Forum consacré à tous les aspects de l'armée française entre 1919 et 1940.
 
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 Uchronie - France 40: la Victoire en rêvant

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Stéphane Ferrard
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Stéphane Ferrard
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MessageSujet: Uchronie - France 40: la Victoire en rêvant   Uchronie - France 40: la Victoire en rêvant EmptyVen 13 Juil 2007 - 12:12

A propos de « Un miracle en 1940 » mais où ?

A mon humble avis, le seul « miracle » possible en mai 1940, aurait été que l’armée française ne perde pas comme à son habitude (1870,1914,……) la bataille des frontières.
« En avait-elle les moyens ? »
Techniquement, oui
Tactiquement, non
Techniquement, son matériel était généralement de qualité et celui hérité de la guerre de 14-18 (essentiellement l’artillerie) gardait une valeur certaine.
Tactiquement, ses règlements d’emploi ne lui permettaient pas de réagir rapidement à la percée d’une masse blindée. Le « colmater d’abord, contre attaquer ensuite » était totalement dépassé.

Ce qui suit, n’est qu’un survol rapide qui mériterait un développement beaucoup plus argumenté mais qui n’aurait pas sa place ici.

Le plan Dyle : On connaît les raisons de ce plan qui consistait essentiellement à tenir l’armée allemande au plus loin de nos frontières du Nord-Est et de nos régions industrielles les plus riches. Le GQG français s’attendait à un débouché massif des Panzerdivisionen en Belgique. A ce titre, il prévoyait de concentrer ses grandes unités blindées au centre du front Nord-Est (Anvers-Sedan) dans la région de Charleroi. Les trois DLM après avoir couvert le déploiement des 7ème Armée (avancées de la position d’Anvers, manœuvre Dyle-Bréda) et 1ère Armée (Gembloux) devaient se regrouper en arrière du canal de Charleroi pour « panser » leurs plaies et se réorganiser. Les deux DCR formant un groupement devaient se maintenir en arrière de la 1ère Armée en cas de rupture de sa position (On note que pour les DCR il n’était pas question de colmater mais de contre attaquer directement à partir d’une position de départ). Eventuellement, le groupement cuirassé pouvait agir au profit du « Front de Meuse ». Au centre du front, le GQG français plaçait donc 5 grandes unités blindées dont 3 DLM amoindries par les pertes (il existait à l’Intérieur de quoi les compenser dans une certaine mesure) et 2 DCR capables d’agir soit vers le nord, le Nord-Est ou l’Est. Ce beau scénario, ne tenait malheureusement pas compte de la puissance de choc du premier échelon des forces allemandes constitué par les Panzerdivisionen et surtout la Luftwaffe. Que les Allemands s’en soient tenus au vieux plan Schlieffen et c’est une déferlante de 10 PzDv qui serait venue balayer comme fétus de paille les unités alliées en Belgique surprises en plein mouvement. Le Corps de Cavalerie fort de deux DLM aurait du alors affronter non pas les deux PzDv du XVIème PzKp mais peut être 3 sinon 4 PzDv. Il aurait été promptement débordé et forcé à une repli précipité avant même que les premières unités de la 1ère Armée ne soient en place sur la Dyle. On imagine les restes des DLM submergés, dissociés, et les DI de la 1ère Armée et du BEF surprises en colonnes de route par des pointes blindées allemandes ! La Luftwaffe, maîtresse du ciel aurait alors interdit tout mouvement de jour et détruit les colonnes surprises de jour. En Hollande, la 1ère DLM de la 7ème Armée aurait connu un sort identique (déjà que la 1ère DLM se replia « sous la pression des chars allemands » alors qu’en face la 9ème PzDv ne comptait que…….150 chars dont seulement 56 moyens (Pz III et Pz IV). Qu’est-ce que cela aurait été si la 7ère Armée avait du faire face à 2 voire 3 PzDv ! Face à la déferlante, les DCR auraient très certainement été surprises en « délit de transport » comme ce fut le cas pour la 2ème DCR. Une seule offensive de 2 ou 3 PzDv à travers les Ardennes sur l’axe Dinant-Philippeville aurait parachevé ce KO de l’adversaire dès le premier round. Les PzDv accompagnées des divisions motorisées se seraient alors écoulées vers la frontière française, voir Sedan prenant alors dans une nasse les armées alliées totalement groggy. Il n’y aurait pas eu Dunkerque mais une capitulation en rase campagne de l’ensemble des forces alliées en Belgique dont le BEF coupé de ses ports de la Manche. Le 15 mai, au plus tard le 18 « l’affaire était dans le sac » pour les Allemands.
Heureusement face à ce désastre annoncé (et dénoncé par certains hauts responsables militaires français dont le général Georges commandant le front Nord-Est) les Allemands, en transformant le plan Schlieffen version automobile en une simple manœuvre de diversion pour se rabattre sur « le coup de faux » avec passage dans les Ardennes, allaient « offrir sur un plateau » à l’armée française l’occasion de ne pas perdre la bataille des frontières. A suivre, je suis déjà trop long.

EDIT ADMINISTRATION
Condensé de lecture des textes de S.Ferrard : http://www.atf40.fr/ATF40/divers/victoire.html
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françois vauvillier
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MessageSujet: Re: Uchronie - France 40: la Victoire en rêvant   Uchronie - France 40: la Victoire en rêvant EmptyVen 13 Juil 2007 - 21:38

Bien vu, Stéphane.

Nous allons donc, peut-être, assister à un scénario qui épouse la réalité du 10 mai 1940, puis, je suppose, va trouver son "turning point", sur un grain de sable, quelque part entre la percée du 13 mai et le 20. Un corridor des Panzers qui tourne à l'échec ? La semaine décisive ?

Personnellement, c'est mon hypothèse numéro un.

Mais wait and see...

François
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MessageSujet: Re: Uchronie - France 40: la Victoire en rêvant   Uchronie - France 40: la Victoire en rêvant EmptyVen 13 Juil 2007 - 21:50

La bataille gagnée en 5 jours , François ...
Mes versions sont plus oniriques comme un positionnement different des troupes belges et creation d'un PFA ( ardennes ) , ce qui laisse tout le temps au pseudo allié français de rediriger ses forces , eviter un encerclement du genre dunkerque , et montrer son poids , vers le 20 mai , sur les lignes allemandes, rendant coup pour coup .
Sans modifier la structure de l'armée française ni aucune autre bien sur , juste en imaginant un point de defense belge ( solide )dans les ardennes .

Alain
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Stéphane Ferrard
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MessageSujet: Re: Uchronie - France 40: la Victoire en rêvant   Uchronie - France 40: la Victoire en rêvant EmptySam 14 Juil 2007 - 16:45

Alain,
Avec sa vingtaine de divisions, l'armée belge n'aurait en aucun cas pu couvrir le déploiement des forces alliées face au déferlement de 10 PzDv d'autant que la ligne du canal Albert aurait été forcée comme ce fut le cas. (N'oublions pas que de nombeux ouvrages belges encerclés et isolés continuèrent le combat bien après le forcement de la LPR belge). Nous devrions rendre hommage à ses combattants qui furent tout à fait dignes de leurs camarades de la Ligne Maginot, qui ne rendirent les armes qu'après l'armistice et sur ordre de Vichy.
Pour les unités beges et françaises dans les Ardennes, aucune n'avait reçu un ordre de résistance sur place mais elles pratiquaient "la défense élastique", c'est à dire dans les termes d'aujourd'hui: le jalonnement.
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MessageSujet: Re: Uchronie - France 40: la Victoire en rêvant   Uchronie - France 40: la Victoire en rêvant EmptySam 14 Juil 2007 - 18:45

Bonjour,

La base de l'échec des percées blindées allemandes pourait aussi être la conséquence d'un bombardement allié massif des voies de communications ardennaises, voir plus loin, puisque les files de véhicules s'étalaient sur des centaines de kilomètres.

