Du Traité de Versailles à l'Armée de métier : quelques liens méconnus

Il y a cent ans, le Traité de Versailles imposait à l’Allemagne une armée limitée à 100 000 hommes.
On sait peu que cette clause a été imposée contre la volonté de Foch, qui voulait pour l'Allemagne une armée de conscription de 200 000 hommes. Von Seeckt devait faire de cette contrainte une opportunité, l’occasion de créer cette petite armée d’élite qu'il appelait de ses vœux avant de la réaliser. Faut-il y voir aussi un modèle aussi pour cette armée de métier dont le lieutenant-colonel De Gaulle souhaitera doter la France?
Autant de questions à revisiter en ce temps de centenaire :
http://sam40.fr/apres-versailles-seeckt-et-de-gaulle-vers-larmee-de-metier/

Merci pour cette intéressante mise en perspective.

Pour ce qui est de la conclusion, il me semble que De Gaulle n'était pas la personnalité la plus à même de s'affranchir de l'esprit de bouton. J'en veux pour indice, sinon pour preuve, le traitement réservé aux unités de cavalerie placées sous ses ordres au sein de la 4e DCR (cf De Gaulle sous le casque, De Wailly)...

Cordialement,
DH

Bonjour,

Pourriez-vous être plus précis, svp ?

Bien sûr,

Relations exécrables avec le lieutenant-colonel du Ham, commandant le 10e cuirs, sur fond de critiques de mauvaise foi ;
Mépris pour les hommes du 7e RDP : "l'honneur fait aux dragons est inverse à leurs mérites."
Aucun compte tenu des 2e et 5e DLC (sauf l'artillerie) dans ses ordres lors de la bataille d'Abbeville,
Quand le général Chanoine, le 30 au matin, pointe le défaut évident de son plan d'attaque (reprendre sur les mêmes axes avec des forces bien moindres, une attaque qui a échoué la veille) et propose une alternative pertinente, il s'attire la réponse : "mes ordres sont donnés, je n'y changerai rien"...

Certaines unités de chars n'ont pas été nécessairement mieux traitées, c'est pourquoi je parle d'indice et pas de preuve.

Bonjour à tous,

L'attitude hautaine du Général a fait, semble-t'il, que bon qu'un certain nombre de militaires qui avaient pu gagner la Grande-Bretagne n'ont pas souhaité poursuivre le combat avec lui ...
Bien cordialement

Message modifié le 13/07/2019

A Dhouliez :

"Relations exécrables avec le lieutenant-colonel du Ham, commandant le 10e cuirs, sur fond de critiques de mauvaise foi ;"


Quelles étaient ces critiques et sur quoi étaient-elles fondées ?

"Mépris pour les hommes du 7e RDP : "l'honneur fait aux dragons est inverse à leurs mérites.""


Pourriez-vous donner des détails ?

"Aucun compte tenu des 2e et 5e DLC (sauf l'artillerie) dans ses ordres lors de la bataille d'Abbeville,"


Ces 2 Dlc n'étaient-elles pas en ligne ailleurs ? 

"Quand le général Chanoine, le 30 au matin, pointe le défaut évident de son plan d'attaque (reprendre sur les mêmes axes avec des forces bien moindres, une attaque qui a échoué la veille) et propose une alternative pertinente, il s'attire la réponse : "mes ordres sont donnés, je n'y changerai rien"..."


Pouvez-vous apporter des précisions sur le plan alternatif du général Chanoine ? J'ai lu le livre de Wailly, il y a plus de 30 ans et je ne l'ai pas sous la main...


A Claude Girod :


N'auriez-vous pas dû écrire plutôt : "bon nombre de militaires qui auraient pu gagner la Grande-Bretagne n'ont pas souhaité poursuivre le combat avec lui" ? 


Ceux qui étaient en Grande-Bretagne et qui ont choisi de revenir en France n'ont-ils pas tout simplement voulu rallier la légalité de Vichy ? 

Bonjour à tous

@ BRH : "bon nombre" est excessif ; je l'ai remplacé dans le message par : "un certain nombre".

