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 Guillaume Gautreau, 403e DCA, témoignage juin-septembre 1940

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MessageSujet: Guillaume Gautreau, 403e DCA, témoignage juin-septembre 1940   Guillaume Gautreau, 403e DCA, témoignage juin-septembre 1940 EmptySam 2 Oct 2021 - 19:11

- Ceci fait suite à ma page de présentation où je parle du 403ème DCA de mon GP en 1939-40 :

https://atf40.1fr1.net/t17392-recherche-sur-le-403e-dca-de-mon-gp-en-1939-1940#117998

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Pour une meilleure mise en situation je reporte juste en préambule son pédigrée pour 1939-45 :

- Guillaume GAUTREAU dit Pierre (1902-1988) Industriel-ferblantier à Paris 20ème, classe 1922, mobilisé le 2 septembre 1939 au 403ème DCA, groupe 5, 13ème (ou 14ème) batterie sur Rouffach puis Ribeauvillé (Haut-Rhin) en janvier 1940, 1ère classe, infirmier et conducteur camion, matricule 4412, ; rattaché au dépôt de guerre d’artillerie n°420 de Toul (Meurthe-et-Moselle) sur un front descendant jusqu’à Mulhouse ; secteurs Colmar, Sélestat, Ligne Maginot ; en mars 1940 vu son âge (38 ans) doit revenir en arrière au dépôt mais s’engage pour rester sur le front ; le 19 juin 1940 repli vers le sud à partir de Ribeauvillé (Haut-Rhin) ; capturé à Valdahon (Doubs) le 24 juin1940 ; envoyé au camp de Vesoul (Front-stalag 141) prisonnier n°3310 ; évadé le 2 février 1941, passe en zone libre à Poligny (Jura) le 5 février 1941 puis démobilisé le même jour à Lons-le-Saunier ; arrive comme réfugié à Sainte-Marie (Auvergne Cantal) dans sa famille le 7 février 1941, commune où en tant que président du comité d’accueil il organise avec un autre évadé la réception du retour des quatorze autres prisonniers le 22 septembre 1945 ; titulaire de la carte du combattant n°692134
------------------------------------------------------

Comme indiqué je vous fait part ici des mémoires qu'il coucha dans les années 1980-86 sur plusieurs cahiers, me limitant ici à la période juin-septembre 1940.

PREMIÈRE PARTIE


Juin 1940 : Le repli vers Pontarlier

   Fin mai début juin 1940 c'était la débâcle des troupes françaises près de la Belgique, les allemands entrent en France comme sur un tapis roulant. En urgence les soldats anglais doivent rembarquer à Dunkerque de jour comme de nuit. Dans le nord les troupes françaises sont prises en étau. Avec nos auto-canons de 75, leurs nouveaux obus anti-chars et tout le matériel à mettre à l'abri, ma batterie du 403ème D.C.A  a battu en retraite à partir de Ribeauvillé (Haut-Rhin) le 19 juin 1940 en direction de Pontarlier. Sur la route des camions militaires avec autos et canons gisaient explosés par leurs artilleurs pour ne pas les laisser en état aux allemands. Un vrai cataclysme, plus personne dans les maisons, les portes des tabacs éventrés par des soudards, les tonneaux éventrés dans les caves. L'hôpital de Gérardmer était abandonné, le docteur de notre groupe voulait y récupérer des outils de chirurgie, trois grosses caisses sont alors embarquées dans le camion que je conduisais, ce qui l'alourdissait considérablement avec déjà une vingtaine d'hommes sur les banquettes derrière.
   Arrivé à 20 kms avant Pontarlier (Jura) on apprend que le pont avait sauté mais les tanks allemands étaient déjà présents sur les lieux. Cachés à la lisière d'un bois ils ont mitraillé le camion-troupe juste devant moi, le coupant en deux de son châssis. Presque tous les hommes à l'intérieur furent blessés aux pieds et aux jambes. Une balle a brisé le carreau de ma portière de droite près des mes deux passagers avant. Mon camion-troupe roulait maintenant en tête du reste du convoi. Dans un réflexe je pris alors un chemin à droite dans les bois pour ne pas subir le même sort et toute la colonne m'a suivi. Évitant les routes il fallait maintenant nous mettre à l'abri des avions tout en poursuivant au hasard en direction de Valdahon (Doubs). La colonne est restée ainsi quatre à cinq jours à se cacher dans les bois, couchant dans les camions ou dans les granges des fermes. Heureusement qu'un peu de ravitaillement avait été embarqué mais vite épuisé. A part nos canons nous n'étions pas très armé, nos fusils manquaient de munitions. Pas loin des allemands ont tué une trentaine de polonais qui leur résistaient depuis plusieurs jours, ils ont empilé les corps en buchettes puis y ont mis le feu. A 200 mètres j'ai assisté à cette scène impuissant à en pleurer. Deux jours plus tard le brasier fumait encore. Il y en a un qui a pu s'échapper, est venu sous notre protection, on l'a habillé en soldat français pour qu'il ne soit pas exécuté en cas de capture.