La desturction de points de passages précis aurait probablement retardé les PzD de plusieurs jours, avec les conséquenses que nous pouvons imaginer. Il va de soit que les pertes aériennes alliées auraient été importantes. Ce fut le cas de toute façon.

Cordialement
Eric Denis
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MessageSujet: Re: Uchronie - France 40: la Victoire en rêvant   Uchronie - France 40: la Victoire en rêvant EmptyDim 15 Juil 2007 - 15:14

Eric,
Pour l'action (de nuit) des faibles moyens de l'aviation de bombardement alliée sur les colonnes allemandes dans l'Ardennes, je vais y venir.....
Cordialement
Stéphane Ferrard
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MessageSujet: Re: Uchronie - France 40: la Victoire en rêvant   Uchronie - France 40: la Victoire en rêvant EmptyDim 15 Juil 2007 - 15:18

Deuxième partie : Le grain de sable n’est pas forcément là où on pense le trouver (clin d’œil à F. Vauvillier.)

Le 18 mars 1940, à 14 h 15 min, le général Gamelin, sortant de table, descendit dans son abri souterrain du fort de Vincennes, accompagné de ses proches collaborateurs, pour une inspection « de routine ».
Alors que le général abordait la première marche, il glissa, perdit l’équilibre et se précipita, tête en avant et sur le dos vers le premier palier, douze marches plus bas, sans que personne ne soit en mesure d’intervenir (les officiers se tenaient respectueusement à quelques pas derrière le général). Ce qui aurait pu être une chute brutale mais sans trop de gravité se transforma en drame, lorsqu’un sous-officier affecté à l’abri, ouvrit la porte blindée du premier palier juste au moment où le général arrivait « tête la première », celle-ci heurta la tranche de la lourde porte. Le choc ouvrit une large plaie sur la partie droite du crâne du général qui avait perdu son képi, et il s’ensuivit un important traumatisme crânien. L’affaire fut encore aggravée par le fait que trois officiers qui suivaient le général ayant, eux aussi, perdu l’équilibre en essayant de le retenir, viennent s’écraser sur lui. Le général Gamelin, sans connaissance, perdant son sang, fut immédiatement évacué sur le Val de Grâce ou le diagnostic des médecins fut plus que réservé. Le général souffrait de multiples lésions crâniennes, d’une fracture de la clavicule et avait la cage thoracique enfoncée. L’enquête devait prouver que le chef de l’équipe d’entretien et de nettoyage (averti de l’inspection) ayant ordonné à ses subordonnés Et que ça brille ! , l’un de ceux-ci avait cru bien faire en passant une légère couche de cire sur les marches en béton peu de temps avant que le général n’arrive. (NDA : vu les origines de ce subordonné, la Direction du contre espionnage fut chargé d’une enquête ce qui n’aboutit à rien mais depuis, on ne compte plus les thèses et hypothèses sur : Ils ont voulu tuer Gamelin !
La Direction du Génie fit immédiatement passer une note interdisant formellement et sous peine de sanctions les plus sévères, l’usage de produits gras sur tous les escaliers des ouvrages fortifiés, y compris lors de visites d’officiels . Par ailleurs, elle nomma immédiatement une sous-commission chargée d’étudier la mise en place d’un système anti-dérapant sur les marches en béton. (NDA : Bien sûr c’est de la pure fiction mais je ne serais pas étonné si, dans les archives du Génie, on ne retrouvait pas des notes fort proches ! ) Heureusement, le général Gamelin quoique sérieusement blessé, put être sauvé grâce aux soins reçus et sa robuste constitution et, comme le déclarait Edouard Daladier le 1er mai 1940 devant le parlement : Sa force d’âme. Il se trouvait depuis peu en convalescence à Vichy au moment de l’offensive allemande du 10 mai.


Note importante : L’auteur de ces lignes tient à préciser que cet accident domestique qui, aujourd’hui, fait plus de morts en France que les accidents de la route a été imaginé suite à une expérience personnelle qui vit un ami perdre l’équilibre dans mon escalier à 12 marches conduisant de mon bureau à ma cuisine. Ce grand ami qui m’a fait une belle frayeur s’écrasa non pas contre le montant d’une porte mais contre un coussin fait de poubelles en plastique de tri collectif dans ma cuisine située juste en bas. Il fut sauf. Enfin et surtout, je voudrais dire à la famille du général Gamelin qu’à mon avis d’historien, ce dernier a été le bouc émissaire d’une défaite dont la responsabilité appartient avant tout aux politiques. Son seul tord est d’avoir accepté une mission qui, en mai 1940, aurait réclamée les moyens de mai 1941. Mais un général est avant tout aux ordres de la République !

Maintenant, à suivre
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MessageSujet: Re: Uchronie - France 40: la Victoire en rêvant   Uchronie - France 40: la Victoire en rêvant EmptyDim 15 Juil 2007 - 15:33

Bonjour,

Voila un facheux incident qui va obliger l'AF à se trouver un nouveau patron. Fera t'on déja appel à Weygand? Probablement, car il y a peu de chefs militaires en France capables d'assumer une telle responsabilité.

Cordialement
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MessageSujet: Re: Uchronie - France 40: la Victoire en rêvant   Uchronie - France 40: la Victoire en rêvant EmptyDim 15 Juil 2007 - 18:10

Eric,
La "réponse" est ci-dessous!
Troisième partie :

