Le seul cheval français fusillé par les Allemands

Bonjour,

L’histoire débute en 1936, au Quartier de Cavalerie de l'École Militaire de Saint-Cyr, près de Versailles. Comme chaque début de printemps, chaque élève-officier de l’escadron va recevoir un cheval de 5 ans à peine dressé. Les jeunes militaires devront en assurer le dressage. C'est le capitaine de l’escadron, un certain Philippe de Hautecloque, qui est en charge de la répartition. Face à lui, trente élèves attendent.

François d’Ussel, brillant élève, espère un cheval gracieux. Mais le capitaine de Hautecloque lui désigne un grand cheval, pas très bien conformé, du nom d'Iris XVI. Si le dressage avance bien, un incident survient lors d’un exercice : alors que les élèves et leurs chevaux doivent galoper derrière le chef de groupe et ne doivent jamais tenter de le dépasser, François d’Ussel et Iris XVI le rattrape et le dépasse ! Tout cela sous les yeux du capitaine !
Une semaine s’écoule et alors que l'escadron se prépare à partir en manœuvre, François d’Ussel se rend compte que Iris VXI a disparu, remplacé par un autre cheval . Le capitaine de Hautecloque vient de lui voler son cheval !

Mais le sort va frapper : alors que les militaires sont à cheval pour l'embarquement en gare de Versailles, Iris XVI fait un écart, se couche et écrase son cavalier. À l’hôpital, on diagnostique au capitaine de Hautecloque une fracture du tibia. Il en gardera toute sa vie des séquelles qui l’obligeront à s’appuyer sur une canne.

Pas rancunier, le capitaine désormais affecté à l’École de Guerre de Paris, ne rate jamais une occasion de venir à Saint-Cyr pour monter son cheval, devenu une célébrité : Iris XVI est désormais l'un des meilleurs chevaux des champs de courses de France. Ainsi, lorsque la guerre éclate en septembre 1939, Iris XVI n'est pas "mobilisé" et reste à Saint-Cyr. Mais la défaite française de mai-juin 1940 va précipiter son destin.

Le 14 Juin, un détachement de cavalerie allemande s'empare de l’école de Saint-Cyr. L’officier qui commande cette unité demande aussitôt à voir Iris XVI : le cheval français a battu son cheval lors d'une course ! Il veut donc le voir. Un soldat allemand s’empare d'un licol, entre dans le boxe et tente de le sortir : au moment où il franchit la porte, Iris XVI lui décoche un coup de sabot en plein visage. Le soldat allemand survivant des combats s’écroule, tué net.

Fou de rage, l’officier ordonne de préparer un peloton pour l’exécution du cheval. Quelques minutes plus tard, Iris XVI, le cheval du futur Maréchal "Leclerc" de Hautecloque, est abattu, officiellement pour rébellion à l'ennemi. C'est le seul animal qui le sera de toute la Seconde Guerre mondiale.

Apprenant la disparition de son compagnon, Leclerc aurait déclaré : "Il était aussi patriote que moi". Jamais il ne l'oubliera jusqu'à sa propre mort, possédant une peinture de Iris XVI dans son bureau.



Source : Wikimilitary & France 3 Régions via le compte Linkedin de Thierry Alsina

Plus d'infos ici :

https://france3-regions.francetvinfo.fr/hauts-de-france/somme/histoire-du-dimanche-iris-xvi-cheval-du-futur-marechal-leclerc-fusille-allemands-rebellion-1940-1849010.html

Bonjour,

Incroyable récit ... !

Mais il y a quelque chose qui m'échappe ...

La photo de la peinture postée par Eric Denis est ainsi légendée dans l'article : "Peinture du cheval Iris XVI, fusillé en 1940 par les Allemands pour "rébellion" • :copyright: Collection personnelle de la famille de Hautecloque"

La photo ci-dessous publiée dans le même article mentionne : "Le capitaine de Hautecloque sur son cheval Iris XVI • :copyright: Musée de la Libération de Paris - Musée du général Leclerc - Musée Jean Moulin"

Alezan clair sur la première ; alezan brûlé sur la seconde ... 

Bien cordialement !




(Photo : issue de la page FB de "Passionmilitaria").