à suivre ...


Dernière édition par GAUTREAU le Sam 2 Oct 2021 - 19:41, édité 2 fois
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MessageSujet: Re: Guillaume Gautreau, 403e DCA, témoignage juin-septembre 1940   Guillaume Gautreau, 403e DCA, témoignage juin-septembre 1940 EmptySam 2 Oct 2021 - 19:19

DEUXIÈME PARTIE

Juin-septembre 1940 : Du camp de Valdahon au camp de Vesoul

   Voyant notre cas désespéré notre lieutenant (Reynaud ? de Charenton-sur-Marne) décida de nous rendre à l'ennemi. Avec d'autres camarades nous préférions plutôt partir vers la Suisse qui n'était qu'à 27kms. Le lieutenant nous a dit que nous serions alors considérés comme des déserteurs. Nous lui avons répondu que si nous nous livrons aux allemands nous serions des lâches. Mais la frontière Suisse était déjà sous surveillance allemande. Le 24 juin 1940, alors que nous étions encerclés et qu'un tank nous barrait la route, les allemands sont venus nous 'cueillir' ici près de Valdahon. Avec notre matériel nous avons été dirigé au camp de cette commune. Dans la nuit tout avait été dévalisé dans nos camions même le matériel médical. L'officier allemand a fait casser tous les fusils français, ils n'en avaient pas besoin car les leurs étaient bien meilleurs. On n'avait pas mangé depuis plusieurs jours. Une nuit avec un démonte-pneu nous avons forcé la porte d'un des bâtiments et trouvé des sacs de sucre en poudre cristallisé. Nous en avions rempli notre musette et averti d'autres camarades qui ont fait de même, mais laissant derrière eux des traces de sucre. Les allemands ont fini par se rendre compte du trafique et ont placé une sentinelle devant la porte. Nos gardiens avaient leurs chiens (plus de 150) qui aboyaient presque en permanence. Les prisonniers rebelles étaient fusillés, une vingtaine par nuit. Si l'on pointait notre nez à la fenêtre ils nous tiraient dessus, cela faisait pas mal de tués et de blessés. Nous étions prévenus qu'en cas d'évasion ils s'en prendraient à un membre de notre famille pour le fusiller à notre place, ce qui me faisait froid dans le dos car cela dérangeait un peu mes futurs plans. Tous les jours il y avait des fouilles, nos paillasses étaient percées à coup de baïonnettes des fois que l'on cache des armes. En cachette la nuit il nous arrivaient de sacrifier un cheval pour nous faire un peu de soupe. Il ne fallait pas le faire tous les jours, le commandant du camp faisait faire une enquête, les allemands prenaient plus soin de leurs chevaux que de leurs prisonniers. 

