Le Camp des Fourches

Bonjour à tous.

Tout d'abord, un petit rappel :

Le Camp des Fourches est un casernement de montagne situé à 2 291 m d’altitude, dans le massif du Mercantour, sur la Route de la Bonnette (plus haute route d'Europe), à environ 8 km du col du même nom.
Utilisé comme emplacement de bivouac dès les années 1890, le camp a été construit entre 1896 et 1910 et amélioré jusqu’à la fin des années trente.
L’ensemble est constitué de vingt-six petits bâtiments. On y a ajouté par la suite la recette supérieure d’un téléphérique ainsi qu’un poste de commandement doté d’un mess pour les officiers et d’un poste de télégraphie optique à l’étage.
Ces chalets servaient principalement de logement et pouvaient accueillir un bataillon de chasseurs alpins à quatre compagnies de 150 hommes qui vivaient en quasi-autarcie. Le camp était en effet équipé de cuisines, de magasins, de sanitaires et d’un four à pain. Le téléphérique, construit dans les années trente, qui reliait le hameau du Pra, permettait d’assurer le ravitaillement ou l’évacuation des blessés. Des écuries permettaient enfin d'abriter les mulets.
Le camp était occupé en permanence, mais pendant l’hiver il n’y avait qu’un effectif réduit chargé d’assurer le gardiennage ; la circulation entre les chalets se faisait sous la neige dans des galeries en planche. Une esplanade située au sud de la position permettait également de dresser des tentes marabouts à la belle saison.
Bien que situé à proximité immédiate de l'avant-poste du Col des fourches qui a été attaqué en juin 1940, il ne semble pas que le camp lui-même ait été affecté par ces combats.
L’ancien poste de commandement, qui n’a pas encore perdu sa toiture, est encore décoré de peintures murales qui se détériorent d’année en année. On peut voir notamment des scènes de la vie des chasseurs alpins en haute montagne ainsi que d’autre inspirées de la Revue nègre avec Joséphine Baker et sa célèbre ceinture de bananes.





La bonne nouvelle : le camp étant depuis la fin de la seconde Guerre Mondiale laissé à l'abandon, cela faisait des années que ces fresques (et les bâtiments eux-mêmes) se dégradaient, victimes du vandalisme crétin et des rigueurs du climat à cette altitude. Il m'est arrivé à plusieurs reprises ces dernières années de râler auprès du maire de Saint Etienne-de-Tinée quand je le croisais, en lui suggérant de faire passer le mot que des sous du Conseil Général seraient bien plus intelligemment dépensés en restaurant et en protégeant ce patrimoine militaire et historique local plutôt qu'en les jetant par la fenêtre au profit d'autres initiatives saugrenues... Il semblerait que je ne devais pas être le seul à râler (comme quoi ça sert parfois), parce que depuis l'été dernier, le bâtiment hébergeant les fresques a été muré et interdit au public. J'ai en outre croisé des photographes et dessinateurs chargés de faire des prises de vue, des croquis et des recherches historiques afin de restaurer les fresques à l'identique. Il semblerait qu'un projet global de restauration du camp et de mise en valeur ait été voté, financé et entamé.

 

Donc, maintenant, quelques photos récentes (4 jours), car la route était encore fermé 4 km avant le camp en début de semaine dernière, mais ouverte en fin de semaine. Inutile de dire que ça ne se bouscule pas encore en cette saison... J'étais donc "tranquille comme Baptiste" pour organiser mon petit jeu à l'attention des amis du forum ATF40.

Voici donc quelques photos sans grand intérêt, mais avec un détail qui tue pour les plus perspicaces.  







Frédéric

Quelques photos plus parlantes des fresques en question :


 

Ca vaut le coup de crapahuter ! Merci !

ajtrad a écrit:

Voici donc quelques photos sans grand intérêt, mais avec un détail qui tue pour les plus perspicaces.  

Vu ! Sur la troisième photo également !
C'est entre "Truc-muche" (pour les nordistes) et "Où est Charlie", ce jeu...

Un esprit sain dans un corps sain...

Cordialement

Rho le placement produit !

Le lecteur le plus haut du monde?

Hahaha ! Bien vu, les amis. Félicitations aux gagnants du jeu-concours.

"Le lecteur le plus haut du monde", je ne suis pas sûr, mais ce qui est certain, c'est que GBM est "qualifié" 3 000 m d'altitude, j'aime bien me retrouver tranquille pour le lire : une bouteille de thé glacé faite maison, les splendides paysages alpins, ma revue préférée et moi... Quelle sérénité !



Frédéric

Bravo, reste à surveiller pour que cette action ne soit pas un prélude à une conservation numérique justifiant une destruction complète comme ce fut le cas des casernements des Chapieux au tout début des années 90, Val des Glaciers, voir Séloge, col de la Seigne, col d'Enclave.
En attendant, grand bravo pour l'action, et la possibilité de joindre la plage d'Antibes à la neige du Mercantour.
PS: pour les maquettes, ça marche aussi ?
Bernard

Hahaha, excellent Bernard. Oui, oui, ça marche aussi pour les maquettes, j'ai mon petit atelier au chalet, et d'ailleurs l'escadron motocycliste de régiment de cuirassiers tout juste achevé (et dont les photos ont été récemment mises en ligne) l'a été dans les alpages...

Quand vous apercevez en arrière-plan des photos la table en formica beige, c'est une maquette maritime, quand vous apercevez en arrière-plan le plan de travail marron foncé tout tâché, c'est une maquette alpine...

