De l'application des normes en défensive sur la Meuse

Petit exercice comparatif à l'aile gauche de la 9e Armée pour expliquer une cause de la défaite : 
Seuls les fronts réels en mai 1940 des 5e DIM et 18e DI ont été analysés. La même étude aurait pu être étendue au reste de la 9e Armée, voire à la 2e Armée.
- A gauche (cadre rouge), vous retrouvez le dispositif prévu dans les plans avec des secteurs de 16 et 18 km pour les 5e DIM et 18e DI. Ce dispositif a été tracé en utilisant les archives des unités ou en reproduisant ce qui a été réalisé sur le terrain.

- Me basant sur les normes réglementaires en défensive, appliquées par l'armée française en 1940, j'ai tracé à droite, ce qui aurait pu être un dispositif réglementaire en bord de Meuse (cadre bleu). Globalement j'ai attribué par bataillon d'infanterie un accès vers la Meuse et/ou un débouché sortant de la vallée mosane  et j'ai donné des fronts bataillon plus larges là où des obstacles (bois, fortes pentes, falaises...) rendaient un franchissement peu probables. 



Notons d'abord que le dispositif "rouge" n'a lui-même jamais été réalisé car l'attaque allemande a débuté plus tôt que prévu et les forces réellement sur le terrain étaient plus faibles. 

Ensuite, nous constatons que pour exécuter une défensive sur la Meuse "sans esprit de recul" (la mission de la 9e Armée en mai 40), cette armée aurait dû pour la zone ici étudiée, même en tirant sur les normes avec des secteurs de +/- 9 km par division (cadre bleu), disposer pour son aile gauche, d'au moins une division supplémentaire à aligner directement sur le front. Cette nouvelle division (ici baptisée AA DI) est déployée dans ma simulation au Sud de la 18e DI. L'introduction de cette division supplémentaire m'a fait regrouper dans le 2e CA, les 5e DIM et 18e DI. Le 11e CA aurait compté la division fictive AA et la 22e DI (non étudiée). Ce remaniement des CA donne une structure plus rationnelle que celle appliquée en mai 40 (où le 2e CA ne compte qu'une division...!) et place la zone la plus favorable à un franchissement (la cuvette d'Anhée) sous la responsabilité d'un seul commandement de corps d'armée.

Les bataillons entourés de "rouge" sont en réserve : pointillé=réserve de division, continu=réserve de corps, double=réserve d'armée. Dans le cas de l'application des normes (cadre bleu), aucune réserve d'armée n'est prévue (mais la 9e Armée disposait encore de la 4e DINA en réserve de son aile gauche). Tenant compte de la solidité accrue du dispositif en ligne sur la rive mosane, seules des réserves "avancées" sont prévues. Notons d'ailleurs que dans la réalité, la constitution de réserves au niveau Armée, Corps et Division a paralysé dans les faits les commandants de régiment qui n'avaient plus aucun moyen pour réagir rapidement aux imprévus locaux.

Bonjour et merci pour cette analyse,

Je me permets d'ajouter quelques compléments :

- Au 10 mai, la 9e armée dispose en outre des 1re et 3e DLC (respectivement sur les secteurs de la 18e DI et de la 5e DIM) et de la 3e BS (secteur du 41e CAF, plus au sud).
- Elle dispose également de deux divisions en réserve : la 53e DI (au nord de Rethel) et la 4e DINA qui va progresser vers le front dans les jours qui suivent (PC à Morialmé) devant justement se déployer entre la 5e DIM et la 18e DI. Elle arrivera malheureusement trop tard.
- Elle est enfin appuyée par 3 BCC (les 6e, 32e et 33e, les 2 premiers étant dotés de chars légers modernes).