   Un matin un officier allemand nous annonça en français de nous préparer à partir pour un autre camp plus adapté (front-stalag), pour faire un tri entre ceux originaires de la zone libre et ceux de la zone occupée. Ceux venant de la zone libre seraient ensuite envoyés dans un camp plus loin en allemagne (stalag) car étant plus susceptibles de tenter une évasion. Commence alors un périple, d'abord une trentaine de kms en wagons à bestiaux jusqu'à Besançon avec un arrêt pour se ravitailler chez les habitants. La caserne de Besançon était déjà saturée de 5000 à 7000 prisonniers affamés, certains d’entre nous leur envoyait un bout de pain par dessus le grillage et devant le désordre que cela provoquait le planton de service nous fit une remontrance. En discutant un peu avec lui c’était un gendarme autrichien enrôlé de force par les allemands. Le pont ferroviaire ayant sauté notre groupe a donc poursuivi bien encadré, à pieds. Il restait 40kms, direction Vesoul encore plus au nord, camp de tri annoncé. Au bout de 15kms nous faisions une halte sur un trottoir, deux français ont essayé de s'échapper dans un champ de blé, après sommation l'un a été tué par balles de mitraillettes, l'autre blessé et repris. Pendant quatre à cinq jours nous marchions de camp provisoire en arrêt improvisé, toujours au milieu des clairières pour nous avoir bien en vue. Presque pas de nourriture avec une soupe à l'eau qui sentait un peu le choux. Des rassemblements étaient imposés plusieurs fois par jour pour voir si les prisonniers ne cachaient pas des armes. Pour s'alléger sur le chemin nous étions obligés de jeter une bonne partie de nos affaires les plus lourdes, capotes, chaussures en double. Parfois ce sont les habitants qui nous ravitaillaient un peu en nourriture sur ordre des allemands, boules de pain, gâteaux, vin. Enfin nous arrivons au camp de Vesoul, ancienne caserne construite sous Napoléon.

(Sources : documents de famille, cahiers de mémoires n°2 pages 11 à 16 et n°10 pages 97-98)
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MessageSujet: Re: Guillaume Gautreau, 403e DCA, témoignage juin-septembre 1940   Guillaume Gautreau, 403e DCA, témoignage juin-septembre 1940 EmptySam 2 Oct 2021 - 20:36

Merci pour le partage.
votre grand -père, a le lire, était un homme brave et patriote.
Je ne comprend pas la réaction de beaucoup d'officiers de cette époque qui interdisaient à leurs hommes d'essayer de s'évader.  Considérant cela comme une désobéissance. Cette attitude est souvent décrite dans plusieurs récits de prisonniers de l'époque.
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MessageSujet: Re: Guillaume Gautreau, 403e DCA, témoignage juin-septembre 1940   Guillaume Gautreau, 403e DCA, témoignage juin-septembre 1940 EmptySam 2 Oct 2021 - 21:14

bouteur a écrit:
Merci pour le partage.
votre grand -père, a le lire, était un homme brave et patriote.
Je ne comprend pas la réaction de beaucoup d'officiers de cette époque qui interdisaient à leurs hommes d'essayer de s'évader.  Considérant cela comme une désobéissance. Cette attitude est souvent décrite dans plusieurs récits de prisonniers de l'époque.

Il y a une autre aberration que mon GP a relevé, il faudra que je retrouve l'anecdote dans ses cahiers, mais fin 1939 près de la frontière allemande alors qu'il conduisait son véhicule camionnette Citroën il vit un avion en provenance des lignes adverses atterrir dans un champ où deux complices l'attendait. Ces deux hommes étaient des espions officiers qui faisaient passer des documents confidentiels, lesquels se sont ensuite engouffrés dans un tunnel. Cela n'était pas la première fois que ce manège avait lieu semble t'il. Mon GP en averti rapidement son lieutenant qui réussi a faire interpeller les deux hommes. Et bien pour cet intervention le lieutenant n'a pas eu de félicitations mais un BLÂME de sa hiérarchie ! La raison en était qu'il aurait dû en avertir la Police Militaire les seuls habilités à se charger de cette interpellation.
 
L'affaire s'arrangea quand même pour le lieutenant car le blâme fut retiré par la suite, mais pas de récompense.
Ce qui a fait dire à mon GP que ce n'est pas étonnant que la France ait perdu la guerre avec une telle organisation. La Police militaire ne pouvait pas être partout et le temps qu'elle réagisse les fuyards auraient été déjà loin.

