déjà été organisé en partie par  voie ferrée, en partie par marches à pied.

Quartier général des Forces Aériennes - Signale d'importantes colonnes motorisées en mouvement de Verdun à Metz en direction du nord, depuis 7 heures... Probablement des réserves du 2ème Groupe d'Armées se déplaçant derrière les 2ème et 3ème Armées.

18h00 -

- Von Salmuth (Groupe d'Armées B) - De longues colonnes d'armes diverses, y compris des chars, sont signalées en mouvement au sud-ouest de Bruxelles entre 13 et 14 heures. Mouvement de retraite de la région de Charleroi, en direction de l'ouest et du sud-ouest.

Premières indications d'un changement dans le plan d'opérations ennemi. Abandonnera-t-il la Belgique en totalité ou en partie ? Regroupement pour nous stopper, ou peut-être contre-attaque sur le sol français ?

- Von Brauchitsch - Von Bock :

1. Le combat en Hollande a cessé (sauf dans la province de Zélande);
2. Pousser au maximum les forces motorisées;
3. La 18ème Armée pourrait éventuellement être désignée pour l'aile droite;
4. La 3° Division Blindée n'est pas encore engagée. l'ennemi tient encore la ligne Wavre-Namur;
5. Liège : trois forts du secteur oriental tiennent toujours et tirent encore. De même quelques forts dans les secteurs nord et sud de la rive gauche. Tous les ponts sont détruits. Le siège de l'administration militaire est établi à Liège.

A suivre

Cordialement
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MessageSujet: Re: Journal du Général HALDER   Journal du Général HALDER EmptyVen 17 Jan 2014 - 16:24

Bonsoir

4ème suite :

15 mai 1940 :
 
Les rapports du matin n'apportent pas confirmation de l'abandon par l'ennemi de la ligne Dyle-Namur; ils indiquent au contraire que l'adversaire tient encore cette position. Notre succès autour de Charleville gagne encore en étendue et en profondeur. La position de l'ennemi sur la Meuse peut être considérée maintenant comme définitivement rompue.


4° Bureau - La tension augmente entre l'Angleterre et l'Italie. Les résidents anglais quittent l'Italie, les Italiens l'Egypte. Les ambassades alliées en Suisse évacuent les familles. Les troupes anglaises d'Egypte sont à la frontière de Lybie. Mussolini convoque à Rome ses ambassadeurs pour consultation.

Angleterre - Beaverbrook est ministre de la production aéronautique.

Tokyo - L'Angleterre n'interviendra pas aux Indes Néerlandaises où des mouvements d'indépendance se developpent.

L'Oeuvre (cotidien parisien) écrit qu'il faut envisager la possibilité de la défaite et s'inquiète de l'Italie.

Vatican : L'entrée en guerre de l'Italie est imminente.

Von Rundstedt - Ne peut continuer à assumer sa responsabilité si la 12ème Armée ne reçoit pas l'ordre de se diriger vers le sud, après avoir commencé son mouvement vers l'ouest. un chaos sans nom en résulterait.

Appel téléphonique de l'O.K.W. - Des agents anglais en civil mettent le feu aux maisons de commerce britanniques à Amsterdam.

16 mai 1940 :
 
Notre opération de rupture se développe de façon classique. A l'ouest de la Meuse, notre avance balaie tout, brisant sur son chemin les contre-attaques des blindés. Superbe performance de marche de notre infanterie (5° Div, 1ère Div de montagne)


Les Français semblent amener sur l'aile gauche de notre percèe des renforts provenant de leurs réserves des régions de Dijon et de Belfort. Des renforts venant de Charleroi contre notre flanc droit ont été coupés. La grande Réserve Générale n'a pas encore été engagée et aucun indice ne donne à penser qu'elle le sera désormais. De nouvelles réserves sont apparemment formées avec des éléments destinés au secteur fortifié du Second Groupe d'Armées Français.
Si les Français acceptaient maintenant la grande bataille décisive, ils pourraient mettre en mouvement environ 30 divisions contre notre masse de rupture. nous pouvons libérer des réserves du groupe d'Armées C pour l'aile gauche du groupe d'Armées A.
En conséquence, la tableau général de la situation et la balance des forces apparaissent tout à fait en notre faveur.

Dans la matinée - Les rapports sur les opérations d'hier et d'aujourd'hui montrent que les Français concentrent une Armée d'environ trois corps contre le flanc sud de notre percée...
Face à von Bock, le front est lentement reporté au sud de Louvain depuis ce matin.

15h40- Conversation téléphonique avec von Bock :
A) Proclamation du commandement général en Hollande;
B) Keitel a rendu visite à von Bock et lui a transmis le voeu pressant du Führer que les forces motorisées soient envoyées sur le front. "von Bock accepte personnellement la responsabilité que les forces motorisées soient envoyées en ligne au plus tôt".

Von Waldau (officier de liaison de O.K.L.) - Discussion sur la coopération terre-air. Je développe mes vues sur la situation générale et demande à l'aviation de bloquer les routes par lesquelles l'ennemi amène des renforts sur notre flanc sud, et de détruire cet ennemi. Attention aux efforts de l'ennemi pour édifier un front défensif à la brèche. Bloquer la ligne Laon-La Fère-Chaulnes-Amiens-Abbeville. Surveiller l'ennemi se regroupant de Belgique dans le nord de la France.

20H30- Conversation avec Wagner sur les approvisionnements.
... Wagner, avec 150 avions, constituera un stock de carburant pour Kleist sur la Meuse. on a commencé à établir une base d'ateliers de réparation de chars à Namur-Charleville. Deux mille spécialiste y seront amenés par avion.

22H00- Rapport du soir au Führer après conversation téléphonique avec von Brauchitsch qui est au Groupe d'Armées A.
L'ennemi résiste à Anvers et à Louvain, tandis qu'il cède du terrain à Wavre et au sud en direction de Bruxelles. Les avant-gardes du Groupe d'Armées A ont atteint la frontière franco-belge entre Beaumont et Hirson; Rethel, sur l'Aisne, est atteint. Sur le flanc sud, la contre-attaque ennemie a été repoussée et le contact établi avec la ligne fortifiée à Carignan. Dans le secteur de ce Groupe d'Armées, les 8°, 2°, 18° et 15° Corps sont en position avec deux divisions chacun sur la rive sud-ouest de la Meuse. Le regroupement pour continuer l'attaque en direction de l'ouest s'effectue également sans difficulté.

A suivre

Cordialement
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MessageSujet: Re: Journal du Général HALDER   Journal du Général HALDER EmptyLun 20 Jan 2014 - 15:27

Bonsoir

5ème suite :

17 mai 1940 :
 
Ce matin : Le tableau de la situation montre clairement que l'ennemi n'a pris aucune mesure sérieuse pour colmater la brèche. au nord de la Sambre, il replie son aile sud, abandonnant Bruselles et Charleroi tandis qu'il résiste à Anvers.