Dès 14 h 30 min, le président du Conseil, Edouard Daladier, fut averti par téléphone que le général Gamelin venait d’être la victime « d’un incident regrettable » dans son abri antiaérien de Vincennes et qu’il était en cours d’acheminement vers l’hôpital du Val de Grâce. Le Président de la République, Albert Lebrun, fut aussi averti. Les deux hommes se rencontrèrent à l’Elysée dans l’heure qui suivit. Apprenant que le diagnostique des médecins « était réservé » se posa alors le problème du remplacement éventuel du général Gamelin. Albert Lebrun, qui savait que sous 48 heures, Edouard Daladier risquait fort d’être renversé par Paul Reynaud, un « faucon » las de l’attentisme du couple Daladier/Gamelin dans l’affaire de Finlande, proposa d’attendre « l’avis des médecins » avant d’annoncer « urbi et orbi » cet incident « aussi regrettable que stupide ». Le Président de la République, conseilla d’attendre le débat parlementaire prévu pour le 20 mars suivant (soit 48 heures) avant de prendre une décision « si la santé du général Gamelin était à ce point atteinte, qu’elle ne lui permette plus d’assurer ses très hautes responsabilités ». Edouard Daladier se rangea à cet avis en se disant que pour Paul Reynaud, la partie n’était pas encore gagnée. En attendant, il fut décidé de taire « l’incident » et de nommer le chef d’état major du général Gamelin au poste de ce dernier mais « par intérim ».
Le 20 mars, alors qu’Edouard Daladier apprend à son grand soulagement que « le général Gamelin est hors de danger mais que son rétablissement sera long », à la Chambre, il est battu par Paul Reynaud à une voix près ! Toutefois, il conserve sa fonction de « Ministre de la Défense et de la Guerre ». Dès le 21 mars, le Conseil Supérieur de la Guerre se réunit pour désigner un successeur au général Gamelin.
Paul Reynaud, nouveau Président du Conseil, propose le colonel de Gaulle mais se rétracte très vite face à l’indignation des membres, un colonel (considéré comme un arriviste) chef des armées alliées ! Il propose alors de « faire revenir le général Weygand » qui se trouve au Levant. Fureur d’Edouard Daladier qui refuse « cette vieille culotte de peau ». Tout comme le général Altmayer, « Trop proche de Weygand et d’ailleurs à la retraite ». Sont alors évoqués les noms des généraux Giraud et Huntziger, respectivement chefs des 7ème et 2ème Armée. Giraud semble avoir la préférence mais Paul Reynaud pousse Huntziger (qui sera effectivement pressenti pour succéder à Weygand en juin 1940, le conseiller militaire du Président du Conseil, le colonel de Gaulle ne peut pas « encadrer » le général Giraud, cette « vieille baderne »). On en est là, lorsqu’une suspension de séance interrompt le Conseil. Paul Reynaud s’isole alors et passe un coup de fil (on le saura plus tard, il appelle le colonel de Gaulle). Lors de la réouverture du débat, Paul Reynaud propose le général Georges pour succéder au général Gamelin « car, après tout, c’est lui qui a la plus grande connaissance du front principal, c'est-à-dire du front Nord-Est. » C’est aussi lui qui a multiplié les alertes contre la manœuvre Dyle et particulièrement sa variante « Dyle-Bréda » en proposant fin janvier 1940 que le BEF relève la 7ème Armée Giraud pour récupérer cette Armée et la placer en réserve pour parer à une surprise car « l’ennemi peut agir ailleurs ». Sentiment très largement partagé au sein de l’Armée (partisane de la manœuvre Escaut) mais aussi dans les instances politiques de gauche comme de droite. La nomination du général Georges qui, politiquement, est indolore et inodore fait l’unanimité. Comme le dira, plus tard, un général membre du Conseil « Georges à défaut d’être un génie militaire, était un bon cheval de labour en phase totale avec notre armée et puis, il y avait urgence car Londres attendait ! ».

A suivre mais sur une ligne beaucoup plus générale. Cette troisième partie est une fiction et ne pourrait être utilisée qu’à autre chose. Stéphane Ferrard
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MessageSujet: Re: Uchronie - France 40: la Victoire en rêvant   Uchronie - France 40: la Victoire en rêvant EmptyDim 15 Juil 2007 - 19:27

Bonjour,

Ce sera donc George, qui n'est pas un mauvais choix. Attendons maintenant les conséquences stratégiques d'un tel changement, si les événements lui en laisse le temps...

Cordialement
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MessageSujet: Re: Uchronie - France 40: la Victoire en rêvant   Uchronie - France 40: la Victoire en rêvant EmptyMar 17 Juil 2007 - 18:13

Quatrième partie
Arbitrages et chaises musicales

L’arrivée du général Georges en remplacement du général Gamelin fut très bien accueillie par Londres car, en tant que commandant le front Nord-Est, c’est lui qui était en charge des relations avec le BEF. Le patron de ce dernier, le général Gort, à l’annonce de la nomination du général Georges s’exclama « Well done ! ». Mais bien sûr, il fallait trouver un successeur au général Georges lui-même pour commander le front Nord-Est. Après d’ âpres discussions, c’est le général Giraud qui fut désigné contre l’avis de Paul Reynaud et au grand dam du colonel de Gaulle. Toutefois, Paul Reynaud obtînt que le chef d’état-major du nouveau patron du front Nord-Est soit le général Keller, inspecteur des chars et chef du groupement cuirassé en cours d’amalgame. « Car Giraud, n’a aucune notion du rôle des chars dans une guerre moderne ! » dixit Paul Reynaud (On reconnaît là l’influence du colonel de Gaulle). En fait, le Président du Conseil, avec cette nomination « flatteuse » du général Keller, mettait en place « ses poulains », c'est-à-dire Delestraint et de Gaulle. A sa place fut effectivement nommé le général Delestraint qui, immédiatement, demanda à ce que son chef d’état-major soit le colonel de Gaulle. Il obtînt satisfaction non sans certaines réserves mais, comme de Gaulle était inscrit au tableau d’avancement pour être nommé général de brigade (à titre provisoire car il devait passer rapidement divisionnaire en fonction de sa future prise de commandement d’une quatrième DCR), « la potion bien qu’amère, passa tout de même » suivant un général proche de Daladier. Pour remplacer Giraud, c’est le général Flavigny qui fut nommé à la tête de la 7ème Armée, ce cavalier qui avait été le promoteur des DLM, « avait l’expérience nécessaire pour commander une armée dont la principale qualité était la vitesse et disposait d’une DLM (la 1ère) dont il avait lui-même été l’instigateur ». Pour remplacer le général Flavigny qui commandait le 21ème CA, Edouard Daladier obtînt fort de « sa défaite à une voix près », la nomination d’un de ses « poulains », le général de Lattre de Tassigny, qui passait ainsi de divisionnaire (14è DI) à général de corps d’armée, c’était pour ce dernier le début d’une très brillante carrière. En fait Edouard Daladier, avait trouvé là une bonne occasion pour avancer un de ses pions qu’il considérait comme celui « le plus apte à faire barrage à l’appétit d’ogre du Connétable ». (NDA : Surnom donné au colonel de Gaulle). Les généraux Billotte (GA 1) Blanchard (1ère armée), Corap (9ème armée) et Huntziger (2ème armée) restaient à leur poste. Le grand oublié dans cette affaire fut le général Prételat commandant de GA 2 dont personne ne parla, tant toute l’attention était tournée vers le front Nord-Est. Ce dernier dépité en conclura « que le béton est aussi une chape ! »
La nouvelle organisation de la hiérarchie militaire française ne fut publiée dans la presse que le 23 mars.
A Berlin, on avait appris via l’Abwher dès le 18 mars à 18 heures (heure allemande) que « le général Gamelin venait d’être victime d’un accident à son GQG de Vincennes. Hospitalisé au Val de Grâce, la question de son remplacement semble se poser ». Informé, Hitler s’exclama : « Si les français mettent Giraud à sa place, il faudra s’asseoir à la table des négociations ! » (NDA : Hitler considérait effectivement Giraud comme le meilleur des généraux français et le confondait souvent avec de Gaulle). Le 21 mars, apprenant que c’était le général Georges qui succédait au général Gamelin, Hitler fut rassuré « une baderne en remplace une autre » (NDA : Hitler considérait aussi tous les officiers supérieurs de la Heer, comme des « badernes ») mais, le 23 mars apprenant, cette fois par la presse, que le général Giraud prenait le commandement du Front Nord-Est, il dit à von Brauchitsch « Avec ce gaillard, il va falloir se méfier ! » A suivre
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MessageSujet: Re: Uchronie - France 40: la Victoire en rêvant   Uchronie - France 40: la Victoire en rêvant EmptyMer 18 Juil 2007 - 11:48