Eric,
D'accord avec toi. Petite correction, il s'agit de la 4e DLC et non de la 3e.
Pour la 4e DINA, je n'ai pas encore pu analyser les archives la concernant. Il semble en effet qu'elle devait entrer dans le 2e CA et donc monter en ligne à terme.
Si tel est le cas, on peut se poser la question de l'opportunité de cette entrée en ligne post-posée, sous le feu ennemi. Elle impliquait en effet de relever (en partie) la 18e DI après la prise de contact avec les forces allemandes. Cette 18e DI devait-elle alors déplacer sa limite Sud? De toute façon, une manoeuvre délicate à exécuter. La 4e DINA pouvait-elle monter directement vers la Meuse avec les 5e DIM et 18e DI? Très certainement la 9e Armée ne disposait pas de transports en suffisance pour déplacer (en partie) et la 18e DI et la 4e DINA dans la 1re vague. 
Autre aspect, existait-il assez d'itinéraires vers la Meuse pour intercaler les colonnes d'une DI supplémentaire dans la montée en Belgique?

La lecture des archives de la 18e DI montre que son commandant, le général Duffet, avait de sérieuses objections quant à la manoeuvre qui lui était imposée. Il relevait notamment les nombreuses relèves inévitables sur la Meuse, conséquences des trois vagues (couverture-avant-garde-gros) pendant le mouvement fractionné de sa division. 
Ensuite il n'était pas d'accord avec certains sous-secteurs de régiments, sous-secteurs imposés par les échelons supérieurs. Un non-sens tactique car à quoi bon avoir un échelon division si celui-ci n'est pas libre  de décider de la façon d'engager ses régiments...

Enfin pour les BCC, on peut oublier le 33e BCC sur chars FT, d'aucune utilité. Ensuite, dans la montée fractionnée de la 9e Armée, seul le 6e BCC est disponible le 13 mai 40 (sachant que le 13 et le 14 mai sont les journées décisives) pour soutenir l'aile gauche. Mais lui aussi est fractionné avec la 1re Cie en soutien du 2e CA et la 3e Cie en soutien du 11e. La 2e Cie est encore en mouvement.
Le 32e BCC n'aura pas terminé son mouvement avant le 14 mai après-midi.
Leur engagement tardif et dispersé n'aura donc que peu d'effet sur la bataille.

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SiVielSto a écrit:

D'accord avec toi. Petite correction, il s'agit de la 4e DLC et non de la 3e.

Exact, merci d'avoir rectifié.

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Sur ordre de la 9e armée, la 4e DINA commence son mouvement le 12, son PC sera en place à Morialmé le 13 à 17 h. A 18 h elle est placée sous le commandement du XI CA. Les premiers éléments arrivent entre la 5e DIM et la 18e DI en fin de journée le 13 (probablement assez tard). Bien évidemment, arriver sur zone et y être déployé n'est pas du tout la même chose.

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Du fait que la 4e DINA commence son mouvement le 12, il n'y a pas lieu de penser qu'elle subira le feu ennemi quand l'ordre est donné.

Eric Denis a écrit:

...

Sur ordre de la 9e armée, la 4e DINA commence son mouvement le 12, son PC sera en place à Morialmé le 13 à 17 h. A 18 h elle est placée sous le commandement du XI CA. Les premiers éléments arrivent entre la 5e DIM et la 18e DI en fin de journée le 13 (probablement assez tard). Bien évidemment, arriver sur zone et y être déployé n'est pas du tout la même chose.

La 4e DINA n'arrive pas au front le 13 mai. Son premier élément véritablement au contact est son unité de reconnaissance (94e GRDI, unité ayant participé à la manoeuvre de la cavalerie à l'Est de la Meuse les 11 et 12 mai.) le 14 mai vers midi. Le 94e GRDI est déployé immédiatement à l'Ouest d'Onhaye en second échelon, mission qui se traduira dans les faits par une difficile couverture du repli des défenseurs d'Onhaye.
Quand la 4e DINA arrive dans la zone des combats, il est envisagé de l'engager dans la contre-attaque avec la 1re DCR. Prévue le 14 mai, l'opération est reportée au 15 mai, puis abandonnée dans la nuit. La 4e DINA subira de lourdes pertes le 15 des oeuvres de Rommel et de la Luftwaffe, alors qu'elle n'est pas encore entièrement déployée pour combattre. A ce moment, la 18e DI n'existe quasiment déjà plus et la 5e DIM est de plus en plus repoussée vers le Nord-Ouest.
La 4e DINA n'occupera donc jamais un créneau entre ces deux divisions.

