Tirailleurs débarqués à la Pallice le 15 juin 1940

Bonjour,

Le 15 juin 1940, 500 tirailleurs sénégalais débarquent à La Pallice du "City of London" en provenance de Dakar. 8 jours plus tard la ville est occupée par les Allemands. Quelqu'un saurait-il ce qui est advenu de ces tirailleurs. Ont-ils été évacués ou capturé comme une grande partie de la garnison de La Rochelle déclarée "ville ouverte". 
Merci d'avance pour toute réponse...

Amicalement 
Pontus

Bonjour,

J'ai un livre sur la Coloniale, je vérifierai si ces tirailleurs n'ont pas été envoyé au camp de Souge car j'ai 2 photos ou on voit des hommes en pleine retraite dans les Landes. Mais ils ont l'air d'être frais et reposés.

Cordialement Nicolas

C'est ce que je me demandais aussi, il faudrait connaître la nature précise de ce demi-millier d'hommes de renfort, déjà instruits ou armés ou non etc...
car La Rochelle n'a qu'une annexe du Dépôt des Isolés Coloniaux de Marseille, alors que d'autres structures sont susceptibles de les accueillir 
Rochefort le Dépôt d'Infanterie Coloniale 188
et le camp de Souge 12 BTS de série 100 en cours de formation qui n'auront pas le temps d'être armés et engagés

Salutations
Loïc

Bonjour, 

J'ai effectivement songé à une évacuation vers le camp de Souge, mais je n'ai trouvé aucune information pouvant le confirmer. Par contre 250 hommes du dépôt de Rochefort sont mis en ligne pour défendre la route de Niort quelques jours plus tard, c'est une autre piste.
Dans mon idée il s'agit d'un renfort de tirailleurs,  non armé et ayant reçu une instruction succincte... ils ont embarqué à Dakar le 05 juin. 
Je ne suis pas spécialiste des troupes coloniales je le précise et il ne s'agit donc que de suppositions.

Amicalement 
Pontus

Bonjour,

Dans "Les Forces Maritimes de l'Ouest" du SHM, il est dit que la défense de Rochefort était constituée de deux ou trois minces rideaux en profondeur (entre 2 et 12 km de la ville) sur les quatre routes suivantes : la Marine tenait les routes de La Rochelle et Cire, la Coloniale celle de Rochefort avec 250 hommes et un dépôt du Génie composé de "très mauvais repliés, en pleine fermentation politique" avec 50 fusils.
Le dispositif de défense  a été mis en place le 18 juin à 16h00 et,  Rochefort ayant été déclarée ville ouverte, fut retiré le 20.
Pas de précisions supplémentaires.

@+

Alain

Bonjour à tous,

juste une supposition concernant ces hommes.

Avant la déclaration de guerre, le 12° RTS était cantonné à Saintes et à La Rochelle.

Pourrait-il s'agir d'un renfort pour le 12° RTS ?

Mais pour moi, le mystère reste entier.

Cordialement

Rémy SCHERER

Pour Capu Rossu

Mes données complètent les vôtres, elles sont tirées de la page 15 de "Charente-Maritime, Vendée, 1939-1945"  

Citation :

Trois cent cinquante hommes de la marine sont chargés de barrer les routes de La Rochelle et de 
Ciré, et deux cent cinquante coloniaux celle de Niort. Des éléments peu sûrs du génie tiennent 
Tonnay-Charente. Ces forces ne disposent d'aucun canon, mais seulement de quelques mitrailleuses.

pour Rémy
C'est bien possible, mais le 12e RTS est dans l'est, l'idée de l'incorporation de ces tirailleurs dans la défense locale est séduisante. Il me semble que Brest fut aussi défendue par les des tirailleurs peu instruits issus d'un renfort récemment parvenu en métropole (à confirmer).


bien amicalement,
Pontus

Bonsoir à tous,

Ceci est est bizarre car La Rochelle est tombée le 23 juin . La Garnison était consignée dans ses quartiers. L'armement consigné dans les armureries. La Rochelle a été prise sans résistance. Est ce que ses hommes chargés de la défense de cette ville ne sont pas greffés à une unité en retraite. Je Pense au groupement de Vary ou un autre groupement.
Je rejoint l'hypothèse de Pontus ,ce serait une aberration d'envoyer des troupes fraîches sans  ou  peu d'instruction tenir une ligne de défense . 
Le mystère reste entier. 

Cordialement Nicolas

Bonsoir,

La défense de Brest est assurée 2 compagnies du 112ème Régional, 1 compagnie du 12ème BCA et trois compagnies du Dépôt Colonial 118.
Les Coloniaux (pas plus de précision) sont sous les ordres du chef de bataillon Paumier du Dépôt 118 et tiennent le sous-secteur sud en deux points : Plougastel-Daoulas et Crozon  - Le Faou.