Au sud de la Sambre, nous avons atteint Avesnes, Guise et Rethel. L'ennemi peut tout au plus essayer de tenir la ligne Valenciennes-Cambrai-Saint-Quentin-Chauny, se prolongeant jusqu'à l'Aisne-Oise. Des mouvement sporadiques, brisés par notre aviation, sont signalés dans cette direction.
Sur le flanc sud de notre percée, l'ennemi a massé au moins 6 divisions et essaie d'étayer son front. nous n'avons pas l'intention d'attaquer dans ce secteur, et l'ennemi n'est pas assez fort pour nous attaquer.
La situation dans son ensemble est arrivée au point où nous pouvons envisager de continuer nos opérations en direction du sud-ouest.
Il faut laisser au Groupe d'Armées B le soin de réduire définitivement les 7ème et 1ère Armées Françaises et l'Armée Britannique. Il exécute la poursuite en formation dispersée et pivotera en direction de la côte à Lille. Pour accomplir cette manoeuvre, le Groupe d'Armées prendra en charge la 4ème Armée (Groupe d'armées A). Puisque l'ennemi n'est pas capable d'attaquer en partant d'Anvers le Groupe d'Armées B peut renforcer son aile gauche, acceptant le risque d'avoir son flanc attaqué par l'ennemi depuis ses positions du canal.
La poursuite de notre attaque en direction du sud-ouest demande que le Groupe d'Armées A ne perde rien de sa puissance sur le flanc sud, mais continue à progresser vers l'ouest en formations échelonnées. Cela ne comporte aucun risque, puisque l'ennemi est trop faible ici pour attaquer en ce moment.
L'effort principal de l'attaque sud-ouest serait en direction de Compiègne, avec possibilité de faire par la suite une conversion de l'aile droite en direction du sud-est, dépassant Paris laissé à découvert.
Une grande décision à prendre maintenant !

11H30 - Conversation avec le Groupe d'Armées A (Sodenstern) : pas d'arrêt sur l'Oise. pousser en avant en direction de Valenciennes, Cambrai, Saint-Quentin. S'emparer des passages du canal. Assurer le flanc sud seulement avec des forces échelonnées.

Midi - rencontre du Führer et de von Brauchitsch :
Apparemment peu de compréhension mutuelle. le Führer insiste sur le fait que la principale menace vient du sud (je ne vois actuellement pas de menace du tout !) Aussi des divisions d'infanterie devraient être amenées le plus vite possible pour protéger le flanc sud; les divisions blindées suffiraient par elles-mêmes à élargir la percée en direction du nord-ouest
Von Brauchitsch discute la question avec Rundstedt que le Führer doit aller voir dans l'après-midi, et ils se mettent d'accord pour faire pivoter les 18ème, 3ème et 17ème Corps en direction du sud-ouest.

16H30 - Conférence avec le général von Falkenhausen, commandant en chef des forces allemande en Hollande.
Impressions : les autorités hollandaise acceptent de collaborer. il serait désirable de mettre à la tête de l'administration hollandaise un hollandais entouré du respect général : van Vlissingen ?

20H05 - Coup de téléphone du général von Bock : Une conversation téléphonique entre le général Keitel et le général Reichenau a provoqué une certaine confusion. Keitel a déclaré que le Führer ne voulais pas que le 16ème Corps (6ème Armée) se sacrifiât. Reichenau a reçu de nous, ordre de transférer ce corps à la 4ème Armée à travers Mons, ce qui ne peut se faire que par une attaque. il ne sait que faire.

21H00 - Réponse: arrêter le 16ème Corps et le diriger sur la 4ème Armée par la route la plus courte, en direction de Beaumont.

Journée plutôt désagréable. - le Führer  est terriblement nerveux. effrayé de son propre succès, il craint de prendre quelque risque et préfèrerait brider nos initiatives. Prétexte pour cela : ses craintes pour le flanc gauche ! Les coups de téléphone de Keitel aux Groupes d'Armées sur ordre du Führer et la visite personnelle du Führer au Groupe d'Armées B n'ont produit que trouble et doute.
L'organisation de l'administration militaire en Hollande a démontré une fois encore la complète mauvaise foi de nos chefs suprêmes (Keitel et Jodl) envers l'O.K.H.

A suivre

Cordialement
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Flahaut
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MessageSujet: Re: Journal du Général HALDER   Journal du Général HALDER EmptyLun 20 Jan 2014 - 16:31

ce qui est étonnant :le 17 mai Halder ne parle peu de la percée de Sedan or dès le 15 les chars de Gudérian débouchent dans le bois de la Marfée.ON doit conclure que pour le chef d'Etat major ,ceci n'est pas important .Ceci n'était donc pas dans le plan d'attaque (FBIV) et confirmerait l'idée d'une opportunité du groupement Von Kleist d'exploiter immédiatement la percée après la Meuse.
Par contre tres tot Halder se réjouit de la montée de la VIIeme armée de Giraud en Belgique quittant Reims ou elle était lot de reserve . Aux heures critiques l 'Armée française n'a plus de reserves conséquentes et L'EM allemand le sait:voir son jugement sur les renforts de Dijon ou Belfort...
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MessageSujet: Re: Journal du Général HALDER   Journal du Général HALDER EmptyLun 20 Jan 2014 - 17:10

Bonsoir

Les lacunes dans le journal de HALDER concernant la percée de Sedan s'explique par le fait, qu'en contact direct et permanent avec les exécutants de cette opération, HALDER n'avais pas besoin de prendre des notes pour rafraichir sa mémoire (explication donnée par lui même).

Cordialement
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MessageSujet: Re: Journal du Général HALDER   Journal du Général HALDER EmptyLun 20 Jan 2014 - 17:25

Bonjour,

Flahaut a écrit:
Par contre tres tot Halder se réjouit de la montée de la VIIeme armée de Giraud en Belgique quittant Reims ou elle était lot de reserve .

Au 10 mai, il y a longtemps que la VIIe armée a quitté Reims...

Cordialement,

DH
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MessageSujet: Re: Journal du Général HALDER   Journal du Général HALDER EmptyMar 21 Jan 2014 - 12:05

Mon père a participé à l'opération Dyle. Il était mécano de chars ! et chef de char entre 33 et 36; Combien de fois ne m'a t-il dit, on avait le meilleur matériel. Pour lui nos chars étaient meilleurs que les  panzers I, II et III; la meilleure armée mais les plus mauvais chefs ! des "anciens" comme mon père et d'autres qui avaient été chef de chars, mon père au 505ème de Vannes, avaient après réengagement été mutés au service garage réparation, et de nouvelles recrues comme chefs de char!  Ils eurent l'ordre de faire demi-tour et poussés par les allemands mon père, plus haut gradé de sa section de 21 hommes plus lui ( il était brigadier-chef, les autres plus haut ? il les cherche encore au ciel !!! Il arriva ainsi à St Pol puis à Dunkerque, il leur restait 2 fusils, un pistolet et 6 cartouches!
Que de dials j'ai entendus lors de réunions d'amis ex-compagnons de route, chez mes parents, à 7 ans on commençait à comprendre à cette époque !!  lol  !
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MessageSujet: Re: Journal du Général HALDER   Journal du Général HALDER EmptyMer 22 Jan 2014 - 20:25

Bonsoir,
avz94 a écrit:
14 mai 1940 :

L'important maintenant est que le groupe d'Armées B liquide rapidement l'affaire de Hollande. Après la prise de Rotterdam, l'ennemi fait retraite en direction d'Anvers. il est également nécessaire que le groupe d'Armées B transfère à son aile gauche tout ce qui n'est pas nécessaire ailleurs, afin de pousser au sud de bruxelles et de contenir l'ennemi.
La masse de rupture du Groupe d'Armées A doit avoir les objectifs suivants :

- La 4ème Armée : progressera vers l'ouest le long de la frontière par Charleroi, Mons, Peruwetz, Tournai, de chaque côté de la ligne de fortifications de la frontière française, qui sera laminée.

