- visaval a écrit:
- pouvez vous m'en dire plus sur le 4ème BLC ?
Bonjour,
Petit détail: il s'agit du 4e BCC (bataillon de chars de combat), anciennement appelé 4e BCL (bataillon de chars légers) comme un certain nombre d'autres, et on retrouve la mention BCL dans beaucoup de documents d'époque, la plupart des rédacteurs ne s'étant pas embarrassés des lubies nominatives des état-majors.
Je recopie une partie du rapport (nécessairement sommaire) du commandant de l'unité:
Du 26 Mai au 8 JuinReconstitution du Bataillon. Tous les chars sont à revoir. Le travail est organisé par l'Armée-Chars [c.a.d. le commandement des chars de l'armée - LC], les équipes sont réparties entre le Parc d'Armée, l'échelon et le P.C. du Bataillon. Sur ces trois points, les ouvriers donnent à plein, le 8 juin le Bataillon pourra rejoindre à l'ordre d'alerte avec ses trois compagnies pleines.
Du 8 Juin au 11 JuinAlerté le 8 Juin, mis à la disposition du corps colonial, le Bataillon fait mouvement à 3 heures du matin pour se porter en direction de VONCQ (3e Cie Lieutenant LEDRAPPIER) les ALLEUX (1ère Cie, capitaine DAYRAS) BOIS du Mont des GRUES (2ème Cie, Lieutenant LUCCA).
L'Allemand attaque largement, mais sans contenu, au moins sur l'ensemble de ce front. LA 2ème Cie ne sera pas engagée, les tirs de barrage et les feux d'Infanterie (35° D.I.) ayant suffi à arrêter l'ennemi. Les 1ère et 3ème Compagnie se battront pendanc ces deux journées du 9 au 10 avec le 57ème d'Infanterie. Sur la gauche, le village de VONCQ pris et repris plusieurs fois restera finalement entre nos mains occupé à la fois par les chars de la 3ème compagnie, par l'Infanterie et par les Cavaliers. L'ennemi laisse sur le terrain de véritables "tas" de cadavres. Cette même Compagnie détachera à maintes reprises des sections dans les boqueteaux environnants et y réduira toutes les infiltrations ennemies. Sur la droite, la 1ère Compagnie combat sous bois, contre attaque au Nord et à l'Ouest des lisières du Bois de VONCQ, fait sa liaison un moment avec la 3ème COmpagnie entre VONCQ et le bois et s'installe finalement sur les layons de la forêt pour y barrer les passages.
Ces deux Compagnies se sont magnifiquement battues; 1.500 prisonniers ont été faits [Ce chiffre est entouré au crayon avec marqué "faux", mais je ne suis pas du tout sûr que ce soit écrit par une main d'époque - LC]. L'Infanterie s'est cramponnée au terrain mais les chars ont la satisfaction d'avoir contribué pour une bien large part au résultat de ces deux journées de combat.
Pertes:
1 Officier tué
1 sous-officier tué
2 sous-officiers disparus (présumés tués)
4 chasseurs tués
2 chasseurs disparus (présumés tués)
2 chasseurs blessés
5 chasseurs blessés
La 3ème Compagnie a trois chars détruits par anti-chars. Elle rallie avec deux chars seulement en état de combattra mais le matériel endommagé est ramené au poste de relai d'où il sera remorqué sur l'échelon.
La 2ème Compagnie, bien que non engagée directement a six chars en panne dont un du fait de l'ennemi. Elle ramènera son matérien au complet et participera au remorquage et au dépannage des chars de la 1ère Cie.
La 3ème compagnie rallie avec six chars en état de combattre 3 chars sont endommagés par des obus anti-chars, 5 autres sont en panne mécanique. Seul restera sur le terrain, à la pointe extrême de l'avance, comme un symbole, le char détruit du Commandant de Compagnie.
(fin de citation).
Je cite l'historique de l'unité:
9 Juin - A 3 heures, le mouvement commence et à 3h30, après un bombardement d'artillerie, l'ennemi déclanche une attaque générale sur le front de la 35° DI. Au PC du 57° RI, l'émotion est intense, les Allemands seraient parvenus sur les arrières.
A 10 heures, les 1° et 3° Cies sont engagées avec le 57° RI.
1ère Cie à droite. Contre-attaque au nord et à l'ouest des lisières du bois de Voncq. Elle combat constamment sous bois et, finalement, s'installe sur les layons et s'y maintient toute la journée.
3ème Cie à gauche. Prend Teron puis Voncq qu'une contre-attaque ennemie fait abandonner. Une nouvelle attaque de ce village combinée avec le GRDI en maintiendra définitivement la conquête jusqu'au 10 au soir.
Le 10 à 20 heures, le 57° RI se replie sous la protection des chars qui ne quittent les positions acquises qu'à 23 heures le 10, sans être inquiétés par l'adversaire. L'ennemi n'occupe Voncq qu'après le repli de la 3° Cie, le 11 au matin.
En fin de journée, il ne restera à la 1ère Cie que deux chars en état de marche et la 3° ralliera avec 6 appareils son Commandant de compagnie est tué au cours de l'attaque, son char détruit sur le terrain, marquant l'extrême avance de nos troupes.
A la nuit, le bataillon rallie la CE à Véry.
Il y a un article de la Revue Historique des Armées sur la bataille, mais je n'ai pas la référence exacte (c'est signé A. Golaz, au cas où quelqu'un voudrait le rechercher) et c'est trop long pour que je m'amuse à le recopier.