Autre post en lien : 
https://atf40.1fr1.net/t17415-guillaume-gautreau-sm-au-61e-rac-temoignage-1923-24#118016


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MessageSujet: Re: Guillaume Gautreau, 403e DCA, témoignage juin-septembre 1940   Guillaume Gautreau, 403e DCA, témoignage juin-septembre 1940 EmptySam 2 Oct 2021 - 22:09

- Courriers de novembre 1940 envoyés du front-stalag 141 Vesoul

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MessageSujet: la suite et fin jusqu'en février 1941   Guillaume Gautreau, 403e DCA, témoignage juin-septembre 1940 EmptyMar 5 Oct 2021 - 23:42

TROISIÈME PARTIE


Au frontstalag 141 de Vesoul

   Août 1940, au camp de Vesoul c’était resté comme à l’époque des dragons de l’Empereur mais avec les fontaines d’eau non potable. Dans notre bâtiment-dortoir les allemands avaient bien organisé tout cela, des lits en planches sur quatre hauteurs. Les menuisiers de la ville avaient été réquisitionnés. J’étais installé avec mon camarade Pierre LAUQUIN (de Vanves à Paris). On nous a pris les empreintes des doigts. Il fallait sortir tout ce que l’on avait sur soi, défaire les chaussures, j’avais un rasoir dans une chaussette, m’ont fait retirer celle qui n’avait pas le rasoir. Il fallait montrer ce que l’on avait dans le portefeuille. L’argent était confisqué et inscrit dans un registre. Je leur dis que j’avais 3000 francs, m’ont demandé si c’était pour s’évader. Je leur réponds non pas pour l’instant mais j’y pense. Un officier présent à ce moment m’a dit « puisque vous avez été franc avec moi je vous les rend ». Une autre fois nous passons devant des officiers allemands qui nous demandent ce que nous faisions dans le civil. Je leur dis industriel à Paris en articles de ménage. L’un d’eux avait ses parents aussi dans les articles de ménage en Allemagne et m’a proposé d’aller y travailler, voulait me recommander auprès d’eux, que si je le désirais ce serait pour partir même de suite. Je l’ai remercié mais lui ai dit que c’était encore la guerre. Il avait compris que je cherchais à m’évader et m’a souhaité bonne chance.  Il y avait de tout dans les prisonniers, certains volaient sans scrupules. Mon copain à côté s’était fait voler 2000 francs. Les allemands ont trouvé le coupable, les billets étaient cachés dans sa paillasse. Un autre, un sergent, se vantait d’avoir tué son lieutenant par un coup de fusil par derrière alors qu’il les menait à l’attaque. Il méritait le conseil de guerre. La dysenterie n’avait pas tardé à faire des ravages, pas beau à voir, du sang plein les wc. LAUQUIN l’avait eu et moi un jour après. A l’occasion d’une corvée à l’extérieur il est passé à la pharmacie pour acheter des médicaments et un peu d’alimentation avec de l’argent que je lui avais avancé.

Employé dans des fermes à Luxeuil et Champey

   Fin août je suis désigné avec LAUQUIN pour aller travailler sur Luxeuil. On ne nous disait pas pour combien de jours. Moi dans la ferme des DUMONT (Henri, Marie et Marguerite leur fille), à Luxeuil, à 45 mn de camion au nord du camp. LAUQUIN n’était pas chaud pour profiter de l’aubaine pour s’évader car sa femme était sur Paris en zone occupée et il serait vite repris là-bas. Nous commençons donc notre travail, fin de semaine retour avec d’autres prisonniers pour le ramassage le soir. En semaine lever à la ferme à 5h30 à m’occuper d’abord des deux chevaux puis les conduire avec la charrette pour le ramassage du bois en forêt, le couper et le metttre en stères. De la ferme à la scierie je faisais du transport de traverses simples et doubles pour les rails. Les ouvriers à la scierie étaient surtout des espagnols, ils fendaient les traverses à la hache, puis la vente se faisait sur place à la crié au plus offrant, idem pour les fagots. J’ai encadré et formé deux apprentis de 16 et 18 ans pour effectuer des livraisons de bois de chauffage à Luxeuil, des fagots pour le four du boulanger, du bois de chêne pour la fabrique de jambons fumé. Je leur avais fait perdre l’habitude de boire à chaque fois avec les clients et leur faisait faire du coup des économies. Ils étaient maintenant plus polis avec les patrons et les clients, je leur partageais les pourboires à cette condition. Ils avaient changé à 100%, les patrons étaient ravis. Les jours de pluie je fendais le bois avec une machine. Alors que je manoeuvrais les chevaux à la charrette un officier allemand est passé avec 25 hommes de sa compagnie. Parlant un peu le Français il m’interpelle voyant que je ne l’avais pas salué. Je lui dit qu’en France quand on conduit un attelage ou sur auto ou camion on se salue pas un officier, on le regarde une seconde et ça suffit. Alors il m’a fichu la paix. Un jour dans la ferme nous étions à écouter radio-Londres quand deux soldats allemands sont entrés armés à l’improviste. J’avais eu juste le temps de tourner le bouton sur Radio-France, la patronne les a sorti comme des malpropres pour ne pas avoir prévenu avant d’entrer. Du coup comme j’avais des habits civils cachés sous mon matelas elle m’a donné la clef de la porte où je logeais. Le travail était parfois harassant, un vendredi je suis rentré au camp bien fatigué quand des SS pénétrèrent dans notre bâtiment pour une fouille surprise. Comme j’étais un peu long à me lever du lit un jeune SS me donna un coup de baïonnette. Ma manche fut transpercée éraflant un peu mon bras. Surpris je bondissais hors du lit en l’insultant en français mais sans insister davantage voyant qu’il était prêt à recommencer son exploit, puis il me poussa dehors avec les autres. 