- La 2ème Armée (nouvellement mise en ligne) , avancera au sud de la ligne Cambrai-Arras en direction générale d'Amiens.

- La 12ème Armée : passant par Signy-le-Petit, Signy-l'Abbaye, gagnera la ligne La Fère-Rethel.

- La 16ème Armée doit lancer son aile droite sur la ligne Montmédy-Rethel.

Le Groupe Kleist en même temps, en formation massive, doit attaquer en direction de la mer vers Saint-Omer. L'important en cette affaire pour le Groupe d'Armées A est de concentrer désormais ses forces sur son aile sud. Cela ne devrait pas être difficile maintenant, la Hollande étant éliminée. le transfert des troupes derrière le Groupe d'Armées A a déjà été organisé en partie par  voie ferrée, en partie par marches à pied.
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Merci ! Même si je l'ai lu en Anglais il y a des choses qui m'ont échappées... Comme ce fait que Halder espérait voir l'encerclement se faire entièrement en Belgique ! Finalement les restes de la 9e armée, la 1re armée et le repli des Alliés ont obligé à un mouvement plus ample, avec une poche plus grande (Belgique, Nord-Pas-de-Calais)... La Heeresgruppe B échoue semble-t-il aussi à basculer son effort sur l'aile sud (voir le journal les jours suivants, Halder va s'en plaindre si mes souvenirs sont bons... ). Ce mouvement plus ample que prévu explique-t-il le manque d'infanterie à l'ouest de la poche de Dunkerque ?

Étonnant aussi de voir que Halder espérait que la 16. Armee et la 12. Armee atteignent Rethel... Ce qui pencherait dans l'idée de Manstein qu'Halder avait écarté à la fin de l'année 39 en la qualifiant de « tout autre opération ». Ce mouvement n'a t-il pas d'ailleurs ralenti le mouvement de l'infanterie vers l'ouest, au détriment de la Panzergruppe Kleist obligé de prolonger sa garde sur la Somme en même temps qu'elle attaque vers le nord ?

Citation :
Von Rundstedt - Ne peut continuer à assumer sa responsabilité si la 12ème Armée ne reçoit pas l'ordre de se diriger vers le sud, après avoir commencé son mouvement vers l'ouest. un chaos sans nom en résulterait.
Quelqu'un pourrait me reformuler cette phrase ? Je l'ai pas compris Razz Rundstedt ne veut pas lancer la 12. Armee vers le sud ? Ou vers l'ouest ?
Citation :
Il faut laisser au Groupe d'Armées B le soin de réduire définitivement les 7ème et 1ère Armées Françaises et l'Armée Britannique. Il exécute la poursuite en formation dispersée et pivotera en direction de la côte à Lille. Pour accomplir cette manoeuvre, le Groupe d'Armées prendra en charge la 4ème Armée (Groupe d'armées A). Puisque l'ennemi n'est pas capable d'attaquer en partant d'Anvers le Groupe d'Armées B peut renforcer son aile gauche, acceptant le risque d'avoir son flanc attaqué par l'ennemi depuis ses positions du canal.
La poursuite de notre attaque en direction du sud-ouest demande que le Groupe d'Armées A ne perde rien de sa puissance sur le flanc sud, mais continue à progresser vers l'ouest en formations échelonnées. Cela ne comporte aucun risque, puisque l'ennemi est trop faible ici pour attaquer en ce moment.
Quels effectifs auraient donc été affectés à cette opération vers le sud ? On exclu la 4. Armee et sans doute sa future Panzergruppe Hoth, mais la Panzergruppe von Kleist ? Dans une telle opération, connaissant les difficultés qui ont suivi à Dunkerque, n'aurait-elle pas manquée ?
Flahaut a écrit:
ce qui est étonnant :le 17 mai Halder ne parle peu de la percée de Sedan or dès le 15 les chars de Gudérian débouchent dans le bois de la Marfée.ON doit conclure que pour le chef d'Etat major ,ceci n'est pas important .Ceci n'était donc pas dans le plan d'attaque (FBIV) et confirmerait l'idée d'une opportunité du groupement Von Kleist d'exploiter immédiatement la percée après la Meuse.
Par contre tres tot Halder se réjouit de la montée de la VIIeme armée de Giraud en Belgique quittant Reims ou elle était lot de reserve . Aux heures critiques l 'Armée française n'a plus de reserves conséquentes et L'EM allemand le sait:voir son jugement sur les renforts de Dijon ou Belfort...
En plus de ce qu'a dit avz94 (avertissement donné dans la version anglaise du journal), remarquez que Halder en parle bien le 14 : « Le Groupe Kleist en même temps, en formation massive, doit attaquer en direction de la mer vers Saint-Omer. »

Il n'y a aucune ambiguïté là dessus : la direction ouest était bien présente dans la directive du 24 février, il y a aussi la lettre de Sodenstern... Les ordres du 14 ou du 15 mai à Guderian / Rheinhardt / Hoth ne laissent pas de doutes : l'ordre vient bien d'en haut, pas d'une initiative personnelle simultanée de tous les commandants.

Cordialement,
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MessageSujet: Re: Journal du Général HALDER   Journal du Général HALDER EmptyJeu 23 Jan 2014 - 23:59

Bonsoir

6ème suite :

18 mai 1940 :
 
La situation du matin : montre l'ennemi opérant une retraite méthodique au nord de la Sambre; en même temps il semble transporter sur le front ouest de notre percé la majeure partie de ses troupes de Belgique. Sur l'Aisne, il édifie un front défensif avec des troupes provenant de la région de Paris, et, pour le secteur entre l'Aisne et la Meuse, de son Groupe d'Armée B.

Aucune concentration annonçant une contre-attaque. Celle-ci d'ailleurs serait impossible actuellement et ne disposerait pas d'une capacité de transport par fer suffisante. Les réserves du Grand Quartier Général français n'ont jusqu'ici été engagées que sur une petite échelle.
Les Alliés évacuent progressivement la Belgique (le Drapeau allemand flotte sur l'hôtel de ville d'Anvers) et font des efforts frénétiques pour improviser un front destiné à bloquer notre avance : ceci prouve que j'avais raison de conclure hier qu'il fallait continuer l'opération sans le moindre délai en direction du sud-ouest (avec l'effort principal au sud de la Somme). Chaque heure est précieuse.
L'état-major du Führer voit, les choses différemment. Le Führer se tourmente d'une façon inexplicable pour le flanc sud. il est furieux et clame que nous prenons le meilleur chemin pour faire échouer toute la campagne et mener l'armée à sa défaite. il ne veut avoir aucune part dans la continuation des opérations vers l'ouest, laisse faire au sud-ouest et se cramponne au plan d'une offensive nord-ouest.
C'est le sujet d'une très désagréable discussion au Quartier Général du Führer entre le Führer d'un côté, von Brauchitsch et moi de l'autre (10 heures).
Pendant ce temps, on nous transmet une directive, bientôt suivie d'un résumé écrit de la conférence.
Von Brauchitsch parle avec von Runstedt et moi avec Salmuth pour leur faire part de l'idée du Führer : faire pivoter les divisions d'avant-garde franchement en direction sud-ouest pour protéger le flanc sud; pendant ce temps tenir la masse des divisions blindées prête pour une attaque vers l'ouest.