Et j'ai le sentiment que les explications que nous avançons ne sont pas "exclusives" mais complémentaires ...
Bien cordialement

BRH a écrit:

A Dhouliez :

"Relations exécrables avec le lieutenant-colonel du Ham, commandant le 10e cuirs, sur fond de critiques de mauvaise foi ;"


Quelles étaient ces critiques et sur quoi étaient-elles fondées ?

"Mépris pour les hommes du 7e RDP : "l'honneur fait aux dragons est inverse à leurs mérites.""


Pourriez-vous donner des détails ?

"Aucun compte tenu des 2e et 5e DLC (sauf l'artillerie) dans ses ordres lors de la bataille d'Abbeville,"


Ces 2 Dlc n'étaient-elles pas en ligne ailleurs ? 

"Quand le général Chanoine, le 30 au matin, pointe le défaut évident de son plan d'attaque (reprendre sur les mêmes axes avec des forces bien moindres, une attaque qui a échoué la veille) et propose une alternative pertinente, il s'attire la réponse : "mes ordres sont donnés, je n'y changerai rien"..."


Pouvez-vous apporter des précisions sur le plan alternatif du général Chanoine ? J'ai lu le livre de Wailly, il y a plus de 30 ans et je ne l'ai pas sous la main...

Vous m'avez demandé d'être plus précis, je vous ai apporté des précisions qui ne vous suffisent pas, donc très rapidement et pour ne pas dévier définitivement sur la bataille d'Abbeville.
1° Un exemple : Remise en cause a priori du compte-rendu d'un officier de liaison, lors de l'attaque sur la Serre : "c'est faux ! (...) Vous avez eu peur !" etc. 
2° Après la bataille d'Abbeville, De Gaulle inspecte les unités. Le 1er bataillon est prévenu d'être prêt pour 15h30, il apprendra à 18h30 que personne ne viendra. Idem (mis à part les horaires) au 7e escadron, le seul du 2e bataillon, à avoir tenu. Le reste du 2e bataillon, qui a fui Moyenneville, est visité, avec présentation des personnels proposés pour une citation.
3° Non, les DLC ou ce qui en restait n'étaient pas en ligne ailleurs. Elles étaient disponibles pour attaquer.
4° De Gaulle propose d'attaquer de front en direction du Mont de Caubert, en traversant un vaste glacis, Chanoine propose d'utiliser les défilements entre la Somme et le Mont de Caubert pour couper la poche à sa base...

Pour être complet, de Wailly écrit que De Gaulle n'avait aucun esprit de caste. Ce n'est pas l'impression que j'en retire.


Autre élément, il ne me semble pas avoir perçu le potentiel des futures DLM (prévues à 2 régiments de combat entièrement équipés de Somua, et 2 RDP) dans ses réflexions sur le Corps cuirassé, retenant surtout le qualificatif "légère". Cf. Comment faire une armée de métier.

L'attitude froide et hautaine de De Gaulle envers les troupes placées sous ses ordres n'est pas contestable. 

Je ne vois pas de hargne particulière envers les cavaliers, englobés dans la même considération distante. Je partage donc l'avis de Wailly. Qui plus est, je crois me souvenir que Leclerc était un cavalier...

Oui, Leclerc était cavalier (cuirassiers, saphis, commandant d'un goum - monté sauf erreur). J'ai probablement une sensibilité différente.

Mais, pour revenir au principal, j'insiste, les DLM, telles qu'elles étaient conçues au départ, permettaient probablement de remplir les missions assignées au corps cuirassé, mieux que les DCR version de Gaulle. Elles n'avaient de légères que le nom.

D'un côté, une force qui peut être projetée facilement, assez maniable, de l'autre, on aurait eu un outil certainement adapté à la contre-attaque, moins aux raids lointains. Je ne crois pas que la technique aurait permis d'obtenir des chars lourds et rapides et endurants.

Le problème qui se serait posé, aurait été, au moins initialement (septembre 39), où l'employer. A travers la ligne Siegfried ? En passant par la Belgique ? J'ai le sentiment qu'aucune des deux options n'était envisageable.