Pour ce qui est de tes craintes au sujet du projet de réhabilitation du camp des fourches, rassure-toi, il s'agit a priori bien d'un projet de réhabilitation du site et d'ouverture à la visite du public.

Frédéric

C'est un endroit magnifique que je connais bien, sur la route de la Bonette, je n'avais pas trop fait attention aux fresques, c'est vrai qu'elle sont très belles et suggestives, je ferais plus attention la prochaine fois que je passe devant   

Alain

Bonjour Alain, cher passionné de Marine.

Hélas, si tu passes prochainement à cet endroit, comme annoncé en début de fil, le bâtiment hébergeant ces fresques a été muré pour en interdire l'accès au public (tu peux d'ailleurs apercevoir les parpaings obturant les ouvertures sur les 2 premières photos de mon petit-jeu concours, le bâtiment concerné est le premier sur la droite de la photo). Tu ne pourras donc pas voir les fresques en question. Je pense que d'ici à la fin de la restauration, il sera muré durant les mois d'hiver, puis ré-ouvert pour le chantier durant les mois d'été (mais de ce fait a priori interdit au public). Je crains donc qu'il ne te faille patienter jusqu'à la réouverture du site au public...

Cordialement.

Tiens, pour rester sur notre période et pour t'adresser un petit clin d’œil Marine, j'ai eu l'occasion de servir sur le BE (Bâtiment d'Expérimentation) Ile d'Oléron, qui était en fait un bananier allemand lancé en 1939 (ex-München), reconverti en 1943 par la KriegsMarine en briseur de blocus, puis saisi par la France à la fin de la seconde guerre mondiale au titre des réparations de guerre.

Chacun de mes passages à la salle des machines était toujours emprunt d'émotion à la vue de l'estampille avec l'aigle allemand et des inscriptions du chantier de construction dans la langue de Goethe sur différentes pièces.

Ci-dessous quelques photos pour rendre la chose plus vivante...







Frédéric

Merci pour les photos de l’île d'Oléron, ce navire ex speerbrecher 32 allemand trouvé en 1945 à Rochefort fera une très longue carrière en France;  Il est armé par la Marine nationale, le 29 août 1945, transformé en navire expérimental pour tester des missiles en 1958, il ne sera rayé que le 31 mars 2002!

Les photos attestent qu'il était bien entretenu en outre, les Diesels brillent comme neuf alors qu'il avaient probablement plus de 40 ans lorsque la photo a été prise  

Cordialement 

Alain

Superbes photos du camp des Fourches


par contre celle-ci est moins récente  

Revenons à nos fondamentaux ! Un peu de pub pour le numéro 368 de Militaria Magazine du mois de mars 2016 qui apporte quelques précisions historiques ! En souvenir de Jacques Sicard.
Bonne lecture !

Merci pour ce partage et ces photos vivantes de lieux que je hante fréquemment chaque été, en quête de sérénité. C'est émouvant de voir les bâtisses entières et en fonction, avec des "Diables Bleus" autour.

J'ai été notamment impressionné par le nombre de tentes sur le plateau en contrebas du camp des Fourches, quand on voit les lieux aujourd'hui, uniquement fréquentés par les marmottes, les brebis et quelques motards teutons (heureusement, pas des side-cars d'AufKlärungs-Abteilungen), on a du mal à imaginer ça.

Cordialement.

Frédéric

C'est avec grand plaisir que l'on prend un peu d'altitude en cette période !
P.S : l'article fait 5 pages (de la 58 à la 62)

Cordial salut alpin !

fred, on s'y retrouve cet été? j'habite draguignan, c'est pas loin!

Bonjour Jean-Baptiste.

Avec un très grand plaisir. Je n'ai pas encore la visibilité suffisante pour déterminer à quelles dates exactes je serai dans mon paradis alpin, mais dès que c'est le cas, je te le ferai savoir.

À très bientôt.  

Frédéric

impecc!

Salut Jean-Baptiste.

Je ne t'oublie pas. Pas monté en juillet, ne sais pas encore si je monterai en août. Si c'est le cas, sans doute en début de mois. Je te tiens au jus ! A très bientôt peut-être.

Amicalement.

Frédéric

ajtrad a écrit:

Salut Jean-Baptiste.

Je ne t'oublie pas. Pas monté en juillet, ne sais pas encore si je monterai en août. Si c'est le cas, sans doute en début de mois. Je te tiens au jus ! A très bientôt peut-être.

Amicalement.

Frédéric

salut fred, je rentre de la vallée des glaciers. suis au taquet. pas grave suis patient.

Salut Jean-Baptiste.

ça y est, j'ai un peu plus de visibilité. Je t'envoie un message en MP pour qu'on s'organise et te donner mes coordonnées.

Amicalement.

Frédéric

Sympathique page du Département sur le camp des Fourches avec de belles illustrations sur le camp et des différents bâtiments

https://www.departement06.fr/projets-realises/camp-des-fourches-30347.html

Le camp des Fourches, témoin du passé mouvementé de l’Europe, méritait d’être sauvé de l’abandon. Le Département des Alpes-Maritimes, après avoir acquis le site, s’est engagé dans une campagne de mise en sécurité et de restauration des bâtiments, travaux menés entre 2016 et 2018


plan du camp à la veille de la dernière guerre - 80 Chasseurs Alpins  y vivaient en permanence depuis 1932