Char lourd 2 C "BEARN"

Bonsoir,

y a t'il eu un char lourd "2 C" portant le nom de BEARN ?
Je pense qu'il est question d'un char FCM 2C.

Cordialement

Bonjour,

voici le pourquoi de ma question. Dans le livre du Commandant L. Fouquet des Forces Françaises Libres "Historique sommaire du char de combat" édité le 31-03-1943 au Liban, il est écrit :

Historique sommaire du char de combat a écrit:: Le fameux char lourd "2 C" qui devait constituer à 300 exemplaires les escadres de ligne du Général ESTIENNE, était mis en sommeil. Il faudra attendre plusieurs années pour construire 10 - et non plus 300 de ces engins, prototypes du char lourd de l'avenir.
Ces chars améliorés chacun par rapport au précédent, constituaient d'ailleurs autant de prototypes.
l'un d'eux le "BEARN" avec un poids porté à 72 tonnes sans munitions, ni carburant, ni équipage, possédait un armement formidable :
- 1 canon de 155 sous tourelle tous azimuts,
- 2 canons de 75 en tourelles latérales par rapport à la précédente et plus basses que celle-ci, tout en tirant par-dessus la chenille supérieure,
- 2 canons de 37 latéraux,
- plusieurs mitrailleuses, dont 4 fixes, pointées vers l'avant, étaient commandées par le pilote.
il n'y avait, par contre, aucune arme antiaérienne.
Le BEARN était actionné "provisoirement" par 2 moteurs Mercédès de 180 cv chacun, ce qui était nettement insuffisant. Il évoluait cependant avec facilité ... même à travers les maisons ou en fauchant de gros arbres.
L'équipage était porté à 14 avec un capitaine comme chef de bord.
Le char sorti en 1926 n'était plus déjà considéré comme secret l'année suivante et était mis sommeil, alors qu'il aurait dû permettre des études préliminaires à l'établissement d'un dérivé plus perfectionné.
En attendant, la France adoptait, en renonçant au I A F.C.M. pourtant supérieur, le "tank britannique Mark V*", avec lequel seront seulement armés 3 bataillons à 27 chars.
Nous verrons en détail l'effort individuel des constructeurs français de chars dont le labeur incessant permettra, bien plus tard, la mise au point rapide des prototypes tardivement commandés, mais il faut souligner que cet effort paraissait encore sans objet et inutile en 1929 quand sortit l' "instruction sur l'emploi des chars de combat" conçue pour utiliser au mieux les appareils "en service" c'est-à-dire :
"un char Renault FT - Un char Mark V* - Un char 2 C"
Le règlement négligeait de préciser qu'il n'existait qu'un seul bataillon de char 2 C, que le char V* était condanné, et donnait les caractéristiques connues du monde entier, du char FT datant de 1917, alors que le Japon construisait en grandes série, sous licence, un nouveau char Renault 1927, très supérieur au Précédent.

Donc ce char BEARN s'agissait-il en réalité du BERRY ?

Cordialement

Colonel Nombre de messages : 1052 Date d'inscription : 08/06/2007

Aïe !

Par respect pour la mémoire de ce brave commandant des FFL, je me garderai bien d’apporter un commentaire sur ses écrits. Je pencherai pour un « poisson d’avril » (01-04-43), soit au lendemain de l’édition de son ouvrage. En effet, le char « Béarn » dans la configuration détaillée n’a jamais existé.

Il a bien existé un char FCM 2C doté d’un « 155 mm » en pseudo tourelle qui remplaçait celle armée du 75 mm type Marine et dont nous connaissons la photo. Ce char 2C n°9 futur 99 Champagne fut désigné 2C bis. Son armement en pseudo tourelle n’était pas un 155 mm court type de Bange de fortification mais, semble t-il, un 149,1 mm « Schneider-Danemark », un instant envisagé pour l’armement de la fortification et qui sera délaissé au profit du lance-bombe de 135 mm Mle 32. En fonction de l’architecture supérieure du char FCM 2C, ses tourelles AV et AR ne pouvaient être « tout azimut ». Dans cette configuration, le « 2C bis » pesait 74 tonnes et ses moteurs thermiques étaient des Sauter-Harlé.

La description du commandant L. Fouquet correspond peu ou prou à un projet de char lourd dérivé du char B, le BB dont les caractéristiques imaginées par les services de renseignements allemands (Reichwehr) le présentaient avec deux tourelles à la manière du FCM F1 de 1940 et chacune armée d’un jumelage de 75 mm pour la principale et de 47 mm « long » pour la secondaire. En barbette, le char disposait d’un 37 mm « long » de chaque coté. Notons que sur le projet FCM F1, il était prévu sous rotule soit un lance-flamme, soit un canon automatique de 25 mm CA Mle 38. Donc, on n’était pas loin du Renault BB mais vu par les Allemands et par eux seuls. Le vrai projet du char BB de 50 tonnes imaginé par le général Estienne comprenait deux tourelles à simple canon de 75 mm, l’un d’entre eux pouvant être remplacé par un 47 mm « long » (1902 de Marine, future Mle 37) Pour le FCM A1, il ne fut pas abandonné au profit du Mark V* mais au profit du FCM 2C (extension du programme du char de rupture). En ce qui concerne le successeur du FT en France, ce fut le D 1 du début des années trente et bien supérieur au NC 2 vendu au Japon.

Cordialement

SF

Bonjour Monsieur Ferrard,

merci pour cette réponse détaillée.

Il est normale que le Commandant L. FOUQUET ne nous parle pas encore du char D 1 dans cette partie du livre car nous sommes dans la tranche des années 1926 à 1929.

Cordialement

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