Liste des "transformations" / challenges de l'armée Française de 1918 à 1940.

Bonjour,
J'ai été sollicité pour écrire un petit article sur les transformations de l'armée Française pendant la période 1918-1940 et les raisons de la mauvaise connaissance de cette période maintenant.
J'avais listé ces points suivants:

• Décroissance de ses effectifs suite à la démobilisation.
  
• Professionnalisation de ses cadres, souvent issus du rang.
  
• Intégration la technicité grandissante liée à l’évolution de ses régiments: TSF, motorisation...
  
• Création des régiments de chars de combat intégrés aux Divisions Cuirassées.
  
• Motorisation de la Cavalerie et sa transformation en Régiments d'Auto-mitrailleuses, en Groupes de Reconnaissance de Corps d'Armée GRCA, en Groupes de Reconnaissance de Division d'Infanterie GRDI, en Divisions Légères Mécaniques et en Division Légère de Cavalerie.
  
• Création de l’Armée de l’Air.
  
• Développement de la fortification dans l'Est et le Sud-Est.
  
• Malgré des crédits décroissants liés à une situation économique internationale dégradée découlant de la crise de 1929.
  
• Et une situation géo-politique complexe.
  

L'intelligence collective étant plus forte, je fais appel à vous (je citerai le forum, bien évidemment). 
Quels points aurai-je omis?


Et, selon vous, quelles sont les raisons de la mauvaise connaissance de cette période?


D'avance merci.
Laurent

Bonjour,

Le programme me paraît bien vaste pour un petit article.

Il existe un travail de référence pour donner un plan : Les problèmes de l'armée française 1918-1939.

Quelques remarques :
- la décroissance des effectifs est liée à la démobilisation, bien sûr et de façon normale. Mais par rapport à l'armée d'avant 14, il y a une forte diminution également. Elle est liée à la volonté de raccourcir la durée du service militaire puis au problème des classes creuses, sans parler des questions budgétaires.
- il n'y a pas de régiments de chars dans les DCR, mais des bataillons groupés en demi-brigades. Les RCC éclatent à la mobilisation en bataillons formant corps, dont la grande majorité n'est pas destéinée aux DCR.
- les DLC sont de créations très tardives. A la mobilisation, l'Armée de Terre aligne encore 3 Divisions de Cavalerie.

Enfin, je ne comprends pas le point : professionnalisation des cadres, souvent issus du rang.

Cordialement,

DH

Pour moi,l'armée n'est que le reflet d'une société civile :elle ne peut pas vivre sans être touchée par tous les maux qui vont frapper la société française de l'après guerre, par exemple les classes creuses qui ne sont pas seulement dues aux ravages de la guerre précédente mais qui s'inscrivent dans un long processus sans doute enclenché dès la fin du XVIIIème siècle.La diplomatie qui était parvenue après 1870 à nous fournir de solides alliés n'en est plus capables,elle nous a donnée des devoirs après 1919auxquels nous ne pourrons faire face......Le corps social est très fracturé,manque de cohésion comme jamais peut être depuis la période révolutionnaire.......

Merci à tous les deux pour vos réponses.
Mon intention n'est pas de tout traiter, mais de lister les transformations majeures.
Le point sur la professionnalisation des cadres est très bien traité dans "Histoire de l'Officier Français", la formulation est sans doute à revoir.
Cela vient du constat, à la fin du conflit, qu'une grande partie des officiers subalternes doivent leurs galons aux 4 ans de conflit et n'ont pas reçu d'instruction militaire ni d'officier à proprement parler. Il a donc fallu les réintégrer dans un "cursus" pour professionnaliser ce corps.
Laurent

Je comprends mieux, il s'agit donc plutôt d'une remise à niveau.

"Dès 1919, on avait renvoyé dans les deux grandes écoles militaires les survivants des admissibles de 1914, les élèves des promotions accélérées de 1916 à 1918, les admis et les admissibles du concours spécial de 1919. Ce furent des promotions spectaculaires, comptant côte à côte des capitaines, des lieutenants, des sous-lieutenants, des aspirants des sous-officiers et de simples soldats. Les gardes des drapeaux ne comprenaient que des membres de la Légion d'Honneur, les rangs étaient constellés de décorations. On apprit imperturbablement à ces vétérans comment ils auraient dû conduire les hommes. Ils ne se formalisèrent pas, car c'était le seul moyen d'obtenir un grade régulier."
"Histoire de l'Officier Français"

Bonsoir,
Je vous en avais parlé.
L'article est maintenant publié:
https://mars-attaque.blogspot.com/2018/11/une-mine-dor-pour-la-recherche.html
Avec, au passage, une petite promo d'ATF40.
Bonne lecture.
Laurent

Bravo pour la démarche, et merci beaucoup pour les quelques lignes sur notre forum.

Cordialement,
DH