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 GBM 132 - La Compagnie Hors Rang du régiment d'infanterie 1920-1935

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Eric Klamerek
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MessageSujet: GBM 132 - La Compagnie Hors Rang du régiment d'infanterie 1920-1935   GBM 132 - La Compagnie Hors Rang du régiment d'infanterie 1920-1935 EmptyVen 10 Avr 2020 - 23:39

Bonjour,

     C'est toujours avec intérêt que je lis les synthèses sur l'organisation. En légende de la photo page 49 présentant une voitures légère d'outils modèle 1909 , il est rappelé qu'une des 3 voitures sert au ravitaillement en explosifs cependant je suis surpris par la proportionnalité des éléments emportés notamment le nombre de détonateurs et d'amorces pour le "petit" nombre de pétards à mélinite. 

En effet, est inscrit :  108 pétards à mélinite ( certainement Mle 1890 ou Mle 1929 de 100 g de mélinite) ce qui parait cohérent ,   

                               465 détonateurs (vraisemblablement détonateurs du commerce N°7)

                               16 amorces  (vraisemblablement Mle 1880)

                               20 mètres de cordeau détonant

Bref, ne possédant pas la source citée pour vérifier, je me demande là .....s'il n'y pas une erreur de frappe ou de lecture, en effet 45 voire 46 détonateurs et une quinzaine d'amorces (pour être dans la logique de l'encaissage réglementaire de 15 amorces Mle 1880) me semble plus probable . (?)

merci par avance
Bien cordialement

Eric
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Laurent Deneu
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Laurent Deneu


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MessageSujet: Re: GBM 132 - La Compagnie Hors Rang du régiment d'infanterie 1920-1935   GBM 132 - La Compagnie Hors Rang du régiment d'infanterie 1920-1935 EmptySam 11 Avr 2020 - 8:51

Bonjour Eric,

Je n'ai hélas pas de réponse à cette question.

Mais quelque chose étonne celui qui a fait récemment de longues recherches ( aidé par Philippe Prost et Maurice DES) sur les caisses de munitions etc..

Nous avons trouvé une caisse standar dit n°3 Mle 1905-1923 contenant 1 pétard explosif de 20kg Mle 1919.

108 pétard de 20kg tiendraient donc dans 108 caisses, ce qui représente un volume tout à fait considérable !

Bien sûr, ces pétards pouvaient peut être être conditionnés autrement, mais cela reste étonnant.

Quant à l'encaissage de 15 amorces Mle 1880, je serai très intéressé de voir à quoi il ressemble.
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Eric Klamerek
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MessageSujet: Re: GBM 132 - La Compagnie Hors Rang du régiment d'infanterie 1920-1935   GBM 132 - La Compagnie Hors Rang du régiment d'infanterie 1920-1935 EmptySam 11 Avr 2020 - 9:48

Bonjour Laurent, Bonjour à tous,

    Le sujet des encaissages est encore méconnu et rarement présenté ainsi que, d'une manière générale,  toute la pyrotechnie de l'époque.  Mais concernant les pétards , il faut distinguer les différents types existants, ils vont des pétards "d'infanterie" de 100 g , aux pétards de destruction "génie" dont le plus gros fait 20 kg, en passant par ceux , bien connus de cavalerie de 135 grammes.
     Sans entrer dans le détail des différents modèles , on retient :  100 g, 135g, 1kg , 10 kg et 20kg chacun ayant sa destination spécifique.  Bien entendu dans le cas présent pour l'infanterie et l'emport dans les voiturettes à outil, il s'agit des pétards de 100 g (Mle 1890 et/ou Mle 1929).

