Bonjour,
voilà des éléments sur le 41 ° RI avec des indications sur le 117° RI.
Le régiment, dont la garnison est à Rennes, sert au sein de la 19°DI sur la Sarre, sur le Somme et sur l'Oise. À l'époque, le régiment est un régiment d'active de type "nord-est" à trois bataillons. Début mai 1940, le 41
e RI est stationné à Dietwiller au sud de Mulhouse, pour défendre le Rhin entre Neuf-Brisach et Kembs. Il est commandé par le lieutenant-colonel Camille Loichot depuis le 9 avril 1940.
Le 15 mai, le 41
e RI reçoit l’ordre de se tenir prêt pour faire mouvement. Le 19 mai, le régiment débarque à Ressons sous Matz, puis par camion et à pied, il remonte vers le Nord, et arrive dans la région du Santerre, au sud de la rivière Somme. Il stationne à Estrées et dans ses environs. Le PC du régiment est à Vermandovillers.
La mission générale initiale était de tenter le passage de la Somme dans le cadre d’une offensive visant à relier les armées alliées du Nord. Devant l’impossibilité de monter une telle offensive, la mission devient défensive, et donc d’empêcher les Allemands de franchir la Somme et de progresser vers Paris. Mais les Allemands ont déjà établi des têtes de pont d’infanterie sur la Somme entre Amiens et Péronne et au sud de Péronne.
Dans la première phase de la bataille fin mai, le 41
e RI est séparé en deux, le II/41
e RI participant aux attaques à l’aile droite de la 19
e DI et les deux autres bataillons couvrant l’aile gauche de la division. Les trois bataillons seront regroupés à la gauche de la division pour les combats de début juin.
Les combats commencent le 23 mai à la droite de la division par l’attaque de Villers Carbonnel par le II/41
e appuyé par quelques chars de la 4
e DCr nouvellement créée. Le village est pris mais une contre-attaque allemande contraint à l’abandonner le lendemain.
Le 26 mai les combats s’engagent sur la partie Nord du front de la 19
e DI avec l’attaque d’Assevillers par le I/41
e. Les trois compagnies progressent en terrain découvert après une courte préparation d’artillerie. La progression est rapidement arrêtée et le I/41
e se retire sur sa position de départ vers Estrées Dénicourt.
Le 27 mai, pas de combats d’infanterie, mais échanges de tirs d’artillerie. Le 28 mai préparation des positions et tirs d’artillerie. Le 29 mai, des tentatives d’infiltrations allemandes sont repoussées. Le 31 mai, organisation des défenses. Le général Lenclud remplace le général Toussaint à la tête de la 19
e D.I.
Le 1
er juin, le village de Fay tenu par le III/41
e est attaqué, mais résiste. Les 2, 3 et 4 juin, pas de combats. Le 5 juin l’offensive allemande vers le Sud commence sur le front de la Somme. Dans le secteur de la 19
e D.I. l’attaque principale avec des blindés part d'Assevillers, se dirige plein Sud et pèse principalement sur le 117° RI qui est écrasé en deux jours.
Le 41
e RI occupe alors les positions suivantes :
- I/41e à Foucaucourt en Santerre au centre
- II/41e à Herleville à gauche
- III/41e à Fay et Soyecourt à droite
- PC à Vermandovillers
L’offensive allemande commence vers 4h30 par l’attaque de Fay, tenu par la 10
e compagnie du III/41
e. Bien que progressivement encerclée, la 10
e compagnie va tenir pendant trois jours face aux Allemands. A Foucaucourt, les Allemands attaquent par le Nord Ouest où ils sont arrêtés par le tir des mitrailleuses, puis font une tentative de contournement par l’Ouest en direction du Sud. Le bataillon commence à manquer de munitions, il faut aller en chercher au PC du bataillon à Vermandovillers.
A Herleville, les 5
e et 6
e compagnies du II/41
e subissent également les attaques des Allemands qui s’infiltrent par un ravin situé au Nord du village. L’artillerie du 10
e RAD et du 304
e RA qui est positionnée au sud-est près du Bois Etoilé fait l’objet d’une tentative d’encerclement. Les servants du 10
e RAD défendent efficacement leurs pièces mais les pièces du 304° RA sont prises par les Allemands. Prévenu, le PC du régiment envoie l’adjudant Tardiveau qui s’est porté volontaire pour une contre-attaque. Il équipe deux chenillettes de ravitaillement de fusils mitrailleurs et avec trois hommes il se porte à l’attaque. Surpris, les Allemands décrochent, les pièces d’artillerie sont reprises. L’adjudant Tardiveau poursuit sa route vers Herleville et met en déroute d’autres Allemands. Au total 216 prisonniers allemands seront faits dans ce secteur. Soyécourt tenu par le III/41
e est aussi attaqué mais résiste également.
Le 6 juin, les unités allemandes dépassent le 41
e RI.