Midi - Anvers est tombé, Cambrai occupé à 11h30, Saint-Quentin à 9 heures. Il devient de plus en plus évident que l'ennemi abandonne le front de Belgique, établissant (semble-t-il) une ligne légèrement au nord de la frontière française; il essaye de couvrir ses mouvements contre l'avance de notre armée en résistant avec opiniâtreté dans le secteur Maubeuge-Valenciennes. Il essaie en outre avec des éléments ramenés de Belgique et venant du sud d'organiser une ligne de résistance passant à peu près par Valenciennes, Cambrai, Saint-Quentin, La fère. Il nous faut conserver la possibilité de franchir la Somme plus tard à Péronne et à Ham.
En conséquence, à 15h30, le gros des forces blindées a reçu l'ordre d'avancer jusqu'à la ligne Cambrai, Saint-Quentin en assurant le flanc sud. Les éléments avancés doivent prendre Ham et Péronne. Les formations blindées qui hésitent encore à progresser doivent pousser en avant au plus vite. Minimum de forces contre Maubeuge et Valenciennes.

Après-midi - Le recul de l'ennemi devant le Groupe d'Armées B est confirmé. Anvers et Bruxelles sont entre nos mains. Les mesures prises par les Groupes d'Armées A et B conformément à nos ordres se révèlent efficaces : le front sud du Groupe d'Armées A commence à ce consolider. Nos blindés sont maintenant en ligne et prêts à attaquer.

18H00 - Rapport au Führer : Je résume la situation et demande la permission de donner le signal de l'attaque, ce qui est accordé. Ainsi on a finalement fait ce qu'il fallait, mais dans une atmosphère de mauvaise humeur et de façon à donner à l'extérieur l'impression d'un plan conçu par l'O.K.W.
Rapports personnels dans la soirée - Thoma : rend compte de la bataille de chars du 19ème Corps (Guderian). sa description du manque d'esprit combatif des Français est très frappante.


19 mai 1940 :
 
Notre percée se développe de façon satisfaisante : la progression se fait comme prévu. Le gros des forces ennemies qui opérait en Belgique est sans doute à cheval sur la frontière belge. notre grande attaque de blindés axée sur Arras (lancée à 7 heures) frappera donc à angle droit cette masse en retraite. ce sera une grande bataille de plusieurs jours; nous avons l'avantage de l'initiative, l'ennemi a celui d'une forte concentration. Mais les facteurs psychologiques sont en notre faveur, et nous disposons d'une force aérienne supérieure et terriblement efficace : je suis sûr du succès. Peut-être faudra-t-il, au cours de la bataille, reporter l'effort principal au sud d'Arras.


Midi - On peut conclure des messages reçus que nous avons encore devant nous d'importantes forces ennemies se repliant sans doute au sud, au delà de la Somme, sous le couvert d'une ligne de défense hâtivement préparée. Quelques éléments ennemis attaquent vigoureusement la ligne Mons-Valenciennes; d'autres, amenés de Belgique et de France, tentent d'organiser un front Valenciennes-Cambrai-Péronne-Noyon, derrière lequel doit s'achever la retraite de Belgique.

Face à un vide de notre front de Laon, les forces françaises cherchent prudemment leur chemin depuis Soissons. Plus à l'est, sur l'Aisne, tout est calme. L'ennemi peut essayer de lancer une contre-attaque sur un front limité tout près de la ligne Maginot encore intacte, c'est-à-dire entre Le Chesne et Montmédy.
La nouvelle des attaques ennemies en direction de Mons-Valenciennes inquiète l'O.K.W. Il a donné à la Luftwaffe de concentrer ses efforts contre ces attaques. Heureusement, Jeschonneck (Chef d'état-major de la Luftwaffe) nous demande d'abord notre avis. je lui dis qu'en fait je bénis cette attaque puisqu'au nord l'aile gauche de la 6ème Armée est déjà en position de faire front. Je lui demande d'adhérer à notre plan : concentrer ses forces contre les mouvements nord-sud de l'ennemi sur la Basse-Somme et assurer en même temps la couverture de notre flanc gauche à Laon.

Von Eizdorf (Chargé de la liaison avec la Wilhelmsirasse) : Me met au courent de la situation politique. Seuls les Etat-Unis et l'Italie ont une réelle importance. On ne s'attend pas à une entrée en guerre très prochaine de l'italie. "Ce n'est pas une affaire de jours" (Ciano). pourtant son entrée en guerre éventuelle entre dans les prévisions : peut-être dans quelques semaines. on espère que l'Italie conduira la guerre sur mer et dans les airs de façon que les Balkans puissent se tenir tranqilles. La Yougoslavie est un facteur de poids dans le jeu politique. L'occupation des îles grecques, y compris la Crète, est une éventualité de plus en plus probable. L'attitude des Etats-Unis envers l'Italie est un bluff pur et simple - ce que nous croyons aussi. L'attitude du Président est dictée par des considérations de politique intérieure.

Nouvelles de la soirée - La France met Weygand à la tête de ses armées. Notre attaque de blindés à submergé l'obstacle du canal du Nord.
Renseignement non confirmé d'un plan d'attaque des français sur la ligne Ham-Château-Porcien. Qu'ils y viennent ! Nous sommes assez forts.

A suivre

Cordialement
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MessageSujet: Re: Journal du Général HALDER   Journal du Général HALDER EmptySam 25 Jan 2014 - 19:27

Bonsoir

7ème suite :

20 mai 1940 :
 
Au matin - La situation montre l'avance de l'aile gauche de von Bock au nord de la masse de rupture blindée dans son secteur. Entre cette forte aile gauche de Block et l'aile droite de la 4ème Armée, les forces françaises apparaissent coincées et attaquent désespérément en direction sud-ouest. La proximité de deux masses de rupture poussant côte à côte nous offrira encore dans l'avenir des situations semblables. il faut maintenant se décider : ou bien Kleist (qui doit progresser tout près de la Somme et peut même être amené à franchir la rivière) sera capable d'effectuer un large mouvement enveloppant du sud sur le flanc de Bock, ou bien Bock, pour ainsi dire dépassant Kleist, mêne déjà le jeu. Comme Bock a l'ambition de se ruer droit devant lui, une pareille éventualité est parfaitement possible. Ainsi notre tentative pour obliger l'ennemi à accepter la bataille à front renversé au nord de la Somme peut se terminer par un enveloppement classique dans lequel Bock pivoterait sur son aile près de Runstedt. Si cette manoeuvre prend forme, le corps blindé de Kleist devra pousser de plus en plus en direction du sud-ouest.

L'analyse des ordres d'opération du Groupe d'armées C pour une offensive sur le Rhin supérieur montre clairement que von Leeb est incapable de se libérer des concepts de la guerre de position de 1918. En conséquence, Stulpnagel doit veiller à ce que Leeb et son état-major assimilent les enseignements de la traversée de la Meuse.

Midi - L'aviation fait savoir que nos forces blindées ont atteint Saint-Pol et Amiens.