      A propos des "amorces", il s'agit du terme réglementaire, donc militaire du "détonateur" cette seconde appellation étant réservée pour ces éléments identiques venant du commerce et en usage à l'armée. Cependant un détonateur et une amorce sont des éléments de même nature et de même utilisation. L'amorce en usage à cette époque est l'amorce Mle 1880, le détonateur est le N°7 commercial (il est réservé à l'amorçage des pétards contre le N°8 réservé aux grenades).
Pour satisfaire à votre demande , ci dessous "l'encaissage" des amorces Mle 1880 , bien entendu lorsque je parle d'encaissage , je garde l'appellation usitée à l'époque , il s'agit plus particulièrement "d'emboitage" voire "emballage".
       Les amorces Mle 1880 sont conservées dans des boites cylindriques qui en contiennent 30 ou dans des boites prismatiques qui en contiennent 15, ces dernières ont employées spécialement dans les caisses à détonateurs affectées au corps de troupes d'infanterie (*)
      Ensuite ces boites prismatiques rentrent dans la composition d'autres boites suivant leur destination (boite plate, coffre, etc...).
 
Ci-dessous, la boite prismatique de 15 amorces :

GBM 132 - La Compagnie Hors Rang du régiment d'infanterie 1920-1935 Boite_10

Bien cordialement

Eric


(*)  Sources: Manuels des munitions - premier volume à l'usage des corps de troupe de toutes les subdivisions d'arme de l'artillerie - edition de 1932 ( on le retrouve sur Gallica)



Nb1 :Si le sujet de l'encaissage des pétards intéresse, je peux ouvrir un autre fil dans la section qui va bien afin de présenter quelques spécimens et de ne pas polluer ce fil.

 Nb2 : je note dans votre message :
Nous avons trouvé une caisse standar dit n°3 Mle 1905-1923 contenant 1 pétard explosif de 20kg Mle 1919.
 Êtes vous certain qu'il s'agisse bien d'un Mle 1919 (que je ne connais pas) et non du Mle 1929 ?
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Laurent Deneu
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MessageSujet: Re: GBM 132 - La Compagnie Hors Rang du régiment d'infanterie 1920-1935   GBM 132 - La Compagnie Hors Rang du régiment d'infanterie 1920-1935 EmptySam 11 Avr 2020 - 11:05

(...)

Oups, désolé pour la faute de frappe.

Il s'agit bien d'une caisse n°3 pour pétard explosif Mle 1929.

Je pensais ouvrir un fil sur les résultats de nos recherches sur les contenants pour transport de munitions.

L’essentiel de ce que nous avons trouvé a fait l'objet d'éditions en résine au 35e par Maurice DES

Visible ici:   http://deskit.online.fr/01_systeme/pages_systeme/home_page.htm

ainsi que de planches décals visibles ici:

https://www.histopic.net/dioramas-b62255.html

C'est un sujet fort touffu et qui nous a donné beaucoup de mal. Je pense que nous sommes arrivés à un résultat satisfaisant, même si des approximations et des inexactitudes dans les marquages n'ont pu être évitées.

Merci aux membres du forum qui seraient en mesure d'apporter des correctifs.
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dhouliez
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dhouliez


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MessageSujet: Re: GBM 132 - La Compagnie Hors Rang du régiment d'infanterie 1920-1935   GBM 132 - La Compagnie Hors Rang du régiment d'infanterie 1920-1935 EmptySam 11 Avr 2020 - 11:17

Bonjour, 

dans l'Aide-mémoire de l'officier de réserve d'infanterie, édition 1935 (lt-col Arendt), il est noté :

108 pétards à mélinite ;   
46 détonateurs, 15 amorces ;
20 mètres de cordeau détonant.

Cordialement,
DH
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Eric Klamerek
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MessageSujet: Re: GBM 132 - La Compagnie Hors Rang du régiment d'infanterie 1920-1935   GBM 132 - La Compagnie Hors Rang du régiment d'infanterie 1920-1935 EmptySam 11 Avr 2020 - 12:18

Bonjour,

     Merci Didier pour ce complément d'info relevant de l'édition de 1935 de la source ......dont il y a peu de chance pour que cela soit différent "vers 1930" , ce qui nous ramène à des proportions plus logiques ......(il reste à confirmer).


     @ Laurent, si un fil est effectivement ouvert sur le transport des munitions et explosifs, j'y mettrai volontiers des photos de mes spécimens et plus particulièrement des caisses de pétards Mle 1928 & Mle 1929.