   A la fin de cette période qui a duré 18 jours dans les fermes un grand rassemblement avait lieu dans la grande cour de la caserne. Les DUMONT m’avaient raccompagné, la larme à l’oeil. Un bon nombre de prisonniers avaient demandé à ne plus retourner travailler à la campagne, ils voulaient rester au camp, incroyable ! Trop dur pour eux certainement. J’espérais une prochaine mission dans une autre ferme pour finaliser mon évasion, mais le lendemain j’apprenais que mon nom figurait sur la liste des prisonniers en partance pour un stalag en Allemagne. J’avais compris que d’avoir écrit des courriers en Auvergne m’avait fait classer parmi ceux originaires de la zone libre et donc davantage tentés par une évasion. J’ai alors rassemblé en hâte les quelques papiers que j’avais sur mon adresse à Paris, fabrique d’articles de ménage, et me suis rendu au bureau du secrétaire. C’était un français instituteur. Pas de doute j’étais bien inscrit pour l’Allemagne. J’ai demandé à voir le commandant. Au bout d’une demi-heure le secrétaire me fit entrer dans son bureau. Un petit salut et avec mes papiers j’expliquais au commandant qu’il y avait erreur, que mon adresse était bien sur Paris, que je n’étais pas de la zone libre. Il me dit que je paraissais sincère et qu’il allait étudier cela. Je n’ai pas dormi de la nuit. Le lendemain j’étais soulagé en apprenant que mon nom ne figurait plus sur la liste. Il y avait presque un train complet de prisonniers en partance pour l’Allemagne. 

   Les semaines suivantes de la part des DUMONT je recevais des colis de nourriture après passage au contrôle, ouverture du pain pour voir si une arme n’y était pas cachée, sans doute qu’une partie du colis se faisait subtiliser. Il était convenu avec la famille qu’ils m’adresseraient plus tard un colis d’habits civil, il serait expédié sur une autre ferme si l’occasion se représentait. En janvier 1941 ce moment arriva enfin, j’étais à nouveau demandé pour du travail à la ferme, c’était à une heure de route plus à l’est. Ce qui me faisait mal c’était de quitter mon camarade LAUQUIN, il avait reçu le matin même son argent et me remboursa les médicaments. Avec une trentaine de prisonniers j’embarquais en camion à ridelles sans bâche avec un froid qui nous traversait les os. Un lieutenant français était responsable de nous. Nous allions être répartis dans les fermes des environs d’Héricourt. Les autorités des communes étaient là pour nous diriger deux par village. On me désigna avec un gars du midi pour une grosse ferme mais une habitante de Champey, famille VALLEY, fit des pieds et des mains pour obtenir une aide dans sa petite ferme de quatre vaches avec chevaux. J’y fut aussi bien reçu que chez les DUMONT.  Son mari chef d’équipe chez Peugeot était mobilisé en zone libre près de Dijon. Leur fils de 10 ans pensionnaire rentrait les week-ends. Je jouais avec lui aux dominos. Le beau-père habitait en face et venait aussi pour des parties de dames ou de cartes. La neige bloquant les routes entre les villages, avec d’autres je m’occupais du déblayage avec cinq chevaux et un tirant en bois. Dix kms aller-retour, il nous fallait bien la journée à six hommes. Quand une auto allemande passait on repliait un côté de ce chasse-neige fait de bois épais et très lourd. Un matin au café de Champey qui faisait dépôt de colis je suis allé cherché mon fameux paquet d’habits civil envoyé par les DUMONT. L’emballage était rigide pour ne pas soupçonner qu’il s’agissait d’habits. Les allemands surveillaient beaucoup ce genre de colis, les évasions étaient courantes et pour les prisonniers de guerre il était de leur devoir de soldat de s’évader. 