@+
Alain

bonsoir
Il y'a en effet de nombreuses unités tirées des Dépôts en juin 1940 ici et là, même si ces hommes ne sont alors sans doute pas destinés à aller au front si tôt mais comme le front est en train de venir à eux...

les «4 ou 5 compagnies» du DIC 118, ce sont des marsouins à priori pour moi, pas des tirailleurs indigènes c'est un Dépôt lié à un RIC & Pionniers, pas aux RTS, il y'a d'ailleurs le drapeau du 2^ème RIC de mémoire que le régiment n'a pas avec lui

Salutations 
Loïc

Bonsoir,

pour Loïc

Le général Charbonneau évoque 4 à 5 compagnies mais Caroff en donne 3 dont au moins la 1ère compagnie (capitaine Leblanc, 3 sections de FV à 20 hommes et une section de mitrailleuses) parvient embarquer au Conquet pour Ouessant et de là pour Plymouth.

Le livre le chemin le plus long mentionne ceci 

P103
À Arrow Park, beaucoup de militaires français en transit, un grand nombre d'isolés, mais aussi un bataillon complet de tirailleurs sénégalais avec armes et équipements, venant... de Brest
Et...

Espoir: revue de l'Institut Charles de Gaulle 

P109
Il existe dans un camp, à Arrow Park, près de Liverpool, un détachement de 1 200 tirailleurs sénégalais sous les ordres du lieutenant Duché de Bricourt, ces hommes attendent depuis le 16 juin leur départ pour la Gold Coast. 

Duché de Bricourt appartenait à un renfort envoyé en France fin mai sur un navire anglais et détourné apparemment de Brest vers l'Angleterre le 16 ou le 17 juin ou plus tard cela varie selon les sources et ce n'est pas très clair.

Donc je n'ai pas de preuves formelle que les défenseurs de Brest sont des Sénégalais, juste quelques soupçons.
Si quelqu'un a des éléments de réponses là aussi je suis intéressé.

Pour Nico,

Attention nous ne parlons pas de La Rochelle mais de Rochefort où une défense a été esquissée...
En ce qui concerne les troupes avec un minimum d'instruction engagées il y a pas mal de cas : les Nord Africains de la brigade Belloin qui combattent dans la zone de Saumur sont réputés peu instruits, les hommes du bataillon du DI51 engagés dans le secteur d'Orléans n'ont que peu d'expérience. De toute façons ces détachements ne sont pas destinés à affronter les panzers, mais à organiser et garder une ligne de défense en attendant la relève par une GU ce qui dans les faits se produit rarement.
je note que 2 compagnies du DI 188 appartiennent effectivement au Groupement Vary, vous m'y faites penser... 


Bien amicalement 
Pontus

Bonjour Pontus,

je reviens sur la défense de Brest à laquelle ont participé des hommes du dépôt commun des 2° et 6° RIC sous les ordres du lieutenant-colonel Barré (engagement les 18 et 19 juin).

A priori ce sont des marsouins et non des sénégalais.

Source : L'ancre d'or (Les combattants de l'honneur).

Rien de nouveau pour La Pallice.

Cordialement

Rémy SCHERER

Pontus a écrit:

Attention nous ne parlons pas de La Rochelle mais de Rochefort où une défense a été esquissée...

La défense de La Rochelle était facile à organiser. La direction du Nord est barrée par l'estuaire de la Sèvre niortaise. Par l'Est, le canal de Marans à La Rochelle interdisait toute intrusion de blindés. Mais il fallait sacrifier Marans, évidemment. Seulement, la défense de La Rochelle n'avait comme intérêt que de protéger Rochefort. Le maire de La Rochelle, Léonce Vieljeux souhaitait cette mesure : c'était un radical de l'ancien temps, lui-même colonel de réserve. En tout cas, il souhaitait également l'évacuation de la garnison, si aucune défense ne devait être esquissée. Il fut à peine écouté par les autorités supérieures. J'ai oublié le nom du responsable du secteur de La Rochelle. Si quelqu'un a des infos ? 

Il faut savoir également que les troupes allemandes qui occupèrent La Rochelle le 23 juin étaient peu nombreuses et relativement peu armées...

Bonjour,

Le général Joseph Eon commandait de la subdivision de La Rochelle. Il est l'un des rares officiers généraux a avoir rejoint la France libre dés juillet 1940.