Bien cordialement
Bon WE de Pâques à tous .... confinés !
Eric
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J.C.L.
Caporal ADL
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MessageSujet: Re: GBM 132 - La Compagnie Hors Rang du régiment d'infanterie 1920-1935   GBM 132 - La Compagnie Hors Rang du régiment d'infanterie 1920-1935 EmptyDim 12 Avr 2020 - 14:21

Bonjour Éric
Il y a en effet deux erreurs de frappe en ce qui concerne d’une part les détonateurs qui sont au nombre de 46 (et non de 465) et d’autre part les amorces qui sont au nombre de 15 (et non de 16).
Comme indiqué dans la légende, la source est une fois de plus l’incontournable aide-mémoire du lieutenant-colonel Arendt ; le détail de la dotation en explosifs figure en effet dans toutes les éditions et ce depuis 1930 (p.171) jusqu’à 1940 2° tirage imprimé en 1940 (p.307) en passant par 1933 (p.217), 1934 (p.230), 1935 (p.241), 1936 (p.255), 1937 (p.267), 1938 (p.297), 1939 (p.301) et 1940, tirage imprimé en 1939 (p.301).

Dotations, emboîtages, encaissages et moyens de transport
Ce qui est intéressant, c’est de voir que l’approvisionnement en explosifs existe depuis 1892 (Instruction sur les travaux de campagne à l’usage des troupes d’infanterie, approuvée par le Ministre de la guerre le 15 novembre 1892, Paris, Imprimerie nationale, 1895, p.73 ;Gallica a mis en ligne cette même instruction dans deux éditions différentes : Instruction refondue et mise à jour, Paris, Librairie militaire R. Chapelot et Cie, 1899 (p.73) et Paris, Henri Charles-Lavauzelle, éditeur militaire, 1904, p.73 ) avec toujours 108 pétards Mle 1886 chargée en mélinité et 48 détonateurs pour pétards explosifs (non millésimés).
Il faudra attendre 1906 pour voir cet approvisionnement en explosifs complété avec toujours 108 pétards Mle 1886, 48 détonateurs toujours non millésimés, 15 amorces fulminantes Mle 1880 et 20 mètres de cordeau détonant à la mélinite Mle 1892 (Décision ministérielle du 11 janvier 1906 citée in Instruction pratique sur les travaux de campagne à l’usage des troupes d’infanterie, Paris, Librairie militaire R. Chapelot et Cie, 1907, annexe n° 1, p.35, renvoi (1) puis 1908 pour voir le nombre de détonateurs ramené à 46 (Instruction pratique du 24 octobre 1906 modifiée le 28 octobre 1911 sur les travaux de campagne à l’usage des troupes d’infanterie, Paris, Imprimerie librairie universelle L. Fournier, 1915, annexe n° 1, p..41 et n° 3, p.73).

Quant au transport de ces explosifs, il est assuré dès 1892 par les voitures de compagnie (Instruction relative à l’emploi de la voiture de compagnie, approuvée le 18 novembre 1891, Paris, Imprimerie nationale, 1892) dans laquelle le chargement en explosifs n’est pas encore prévu, ce chargement apparaissant ensuite dans deux instructions similaires mises en ligne par Gallica (Paris, Librairie militaire Berger-Levrault, 1898, p. 15) et Paris, Librairie militaire R. Chapelot et Cie, 1900, p.12).
Mais en 1908, les voitures de compagnie sont supprimées, les équipages du régiment d’infanterie recevant dans la foulée les voitures du type 1909 dont notamment les voitures d’outil Mle 1909 qui dorénavant vont transporter la caisse de pétards et la caisse de détonateurs, chacune de ces caisses étant chargée sur une voiture différente, cette répartition en deux voitures étant une application du principe de toujours tenir séparés les explosifs et les artifices destinés à les faire détoner (Manuel du chef de section d’infanterie, Paris, Imprimerie nationale, 1916, p.129). Un manuel de 1908 avait d’ailleurs rappelé ce principe « en aucun cas, les détonateurs et les amorces ne doivent être transportés sur les voitures ou les mulets qui portent les pétards et le cordeau détonant » (Manuel à l’usage des candidats au grade de maréchal des logis mécaniciens et des ouvriers de batterie de l’artillerie de campagne, approuvé par le Ministre de la guerre le 8 mai 1908, Paris, Imprimerie nationale, 1921, p.148).Le même manuel précise, page 148, que les caisses à pétards et à détonateurs attribuées aux régiments d’infanterie, sont en tôle d’acier et que les pétards, le cordeau détonant, les amorces et les détonateurs sont préalablement renfermés dans des boites en zinc, avec couvercle à coulisse.