à suivre ...


Dernière édition par GAUTREAU le Mer 6 Oct 2021 - 13:05, édité 3 fois
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MessageSujet: Re: Guillaume Gautreau, 403e DCA, témoignage juin-septembre 1940   Guillaume Gautreau, 403e DCA, témoignage juin-septembre 1940 EmptyMer 6 Oct 2021 - 9:20

QUATRIÈME PARTIE


Mon évasion depuis Héricourt (Doubs)

   Avec un nommé Henri GAUTRON (originaire de Normandie) qui travaillait dans une ferme voisine et un copain à lui nous avions prévu de nous évader ensemble. C’est GAUTRON qui était allé prendre les trois billets en gare d’Héricourt. A la billeterie le gars s’était d’abord méfié, pensant qu’il était envoyé par les allemands pour espionner les pratiques des évadés. D’autant attentif aux passagers que la veille un officier allemand avait été abattu dans ce train par un soulard. 

   Enfin direction la zone libre le 2 février 1941. J’avais donné 500 frs à Mme VALLEY pour qu'elle puisse payer aux allemands l'amende de mon évasion, c’était la pression que les allemands mettaient sur nos patrons des fermes pour nous avoir à l’oeil. Son frère m’avait fourni un faux certificat d’ouvrier agricole pour aller travailler dans le Jura, avec un tampon de la mairie un peu atténué pour ne pas bien y lire le nom de la commune. Nous avons donc pris le train à Héricourt direction Dôle dans le Jura. Après plusieurs kms le train s’arrêta à cause d’un éboulement sur la voie provoqué par le dégel. Un glissement de terrain s’étalait sur plus de dix mètres avec de gros rochers. Le conducteur de la locomotive habitué à ce type de problème faisait habituellement appel à la motrice pelleteuse mais là pas question qu’elle intervienne. Les allemands auraient été du voyage et seraient venus contrôler le train, cela aurait été le sauve qui peut comme une volée de moineaux. Si près de la zone libre beaucoup de voyageurs étaient des évadés ou avec de faux papiers, certains évadés d’Allemagne étaient planqués sur les essieux. Avec le matériel dont disposait le mécano (hache, pelle) plusieurs hommes les pieds dans la boue ont déblayé la voie pendant près d’une heure. Des arbres ont été coupé au-dessus de la voie pour faire levier sous les gros rocs en les jetant dans le Doubs à gauche. La locomotive était équipée d’un chasse-neige à l’avant alors pas de problème ensuite pour pousser le restant de boue.

   Avec le déblaiement de la voie, c’est bien fatigué, les pieds pleins de boue et tout le corps gelé que nous sommes arrivés en gare de Dôle. Nous devions prolonger notre trajet un peu plus à l’est sur Arc-et-Senans. Sur le quai j’ai senti une main se poser sur mon épaule ‘papiers papiers’. Comme je me trouvais près d’une vieille dame je me suis mis a l’aider à monter dans le wagon en expliquant à l’allemand que c’était ma mère. Une fois dans le train je m’assois à côté d’elle. L’allemand n’a pas donné suite pour les papiers, ouf, et la dame m’a remercié car elle avait vraiment du mal à monter dans le train. A Arc-et-Senans les DOLL nous reçurent chaleureusement avec une bonne soupe pour nous réchauffer. Ils avaient une belle ferme au bord de la Loue, de la céramique sur le sol de l’écurie ! La zone libre n’était pas loin et les patrouilles allemandes avec auto-mitrailleuses passaient régulièrement sur cette route le long de la rivière. Après avoir été se renseigner au village voisin plus au sud avec sa bicyclette notre hôte nous y guida ensuite le soir. C’était chez Félix PANSARD aux Arsures pour y être hébergé. Il y avait là environ 80 autres personnes aussi en attente de passage dont des alsaciens voulant rejoindre l’Angleterre. Le lendemain un passeur de métier Placide BELTRAMIELI (?) de St-Cyr nous attendait. Il ne voulait pas qu’on le paye avant d’être arrivé à bon port. Il habitait en face en zone libre. Entre les rondes des allemands le 4 février il nous fit passer dès la nuit tombée à 18h avec neuf autres fugitifs. Pas plus de onze à la fois. Pendant plus de 5 kms nous avons traversé un bois avec consigne de garder des distances entre nous en file indienne. En cas d’alerte nous plaquer à plat ventre dans la neige entre les billes de troncs gisant au sol, coupées là exprès, et d’imiter les billes lors de fusées éclairantes. C’est ce qui arriva lors du passage d’une patrouille en voiture. Ils ont dû se douter de quelque chose car ils ont tiré une rafale en l’air.