Amicalement,
Pontus

Merci pour cette réponse. D'après le colonel Passy, Eon était un peu fatigué, voire dérangé. En 1942, il proposait que de Gaulle se rallie à Giraud. Il était question initialement, de lui confier le commandement des troupes de la France Libre stationnant en Angleterre. Mais quand de Gaulle l'eut vu, il se contenta de lui confier l'administration de l'habillement... 

En tout cas, le 23 juin 1940, il choisira d'appliquer strictement les consignes du gouvernement Pétain, tout comme le général Griveaud à Nantes. Cependant, en ce qui le concerne, il préfèrera quitter La Rochelle pour ne pas tomber aux mains des Allemands.

nico a écrit:

ceci est est bizarre car La Rochelle est tombée le 23 juin . La Garnison était consignée dans ses quartiers. L'armement consigné dans les armureries. La Rochelle a été prise sans résistance. Est ce que ses hommes chargés de la défense de cette ville ne sont pas greffés à une unité en retraite. Je Pense au groupement de Vary ou un autre groupement.

 

Pontus a écrit:

je note que 2 compagnies du DI 188 appartiennent effectivement au Groupement Vary, vous m'y faites penser... 

certes mais ne pas oublier que le DIC 188 ce n'est pas la garnison de La Rochelle mais Rochefort, il faudrait une liste détaillée des unités captives à La Rochelle le 23 juin pour vérifier si les 500 Sénégalais s'y trouvaient toujours

Salutations
Loïc

"Les prisonniers de guerre français sont parqués dans des camps provisoires (Mazeray, La Jarne, Saintes), avant d'être regroupés au camp de Surgères, rapidement surpeuplé. Les hommes du IIIe régiment d'infanterie coloniale de Rochefort sont incarcérés à l'école des mécaniciens de l’armée de l’Air en attendant leur démobilisation."


Voilà ce que j'ai relevé sur le document officiel de l'AJPN concernant la Charente Maritime.

Bonjour,

Il faudrait que je prenne le temps de chercher dans les listes de prisonniers français. J'avais noté que suivant leur zone de capture, ils sont souvent regroupés par Fronstalag.

Pontus

Oui mais comment les identifier à coup sûr sur ces listes par cet angle sans connaître l'unité
toujours est-il que ils étaient encore La Rochelle, cette garnison comme le rappelle Bruno, bien que capturée sur place, a été en effet démobilisée à l'instar du C.O.A. de DCA de la caserne Renaudin dont les hommes ont été dirigés sur la zone libre pour les formalités de démobilisation

Bonjour,
Donc si la garnison de la Rochelle avait résisté , à l'armistice elle aurait été rapatrié en zone libre. Mais que sont devenus ses tirailleurs sénégalais.

Cordialement Nicolas

Non, la garnison n'a pas résisté. Elle a été livrée aux Allemands par son supérieur. Toutefois, il semblerait que les prisonniers aient été ensuite transférés en zone libre. Cette info reste à vérifier...

Je confirme que c'est bien ce qui s'est produit pour le COA de DCA (projecteurs) de la caserne Renaudin (correspondance d'un brigadier Languedocien de la DAT Lyonnaise affecté à La Rochelle qui a vu arriver des tanks belges dans sa caserne début juin pour l'anecdote)
https://atf40.1fr1.net/t12135-coaa-nemours-95e-rat

Bonjour,

C'est un peu au cas par cas, puisque à deux pas de là, le 24 à Rochefort 400 officiers des services centraux de la marine capturés par les Allemands vont passer plus d'un an en captivité.

Pontus

Bonsoir BRH, j'ai écrit le mot " si" dont l'hypothèse que si la garnison n'aurait pas été livré par son général Eon , qui a eu le toupet de s'enfuir, elle aurait été sans doute rapatrié en zone libre puisqu'elle n'était pas complètement encerclée. 

Nicolas

Bonjour Loïc,

Merci pour la source. Cependant, je ne suis pas certain que toutes les troupes encasernées à La Rochelle aient été ensuite déplacées en zone libre. J'ai connu un vieux rochelais qui prétendait avoir été fait prisonnier à sa caserne et avoir ensuite été transféré en Allemagne. Malheureusement, je n'ai pas retenu exactement son nom. Tison ou Tisonnier, je ne suis plus très sûr... C'était un bon vieux socialiste qui n'aimait pas du tout Mitterrand. Il parlait d'un colonel Tessandier ou Tisssandier, mais à ma grande honte, je ne retrouve plus la petite note où j'avais consigné ces détails... 

Quant à l'anecdote des chars belges, je n'en avais jamais entendu parler !!! Je me demande bien de quels chars belges il pouvait s'agir ? Des FT avec des cocardes belges ? Voilà une nouvelle énigme pour François Vauvillier...