Pour mémoire, les troupes non encore allégées sont dotées du caisson à munitions 1827 adopté en 1906 et supprimé en 1908, ce caisson transportant alors les deux caisses d’explosifs, chaque caisse sur un caisson différent toujours pour les raisons exposées plus avant.
Le détail du chargement de ces deux caisses figure dans un document très important publié en 1912 (Instruction relative aux trains des corps de troupe d’infanterie du 28 mars 1912, Paris, Librairie R. Chapelot et Cie, 1912, pp.53-55). L’instruction ne donne malheureusement pas les caractéristiques techniques de ces deux types de caisses sauf à mentionner qu’elles comprennent chacune quatre cases destinées à recevoir les quatre boites en zinc contenant les unes les pétards, les autres les détonateurs. Il figurait d’ailleurs également dans les deux instructions relatives à la voiture de compagnie publiées en 1898 et en 1900 et évoquées plus avant.
Nous avons cependant une idée du poids de ces caisses chargées soit 40 kg, grâce à un ouvrage publié en 1913 (Aide-mémoire de l’officier d’état-major en campagne, 1er janvier 1913, dans ses différentes éditions publiées de 1913 à 1917 chez Henri Charles-Lavauzelle et Berger-Levrault) aux termes duquel en effet, le poids du chargement de la voiture d’outils serait de 700 kg, explosifs non compris et de 740 kg avec les explosifs.

Un ouvrage de 1917 nous apprend que les caisses transportant l’une les pétards et l’autre les détonateurs sont placées à l’avant et sous la voiture, la première engagée dans ses supports, la seconde étant supportée par trois boulons fixés à la planche marchepied au moyen de trois écrous cylindriques à encoches et par trois écrous à six pans maintenant la caisse à l’aide des pattes dont celle-ci est munie (Ministère de l’armement et des fabrications de guerre : Nomenclature et renseignements concernant les voitures des équipages militaires et le harnachement, Fascicule n° 2, Voitures (du 27 août 1917), p.81 et p.89).
Ces dotations en explosifs demeureront inchangées tout au long de la guerre 1914-1918 comme on peut le constater à la lecture des trois éditions du manuel du chef de section d’infanterie (Manuel du chef de section d’infanterie, Paris, Imprimerie nationale, 1916, p.129, Ibidem, édition de janvier 1917, p.145, Ibidem, édition de janvier 1918, p.156), ces trois manuels précisant que le pétard de mélinite est de 135 grammes. Mais elles demeureront également inchangées de 1919 à 1940 comme indiqué dans l’aide-mémoire d’Arendt
Les amorces fulminantes Mle 1880 seraient conservées dans des boîtes prismatiques qui en contiennent 15 (voir l’excellente photographie jointe à votre intervention), boîtes qui sont placées, avec les détonateurs, dans les boîtes en zinc des caisses de détonateurs portées par les voitures d’outils de pionniers affectées aux corps de troupe d’infanterie. (Manuel des munitions, premier volume à l’usage des corps de troupe de toutes les subdivisions d’arme de l’artillerie, approuvé par le Ministre de la guerre le l5 décembre 1930, Paris, Imprimerie nationale, 1932, p.47 et 57, manuel cité dans votre intervention). Ce même manuel rappelle, p.55, que l’on désigne sous le nom de détonateur pour pétard explosif, un artifice préparé pour communiquer la détonation à une charge d’explosif (en ajoutant qu’il est constitué par la réunion d’une amorce Mle 1880, d’un morceau de mèche lente ayant 1 mètre de longueur environ, et d’un allumeur Mle 1889 permettant de disposer de 90 secondes environ entre la mise de feu et la détonation) et que ces détonateurs, réunis par deux, sont enveloppés dans une feuille de laiton puis placés dans un boîte en laiton elle-même ensuite insérée dans la boîte en zinc évoquée plus avant et contenue dans la caisse à détonateurs ; il fait état également, page 56, d’un cordeau détonant à la mélinité Mle 1902.