Arrivé en zone libre à Poligny (Jura)

   Une fois de l’autre côté en zone libre la femme du passeur nous a fait un café, nous avons réglé 100 francs par personne pour le passage et pour un gars qui n’avait pas d’argent j’ai donné 50 francs. Puis un petit tour au café-restaurant pour nous restaurer où les gendarmes nous ont félicité. Nous sommes montés ensuite en camionnette jusqu'à Poligny où à 14h45 j’adressais un télégramme à ma femme : « Les voeux les plus chers pour mon retour réalisé - Je suis passé - A bientôt ». En cours de route nous discutions de nos périples respectifs, un gars de 21/22 ans raconta être monté sur les essieux d’un train de marchandises sans se méfier qu’il était en partance en sens inverse vers l’Allemagne, ce n’est qu’une fois avoir parcouru 100 kms qu’il s’en est aperçu. Pour revenir il a marché la nuit dans les bois le long des voies, grattait la glace avec un couteau et coupait des racines pour se nourrir. 

   La camionnette nous amena ensuite sur Lons-le-Saunier pour nous faire démobiliser. On me demanda si j’avais des informations sur les mouvements de troupes allemandes. J’ai répondu qu’elles devaient entrer en Bulgarie et effectivement trois semaines plus tard c’est ce qui arriva. Je n’ai pas eu droit à toucher le costume civil ni la somme de 200 francs faute de livret militaire. On me l’avait pris (volé ?) au camp de Valdahon. J’ai pu toucher des vivres pour deux jours, boîtes de conserve (sardines, boeufs), petit pot de confiture. Les évadés originaires de la zone occupée était pris en charge, un travail leur était trouvé ou un enrôlement militaire. Même à Lons-le-Saunier nous avions consigne de rester discret car il y avait des agents en civil de la gestapo en connivence avec des français. N’étant vétu que d’un costume léger d’été à Lons-le-Saunier je m’étais acheté une veste en cuir noir doublé tissu. Avec GAUTRON nous nous sommes séparés ici, lui se dirigeant sur Vichy où sa femme travaillait comme secrétaire.
 
   Arrivent Dijon Lyon puis Neussargues où la neige tombait depuis huit jours. Impossible pour les trains de circuler maintenant. Je pris un café avec un jeune de Cézens qui revenait des chantiers de jeunesse. Puis nous sommes montés dans le train de Béziers-Aurillac pour Saint-Flour. Arrivant tard le soir tout était fermé. Avec l’aide du chef de gare nous avons pu dormir dans un hôtel. Au matin des congères de six mètres nous barraient la route, heureusement que le jeune de Cézens était du coin et connaissait les raccourcis. On rencontre un démobilisé qui arrivait de Suisse. A trois nous arrivions maintenant sur Paulhac. Un traineau nous conduisit sur les douze derniers kms qui nous séparaient de Pierrefort, dans les montées il fallait descendre du traineau. Trois jours depuis la zone libre m’avaient été nécessaires pour rejoindre ma femme Marguerite et mon fils Jean âgé de neuf ans réfugiés dans la ferme de famille dans le Cantal. Je terminais seul à pieds les onze derniers kms dans la neige entre Pierrefort et Sainte-Marie, c’était le soir du 7 février 1941. A 23h j’arrivais enfin à destination. 