Après-midi - Conférence finale avec von Brauchitsch : sur la poursuite des opérations une fois la côte atteinte. Ce que j'ai préché depuis trois jours vient d'être adopté. Les opérations en direction du sud-ouest seront menées avec le dispositif suivant :

Groupe d'Armées A
- 12ème Armée attaque à l'ouest de l'Argonne en direction de Saint-Dizier;
- 2ème Armée porte ses coups du secteur ouest de Laon, en direction de Brienne-le-Château;
- 9ème Armée (commandée par Blaskowitz), à l'ouest de la 2ème Armée, débouche de la région entre Ham et Moreuil en direction de la forêt d'Othe, son aile droite laissant Paris à l'ouest.

Groupe d'Armées B
- La masse blindée, sous Reichenau, suivie de la 4ème Armée, opérera au delà de la Basse-Seine, dépassant Paris par l'ouest. inutile de décider maintenant si, après avoir traversé la Seine, cette force devra couvrir le flanc de la manoeuvre d'enveloppement du Groupe d'Armées A ou si on lui donnera la mission de progresser le long de la côte jusqu'au golfe de Biscaye.
Coordonnée avec la progression du Groupe d'Armées A, une offensive de 15 divisions débouchant du Rhin supérieur en direction de Langres, éventuellement combinée avec une attaque de 8 divisions débouchant du secteur de Saarbruck en direction de Sarrebourg. Ce qui nous laisserait des réserves suffisantes pour voir venir la suite de l'opération.

Eupen et Malmédy sont redevenus allemands !

21 mai 1940 :
 
La journée commence dans une atmosphère plutôt tendue. Les rapports indiquent une sérieuse pression sur le flanc nord de la 4ème Armée. Pas encore de rapports détaillés sur l'avance de nos forces blindées et motorisées.


11H00 - Rapport au Führer : Approbation des plans dressés hier.
En ce qui concerne les temps d'opérations, la poussée sur la Basse-Seine sera menée aussitôt que possible sans tenir compte du progrès de construction d'un front offensif. La poussée sud-est, est de Paris dépend de l'issue de la bataille qui maintenant seulement atteint sa pleine intensité.
Une fois cette offensive en train, nous lancerons l'offensive du Rhin supérieur qui en aucun cas ne devra commencer avant la mi-juin. Ce qui, avec la vague venant de la région de Sarrebrück, sera en tout état de cause le coup de bélier final contre la digue.

rapport sur la préparation logistique de l'opération.

16H30 - Stuipnagel relate ses conversation avec Keitel (O.K.W.) sur les pourparlers avec l'Italie. nous n'allons pas presser davantage les Italiens, mais les laisser venir à nous; car il est maintenant certain que nous monterons l'offencive du Rhin supérieur avec nos seules 15 divisions, sans les Italiens.

17H00 - Kinzel (Chef d'état-major de Reichenau) vient de la 6ème Armée. L'armée se heurte à un front solide. Kinzel aimerait porter l'effort principal sur l'aile droite, susceptible d'offrir de meilleures conditions tactiques. je lui montre à l'évidence que l'important est de continuer à pousser sur l'aile gauche pour soutenir la 4ème Armée. La décision interviendra sur le terrain élevé d'Arras : c'est là que l'infanterie de la 4ème Armée doit arriver aussi vite que possible. Si l'aile gauche de la 4ème Armée s'attarde en arrière, la 4ème Armée sera obligée d'engager des forces à Valenciennes. Le même problème a été entrevu dans un message télétype (fort obscurement rédigé) émanant à midi du Groupe d'Armées B, sans le mettre en lumière. Ma réponse ne semble pas être arrivée à éclaircir la question.

18H30 - Von Eizdorf :
a) l'Italie - Pas encore de compromission concrète politique ou militaire. un récent échange de lettre comprend l'écho emphatique des succès du Führer et les applaudissements du Duce. la dernière lettre du Duce laisse entendre que l'état de non-belligérance ne saurait durer.
Le Duce s'est informé d'une aide militaire possible. Répondu que nous n'en donnerions aucune. Nous l'avons informé qu'actuellement, aucun soldat italien n'était nécessaire sur les théâtres d'opérations allemands.
La Grèce peut rester neutre en face des méthodes vigoureuses de l'Italie. On ne peut soutenir l'opinion que la Grèce réagirait immédiatement en entrant dans la guerre, même si le golfe de Patras et la Crète étaient en cause. La clé de l'attitude grecque est dans la main de l'Angleterre.
La Turquie a changé de chanson : elle incline vers la neutralité.
Il est très probable que l'Italie va occuper la côte Adriatique. L'armature politique de la Yougoslavie est pourrie et le cabinet sera sans doute incapable de décider la guerre. C'est le point de vue italien : reste à savoir s'il sera vérifié.
point de vue plus général : quelques menues divergences commencent à se faire jour entre l'Italie et nous. Le principal ennemi de l'Italie est actuellement l'Angleterre : notre ennemi n° 1 est la France. Nous cherchons à arriver à une entente avec l'Angleterre sur la base d'un partage du monde.
En Italie, les résistances intérieures contre la guerre diminuent. Le Prince Héritier se déclare enthousiaste en faveur des hostilités, Mussolini a les mains libres. Il commence également à agir contre le Vatican.

b) Hongrie - Lettre à Teleki (premier ministre hongrois) : L'Italie et l'Allemagne ne veulent pas que soit troublée la paix dans les Balkens. L'intérêt russe est identique. L'Allemagne désire de bonne relations avec tous les état balkaniques. L'intérêt de la Hongrie doit être le même : la paix. Une conférence de trois puissances n'est pas actuellement désirable : exciterait la curiosité du public. La visite de Csaki (ministre des affaires étrangères) sera la bienvenue. Ma conversation avec l'attaché militaire hongrois a suscité une émotion inutile.

24H00 - Tableau d'ensemble : journée substantielle, avec la visite de von Brauchitsch à von Runstedt et ses conversations avec Kleist et List (commandant de la 12ème Armée) : montrent que la grande bataille est en plein essor. Il faudra une pression constante pour maintenir le mouvement de l'infanterie en contact avec l'arrière des blindés. Nous n'aurons gagné que quand nous nous serons emparés du terre-plein d'Arras.

A suivre

Cordialement
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MessageSujet: Re: Journal du Général HALDER   Journal du Général HALDER EmptyDim 2 Fév 2014 - 23:05

Bonsoir

8ème suite :

22 mai 1940 :
 
la situation au matin montre que le retard sans doute inutiledu _ème Corps et peut-être même du 16ème Corps autour de Maubeuge, et le détour sud-ouest du Corps placé en arrière risque de mettre en péril une avance récente de l'infanterie divisionnaire dans le secteur de Arras. Nos blindés, qui se battent au sud, y ont rencontré un ennemi puissant qui les refoule vers le sud. La poussée des blindés sur Calais, conforme à nos ordres, a été temporairement stoppée par l'Etat-Major du Groupe d'Armées A sur la ligne Saint-Pol-Etaples, et ne sera pas reprise avant que la situation à Arras soit redevenue claire.

