Une curieuse version de la fin des troupes de forteresse de l'ouvrage de la Ferté

Bonsoir,

Dans l'ouvrage du général Ruby Sedan, terre d'épreuve, je découvre une version de la fin des troupes de forteresse qui s'y trouvaient :

"A partir de 5 heures, le bombardement cesse et des "Stosstruppen" spécialisées s'approchent à la faveur de cheminements non battus. Avec des perches, elles poussent contre les tourelles des charges thermiques actionnées par des cordeaux détonants. L'effet est instantané : les tourelles sont immobilisées, soudées, pendant que leurs équipages succombent sous l'effet de la chaleur dégagée. Immédiatement après, des équipes s'installent sur l'ouvrage, découpent au chalumeau un orifice pour projeter à l'intérieur une substance toxique enfermée dans des colis allongés de couleur orange. Le lieutenant Bourguignon, dans un dernier message angoissé signale des vapeurs violettes qui paralyse la défense. La garnison succomba en totalité."

Je rappellerais que le général Ruby était alors chef d'état-major de la 2e armée.

Surprenant...

Bonjour Eric,

Oui, c'est quand même très surprenant ! Une information à ne pas boire "Ruby" sur l'ongle...

Cordialement,

Bonjour Thierry,

Bien d'accord avec vous sur le fait de prendre cet écrit avec recul.

Ce que je trouve le plus étonnant, ce sont les détails fournis dans cette version.

Eric Denis a écrit:

Bonsoir,

Dans l'ouvrage du général Ruby Sedan, terre d'épreuve, je découvre une version de la fin des troupes de forteresse qui s'y trouvaient :

"A partir de 5 heures, le bombardement cesse et des "Stosstruppen" spécialisées s'approchent à la faveur de cheminements non battus. Avec des perches, elles poussent contre les tourelles des charges thermiques actionnées par des cordeaux détonants. L'effet est instantané : les tourelles sont immobilisées, soudées, pendant que leurs équipages succombent sous l'effet de la chaleur dégagée. Immédiatement après, des équipes s'installent sur l'ouvrage, découpent au chalumeau un orifice pour projeter à l'intérieur une substance toxique enfermée dans des colis allongés de couleur orange. Le lieutenant Bourguignon, dans un dernier message angoissé signale des vapeurs violettes qui paralyse la défense. La garnison succomba en totalité."

Je rappellerais que le général Ruby était alors chef d'état-major de la 2e armée.

Surprenant...

Le petit ouvrage " La Ferté ne répond plus"  extrait du livre "Le béton a-t-il trahi ? "du Colonel P. Rocolle à la page 21 relate des faits quasiment identiques .
<< Une charge de 25 kg parvient cette fois à déchiqueter une embrasure, une autre charge de 10 kg est jetée à l'intérieur, puis une série de pots fumigènes. Le feu redouble sous les voutes bétonnées et le bloc 1 offre bientôt les mêmes visions d'incendie que le boc 2.
L'ouvrage de La Ferté reste ainsi livré à la morsure des flammes et à l'infiltration implacable de l'oxyde de carbone. Les Allemands ont enfumé méthodiquement les défenseurs, ils n'ont plus qu'à laisser le temps faire son oeuvre.>>

Bonsoir à tous, 

La relation du colonel Rocolle me semble tout à fait plausible... Elle est quand même assez éloignée de la version du général Ruby avec entre autres choses l'intervention en plein combat d'un homme au chalumeau et de substances non identifiées (l'agent orange, déjà !).

Sans compter la mise en œuvre de "charges thermiques actionnées par des cordeaux détonants"... qui auraient soudé les tourelles. On peut obtenir ce résultat à l'époque avec des charges au phosphore et un allumeur ; je ne vois pas bien le rôle du cordeau détonant, peut-être confondu ici avec la mèche lente ?

Cordialement,

J'ai passé mes bacs scientifiques de 1956 à1958... à l'époque, en TP de chimie on  pratiquait la soudure de morceaux de rails d'acier avec un mélange de Thermite que nous parvenions à réaliser. .mes copains profs de chimie m'avaient déjà dit, il y a trente ans que toutes les expériences et les explications techniques étaient formellement interdites). On déclenchait la réaction par un cordon de phosphore. Nous n'avions pas de lance thermique mais on savait que seul un épais béton à l'amiante pouvait protéger toute épaisseur d'acier... d'étre découpée.. j'imagine qu'une nation comme l'Allemagne avait des petites équipes super entrainées pour régler leur compte à tous obstacles de ces natures s'ils n'étaient pas protégés par le feu...

Bonsoir,

Deux remarques :
- il n'y a qu'une seule tourelle à La Ferté, au bloc 2
- cette tourelle n'a pas été soudée puisqu'une explosion l'a fait sortir de son logement... après qu'une précédente explosion l'a bloquée en position haute. La photo est célèbre.

Cordialement,
DH

Donc pas besoin de thermite avec amorçage au magnésium.......erreur pour le phosphore......Explosifs classiques,traces de charges creuses????

Artillerie de divers calibres, poinçonnage au 88, des coups qui n’ont pas traversé, sauf coup d’embrasure (la cloche côté casemate de Margut présente d’impressionnantes estampes ogivales de 88 où l’on peut placer une main complète) mais rendant les cloches déjà invivables.
explosifs, grenades et fumigènes jetées dans les embrasures détruites ou brèches telle celle faite par le décalage avec l’avant-cuirasse de la tourelle désemparée par la très grosse charge placée pour la neutraliser.