Je continue....
Cinquième partie
Une manœuvre de compromis

Les derniers jours de mars furent une période d’une grande activité politico-militaire en France. Le général Georges qui avait toujours été opposé à la manœuvre Dyle et surtout à sa variante Dyle-Bréda demanda l’abandon de cette dernière avec l’appui du général Giraud qui partageait son avis « en l’absence de toute liaison avec les Belges et les Hollandais. » Le 26 mars, le général Georges demanda au Conseil Supérieur de la Guerre, « de jouer Escaut » et le placement en réserve de la 7ème armée. Par ailleurs, il demanda le remplacement « dans toute la mesure du possible » des divisions de série B du GA 1 par des unités d’actives prélevées sur le GA 2. Paul Reynaud défendit le plan Dyle pour des raisons autant politiques, industrielles que stratégiques. Il reçut l’appui d’Edouard Daladier. Toutefois, le général Georges obtînt satisfaction avec l’abandon de la manœuvre Bréda « si les britanniques acceptaient d’élargir leur front grâce à l’augmentation du nombre de leurs GU. » Il réitérait en cela sa demande de fin janvier 1940. Dans le cadre de la manœuvre Dyle, le général Georges demanda à ce que la 9ème armée soit renforcée en GU d’actives « car le front qu’elle allait devoir tenir était trop étendu pour ses forces actuelles qui comptent trop de GU de série B. ». (NDA : le général Georges, s’inspirait des nombreuses « alertes » du général Corap, patron de la 9ème Armée surnommé de ce fait « l’obstiné » au GQG mais qui était pour lui, et avant tout « un camarade de promotion de Saint-Cyr et un ami de 45 ans »). Tard dans la soirée, le Conseil Supérieur de la Guerre entérina l’abandon de la manœuvre Bréda et le retour de la 7ème Armée en position centrale du Front Nord-Est. La manœuvre Dyle était maintenue. « La pression pour un retour à la manœuvre Escaut était telle que je dus lâcher Bréda, pour maintenir Dyle » écrira plus tard Paul Reynaud. Cette décision fut validée le 30 mars lorsque les Britanniques acceptèrent d’étendre leur front jusqu’au nord de Malines en liaison avec les forces belges de la place d’Anvers « à la condition que soit rendu au BEF la 51ème ID alors à la disposition de la 3ème armée française et que les Français entreprennent une action, même avec des forces légères, en direction d’Anvers pour aider les Belges. Ceci dans l’attente de l’arrivée de la First Armoured Division « dans le courant de la deuxième quinzaine de mai » (NDA : Cette grande unité blindée jouant alors le rôle d’une DLM). En cela, les Britanniques espéraient prendre, sans le dire, le contrôle de la rive Est de la Manche pour préserver l’Angleterre des attaques aériennes et sous-marines à partir des ports et aérodromes hollandais et belges. Au 10 Downing Street, le Prime se félicita en privé « de cette opportunité pour le Royaume d’obtenir, par défaillance des Français, les mains libres des deux côtés du Channel ! »
Les Français promirent un groupement de GRDI et une opération aéroportée sur l’île de Walcheren, en cas « d’opérations actives » pour y faciliter l’installation d’un aérodrome britannique. (NDA : opération qui avait été prévue à l’origine dans la manœuvre Escaut, opération dite Malaca). Lorsqu’il apprendra mi-avril l’abandon de la manœuvre Bréda, le général Gamelin dira : « Mettre les anglais le dos à la mer, c’est le plus sûr moyen de les voir rentrer chez eux, y compris à la nage ! » Les Belges auraient donc à tenir les avancées d’Anvers et la Hollande était abandonnée à son sort faute de moyens pour venir « sérieusement » à son secours. Le général Georges avait, enfin, convaincu les responsables politiques que la manœuvre Dyle-Bréda était au-dessus des moyens « actuels » des forces alliées. « Pour lancer une telle opération, il fallait attendre au mieux, le printemps 1941. J’aurais préféré que nous en restions à Escaut, car même Dyle me paraissait hasardeuse mais, j’avais obtenu l’essentiel : le retour de la 7ème Armée en réserve » écrira t-il dans ses mémoires.
A suivre
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MessageSujet: Re: Uchronie - France 40: la Victoire en rêvant   Uchronie - France 40: la Victoire en rêvant EmptyMer 18 Juil 2007 - 19:17

Sixième partie
Histoires parallèles en avril 1940 (1)
Le 2 avril 1940, une note de l’Abwher fit l’effet d’une bombe à Berlin « Les unités de la 7ème Armée françaises quittent actuellement le Nord/Pas de Calais et font route vers l’Est pour une destination inconnue » Immédiatement averti, Hitler convoqua son état-major. Le général von Rundstedt racontera « …Le Führer entra dans la salle visiblement très contrarié en s’écriant : Ces cochons de Français voudraient nous jouer un mauvais tour ! » Avec le retrait de la 7ème Armée française de l’aile gauche du dispositif allié, il était clair que Londres et Paris renonçaient à se porter au secours de la Hollande et, dans une moindre mesure, de la Belgique. Cela remettait en cause la finalité du plan « coup de faux » ou « Sichelschnitt » à savoir : prendre un maximum d’unités alliées au piège dans les plaines du Nord en passant par les Ardennes. « Ce transfert vers l’Est de la 7ème Armée française était inquiétant, les Français avaient-ils renoncé définitivement à entrer en Belgique, ou bien n’était-ce simplement qu’un ajustement, avec son remplacement par des troupes nouvelles, venues d’Afrique ? Quoi qu’il en soit, les Français semblaient vouloir renforcer leurs réserves, ce qui n’était pas bon pour nous» s’interrogeait le général Keitel, chef de l’OKW. Toutefois, il fut décidé d’attendre de nouveaux renseignements avant de prendre des mesures éventuelles.
Le même jour, le général Georges à son GQG de Vincennes, recevait le colonel Paillole, chef de la section allemande du contre espionnage au 2ème bureau. Cette visite faisait suite « à la préoccupation » exprimée par le général sur un déplacement vers le Sud du centre de gravité de l’armée allemande. L’information avait été transmise au GQG français à la mi-mars par l’attaché militaire belge à Paris, le général Delvoie sur ordre du Roi (NDA : rigoureusement exact). C’était trois semaine après la fameuse réunion à l’OKW du 29 février, où la décision de jouer « le coup de faux » fut prise par les Allemands (NDA : La 5ème colonne n’était pas qu’allemande, une histoire qui reste à écrire). Avec l’accident du général Gamelin, l’affaire était restée en suspens tout comme le rapport du colonel Paillole (NDA : remis effectivement le 22 mars 1940) sur le fait que le renseignement allemand faisait rechercher l’état des grands itinéraires de part et d’autre de l’axe Sedan-Abbeville. « Cela fait beaucoup de concordances d’autant que nos agents en Allemagne nous informent de l’arrivée d’une masse blindée au Sud, dans l’Eifel (NDA : rigoureusement exact). Beaucoup pensent que cette masse n’est qu’un deuxième échelon qui rejoindra le Nord dès le début l’offensive allemande (NDA : rigoureusement exact). Les Ardennes, les Ardennes, le rapport Taittinger sur le courant d’air, Corap, l’obstiné…. », dira le général au colonel Paillole « qui ne termina pas sa phrase, restant les yeux dans le vague » notera ce dernier.
(NDA : En fait, dans la réalité, le général Georges troublé par ces concordances en fit part au général Gamelin qui n’en tînt aucun compte. C’est pour cela qu’il réclamait le retour de la 7ème Armée en réserve en disant « que l’ennemi peut agir ailleurs »)
Le 3 avril, le général Georges, faisait demander au général Prioux patron du Corps de Cavalerie si, à son avis, des formations blindées rapides et importantes, pouvaient franchir un massif boisé comme les Ardennes et passer dans la foulée une importante coupure moyennement défendue. Le même jour, il ordonna un transfert « sans retard » de GUI d’active du GA 2 au profit de la 9ème Armée « Pour la renforcer et remplacer ses GUI de série B ». Le général Prételat malgré ses réticences dû se soumettre non sans déclarer : « Ce n’est plus de la stratégie, c’est du copinage » en référence à l’amitié entre le général Georges et le général Corap. Par ailleurs, après en avoir discuté au téléphone avec le général Huntzinger, il ordonna « Un renforcement de l’artillerie de la 2ème armée avec la mise en place d’unités de feux supplémentaires sur les positions de batterie et que l’on fasse monter les réserves ». (Le général Gamelin « préconisait », le général Georges « ordonnait », fait nouveau que Paul Reynaud trouvait « séduisant » comme il le déclara au député du 1er arrondissement de Paris, Pierre Taittinger, auteur d’un rapport accablant sur la défense de la Meuse, Sedan en particulier, au début 1940 et lors d’une entrevue. (NDA : l’auteur de cette fiction connaît bien le petit fils de Pierre Taittinger, Pierre Christian Taittinger actuel maire du 16ème arrondissement de Paris et ex-ministre, avec lequel il a pu évoquer le fameux rapport de son grand-père qui ne valut à ce dernier « qu’un haussement d’épaules ! ».
A suivre
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MessageSujet: Re: Uchronie - France 40: la Victoire en rêvant   Uchronie - France 40: la Victoire en rêvant EmptySam 21 Juil 2007 - 19:55