Cette vision de la situation ressort de ce qui suit :

Groupe d'Armées A :
- a) Le détour du 1er Corps (indiqué à Courcelles) par le sud ainsi que le retard des 8ème (indiqué à Maubeuge) et 2ème Corps (indiqué à Wattigny)  sont incompréhensibles.
- b) Le 2ème Corps doit avancer sur Beauraing-Bapaume, le 5ème Corps (indiqué à Guise) sur Albert, le 40ème Corps sur Saint-Quentin-Ham.
- c) Les chars à l'ouest d'Arras doivent être lancés aussitôt que la situation aura été consolitée à Arras. il est essentiel pour l'infanterie de gagner Arras et la région à l'ouest aussi vite que possible.

Groupe d'Armées B :
- La 18ème Armée doit assurer son flanc nord et ne pas attaquer sur la ligne d'eau (la Lys).
- L'aile gauche de la 6ème Armée doit pousser en avant. transport de la 217° Division venant de Hollande.
- Pour mettre ces décisions en action, von Brauchitsch vole à l'état-major de la 4ème Armée. J'en discute avec Sodenstern (chef d'état-major de von Rundstedt (10h45).

12H30 - Jodl téléphone : Le Führer se tourmente pour les raisons suivantes :

- 1) L'effort principal de la 6ème Armée n'est pas suffisamment orienté vers le sud (nous avons pris contact avec cette ligne durant les dernières vingt-quatre heures !).
- 2) La 16ème Armée a beaucoup trop de pertes et attaque sans nécessité. En conséquence, les troupes doivent effectuer un mouvement en arrière sur ce terrain (Pater Noster) !
- 3) Le 1er Corps ne s'est pas encore suffisamment approché (ceci est la faute de l'intervention d'en haut).

Tableau d'ensemble à midi - La tension monte. L'ennemi cède à Arras, et à l'ouest d'Arras nos chars font face à un adversaire relativement faible. Le secteur au sud de la Basse-Somme est apparemment libre jusqu'à la Bresle.

15H30 - Goth (officier de liaison de la 4ème Armée) rend compte de la situation, bien meilleure que nous ne pensions.
Sur l'aile droite, la 28ème Division travaille à nettoyer les environs de Maubeuge, où les troupes de forteresse renforcées par des débris d'unités de campagne ont, selon toute apparence, mis sur pied une vaillante défense : il faut les éliminer avant de pouvoir utiliser les routes. La 8ème Division maintenant en mouvement vers Valenciennes fermera cette poche à l'ouest de Valenciennes en passant par Denain. Le 2ème Corps, avec les 12ème et 32ème Divisions, est déjà à l'est d'Arras.

Hoth ( Commandant le 15ème Corps Blindé) attaque avec la 4ème Division Blindée à l'est et la 7ème Division Blindée à l'ouest d'Arras, et pousse de front par le sud avec la 11ème Brigade de Fusiliers et la Division de Waffen S.S. depuis midi.
Egalement depuis midi, Kleist attaque à l'ouest de la ligne Avesne-le-Comte-Houdain-Saint-Omer, poussant avec le 41ème Corps sur la droite et le 19ème Corps sur la gauche en direction du nord entre Saint-Pol et la mer.
Sur la Basse-Somme, les 2ème et 13ème Division Motorisées assurent la couverture de l'opération et protègent les têtes de pont qui ne sont pas sérieusement menacées. Dans l'éventualité d'une pression plus grave, seules les têtes de pont d'Amiens et Abbeville seraient défendues.
A l'est de la 13ème Division Motorisée se trouve la 29ème Division Motorisée. Pour les relever, le 5ème Corps est en mouvement depuis Pèronne et les éléments du 40ème Corps depuis Saint-Quentin.

Traductions :
a) Lettre de Churchill au Duce :
En ma qualité de Premier Ministre, je me sens impérieusement appelé à vous envoyer, à vous, le Chef de la Nation Italienne, un message de bonne volonté, à travers cet abîme qui semble se creuser si rapidement.
est-il trop tard pour prévenir l'effusion de sang entre les peuples anglais et italien ? Nous pouvons bien entendu nous détruire mutuellement et rougir la Méditerranée de notre sang. Si c'est cela que vous voulez, qu'il en soit ainsi. Mais je tiens à dire que je n'ai jamais été ennemi du peuple italien, et que mes sentiments n'ont jamais été hostiles à l'homme qui gouverne l'Italie.
Il est vain de prédire le sort des grandes batailles qui se déroulent actuellement en Europe. je suis cependant certain que, en dépit de ce qui peut se passer sur le continent, l'Angleterre tiendra ferme jusqu'au bout, même si elle doit être seule, comme elle a fait dans le passé.
Je crois, avec quelque fermeté dans cette certitude, que les Etat-Unis d'Amérique, c'est-à-dire l'ensemble du continent américain viendront à notre aide d'une manière toujours croissante.
je vous adjure de croire que ce n'est pas dans un esprit de faiblesse ou de crainte que je vous adresse cet appel solennel, historique. Il est impérativement nécessaire que les héritiers des civilisations latine et chrétienne ne se déchirent pas dans un conflit mortel. Au nom de l'honneur, je vous conjure de prendre garde à mes paroles avant que n'ait retenti l'horrible signal. ce n'est pas nous qui le donnerons jamais.

b) Réponse du Duce à Churchill :
Je réponds au message que vous m'avez envoyé. Vous êtes certainement instruit des graves et importantes raisons, de nature impérieuse et politique, qui ont engagé nos deux pays dans des clans opposés. Sans remonter trop loin, je vous rappelle l'initiative qu'a prise votre Gouvernement à Genève, en 1935, d'organiser des sanctions contre l'Italie, quand nous étions à même de nous réserver une faible portion du sol africain sans porter le moindre préjudice à vos intérêts, ni à vos territoires, ni à ceux de quiconque. Bien plu encore, considérez l'état d'esclavage actuel et futur de l'Italie dans sa propre mer originelle.
Votre Gouvernement a déclaré la guerre à l'Allemagne pour faire honneur à sa parole : vous comprendrez que le même sens de l'honneur et du respect des obligations contractées au terme du traité italo-allemand détermine aujourd'hui et dans l'avenir la politique de l'Italie face à toute éventualité (18-mai-1940).

c) Message personnel du Duce au président des U.S.A. :
Réponse au message qui m'a été remis à minuit le 14 mai. Je comprends pleinement les motifs qui vous ont poussé à agir et je les tiens pour honorables et dignes du plus grans respect. Toutefois, deux aspect essentiels de l'actuelle position de l'Italie n'ont pu échapper à votre sens des réalités politiques : l'intention de l'Italie de demeurer l'alliée de l'Allemagne et, plus encore, le fait que l'Italie ne peut se tenir à part quand se joue l'avenir de l'Europe. Je ne peux donc que réaffirmer la teneur de mon premier massage (18-mai-1940).

23H00 - Von Brauchitsch revient dans la soirée, satisfait des résultats. D'après Greiffenberg (qui est allé avec lui) et son propre récit, le rapport de Goth est exact dans sa substance. A la conférence au Quartier Général du Führer, von Brauchitsch a soulevé la question de l'attitude de la Russie. Le Führer croit que la Russie, se rangeant à son avis, bornera ses prétentions à la Bessarabie.