Une interrogation en ce qui concerne les moyens de transport
Mais l’aide-mémoire d’Arendt contient cependant une affirmation pour le moins surprenante concernant le transport de ces explosifs. La formulation « Le régiment dispose d’une voiture à artifices et explosifs qui contient notamment … » est en effet incompréhensible comme on peut le constater à la lecture de tous les T.E.G. publiés de 1925 à 1940 qui ne font jamais état d’une voiture de ce type mais qui mentionnent bien par contre les trois voitures légères d’outils en dotation à la section de sapeurs-pionniers. Le renvoi concernant cette section et figurant dans la colonne « Observations » de ces T.E.G., mentionne au sein de cette section qui possède trois voitures légères d’outils, la présence de « trois artificiers spécialisés dans l’emploi des explosifs », ce qui laisse penser que ce sont bien ces voitures qui transportent les explosifs.
Et dans la légende de la photo de la page 49, si nous avons fait référence à l’aide-mémoire d’Arendt, vous noterez que nous avons bien mentionné la voiture légère d’outils modèle 1909 mais en écrivant par erreur que « l’une des trois affectée à la CHR transporte en campagne un approvisionnement en explosifs » alors qu’il aurait fallu préciser « deux des trois affectées…. ».
Bien que nous ayons consulté des dizaines et des dizaines d’ouvrages d’instruction de l’époque (aide-mémoire, manuels du gradé, livres du gradé, mémento, notices diverses, etc.), nous n’avons pu trouver dans aucun d’eux une référence quelconque au transport des explosifs attribués au régiment d’infanterie si l’on excepte le Manuel des munitions de 1930 cité plus avant
Deux ouvrages concernant le génie vont confirmer ce qu’indiquait le manuel des munitions de 1930 et conforter d’ailleurs ce que nous avions toujours pensé : Le premier nous apprend que « L'infanterie dispose dans ses 3 voitures légères d’outils régimentaires modèle 1909, de 108 pétards de mélinite de 135 grammes soit au total 14,580 kg de mélinite, 15 amorces fulminantes, 20 mètres de mèche lente, 46 mètres de cordeau détonant », « École spéciale militaire : Cours du génie, 1ère année, Saint-Cyr, Imprimerie de l’École spéciale militaire p.135), le second précisant dans un renvoi (1) concernant un petit tableau des explosifs attribués au régiment d’infanterie (108 pétards, 15 amorces, 20 mètres de mèche lente, 5 cordeaux détonants) « Chargement de l'ensemble des 3 voitures légères d’outils », « Vade-mecum de l’officier subalterne du génie - sapeur-mineur, (approbation ministérielle du 30 octobre 1934, Paris, Imprimerie nationale, 1938 ».
Au final, au titre de la période étudiée dans GBM 132, c’est-à-dire 1919-1935, nous pouvons estimer raisonablement :
- que la dotation comprend 108 pétards, 45 détonateurs, 15 amorces et 20 mètres de cordeau détonant étant rappelé comme vous l’avez excellemment expliqué qu’ « un détonateur et une amorce sont des éléments de même nature et de même utilisation ».
- que ces explosifs et leurs artifices de mise à feu sont transportés dans deux des trois voitures légères d’outils Mle 1909 de la section de sapeurs pionniers de la CHR.
S’agissant des types d’explosifs et d’artifices de mise à feu,
- les pétards pourraient être du modèle 1929 à 100 grammes de mélinite qui sembleraient être également dénommés cartouches explosives de 100 grammes modèle 1929 ;
- les détonateurs du modèle n° 7 du commerce ;
- les amorces fulminantes du modèle 1880 ;
- le cordeau détonnant vraisemblablement du modèle 1902 qui semblerait avoir remplacé l’ancien modèle 1892.