Stephane , je n'ai pas encore eu le temps de tout lire , je m'en excuse ( je reviens de vacances ... ) .
Voulez vous que je crée une page html specifique avec votre texte ( afin de faciliter la lecture ) , ou que je crée une section a part entiere ?
Vous n'avez qu'a demander et ce sera effectué .

Bien cordialement
Alain
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Stéphane Ferrard
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MessageSujet: Re: Uchronie - France 40: la Victoire en rêvant   Uchronie - France 40: la Victoire en rêvant EmptyDim 22 Juil 2007 - 19:31

Je continue, mais je pose aussi le sac en attendant vos réactions certainement après les vacances.

Septième partie
Histoires parallèles en avril 1940 (2)
Le 4 avril, le général Georges reçu dans l’après-midi la réponse du général Prioux. Celle-ci fut la suivante : « Rien ne s’oppose à la marche de colonnes motorisées à travers un massif montagneux disposant de bonnes routes comme c’est le cas dans l’Ardenne. Ceci, à la condition de disposer de la maîtrise de l’air. »
« Cette réponse allait contre toutes les thèses officielles, mais c’est exactement pour cela que grandit mon inquiétude car c’était un spécialiste commandant une grande unité mécanisée qui me donnait son avis. » Ecrira le général Georges. Ensuite, il eut une longue conversation au téléphone avec le général Giraud avant d’appeler Edouard Daladier puis Paul Reynaud pour leur demander une réunion extraordinaire du Conseil Supérieur de la Guerre. Celle-ci fut convenue pour le 6 avril au matin. Le 6 avril, le général Georges ouvrit la réunion extraordinaire du Conseil Supérieur de la Guerre en déclarant : « Il faut certainement nous attendre à une puissante offensive ennemie accompagnée de nombreux blindés entre Meuse et Moselle et à travers le massif des Ardennes avec une exploitation sur l’axe Sedan/Abbeville, visant à l’encerclement de toutes les forces alliées situées au Nord de la Somme, y compris toute la position frontière, voire à la prise de Paris, sinon l’enroulement de tout le secteur fortifié de l’Est. Le jeu de manœuvre dont disposent les allemands avec 12 GU blindées leur permet de jouer les trois hypothèses à la fois.» Un silence glacial accueillit les propos du général. Edouard Daladier, en se grattant la gorge, pour s’éclaircir la voix, prit la parole : « Vous pensez réellement que les Allemands seraient assez fous pour engager une partie de leurs divisions blindées dans ce massif où la moindre destruction pourrait bloquer une colonnes pendant des heures et sous la menace de bombardements aériens ? ».
Le général Georges répondit : « Avec la maîtrise de l’air dont ils disposent, ils peuvent tout se permettre. Nos moyens de bombardement sont quasi inexistants. »
Paul Reynaud, se tournant vers le général Vuillemin lui demanda : « Mon général, pouvez nous donner votre avis ? » Visiblement mal à l’aise, le général Vuillemin (NDA : Ce dernier sortit du rang était très impressionné par les grands chefs) répondit : « Pour le bombardement de jour, nous disposerons début mai d’à peine 130 appareils modernes dont une centaine de LéO 45 et d’une trentaine de Bréguet 693. En ce qui concerne les LéO 45, près de la moitié est indisponible. Pour le bombardement de nuit nous disposerons de 140 appareils anciens Bloch 210 et Amiot 143, plus d’une vingtaine de Farman 221/222, mais il faut compter sur un nombre important d’indisponibles faute de pièces détachées, c'est-à-dire environ 30%. Par ailleurs, le nombre d’équipages aptes à effectuer des bombardements de nuit sont réduits au sein des groupes (NDA : Authentique !). Tout au plus, et en engageant la totalité de nos moyens sur les principaux axes ardennais, nous pourrions ralentir, pas arrêter, de nombreuses colonnes motorisées et ce, avec des pertes très importantes du fait de la chasse allemande mais aussi de la DCA qui, d’après l’expérience polonaise est très dense à basse altitude. Seul le bombardement de nuit, malgré sa vétusté, à des chances car la chasse allemande ne vole pas de nuit et en volant à une altitude suffisante, c'est-à-dire supérieure à 1500 m pour échapper à la DCA légère.» Paul Reynaud proposa alors « devant ce manque de moyens, de faire appel aux anglais ».
Le général Georges « soumit pour approbation au Conseil » ce qu’il avait appelé « La manœuvre Dyle remaniée » :
- La mission de la 1ère Armée en direction de la Dyle est maintenue ainsi que celle du Corps de Cavalerie fort de 2 DLM pour couvrir l’installation de la première sur sa position.
- De ce fait, la 9ème Armée qui, partant de la position frontière, devra venir défendre la Meuse de Sedan (exclut) à Namur (inclut), sera renforcée d’unités d’active en provenance du GA 2. Ses moyens antichars et antiaériens seront renforcés.
- Les divisions de série B du 10ème CA (Général Grandsard) de la 2ème Armée seront-elles aussi relevées par des GU d’active et ceci, sans retard. Les moyens antichars et antiaériens de ce CA seront renforcés, tandis qu’au niveau de l’Armée sera fortement et rapidement renforcée l’artillerie d’action lointaine (ALVF) pour battre au plus loin les points de passage obligés d’une éventuelle pénétration en force du Massif Ardennais.
- Les moyens de défense de la 2ème Armée seront activement et promptement renforcés comme à la 9ème Armée, en particulier par des unités d’artillerie à tir plongeant comme les 220 court ou les lance-bombes de 150 mm Fabry de l’artillerie de position. Ces unités seront mises en place sur la LPR dès l’ordre reçu.
- Avec l’accord du général Vuillemin, une manœuvre aérienne et d’artillerie sera réalisée au profit des 9ème et 2ème Armées pour saisir l’ennemi depuis le massif de l’Eifel jusqu’à la LPR de la Meuse.
- La 7ème Armée, en réserve du GQG, viendra, avec la 1ère DLM, en arrière des 1ère et 9ème Armées sur la Sambre dans la région de Charleroi pour être capable d’agir au profit de ces deux Armées, voire même à celui du BEF ou de l’armée belge couvrant les avancées de la Place d’Anvers. Une fois, la manœuvre de la 1ère Armée exécutée, les unités de transport du Train seront mises à disposition de la 7ème Armée pour lui permettre d’effectuer toute manœuvre automobile indépendante de la VF.
- Le groupement cuirassé restera dans la région des grands camps en réserve du GQG, tant que l’axe d’effort principal de l’ennemi n’aura pas été identifié de manière formelle.
- Pour parer à une tentative éventuelle de la rupture du front à Sedan, c'est-à-dire à la charnière de notre front, les 9ème et 2ème Armée seront regroupées en un groupement d’ Armées des Ardennes dont le commandement pourrait être assuré par le général Touchon actuellement commandant de la 6ème Armée en réserve (Hypothèse Suisse). (NDA ce qui sera effectivement le cas dès le 13 mai 1940, mais le général Touchon ne pourra être à pied d’oeuvre que le 15 mai au plus tôt, c'est-à-dire trop tard !).
- Pour toutes les Armées, il sera tenu le plus grand compte de l’aptitude de l’ensemble des acteurs de la chaîne de commandement, à s’assurer du bon fonctionnement de tous les appareils radio-électriques et de leurs réseaux dont ils disposent comme moyen de secours en cas de rupture des liaisons filaires. (NDA : Le général Georges portait un intérêt certain aux transmissions radio-électriques comme le prouve la déposition du colonel Labat au procès de Riom fin 1940).
- L’ensemble de ces dispositions ajuste, sans les remettre en cause, celles prises par le général Gamelin mais tient compte d’éléments nouveaux connus seulement aujourd’hui sur la stratégie de l’adversaire. (NDA : en cela, Georges dédouane Gamelin, geste fort élégant très apprécié par E. Daladier).
Le Conseil approuva cette variante du plan Dyle remanié (Dyle R), séduit par la détermination du général Georges et de son plan qui « sans remettre en cause les grandes lignes de la démarche stratégique des alliés, faisait preuve d’un réalisme parfaitement partagé par tous nos grands chefs militaires » devait écrire Paul Reynaud.