A suivre

Cordialement
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MessageSujet: Re: Journal du Général HALDER   Journal du Général HALDER EmptySam 8 Fév 2014 - 15:01

Bonjour

merci à  Chevalier libre pour cette petite rectification :

Chevalier libre a écrit:
Il me semble avoir relevé un petit faux sens, pour le 18 mai :

« L'état-major du Führer  [...] il ne veut avoir aucune part dans la continuation des opérations vers l'ouest, laisse faire au sud-ouest et se cramponne au plan d'une offensive nord-ouest. »

Le passage en gras parait peu logique par rapport à ce qui précède : il veut pas entendre parler d'une opération vers la Somme, mais laisse faire pour la basse Seine, ce qui est contradictoire. Je suis allé voir la version anglaise, c'est la traduction de let alone to the southwest, qui se traduirait plutôt par « encore moins au sud-ouest » ce qui est plus logique.

Cordialement
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MessageSujet: Re: Journal du Général HALDER   Journal du Général HALDER EmptySam 8 Fév 2014 - 19:51

Bonsoir

9ème suite :

23 mai 1940 :
 
la situation au matin : Continue à se développer de façon satisfaisante. L'aile gauche de nos forces blindées s'approche de Calais. Dans le secteur central, ouest d'Arras, de puissantes forces blindées poussent vers Béthune.

La situation en bordure du Groupe d'Armées est plutôt inconfortable. L'aile droite de la 4ème Armée dans le secteur de Valenciennes est encore un peu mince. La 8ème Division, qui n'est pas encore arrivée avec le gros de ses forces, "protège" le trou entre Valenciennes et Cambrai. Bien malencontreusement, la 28ème Division, est encore engagée dans les opérations de nettoyage de Maubeuge. En dirigeant la 1ère Division sur Bavay au lieu de Valenciennes, voilà bien du temps perdu pour notre attaque à l'ouest.
Dans le secteur de Condé, le Corps Wagner (27ème CA), sur l'aile gauche de la 6ème Armée, progresse trop lentement. Nous avions promis l'ensemble de la 217ème Division, et c'est seulement l'artillerie de la division qui a été envoyée dans le secteur de la 269ème Division. De l'autre côté, Reichenau livre encore sa bataille personnelle sur le terrain d'Audenarde, ce qui va sans doute coûter de sanglantes pertes sans contre-partie d'avantage tactiques. Les attaques du 26ème Corps au nord de Gand n'ont également aucun but tactique. Le mouvement des troupes à travers le secteur de la 2ème Armée semble en bonne voie, mais il s'écoulera encore plusieurs jours avant de pouvoir rassembler une puissante force d'infanterie sur le plateau d'Arras.
Le sud du front est calme.
L'expérience de ces derniers jours montre que le Groupe d'Armées A a vraiment les plus grandes difficultés à manoeuvrer cette masse peu maniable de 71 divisions. J'ai dans l'idée que son état-major n'a été ni assez énergique, ni assez actif. L'O.K.H. doit prendre en main l'organisation de liaisons avec les armées qu'il a sous ses ordres pour assurer l'exécution de ses décisions sur le front (officiers de liaison plus nombreux, secondés; établissement d'un centre avancé de transmissions à Chimay).

12h30 - Von Salmuth (au téléphone) : a l'impression que l'ennemi cède, ou tout au moins diminue sa résistance sur l'Escaut.

17h30 - Von Gyldenfeldt : nous fait part de l'anxiété de Kleist, qui sent qu'il ne peut remplir sa mission tant que la crise d'Arras n'est pas résolue. Les pertes des chars s'élèvent à 50%. Je souligne que cette crise sera résolue dans les 48 heures. je ne méconnais pas la grandeur de sa tâche ! Il doit tenir jusque-là. Aucun danger sur la Somme.
Notre-Dame-de-Lorette - destin de la France - est entre nos mains.

Note politique - Le Führer a quelques doutes sur la politique Italienne vis-à-vis de la yougoslavie, mais croit qu'il contrôle encore la situation.

L'idée fix de von Brauchitsch d'unifier la direction des opérations entre les mains du Groupe d'Armées B pour la dernière phase de la bataille d'encerclement nous vaudra de grosses difficultés venant du commandant en chef du Groupe d'Armées B et de son état-major, et des difficultés pour von Bock à toucher tous les chefs à un moment de la bataille où la chose aurait été délicate même avec des communications bien établies.

Cette insistance de von Brauchitsch me semble un biais destiné à mettre à l'abri sa responsabilité. Il allègue qu'il n'a pas d'autre choix que de coordonner les éléments convergents vers la poche, sous son propre commandement ou sous celui de von Bock. La première éventualité, qu'il accepterait je pense, virilement, ne lui parait pas probable. Il serait heureux semble-t-il de laisser à un autre la responsabilité. Mais il se prive ainsi de l'honneur de la victoire.
L'ordre d'opération 5.852/40 GK (très secret) est sorti sans ma signature, pour manifester ma désapprobation de sa teneur et de son opportunité.

A suivre

Cordialement
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MessageSujet: Re: Journal du Général HALDER   Journal du Général HALDER EmptyLun 10 Fév 2014 - 15:44

Bonjour

10ème suite :

24 mai 1940 :
 
la situation continue à se développer de façon entièrement satisfaisante, malgré le temps que prend l'infanterie pour gagner le secteur d'Arras. Puisqu'il n'y a pas de menace au sud de la Somme, le retard n'est pas trop sérieux. la puissance de combat ennemie ne dépasse sans doute pas la force d'une résistance locale. Ainsi les évènements suivront leur cours : nous n'avons besoin que de patience pour les laisser aboutir.

pour la première fois, la supériorité aérienne ennemie est mentionnée par Kleist.

15H30 - Le Führer vient au Quartier Général de von Runstedt ce matin.

Von Brauchitsch est convoqué près du Führer.
16H00 - Téléphoné à von Brauchitsch, qui est à la 6ème Armée. J'ai moi-même ordonné au Groupe d'Armées A de se conformer aux ordres du Führer, et von Brauchitsch l'a fait pour le Groupe d'Armées B.
Von Salmuth : fait état de contre-attaques de forces ennemies à Abbeville et Amiens, particulièrement vigoureuses à Abbeville et à Péronne. pense qu'il s'agit d'un corps de chars britanniques.

17H20 - Von Stulpnagel : on a effectué des expériences d'abris bétonnés avec des officiers spécialement instruits.

Von Brauchitsch revient de l'O.K.W. - Nouvelle entrevue très désagréable avec le Führer.
A 20H20, un nouvel ordre sort, annulant l'ordre d'hier et prescrivant l'encerclement sur le terrain Dunkerque, Estaires, Lille, Roubaix, Ostende. Laile gauche, consistant en forces blindées et motorisées n'ayant pas d'ennemi devant elle, s'arrètera net sur son chemin sur les ordres directs du Führer ! On confie à l'aviation le soin d'achever l'encerclement de l'armée ennemie !

25 mai 1940 :
 
la journée commence par une de ces douloureuses querelles entre von Brauchitsch et le Führer, sur les derniers mouvements de la bataille d'encerclement. Le plan de bataille que j'ai tracé appelle le Groupe d'Armées B, par une puissante attaque frontale, à fixer simplement l'ennemi qui effectue une retraite ordonnée, tandis que le Groupe d'Armées A, ayant affaire à un ennemi déjà flagellé, coupe ses arrière et frappe le coup décisif - oeuvre de nos blindés. Maintenant le commandement politique s'est forgé l'idée de lancer dans la bataille décisive non sur le sol flamand, mais dans le nord de la France. Pour camoufler ce changement politique, on allègue que les flandres, traversées par une quantité de voies d'eau, ne conviennent pas à la bataille de chars. en conséquence, tous les chars et toutes les troupes motorisées doivent être transportés en vitesse sur la ligne Saint-Omer-Béthune.