Bonjour,

Je précisais que les premiers éléments arrivent dans la nuit du 13 au 14 mai. Le 13, la 4e DINA progresse à marche forcée. Le 14 en fin de matinée :
Le 25e RTA est à Flavion, Anthé, Bois de la Rosée,
Le 23e RTA est à Bierts l'Abbé, Emerton, Bois l'évèque,
Le 13e RZ est dans le bois de Daussois.

Je n'ai pas encore le détail sur les position atteintes par leurs avant-gardes mais il est probable qu'elles arrivent sur ces secteurs dans la nuit du 13 au 14.

Comme je le disais, son PC est en place à Morialmé le 13 à 17 h. Il est donc installé peu ou prou entre le secteur de la 18e DI et celui de la 5e DIM. Je n'ai pas dit que les éléments de la 4e DINA étaient au front.

Le 14, les éléments de cette division occupe bien un secteur du front :



Elle y et déployée pour occuper une position de barrage à hauteur d'Anthée.

Effectivement en soirée du 14, l'infanterie de la 4e DINA connaît ses premiers combats à hauteur d'Anthée mais elle n'est pas encore réellement déployée et n'occupe pas un véritable créneau entre la 18e DI et la 5e DIM. Ses éléments les plus à l'Est participent, dans un désordre croissant, aux tentatives pour arrêter le départ en exploitation des panzers de Rommel, au sein de détachements improvisés, mêlant cavaliers de la 1re DLC et fantassins de la 18e DI. Pas de liaison avec la 5e DIM au Nord et une 22e DI en pleine déroute au Sud. La 18e DI est tellement affaiblie et désorganisée qu'elle ne peut plus être considérée comme une division.
Le 15 mai ne fera qu'aggraver la situation avec une suite de combats désordonnés,de lourds bombardements et des menaces de débordemments au Nord et au Sud.

Eric Denis a écrit:

Bonjour et merci pour cette analyse,

Je me permets d'ajouter quelques compléments :

- Au 10 mai, la 9e armée dispose en outre des 1re et 3e DLC (respectivement sur les secteurs de la 18e DI et de la 5e DIM) et de la 3e BS (secteur du 41e CAF, plus au sud).
- Elle dispose également de deux divisions en réserve : la 53e DI (au nord de Rethel) et la 4e DINA qui va progresser vers le front dans les jours qui suivent (PC à Morialmé) devant justement se déployer entre la 5e DIM et la 18e DI. Elle arrivera malheureusement trop tard.
- Elle est enfin appuyée par 3 BCC (les 6e, 32e et 33e, les 2 premiers étant dotés de chars légers modernes).

Je reviens sur ce commentaire d'Eric.
La mission initiale de la 4e DINA (dont je me suis procuré les archives. Merci à Roland) est de :
- si exécution du plan Escaut : occuper et défendre la partie Nord du secteur de Trélon
- si exécution du plan Dyle : se porter en 3 étapes dans la région Mettet, Stave, Chaumont, Philippeville, Jamiolle, Yves-Gomezée, Fraire, Laneffe, Tarcienne, Hymnée (?) en réserve de la 9e Armée avec PC à St-Aubin. Le mouvement doit "sexécuter derrière les 18e D.I. et E.O.C.A./XIe CA à partir du jour J3 (avant-gardes) et de la nuit de J3 à J4 (gros) par 2 itinéraires définis par l'Armée". Seul le 94e GRDI doit rejoindre la Belgique dès J1 pour participer à la manoeuvre de la cavalerie.

Conclusion : dans le plan initial, il n'y avait aucune intention de renforcer le front en y intercalant la 4e DINA et donc aucune intention de raccourcir les créneaux des divisions en ligne. L'étirement excessif des fronts de DI est donc totalement prévu dans le plan et assumé par le commandement français.

