La mobilisation des troupes coloniales

dhouliez a écrit:

plus peut être quelques uns pour les RICMS. (Peux tu confirmer que ces dernier étaient formés par assemblage de bataillons type RIC et de bataillons type RTS ?)

Je confirme sur l'origine , pas forcement en terme de bataillons , a mon avis plutot en terme d'effectifs .
Que signifie RICMS ? Regiment d'Infanterie Coloniale Mixte Senegalais .
Mais je crois avoir l'historique precis d'un de ces regiments, pour explorer si besoin .
Alain

dhouliez a écrit:

1° Parmi les limites au recrutement, il faut aussi citer :
- niveau de rémunération des sous-officiers plus faible que les emplois civils, dont postes peu attractifs pour des gens instruits ;
- perspectives de carrière limitées pour les officiers

Oui, mais ça touche les Français autant que les Nord-Africains ou les Sénégalais.

En même temps, dans les discussions de la Drôle de Guerre sur les effectifs, on voit qu'il y a une réelle pénurie de cadres et que s'il n'y avait pas une telle pression sur les effectifs le haut-commandement ne prendrait sans doute pas la peine d'organiser autant d'unités avec des troupes d'outre-mer, vu que ces dernières "consomment" une assez forte proportion de cadres d'active exogènes.

dhouliez a écrit:

2° Toutes les unités sont sensées être peu ou prou panachées, jusqu'au groupe de combat chez les tirailleurs nord-africains.
Même si, je l'ai dit, la proportion d'indigènes est d'autant plus forte que l'unité est engagée plus en avant...

Oui, la règle - informelle ? je tiens ça d'un témoignage - c'était qu'à chaque échelon il devait y avoir un chef nord-africain, donc au moins un chef de section, un chef de compagnie, un commandant de bataillon. Apparemment c'était à peu près respecté, en tout cas on faisait des efforts pour que ça le soit, le problème étant le manque de cadres qualifiés.

dhouliez a écrit:

Et puis le sous-officier adjoint, il est quand même sous les ordres de son officier... Ce n'est quand même pas un commissaire politique... Non ? A moins que cet officier ne soit que "chargé des affaires indigènes" mais dans les RTA, RTT et RTM, c'est un officier français qui tient ce poste.

Le sous-officier dont j'ai parlé c'est plus apparemment une manière d'avoir nominalement un commandant d'unité indigène tout en lui apportant les compétences qui lui manquent "par la bande", qu'un rôle de contrôle comme le ferait un commissaire politique. Maintenant, je suppose qu'il y a pu y avoir les deux et que beaucoup a dépendu des relations personnelles entre les individus concernés (c'est d'ailleurs un peu pareil pour les commissaires politiques en URSS).

Et c'est valable pour les régiments nord-africains, pas les troupes coloniales.

dhouliez a écrit:

Pour revenir au Levant,

Quelles sont les troupes coloniales ?
Pour moi, j'ai le 17ème RTS et le 24éme RICMS.

Ca nous ferait bien 4 officiers en tout...

Est-ce que j'en oublie ?

Les unités au Levant à cette date:

Infanterie métropolitaine
16e RTT
9e et 22e RTA
6e RE
10e DBNA

Infanterie coloniale
24e Régiment Mixte Colonial
17e RTS
1er et 2e BMTS

Cavalerie
1 RSM, 1 Régiment de Spahis mixte, 2 RCA

Artillerie
1 RACL et 2 RAML
[donc encore une unité coloniale]

Génie
33e Bataillon de SM
43e Bataillon de Transmissions

Aussi un escadron du train et un groupe automobile de transport, avec des troupes françaises.

Apparemment, les pionniers indochinois et malgaches ne sont pas comptés comme des "troupes coloniales" ou alors il n'y a pas d'officiers, il faudrait que je fasse un rapprochement...

Peut-être que Takata et Jean-Guy préciseront ces données, ils se sont penchés sur la question avec plus d'attention que moi.

Bonjour à tous,
pour ce qui est du nombre d'officiers indigènes dans les unités coloniales du Levant (ou d'ailleurs), je suis d'accord avec ce qui a déjà été dit ici, comme avec les chiffres de Louis pour 1941.
Il existe aussi quelques données pour 1940 (date incertaine mais un peu avant l'armistice), un peu plus détaillées sans doute, mais qui n'ajoutent pas grand chose au portrait d'ensemble.

Indigènes servant dans les unités coloniales du Levant (en pratique cela inclut des Sénégalais, des Malgaches et des Indochinois):
20 officiers (dont 4 de réserve)= 3 à la 192e DI; 13+4 dans les unités non-endivisionnées (ailleurs)
353 S/off. (dont 107 de réserve) = 13+0 à la 191e DI; 86+4 à la 192e DI; 147+103 ailleurs
8178 troupes (dont 2603 de réserve) = 490+21 à la 191e DI; 2286+496 à la 192e DI; 2799+2086 ailleurs

Il y avait alors au Levant 5 bataillons de TS, 2 bataillons de pionniers malgaches (les 2 Bons de pionniers indochinois n'étaient pas encore arrivés, je crois) dans l'infanterie. L'artillerie coloniale intégrait un bon nombre d'indigènes aussi (notamment au RACL et 41e RAC). Enfin, ils étaient nombreux dans les services.

À la 192e DI, ils étaient surtout au 17e RTS (3x Bons) et au II/41e RAC.

Jean-Guy

A la page 20 du GBM n°81, dans l'article sur les 155 GPF de la Grande Guerre, il y a une photo du I/88e RALT sur laquelle on voit des artilleurs métropolitains et "indigènes".

Je suis nul pour lire les grades sur ces vieux uniformes, mais en attendant d'être corrigé par plus savant que moi, voici ce que j'identifie:

1. La troupe: 13 artilleurs dont 5 indigènes.

2. Un type décoré devant le canon, indigène a priori, mais dont je n'identifie pas le grade. D'un côté il porte un képi et pas un calot, de l'autre il n'a pas l'air (pour mon oeil inexpert) d'être gradé.

3. A gauche de la photo, les cadres. Eux ils ont des képis avec de la dorure dessus comme ce que je connais, et ils se tiennent comme des cadres.