Huitième partie et fin (provisoire)
Histoires parallèles en avril 1940 (3)
A Berlin, le mois d’avril 1940 fut « sombre » suivant le général Keitel. L’annonce du retrait de la 7ème Armée française de l’aile gauche alliée fit, certes, disparaître une menace « à préciser » sur la Ruhr mais jetait aussi une ombre sur le plan d’offensive à l’Ouest. Comme l’écrit le général Keitel : « Dès le début avril, on nota un grand changement dans les intentions du Haut Commandement français qui semblait avoir « flairé » notre manœuvre. Une cascade de nouvelles, toutes désagréables, eut le don de rendre le Führer de plus en plus nerveux.
- Le 10 avril nous apprenons que la 7ème Armée française a rejoint le centre du front et que son PC est à Reims. En même temps, nous apprenons qu’il règne au sein de la 2ème Armée française qui défend le secteur de Sedan, « une activité inhabituelle, les grandes unités en place d’une qualité médiocre sont remplacées par des unités dont la discipline est la marque de formations parfaitement entraînées, les officiers sont salués à six pas. Sur la rive ouest de la Meuse, les terrains privés ou municipaux, jusqu’alors vierges de toute installation militaire sont occupés par la troupe. Les troupeaux qui paissaient sur les berges ouest de la Meuse sont évacués et l’interdiction de circulation des péniches sur le fleuve, vient d’être décidée. Les élus locaux protestent contre ces mesures et la Gendarmerie est intervenue à plusieurs reprises pour les faire exécuter par la force (NDA : J’ai, sous le coude, un magnifique témoignage d’un ex-officier d’état-major de la 2ème Armée qui est particulièrement « radieux » en ce qui concerne les relations Armée/Populations dans le secteur de Sedan. Il y avait une 5ème colonne parallèle, celle des intérêts particuliers !). D’autre part, on signale un renforcement important de l’artillerie du secteur, principalement en mortiers lourds mais aussi en antichars et en DCA. Dans le secteur de la 9ème Armée, on signale aussi l’arrivée de divisions d’active ainsi qu’un renforcement de l’artillerie et des moyens de transports automobiles de la troupe.
Le 12 avril, à Berlin, Hitler convoque une réunion de l’OKW. Le général Keitel raconte : « Le Führer était particulièrement nerveux, sa main droite tremblait, ses yeux étaient brûlants et sa voix particulièrement haute et saccadée : « Messieurs, à l’évidence, nos plans sont connus de l’ennemi! Les Français renforcent leur front sur la Meuse, y entassant troupes, artillerie, mines et autres systèmes de défense. En Champagne, leur 7ème Armée est là en réserve et savez-vous, oui savez-vous qu’à côté, se trouve regroupée une puissante réserve de chars lourds commandée par ….. qui peut me le dire ? » Un profond silence répondit au Führer, note Keitel. « Par de Gaulle ! », hurla Hitler en tapant sur la table. « Oui, de Gaulle, l’apôtre des chars français !!! ». Le Führer au comble de l’émotion ajouta, en se renversant dans son fauteuil et en laissant tomber ses bras : « Pour couronner le tout, le Feld Maréchal Goëring vient de m’annoncer que les Français utilisent depuis peu des avions de reconnaissance très rapides, volant à très haute altitude et que nos chasseurs ne peuvent intercepter !! (NDA : il s’agissait des tous premiers MB 174 du GR I/33). « Tout notre plan est basé sur deux éléments vitaux : la surprise et la vitesse ! A l’évidence la surprise est passée et nous risquons d’être pris au piège dans les Ardennes comme des rats ! ». C’est alors, écrit Keitel que le Führer se leva en proie à une colère violente dont il était coutumier et éructa : « Il y a des traîtres qui renseignent l’ennemi, qu’on les trouve et qu’on leur applique un châtiment exemplaire. Je vous donne 48 heures pour trouver des solutions nouvelles, sinon….. ». Hitler ne termina pas sa phrase et quitta la réunion à grandes enjambées, nous étions tous pétrifiés…….
Mais le pire était à venir pour l’OKW car le lendemain, à la une de toute la presse occidentale s’étalait la photo du général Giraud devant la citadelle de Sedan avec en titre : « Ils ne passeront pas ! ». En fait, le nouveau général commandant en chef le front Nord-Est avait entrepris la visite de tous les chefs d’armée dont le général Huntziger commandant le 2ème Armée, le 12 avril. Une tournée des « popotes » bien naturelle. (NDA : En réalité ce fut le général Georges à un autre jour). Après un « merveilleux » déjeuner « généreusement arrosé d’excellents vins de Moselle», le général Huntziger proposa à Giraud « une promenade digestive sur les remparts du célèbre château de Sedan. » Au pied de la citadelle, le général Giraud répondit à quelques questions de la presse accréditée sous les flashs des photographes. Un journaliste américain lui demanda « Mon général, quand pensez-vous que les Allemands vont attaquer ». Giraud répondit : « Je ne peux vous répondre, demandez à Monsieur Hitler (rires dans l’assistance) mais ce que je peux vous dire, c’est que s’ils attaquent ils ne passeront pas, pas plus qu’ils ne sont passés à Verdun ! » Bien sûr, le général faisait allusion à l’ensemble du front (il n’était pas vraiment convaincu des idées de Georges) et non à un point précis. Mais, Giraud, face à la citadelle de Verdun et un « ils ne passeront pas ! », l’image médiatique était trop forte pour, justement, ne pas la laisser passer. Lorsque l’information fut connue à Berlin et surtout d’Hitler « Les couloirs de la Chancellerie résonnèrent de la longue plainte d’un fauve blessé ! »