L'ordre de faire monter la 4e DINA en ligne est donc un engagement de la réserve de la 9e Armée dû déroulement des opérations.
Pour en terminer avec cette division, voici un résumé de son début de campagne :
- J1 10 mai 1940 : mise en alerte par le XIe CA (dont elle semble avoir dépendu avant le 10 mai 1940). La 4e DINA passe la journée à préparer son futur mouvement vers la zone décrite ci-dessus. Le 94e GRDI monte en Belgique comme prévu et s'intègre au groupement des GRD sous les ordres de la 4e DLC.
- J2 11 mai 1940 : préparation du mouvement. Vers 12h30, la 9e Armée ordonne à la 4e DINA de faire un mouvement préparatoire vers la frontière dans la nuit suivante. Mouvement nocturne sans problème mais certains des nouveaux cantonnements sont encore occupés par d'autres unités.
- j3 12 mai 1940 : la 4e DINA reçoit du XIe CA dans la journée, le même ordre de mouvement préparatoire que celui donné par l'Armée la veille et devant, selon le CA, être exécuté le 12 mai en journée. Ordre déjà exécuté pendant la nuit précédente! La 4e DINA ne bouge pas dans la journée du 12. L'exécution de la 1re des 3 étapes prévues dans le plan de mouvement commence à 18h. Les reconnaissances d'itinéraires dans l'après-midi ont trouvé des routes encombrées par d'autres unités françaises en marche vers la Belgique et par des réfugiés à contre-sens. Les mouvements de nuit des régiments sont donc plus lents que prévus et les troupes arrivent fatiguées à l'étape. Plusieurs bombardements subis.
- J4 13 mai 1940 : ordre de faire exécuter la 2e étape dans l'après-midi pour les avant-gardes et dans la nuit 13/14 pour les gros.Le QG 4e DINA est ouvert à Morialmé à 17h. La 2e étape est exécutée "avec les plus grandes difficultés en raison de l'encombrement rt du bombardement des routes". A 18h, après le début de la 2e étape, le XIe CA fait connaître que la 4e DINA a été mise à sa disposition par l'Armée. Une nouvelle zones de stationnement est fixée et il est ordonné à la 4e DINA de pousser ses unités aussi près que possible de cette zone. La 2e étape est donc modifiée (des officiers vont prévenir les unités en marche) et la 3e étape du mouvement est ainsi supprimée.
- J5 14 mai 1940 : retardées par les attaques aériennes, les unités de la 4e DINA n'arrivent que tard dans la matinée à leurs nouveaux emplacements. En cours de matinée, devant la détérioration de la situation sur la Meuse, le XIe CA prescrit à la 4e DINA d'occuper une position de barrage à hauteur d'Anthée pour barrer la route Dinant-Philippeville. 23e RTA de Biert-l'Abbé à Anthée (inclus). 25e RTA d'Anthée (exclus) au bois de Freyr (à ce moment déjà isolé par la 7.Panzer-Division). Le 13e RZ (fort éprouvé par les marches) est conservé en réserve de division à l'arrière. La 4e DINA conserve un bataillon du 23e RTA en réserve avancée à Corenne.
Dans la matinée également, le 94e GRDI quitte Anthée, fortment bombardé, pour se déployer en 2e échelon à 800 m à l'Ouest d'Onhaye, derrière les cavaliers (1re DLC) et fantassins (18e DI) qui tentent de tenir ce village. En fin de matinée, le 94e GRDI couvre le repli des défenseurs d'Onhaye, avant de rompre le contact et de rejoindre les quelques défenseurs d'Anthée. Avec la conquête d'Onhaye, Rommel s'est emparé de l'objectif majeur du franchissement de la Meuse par le XV.Armee-Korps, s'ouvrant ainsi l'accès à un compartiment plus ouvert où les panzers de la 7.Panzer-Division vont pouvoir donner toute leur puissance.
Vers 16h, les 23e et 25e RTA font savoir qu'il leur est impossible d'occuper leurs emplacements à cause de l'avancée des blindés allemands (de Rommel).

Malgré l'intention d'engager la 4e DINA aux côtés de la 1re DCR dans une action de contre-attaque, la suite est composée de mouvements et de combats décousus, dans un chaos grandissant, actions qui détruiront en quelques jours la force de combat de la 4e DINA sans vraiment lui permettre de modifier le cours des événements.