C'est un renversement complet de notre plan. je voulais faire du Groupe d'Armées A le marteau et du Groupe d'Armées B l'enclume de l'opération.
Maintenant B sera le marteau et A l'enclume. mais le Groupe d'Armées B est opposé à un front solide, son progrès sera lent et ses pertes élevées. L'aviation, qui porte tous les espoirs, dépend du temps.
Ce changement aboutit à une souque-à-la-corde qui mobilise plus d'énergies que l'actuel plan d'opérations. pourtant la bataille sera gagnée, par ce moyen ou par l'autre.
Le reste de la matinée, je n'y suis pour personne. je vois seulement von Sponeck une minute pour le féliciter de sa croix de Chevalier, et je travaille au regroupement de nos forces pour la dernière phase de la campagne.
L'après-midi, conférence avec von Brauchitsch qui approuve mes ordres sans commentaire.

18H30 - Conférence au Quartier Général du Führer : Comme d'habitude il me reçoit d'une façon froide, presque hostile. pas de changement majeur dans mes plans de regroupement, dans lesquels je souligne les objectifs des forces blindées et les problèmes de terrain que cela implique.
Voici les points (parfois discutés) qui ressortent de cette analyse :

a) Le groupe formant aile ouest (Groupe d'Armées B) doit être renforcé (12-15 divisions), l'infanterie doit attaquer vigouresement de l'est sur la ligne Péronne-La Fère. une puissante force blindée doit aider cette attaque par une poussée latérale venant d'Amiens. Tout de suite après quelques éléments de ce groupe pousseront en direction Le Havre-Rouen et établiront une tête de pont sur la Basse-Seine, tandis que d'autres éléments se joindront à l'effort principal plus loin vers l'est. Les objectifs choisis pour cette première phase d'opérations sont approuvés;
b) On doit différer la décision de continuer à pousser à l'ouest de Paris le groupe de la Seine. interminable revue de tous les dangers que présente une ville comme Paris, d'où 400 ou 500 000 soldats peuvent s'élancer à tout moment (si l'ennemi y a laissé quelque chose !). on envisagera de continuer la progression à l'ouest de Paris seulement quand la grande avancée des deux côtés de Reims aura fait des gains substantiels de terrain;
c) L'avance à l'est de Paris doit être soutenue avec une puissante aile droite (Groupe d'Armées A). il faut tenir prête une importante force blindée pour porter à Paris un coup rapide en cas de désordre intérieur.
d) La rapidité est fondamentale. L'essentiel est de saisir les diverses position-clés dans les plus courts délais. c'est aussi important sur l'aile droite que sur l'aile gauche;
e) Il faut avancer les préparatifs de l'opération "Tigre" de façon qu'elle puisse se déclencher avec préavis de vingt-quatre heures (Offensive de Lorraine en direction de Nancy-Lunéville, menée par la 1ère Armée (Groupe C));
f) L'éventualité d'une diversion de l'attaque ouest de Paris vers le golfe de Biscaye reste ouverte;
g) Indication de temps : soumettre les plans aussi vite que possible !
Rapport du soir - La résistance demeure puissante sur le front du Groupe d'Armées A dans la poche de Douai. Le mouvement de l'ennemi vers la Basse-Somme semble continuer. nous avons maintenant mis sur pied une telle force que nous n'avons rien à craindre. pourtant, dans nos plus récents mouvements, il nous faut compter avec un raidissement de la défense.

A suivre

Cordialement
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MessageSujet: Re: Journal du Général HALDER   Journal du Général HALDER EmptyDim 16 Fév 2014 - 22:26

Bonjour

11ème suite :

26 mai 1940 :

Aucun changement notable de la situation. Von Bock, ayant subi des pertes avance lentement de front entre les ailes de la 18ème Armée et de la 6ème Armée. le 2ème Corps de kluge (4ème Armée) a gagné un peu de terrain aux environs de La Bassée. nos forces blindées et motorisées se sont arrëtées, comme paralysées, sur le plateau entre Béthume et Saint-Omer, selon les ordres d'en haut, elles ne doivent pas attaquer. De cette façon, le nettoyage de la poche peut prendre des semaines, au grand détriment de notre prestige et de nos desseins futurs.
Toute la matinée, von Brauchitsch est très nerveux. je suis pleinement d'accord avec lui, ces ordres supérieurs sont exactement insensés. Sur un terrain donné on ordonne une attaque frontale sur un front en retraite ordonnée, et d'autre part on gèle les troupes sur le point où l'arrière de l'ennemi pourrait être taillé en pièces en un clin d'oeil. Aussi von Runstedt ne pouvait-il sans doute le supporter plus longtemps et il est monté en ligne voir Hoth et Kleist, pour déterminer les prochains mouvements de leurs blindés.

Vers midi - le téléphone nous avertit que le Führer a autorisé l'aile gauche à se mouvoir sous le feu de la bataille d'artillerie de Dunkerque, afin de couper, du côté de la terre, le flux continu des transports (évacuations et arrivées).

13H30 - Von Brauchitsch appelé près du Führer : revient rayonnant à 14H30. Enfin le Führer a permis d'effectuer un mouvement sur Dunkerque pour couper la retraite future. Plus loin au sud, l'infanterie va avancer jusqu'au point où la route Bailleul-Cassel-Bergues peut être prise sous le feu de l'artillerie. Une autre poussée, avec deux ou trois divisions blindées et le nombre requis de divisions motorisées, s'exercera entre Bailleul et Armentières pour opérer au jonction avec le groupe d'Armées B. Après la jonction, ce groupe sera sous contrôle du groupe d'Armées B et avancera sur Ostende pour empêcher l'évacuation par ce port et encercler l'aile de l'Armée Belge. Une autre force, de deux divisions blindées environ, attaquera sur l'axe Seclin-Tournai pour coincer les forces ennemies au sud de Lille et faire sa jonction avec le groupe d'Armées B. Les ordres en conséquence sortent à 15H10.


Soirée - Rapport sur la situation extérieure. Les développement politiques dans les Balkans sont d'un intérêt tout particulier. La Hongrie se dresse comme un coq. notre commandement politique est certain de tenir aux Russes les rênes assez courtes pour les empêcher de dépasser la Bessarabie. Si la Hongrie ne s'aligne pas, elle deviendra un protectorat.
L'attitude de nos chefs politiques vis-à-vis de la Hollande est également intéressante. Le but est d'empêcher la formation d'un gouvernement responsable, pour éviter que se pose la question des Indes Orientales.
Tout changement révolutionnaire en France est indésirable. il aboutirait uniquement à la formation d'un front populaire, et la paix offerte d'une telle source pourrait difficilement être rejetée. Un refus solidariserait le front populaire avec les éléments nationalistes.

Tard dans la soirée - mise au point finale des plans pour la dernière phase de la campagne, qui suivra l'issue de la bataille des Flandres.

A suivre

Cordialement
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