En effet, le 117e RI, son voisin de droite est détruit par les unités blindées allemandes. Sur le front du 41
e RI, le PC du régiment à Vermandovillers fait l’objet de tirs d’artillerie allemands. Le clocher de l’église est détruit. De Vermandovillers, on voit les colonnes blindées allemandes se diriger vers le Sud en dépassant le village. De la même façon, Soyécourt tenu par le III/41
e subit aussi des tirs d’artillerie qui détruisent également le clocher. La 10
e Compagnie continue à tenir Fay. Le I/41
e continue à tenir Herleville et repousse trois attaques allemandes durant la journée. Il commence à manquer de vivres et de munitions. Afin d’échapper à l’encerclement allemand, l’artillerie du III/10
e RAD qui soutenait le 41
e RI se retire vers Lihons. Les troupes s’attendent à une contre attaque française ; une tentative d’attaque de chars a bien été faite le 6 juin au nord de Roye, mais elle échoue. Le commandement de la 6
e armée décide de la retraite de la 19
e DI.
Le 7 juin, à 2 heures 15, l’ordre de repli parvient au PC du régiment à Vermandovillers. Des instructions sont immédiatement transmises aux trois bataillons du régiment. Le repli devra s’effectuer en direction du Sud Ouest, en prenant appui sur la 7
e DINA qui replie en bon ordre. Le PC du régiment se replie en passant par Rosières.
Le I/41
e quitte Foucaucourt en direction de Rosières, mais les Allemands viennent de s’y établir. La 1
re compagnie tente de passer en force mais n’y parvient pas et les sections se dispersent pour tenter le passage des lignes allemandes. La 4
e section est capturée près de Beaufort. Des Waffen SS abattent les prisonniers à la mitrailleuse ; il y a 30 tués, deux blessés qui mourront plus tard, et seulement deux survivants. Les 2
e et 3
e compagnies constatent que Rosières est occupé et se replient sur Lions. Les Allemands passent à l’attaque du village. Les deux compagnies se dispersent alors pour tenter une percée vers le Sud par petits groupes. La plupart seront capturés.
Le II/41
e réussit en revanche son repli jusqu’à Davesnecourt près de Montdidier où il retrouve le PC du régiment. Au III/41
e, la 9
e compagnie suit le II/41
e dans sa retraite. La 10
e compagnie reste encerclée à Fay. Par défaut de munitions, la compagnie doit se rendre ; il reste une centaine d’hommes valides, mais environ 50 blessés.
Le 8 juin, la marche vers le sud continue. Le régiment arrive le 9 juin au matin à Pont Sainte Maxence sur l’Oise. Le 10 juin, des camions arrivent enfin pour transporter le régiment. Passant par Senlis et Chantilly, le 41
e RI arrive à Précy sur Oise. Il reste environ 400 hommes du 2
e bataillon et 180 hommes du 3
e bataillon, plus des hommes de la CHR, de la CRE et de la CDAC. Le 11 juin les 6
e et 7
e compagnies qui sont installées sur la rive Sud de l’Oise entre Boran et Précy sur Oise font l’objet d’une attaque allemande. Le 12 juin au soir, ordre est donné de se replier pour aller tenir l’Ourcq au Nord de Paris. Les fantassins du 41
e RI partent à pied. À Gonesse, ils embarquent sur des camions qui les conduisent finalement à Noisy le Grand sur la Marne.
Le 13 juin, Paris est déclaré ville ouverte et toute possibilité de résistance près de Paris s’évanouit. Le 14 juin, le 41
e RI doit donc se replier sur la Seine en amont de Paris, vers Corbeil. Le 15 juin, le repli se poursuit par des voies différentes pour le II/41
e et le III/41
e. Celui-ci embarque dans un train à La Ferté Alais et débarque vers Gien, pour rejoindre à pied le reste du régiment au Nord de Romorantin, vers Neung sous Beuvron. Le 18 juin, ordre de départ vers le Sud est à nouveau donné. Le lieutenant-colonel Loichot remonte en voiture vers La Ferté Saint Aubin pour aller chercher la 5
e compagnie qui avait été laissée dans cette ville pour former un bouchon contre les Allemands. Il est capturé par les Allemands au sud de La Ferté Saint Aubin. Le commandant Jan, du III/41
e prend alors le commandement du 41
e RI.
Le 20 juin, les restes du 41
e RI tiennent la rive sud du Cher au sud de Romorantin. Mais devant la pression allemande et en l’absence de défense organisée, le 41
e RI doit se replier à nouveau. Les restes du régiment se regroupent sur les bords du Lot, à l’est de Cahors. L’effectif est réduit à 17 officiers, 63 sous-officiers, et 446 hommes de troupe. A la mi-juillet, les unités constituant la 19
e DI dont le 41
e RI se regroupent au sud de Limoges pour procéder à la dissolution de la division et à la démobilisation des hommes.
Le 41
e RI sera reconstitué à Brive le 28 août 1940 pour faire partie de l'Armée d'Armistice.
Source : http://fr.wikipedia.org/wiki/41e_r%C3%A9giment_d%27infanterie
Cordialement
Rémy SCHERER