Bon, on va s’arrêter là pour passer à l’interactif après mon trop long monologue. Deux choses à retenir :
1- On change un homme (Gamelin) et tout s’éclaire
2- Sentant son plan éventé, Adolphe nous fait un « caca » nerveux, maintenant que va-t-il faire ?
A votre avis ?
Cordialement à tous
Stéphane Ferrard
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Stéphane Ferrard
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MessageSujet: Re: Uchronie - France 40: la Victoire en rêvant   Uchronie - France 40: la Victoire en rêvant EmptyDim 22 Juil 2007 - 19:41

Zut, dans le dernier paragraphe au lieu de Mais, Giraud, face à la citadelle de Verdun, lite "face à la citadelle de Sedan" Ach, gross malheur!
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françois vauvillier
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MessageSujet: Re: Uchronie - France 40: la Victoire en rêvant   Uchronie - France 40: la Victoire en rêvant EmptyLun 23 Juil 2007 - 15:01

Bonjour Stéphane,

Je rentre pour quelques jours, je découvre, c'est passionnant. L'épisode de la glissade dans le PC souterrain de Vincennes est très plaisant à lire (j'ai ri de bon coeur aux détails...)

Et ta présentation en feuilleton tient le lecteur en haleine..

A suivre donc, selon la formule consacrée.

François
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cobexlaw
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MessageSujet: Re: Uchronie - France 40: la Victoire en rêvant   Uchronie - France 40: la Victoire en rêvant EmptyLun 23 Juil 2007 - 15:07

j'adore ce récit. Et j'aimerais bien qu'il débouche sur un report par Hitler de l'invasion en mai 40 pour la reporter à 1941. Ca me permettrait de placer ce récit , si ça ne vous fait rien, dans le scenario France 41 , qui progresse d'ailleurs à pas assez grands.
cheers
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MessageSujet: Re: Uchronie - France 40: la Victoire en rêvant   Uchronie - France 40: la Victoire en rêvant EmptyMar 24 Juil 2007 - 9:29

Excellent ! j'attends la suite avec impatience...
Avec deux réflexions :
1. la progression de De Gaulle me semble unpeu rapide dans une armée respectueuse de ses traditions et de l'avancement régulier...
2. et si les Allemands attaquaient quand même ? seraient-ils vraiment arrêtés ?
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françois vauvillier
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MessageSujet: Re: Uchronie - France 40: la Victoire en rêvant   Uchronie - France 40: la Victoire en rêvant EmptyMar 24 Juil 2007 - 11:39

Bonjour à tous,

Ce post s'adresse plus particulièrement à Alain Adam et n'a qu'une vocation purement technique.

Du fait que Stéphane Ferrard a développé une uchronie complète et détaillée (et manifestement, nous n'en sommes qu'au début), je pense qu'il serait judicieux de créer un fil spécifique, qui démarrerait à la première intervention de Stéphane (post du 13 juillet à 12 h 12).

Il ne m'appartient pas de choisir un titre à ce beau morceau mais, si je devais le faire, et bien, je choisirais alors "La chute de Gamelin". Stéphane a sûrement un titre en réserve.

Bonne journée à tous

François
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MessageSujet: Re: Uchronie - France 40: la Victoire en rêvant   Uchronie - France 40: la Victoire en rêvant EmptyMar 24 Juil 2007 - 14:20

Bonjour,

Je suis d'accord pour créer un fil spécifique.

J'ai moi aussi été passionné par ce début, et je me suis interrogé sur la réaction possible des Allemands. Je vous propose ici le début des idées qui me sont venues à l'esprit :

La certitude, maintenant acquise, de la connaissance des plans par les Français était une nouvelle très indigeste. Pourtant, il fallait attaquer et chercher une décision rapide à l’Ouest. Hitler convoqua les responsables de l’OKW dès le lendemain et Manstein fut lui aussi prié de venir. Celui-ci se morfondait au commandement de son AK, pourtant cette nouvelle affectation était une promotion, mais elle avait aussi eu l’avantage de l’éloigner des chaines de commandement. Comment avait on pu lui confier des divisions d’infanterie alors qu’il avait si soigneusement planifié une action mécanisée révolutionnaire ?

La divulgation du plan jaune n’était plus qu’un secret de polichinelle en Allemagne comme dans le reste de l’Europe. Manstein avait déjà planché sur le sur le sujet. Comme à son habitude, il avait commencé à réfléchir sur des cartes à grande échelle, et l’idée était venue. C’était encore plus gonflé que le coup des Ardennes, mais si les Française se contentaient d’une défense adroite, ce serait très insuffisant pour gagner la partie.

Le monologue d’Hitler ne fut interrompu qu’une fraction de seconde, le temps pour lui de boire quelques gorgées d’eau. Si le début du discourt n’avait rien d’extraordinaire ; ils étaient tous des incapables et lui devait tout faire et tout contrôler ; la fin devint encore plus menaçante. En effet, il semblait que l’ « allié Staline » observe d’un œil intéressé les aventures militaires allemandes, et compte bien pouvoir y trouver les base d’un jugement concernant l’efficacité de la Wehrmacht. Autrement dit, si la situation perdure, l’Allemagne pourrait bien se retrouver coincée entre deux fronts.

Manstein, durant la réunion, était resté de marbre. Le Führer l’avait bien remarqué. Les deux hommes ne s’aimaient pas, mais Hitler voyait en lui un stratège de haut vol, arriviste et un poil arrogant, ce qui finalement était plutôt une bonne chose. Il était manœuvrable, et c’était là le plus important. Dès son arrivé en début de soirée, Manstein avait demandé une audition particulière, après la réunion. C’était aussi très stratégique de sa part, car Hitler aurait craché son venin, et défoulé son allergie irréversible envers la haute noblesse militaire allemande.