A titre documentaire, quelques renseignements complémentaires extraits de deux manuels publiés respectivement en 1939 et en 1941 (Manuel du gradé d’infanterie, Paris, Charles-Lavauzelle & Cie, éditeurs militaires, 1939 et 1941, p.410) :
« Il existe actuellement dans les approvisionnements d’une part, des cartouches explosives de 100 grammes Mle 1890, des pétards Mle 1886, des pétards relais de 60 grammes (anciens modèles) et des pétards de 1, 10 et 20 kilogrammes (anciens modèles) qui nécessitent l’emploi de l’amorce fulminante Mle 1880 (amorce vernie en noir) ; d’autre part, des cartouches explosives de 100 grammes Mle 1929, des pétards Mle 1928, des pétards relais de 60 grammes Mle 1929 et des pétards de 1, 10 et 20 kilogrammes Mle 1929 qui ne diffèrent des premiers que par les dimensions de leurs douilles d’amorçage (douilles d’amorçage élargies) et qui permettent indifféremment l’emploi de l'amorce fulminante Mle 1880 ou de l’amorce fulminante du commerce.
Les pétards et cartouches nouveaux modèles sont reconnaissables du fait de la présence, sur l’enveloppe métallique, d’une inscription imprimée en creux dont la nature et l’emplacement sont donnés, pour chaque explosif dans le tableau suivant :
NATURE DE L’EXPLOSIF MARQUE DISTINCTIVE en lettre de 8 mm) EMPLACEMENT DE LA MARQUE
Pétard relai de 60 grammes Modèle 29 sur le corps
Cartouche explosive de 100 grammes Modèle 29 sur le corps.
Pétards de 135 grammes Modèle 28 sur le corps.
Pétards de 1, 10 et 20 kilogrammes Modèle 29 sur le couvercle
Les pétards et les cartouches ancien modèle (qui ne portent pas les inscriptions précédentes) seront seuls utilisés pour les exercices du temps de paix jusqu’à épuisement complet des approvisionnements existants.
Cela signifierait donc que les pétards de mélinite sont en fait dénommés « cartouches explosives de 100 grammes Mle 1929 ».

Le même manuel mentionne six types d’amorces (pp.412-415) dont toujours l’amorce fulminante Mle 1880 mais également l’amorce fulminante du commerce, l’amorce fulminante à double douille, l’amorce électrique, l’amorce électrique modèle 1898 de l’artillerie et l’amorce électrique du génie ainsi que le détonateur pour pétards et le cordeau détonant tous deux sans indication de millésime.
Pour terminer, je voudrais vous remercier une fois de plus pour vos observations toujours aussi pertinentes ainsi que pour vos apports documentaires qui nous permettent d’améliorer constamment nos connaissances et par suite notre chère revue.

Bien cordialement,

Jean Claude Latour
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Eric Klamerek
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MessageSujet: Re: GBM 132 - La Compagnie Hors Rang du régiment d'infanterie 1920-1935   GBM 132 - La Compagnie Hors Rang du régiment d'infanterie 1920-1935 EmptyLun 13 Avr 2020 - 18:07

Bonjour Jean Claude, Bonjour à Tous,

     Un grand Merci pour votre longue réponse détaillant l'évolution du ravitaillement en explosif du régiment d'infanterie depuis 1892....S'il pouvait apparaitre à la lecture de la légende une disproportionnalité des différents éléments , là voilà rectifiée ....puisqu'il s'agit d'une coquille. Cependant, votre réponse très complète m'apporte un nouvel éclairage et de nouvelles interrogations sur la nature même des différents éléments, que j'avais vraisemblablement trop vite dénommée.
      Comme vous l'avais souligné, source à l'appui notamment l'aide-mémoire du lieutenant-colonel Arendt des éditions de 1930 à 1940, nous pouvons donc avec certitude retenir pour la periode qui nous intéresse:
- 108 pétards à mélinite
- 46 détonateurs
- 15 amorces
- 20 m de cordeau détonant.

