Pistolet automatique ?

Bonjour,
Il s'agit plus que vraisemblablement de pistolets de type Ruby dont il existe une trentaine de fabricants, "Ruby" étant le nom du modèle produit par la seule firme Gabilondo Y Uresti, première à avoir contracté avec l'Armée Française. De ce fait, le nom du modèle de cette firme est devenu un nom générique de tous les pistolets de complément espagnols achetés pendant la première guerre mondiale, même quand certains fabricants avaient un nom de modèle propre.
La munition correspondante dans votre document est la 7 m/m 65 officiers (en fait la 7,65 mm Browning, parfois dite courte pour la distinguer de la 7,65 long).
Difficile d'indiquer une marque et un modèle précis, il y avait comme je le disais une trentaine de fabricants. Ces armes n'ont pas de pièces systématiquement interchangeables entre elles, même au sein de la même marque. A part les chargeurs d'une même marque. Il peut y avoir une certaine interchangeabilité pour ces chargeurs d'une marque à l'autre. De façon à éviter certaines confusions rendant les armes impropres au service, l'Armée a fini par user de codes afin d'apairer chargeurs, caracasse et culasse (cette dernière pièce étant là seule sur laquelle figure la marque.
Stéphane Rivoire nous avait communiqué un document où figurent la liste de ces codes, que j'avais de mon côté reconstituée par une patiente observation sur pièce :
https://www.tircollection.com/t28110-lumiere-sur-le-code-appose-sur-les-ruby

Néanmoins, ces pistolets se ressemblent tous plus ou moins, les variantes les plus visibles concernant les stries aidant à la saisie de la culasse (ou glissière) pour armer le pistolet : droites pour certains ou en arc de cercle. Ensuite, le cran de mire peut être plus ou moins proéminent.
Enfin, au cours de l'entre-deux-guerres, un rivet proéminent a été ajouté sur nombre d'armes afin d'éviter que la position du levier de sûreté ne soit involontairement changée lors du dégainé ou lors de la remise de l'arme à l'étui.

Un nouvel apport de Stéphane (Conservateur) donne les plans de cette modification.
Vous trouverez également dans ce sujet la photo d'un Ruby avec un étui de l'entre-deux-guerres avec deux poches pour chargeurs de rechange. Avec le chargeur contenu dans la poignée de l'arme, ça fait trois chargeurs. 19 x 3 = 57, le nombre de chargeurs mentionné dans votre document :
https://www.tircollection.com/t28084p25-ruby-et-etui-1918

A noter que le code reporté à l'avant de la glissière de l'arme photograpiée est tellement inhabituel qu'il pourrait passer pour apocryphe.

Bonsoir Alamas,

Merci beaucoup pour cette réponse fort détaillée pour moi qui n'y connais rien... J'ai bien lu le renvoi qui explique toutes les variantes possible et imaginable... Mais ces pistolets, se ressemblaient-ils ? Ou bien étaient-ils fort différents même pour un néophyte ?

Est-il possible d'avoir une ou des photos de ce genre de pistolet "Ruby" ? C'est pour avoir une idée de la "tête" qu'ils ont...

Encore merci.

Nos messages se croisent alors que je modifiais le mien, je pense répondre à vos questions dans la version modifiée plus haut.
Faites une recherche avec Google par exemple en tapant pistolet Ruby, vous verrez qu'ils se ressemblent tous de loin.

Bonjour Alamas,
Hier soir j'ai "décroché" juste après ma réponse.
Un énorme merci pour votre réponse et les liens. SUPER !
J'ai maintenant une bonne réponse avec de belles photos pour me rendre compte à quoi correspond une partie de la dotation en armement de cette compagnie du Train.
Très bonne journée et surtout bonne et heureuse année à venir.

C'est les soldes à la 8e Armée profitez-en...

Les pistolets comprenaient les vieux "Ruby" mais aussi sans doute des" Star" en petite quantité. C'est une arme sans doute de meilleure qualité... Quant aux armes à 900 francs, vu la différence de prix : presque 3 fois plus cher je suppose que ce sont des pa M35 A ou S en 7,65 long munition quand même plus perforante que la 7,65 browning ?
Les révolvers en 8 mm réglementaire sont aussi de plusieurs modèles à partir de 1915. en effet, le stock et la fabrication étant en France insuffisants, l' Etat va signer des contrats avec des firmes espagnoles situées au Pays Basque. ce sont des copies simplifiées de modèles américains Colt ou Smith et Wesson...
Mais il ya aussi eu continuation de l'entretien du stock de modèles de St Etienne
Ces armes étaient aussi fabriquées avant 1915 pour le marché civil à partir des " loups" ( loupés-pièces ratées, hors normes) ; ces pièces portant encore parfois les inscriptions réglementaires se voient gratifiées d'un grand C sur un des flancs de la carcasse... Leur fonctionnement est parfois aléatoire... Quant à la précision de tous ces modèles ???? Il y avait de tout... suivant les normes et qualités du travail des fabricants...

Bonjour,

Question de béotien. Que représentent ces prix par rapport à la solde d'un officier de l'époque ? Est-ce cher par rapport à aujourd'hui (je ne parle du prix actuel de ces armes mais des armes actuelles si le procédé était toujours d'actualité).

Cordi@lement

Bonjour,

un élément de réponse sur les soldes des officiers in :
https://arbrezel.hypotheses.org/2352

L’Avenir de Vannes - 16 juillet 1938 a écrit:

« [l’officier] n’a obtenu son grade qu’après de coûteuses études ou de longs services ; il est soumis à des obligations et à des contraintes que maints ouvriers ou employés jugeraient insupportables. Or, un sous-lieutenant ne touche que 1 375 francs par mois. A l’échelon le plus élevé de son grade, il atteindra 1 511 francs. Or, un manœuvre spécialisé de la métallurgie gagne en moyenne 1 520 francs pour 21 jours de travail. »

Autre document :
https://www.rahmi.fr/wp-content/uploads/livret_historique.pdf

Citation :

A titre d’exemple, dans les années 1930, lorsque un sergent-chef français, marié sans enfants ayant huit ans d’ancienneté percevait une solde de 1282 francs son camarade indigène dans la même situation n’en percevait que 668,45 francs.

Un pistolet à 900 Francs est donc assez cher.


On peut aussi utiliser (avec des pincettes) le site de conversion historique des devises :
https://www.historicalstatistics.org/Currencyconverter.html

qui nous dit que 900 Francs de 1939 correspondent à une somme variant de 285 € 2015 (à quantité équivalente de biens achetés en Suède) à 1.603 € 2015 (à durée de travail équivalente : 71 h).

Le modéle 35 A était de grande qualité, très belle arme qui donnera naissance au Sig P 210 helvétique... 900 Francs donc qui seront la somme payée par Roger Ikor jeune agrégé de l'université, réserviste qui planquera sa superbe arme dans une maison à environ 3km de chez moi... avant sa capture et ne la retrouvera pas en 1946... Le P35 A cessera d'être produit en 1950 production totale 84 950 exemplaires...

Bonjour,

Merci DMZ pour ces pistes.

Cordi@lement