Le général fut donc reçu, et le dictateur l’attendait assis à son bureau. C’est à peine s’il fit mine de voir le salut impeccable du militaire, et rompis le silence d’un ton pressé :

- Alors Manstein, encore une idée lumineuse que je connais déjà ?

Le Führer faisait allusion au plan jaune, qu’il s’était attribué dans son immense majorité.

- Je vais vous expliquer, c’est en fait très simple militairement, là n’est pas la difficulté.

La rencontre entre les deux dictateurs était non seulement précipitée, mais aussi décisive pour l’avenir des deux pays. On avait choisi Innsbruck. La frontière commune permettait un très bon niveau de discrétion, mais surtout à Hitler de rester au dessus du territoire du Reich. C’est ce dernier qui arriva le premier. On avait réquisitionné tous les bâtiments administratifs qui servaient principalement de cantonnements aux troupes chargées de la surveillance des lieux. La ville était bouclée.

Le Duce n’avait plus le choix, il fallait bien décider, et les quarante-huit heures de délais donnés ressemblaient plus à un ultimatum qu’à une relation d’alliés. L’Italie n’était pas prête à faire la guerre, encore moins que ses voisins. Elle manquait de tout, sauf peut-être d’une flotte, qui pourtant allait être parfaitement inutile dans ce cas de figure. Comme à son habitude, le Führer avait appliqué avec perfection sa méthode mélangeant au discourt autant de gentillesses que de menaces. Et il allait rester là, pendant les deux jours, afin d’attendre la réponse, l’obligeant lui aussi à séjourner à Innsbruck, lui qui n’aimait que le soleil et la chaleur.

Puis ce fut un balai régulier et dense d’appareils, tant civils que militaires, des deux nations, sur le petit aérodrome d’Innsbruck. Ils atterrissaient sur la seule piste, bordée des Me 109 flambants neuf du JG 76 déplacé pour l’occasion. Ces anciens pilotes autrichiens maitrisaient parfaitement la région et le vol en montagne. On disait qu’il y en avait toujours quatre en l’air, et que les autres pouvaient décoller en moins de 6 minutes.

Aux ministres se succédaient les militaires, et Mussolini passait de réunion stratégique en exposé économique. Au fond de lui, il savait. En fait il n’attendait que cela. Il avait jusqu’alors été incapable de se décider, et le sort lui présentait une solution qui pouvait bien lui apporter la gloire.



Voila. Qu'en pensez vous?

Cordialement
Eric DENIS


Dernière édition par le Mar 24 Juil 2007 - 14:52, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: Uchronie - France 40: la Victoire en rêvant   Uchronie - France 40: la Victoire en rêvant EmptyMar 24 Juil 2007 - 14:33

Réponse à ladc51 (51 pour la Marne?)
La promotion du colonel de Gaulle, qui elle, n'est pas une fiction, s'explique par son profil de carrière. Dès la fin 1939, autant Daladier que Reynaud "poussèrent leurs "poulains". La dimension politique du colonel de Gaulle avait été détectée par Reynaud dès 1935 et il voyait en lui un futur "Connétable de France". D'où le fait que dès fin mai 1940, le Général "entre en politique" comme sous secrétaire d'Etat à la Guerre avec la mission " de s'inquiéter des moyens existants partout dans le monde pour continuer la lutte". C'est de Gaulle qui, à cette époque, dirigera les achats effectués en particulier aux Etats Unis pour le "compte de la France et de l'Angleterre".
Bon, on en reste au 12 avril 1940, tandis qu'Hitler consulte les augures et son médecin, et que l'OKW "planche" sur un nouveau plan de manoeuvre, la trouille au ventre car le Führer "a plus d'estime pour les juifs que pour les généraux de la Heer" (NDA: Strictement authentique. )
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MessageSujet: Re: Uchronie - France 40: la Victoire en rêvant   Uchronie - France 40: la Victoire en rêvant EmptyMar 24 Juil 2007 - 15:06

Réponse à Eric,
Attention, dans mon scénario, les Français, n'ont pas connaissance du plan jaune dans toute son étendue, mais des informations sérieuses qui ne vont cesser d'augmenter. Le général Georges fait avant tout référence aux exercices d'état-major réalisés depuis le début des années 1930 sur le thème d'une attaque surprise par les Ardennes avant la mobilisation des gros. Le premier a eu lieu en 1931 à la demande du général Weygand, par le général Walch, puis en 1933 avec "Hiver 1933/34" où les Allemands mettaient "en ligne" 140 000 hommes et 10 000 véhicules" puis, en 1938 par le général Prételat, lors patron de la 2ème Armée (Sedan). Toutes ses manoeuvres sur carte concluèrent à la défaite des forces françaises sur la Meuse et à la prise de Paris en quinze jours! Lors du dernier exercice de 1938, le général Gamelin estima que "l'on avait fait la part belle aux Allemands. Pour Prételat, qui jouait le rôle du général allemand, la date de l'offensive fut fixée au 30 mai 1938, troublant non? Pour lui, les Allemands mettraient 24 heures au plus 36, pour effectuer les 120 km qui s'éparent la frontière allemande de la Meuse. A noter que dans tous ces exercices, est prise en compte la motorisation de l'armée allemande. Bon, j'y reviendrai.
Cordialement
Stéphane
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MessageSujet: Re: Uchronie - France 40: la Victoire en rêvant   Uchronie - France 40: la Victoire en rêvant EmptyMar 24 Juil 2007 - 17:23

Pour Stéphane : je connais bien le parcours de De Gaulle et je suis tout à fait de ton avis... si on regarde ses responsabilités politiques : son "statut" de poulain de Reynaud lui a permis d'avoir des responsablitiés politiques fortes avant même d'entrer au gouvernement... Je suis plus dubitatif sur le fait que ce sponsoring fort ait pu lui donner des responsabilités militaires plus vite que dans la réalité ; si Reynaud peut pousser pour qu'on lui donne tel poste au détriment d'autres colonels, je ne crois pas que dans l'armée de terre française de 1940, on s'affranchisse ainsi du tableau d'avancement pour "sauter" des grades et lui donner des responsabilités dignes d'un général 2 ou 3 étoiles...
Mais c'est un détail mineur par rapport à l'intérêt de ce récit !
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Stéphane Ferrard
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MessageSujet: Re: Uchronie - France 40: la Victoire en rêvant   Uchronie - France 40: la Victoire en rêvant EmptyMar 24 Juil 2007 - 18:03

Laurent,
Attention, dans mon scénario, le colonel de Gaulle n'est que chef d'état major du général Delestraint qui est le vrai patron du groupement cuirassé. C'est Hitler qui n'a fait que retenir le nom de de Gaulle comme chef du GC, peut être pour impressionner les généraux. A l'époque, de Gaulle était très connu, Delestraint beaucoup moins. Il y a là une volonté d'Hitler d'utiliser un nom. En 1940, plusieurs colonels accédèrent à des responsabilités supérieures à leur grade, le colonel Perré patron de la 2ème DCR en est un exemple. Tu n'ignores pas que de Gaulle fut nommé à plusieurs reprises et "à titre provisoire" à des responsabilités plus élevées que son grade effectif (1915, 1921 et..1940). Cordialement
Stéphane
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