"Clin d'oeil à leur passion commune pour ce cheval, en novembre 1944, le Colonel de La Horie, sous les ordres de Leclerc, trouvait la mort aux portes de Strasbourg, à bord d'une Jeep de la 2e DB, baptisée "Iris XVI". "

Bien cordialement !

Bonjour Claude,

Cette différence de couleur est peut-être dû à l'âge de la toile ou à l'interprétation de l'auteur. Mais il m'a semblé intéressant de montrer cette toile qui était exposée dans le bureau du Maréchal Leclerc.

Bonjour,

effectivement je ne pense pas qu'il s'agisse des mêmes chevaux. L'un a une bande blanche sur la tête (tableau) l'autre n'en a pas (photo).

Cordialement

re bonjour,

par contre le deuxième cheval se trouvant sur la même photo et monté par un autre cavalier pourrait être le bon



Cordialement

Re bonjour,

après une petite recherche sur le net :



Cordialement

Eric Denis, il n'y avait évidemment aucun reproche pour la publication de la peinture ! ...

Iris XVI avait donc bien trois balzanes et une liste !

La nuance de coloris dans la peinture est peut-être une interprétation de son auteur ?

Le lieutenant Leclerc avait donc "prêté" "son" Iris ! ...

Merci à vous deux pour vos réponses ! 

Bien cordialement !

Claude Girod a écrit:

Eric Denis, il n'y avait évidemment aucun reproche pour la publication de la peinture ! ...

Bien sûr, loin de moi cette idée.

Bonsoir,

Le cheval représenté sur la toile n'est aucun des deux photographiés. Les éléments d'identification autres que la robe sont les marques blanches sur la tête (en-tête et liste) et sur les membres (balzanes). Or, le cheval du tableau a trois balzanes sous le boulet, le cheval sur la photo a trois grandes balzanes. Il est exclu qu'un peintre animalier ait commis une telle erreur.

Donc soit Iris est le cheval de la photo, soit celui du tableau, mais c'est l'un ou l'autre.

Cordialement,
D

Bonsoir,

Nous sommes d'accord sur les différences et sur le fait qu'un peintre animalier ne commettrait pas de telles erreurs.
Si la légende de la peinture n'est pas erronée ( " Collection personnelle de la famille de Hautecloque"), Iris aurait donc trois balzanes sous le boulet, une liste et serait donc le cheval peint.


Bien cordialement ! 

D'autre part, si l'histoire se déroule en 1936, Philippe de Hautecloque est capitaine. Or, sur la photo, il est encore lieutenant ! Donc la photo date au plus tard de 1934, la promotion datant du 25 décembre.

Cordialement,
DH

Absolument ! 
J'avais relevé la "problématique" du grade ("Le capitaine de Hautecloque sur son cheval Iris XVI • : copyright: Musée de la Libération de Paris - Musée du général Leclerc - Musée Jean Moulin") alors que la photo montre le lieutenant Leclerc ...
C'est pour cela que j'avais pris la précaution d'écrire en parallèle pour le tableau : "Si la légende de la peinture n'est pas erronée " ...
(J'espère que l'erreur de grade aura été corrigée au Musée du général Leclerc ...).


Bien cordialement !

Bonsoir.

Une histoire incroyable complètement inédite pour ma part. Merci Eric pour le partage.
Cela me fait penser à une autre petite anecdote entre l'homme et le cheval. Dans une unité d'artillerie hippomobile en septembre 1939, un paysan nordiste tout juste mobilisé, se désole de voir arriver tous ces chevaux qui ont quitté leurs fermes...comme lui. Or il s'aperçoit que l'une de ses juments est arrivée dans son unité. Son lieutenant l'apprend et s'arrange pour qu'elle soit avec lui. Ils seront tués ensemble début juin 1940 dans l'Aisne!

Bonne soirée à tous.

Rémi.

Belle, mais bien triste histoire, Rémi ...
Souffrance des animaux, souffrance des animaux .. Désolation ...

Oui : le cheval et la guerre... Le plus abominable souvenir du grand père d'une de mes grandes amies britanniques, cavalier aux Horse Guards en 1914 participant à la charge jusqu'aux canons allemands lors de la bataille de Mons. On l'oblige à tuer son cheval qu'il adorait après le combat à cause d'une foulure... Il en avait développé une exécration pour les gradés...

Bonjour,

voici une photo du cheval prise en avril 1939



Cordialement