Concernant les 108 pétards à Mélinite, j'étais enclin à penser qu'il pouvait s'agir du pétard de 100 g (Mle 1890 et/ou Mle 1929), le modèle de 135 g ( Mle 1886 et/ou Mle 1928) étant baptisé "pétard de cavalerie" ce qui est de fait très réducteur de ma part !  Et pour cause, vous citez 2 sources, et je vous en remercie, "École spéciale militaire : Cours du génie, 1ère année, Saint-Cyr, Imprimerie de l’École spéciale militaire p.135 " et "approbation ministérielle du 30 octobre 1934, Paris, Imprimerie nationale, 1938" qui tranche sans ambiguïté sur une dotation de de pétards de 135 grammes.
De fait,  l'affaire est entendue, il s'agit bien de
-108 pétards à Mélinite Mle 1886 et/ou Mle 1928 (les 2 étant parfaitement encore en usage à cette période).

Concernant les détonateurs, l'affaire se corse car il n'y a pas d' information nous permettant de définir la nature de l'élément ...... trop hâtivement, m'appuyant sur le "Manuels des munitions - premier volume à l'usage des corps de troupe de toutes les subdivisions d'arme de l'artillerie - Édition de 1932" J'ai associé le détonateur N°7 du commerce mais comme vous le rappelez :
Ce même manuel rappelle, p.55, que l’on désigne sous le nom de détonateur pour pétard explosif, un artifice préparé pour communiquer la détonation à une charge d’explosif (en ajoutant qu’il est constitué par la réunion d’une amorce Mle 1880, d’un morceau de mèche lente ayant 1 mètre de longueur environ, et d’un allumeur Mle 1889 permettant de disposer de 90 secondes environ entre la mise de feu et la détonation) et que ces détonateurs, réunis par deux, sont enveloppés dans une feuille de laiton puis placés dans un boîte en laiton elle-même ensuite insérée dans la boîte en zinc évoquée plus avant et contenue dans la caisse à détonateurs.
De fait, après réflexion et suite à ce pertinent rappel, on ne peut exclure qu'il s'agit des fameux détonateurs qui sont en fait une chaine pyrotechnique assurant la mise à feu. Un autre élément semble confirmer cette option, il n'est pas fait mention d'emport de cordeau Bickford (ou mèche lente ou mèche à poudre noire ). Hors, il s'agit d'un élément indispensable pour l'ignition et la mise à feu de la charge.

Seul la découverte d'une autre source documentaire nous permettra de confirmer ou d'infirmer qu'il s'agisse bien de :

- 46 détonateurs pour pétard explosif   (soit 23 boites)

Concernant les 15 amorces, bien qu'il existe d'autres modèles d'amorces que le Mle 1880 en usage notamment électriques (généralement réservées au génie), c'est la seule amorce lotie par 15. Il n'y a pas de doute pour retenir l'amorce la plus usuelle soit :
- 15 amorces Mle 1880

A noter que ces amorces Mle 1880 sont également usitées pour amorcer le cordon détonant.
Concernant le cordeau détonant, il s'agit en effet de :
- 20 m de cordeau détonant Mle 1902.

Je vous remercie pour ce nouvel éclairage .Voilà, un partage et un échange qui permettent d'en savoir un peu plus sur les artifices. Il reste maintenant à définir les emboitages et encaissages exacts et si possible de documenter visuellement tous ces éléments. Compte tenu de leur nature propre et de leur destination, il n'est guère facile d'en voir des spécimens. 

Bien cordialement

Eric
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