Sources : Cahiers de mémoires n°2 pages 16 à 42 et n°10 pages 98 à 106, écrits en 1980-86



Télégramme de Guillaume Gautreau dit Pierre, envoyé à sa femme pour l'avertir de son arrivée prochaine


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Dernière édition par dhouliez le Lun 11 Oct 2021 - 12:56, édité 1 fois (Raison : correction Lyon - Dijon)
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MessageSujet: Re: Guillaume Gautreau, 403e DCA, témoignage juin-septembre 1940   Guillaume Gautreau, 403e DCA, témoignage juin-septembre 1940 EmptyMer 6 Oct 2021 - 14:23

Bonjour,
Bon voilà j'ai fait un peu le tour des mémoires de mon g-père de mai 40 à février 41, si vous avez des remarques ou des recoupements à faire n'hésitez pas à intervenir, merci.
Cordialement,
Philippe Gautreau
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MessageSujet: Re: Guillaume Gautreau, 403e DCA, témoignage juin-septembre 1940   Guillaume Gautreau, 403e DCA, témoignage juin-septembre 1940 EmptyDim 10 Oct 2021 - 12:20

- Quatre ans après son service militaire de 18 mois au 61e RA 8e batterie à Metz qu'il termina en octobre 1924 au 403e DCA 5e batterie, Guillaume Gautreau fut rappelé sous les drapeaux en septembre 1928 pour accomplir une période d'exercices de 21 jours. Au 403e DCA 2e batterie, camp de Tahure à Suippes, c'étaient des baraquements en bois avec des lits superposés. 

"Fini les manoeuvres avec les canons tirés par les chevaux et mon poste de conducteur, il s'agissait maintenant de se faire la main avec les autocanons. Ici mon rôle était celui de pointeur. Les trois autres postes au canon étaient ceux de tireur, chargeur et déboucheur. Un jour notre pièce a abattu la mouche qu'un avion tirait par un long câble ce qui nous a fait bénéficier d'un jour de permission supplémentaire sur le week-end."

(Sources : Documents de famille, Cahiers de mémoires n° 1 page 53, n° 7 page 37, n°10 page 52)


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Photo-carte-postale du 28 septembre 1928 au 403e DCA 2e batterie à Suippes. Guillaume Gautreau devant à gauche dont le portrait m'a servi pour l'avatar du forum.
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MessageSujet: Re: Guillaume Gautreau, 403e DCA, témoignage juin-septembre 1940   Guillaume Gautreau, 403e DCA, témoignage juin-septembre 1940 EmptyLun 11 Oct 2021 - 12:19

- Dans la quatrième partie "Arrivent Dijon, puis Neussargues ..." il y a erreur, il faut comprendre Lyon au lieu de Dijon. D'autant que Dijon était plus au nord et situé en zone occupée, alors qu'il descendait sur  St-Germain-des-Fossés, puis forcement Clermont-Ferrand avant Neussargues. 

Désolé pour les fautes, étourderies et coquilles orthographiques du récit, si je les corrige maintenant cela décale l'ensemble du texte en un nouveau message plus bas.
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MessageSujet: Re: Guillaume Gautreau, 403e DCA, témoignage juin-septembre 1940   Guillaume Gautreau, 403e DCA, témoignage juin-septembre 1940 EmptyLun 11 Oct 2021 - 12:57

Bonjour, 

j'ai corrigé dans le texte. Merci pour ces témoignages.

DH
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MessageSujet: Re: Guillaume Gautreau, 403e DCA, témoignage juin-septembre 1940   Guillaume Gautreau, 403e DCA, témoignage juin-septembre 1940 EmptyLun 11 Oct 2021 - 21:50

Loïc Lilian a écrit:
Ajoutons qu'un Groupe outre l'Etat-Major et ses 3 batteries comprend aussi une quatrième unité de taille similaire : la colonne de ravitaillement

Info importante, derrière une photo je viens justement de lire que mon g-père faisait partie de la "colonne de ravitaillement sur le front en Alsace", il faisait donc partie de cette colonne lors du repli et donc aussi au moment de sa capture le 24 juin 1940.


Je comprend maintenant pourquoi il écrivait que sur le front il faisait des allers-retours entre la 13e et la 14e batterie et qu'il ne savait pas comment se faisait ravitailler la 15e car ce n'est pas sa colonne qui en avait la charge.
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