Revenons aux normes réglementaires en défensive avec quelques extraits
Références utilisées :
- Instruction sur l'emploi tactique des grandes unités, 1940
- Emploi des armes. Tome 1. Le combat, Ecole d'application d'artillerie, 1937, LtCol Chailly
- Règlement de l'infanterie,  deuxième partie, Combat, 1940

Tout d'abord, et l'on en parle peu, l'ATF40 avait prévu d'autres formes de combat défensif que la fameuse "défense sans esprit de recul", formule tenant du mantra pour beaucoup de chefs français de 1940 qui semblaient donner un pouvoir magique de résistance absolue à cette formule, même quand les moyens ne la permettaient pas ou plus...



Notons aussi que le mouvement fait partie intégrante du combat défensif! Extraits à la suite du précédent :





Le règlement avait aussi bien compris que défendre un cours d'eau offrait des avantages mais nécessitait aussi des moyens! L'eau ne permet pas toutes les économies de forces.



Quant aux fronts en défensive "sans esprit de recul"...



Si nous appliquons les règlements de l'époque à la situation de mai 1940 à l'aile gauche de la 9e Armée, à savoir aux 5e DIM et 18e DI devant mener un combat défensif sur des fronts très larges (respectivement 16 et 18 km!!!), une appréciation tactique objective et rationnelle devait conduire le commandement à opter pour une autre forme de combat défensif que le "sans esprit de recul".




Soulignons la méthode préconisée pour la défense de front large : maintenir de la profondeur et augmenter les intervalles couverts uniquement par les feux! Pas vraiment l'approche retenue sur la Meuse belge où le commandement s'est obstiné à tout défendre en étirant son dispositif au détriment de la profondeur. Aucune portion de rive (sauf devant l'île de Houx mais pour une autre raison) ne devait rester vide de défenseurs. Même si des falaises rendaient la défense très difficile et une attaque sérieuse quasi impossible.

Remarquons aussi le souhait de décentralisation du commandement. A nouveau, un voeux pieux dont on ne tient pas compte. 
- Les divisions ne décident ni des limites des sous-secteurs ni de l'emplacement de leurs régiments imposés par les échelons supérieurs.
- Les seules réserves sont maintenues centralisées :  au niveau de la 9e Armée 1 régiment dans un 1er temps, avec une 4e DINA à l'arrivée tardive, 1 bataillon au niveau de la 5e DIM. Rien pour la 18e DI dans l'immédiat. 2 BCC arrivent progressivement et successivement, permettant d'attribuer 1 Cie de R35 à chaque CA dans un premier temps. Les RI en ligne n'ont RIEN! Les deux DLC, après un premier rude contact avec l'ennemi à l'Est de la Meuse, sont intégrées dans les réserves sans grande réflexion. La 1re DLC disparaît ainsi par fusion avec la 18e DI. La 4e DLC conserve sa structure par des interventions plus autonomes au profit de l'infanterie. Le passage à des groupements temporaires, comme le préconise le règlement, sera progressif, tardif et désordonné. Qui commande quoi?


L'étendue des fronts en mai 40 par rapport aux forces françaises disponibles auraient donc, en toute logique, dû conduire le commandement français à mener un combat plus mobile pour gagner du temps.






Si l'on regarde le plan de la 9e Armée, peu libre de ses choix dans le cadre de la manoeuvre générale alliée, on peut considérer qu'une manoeuvre en retraite a été partiellement menée avec l'engagement de la cavalerie dans les Ardennes. Le problème était que les forces destinées à exécuter cette manoeuvre en retraite était trop faible pour rester dans les délais du plan et que derrière ce rideau de cavalerie, il n'y avait ni soldide position suffisamment tenue pour résister sans esprit de recul, ni réserves mobiles pouvant rapidement renforcer les unités sur la Meuse ou arrêter toute percée.
Avec les forces déployées, tenant compte des règlements, les défenseurs de la Meuse aurient eux-mêmes dû pouvoir manoeuvrer en retraite...

Le plus étonnant est que toute la chaîne de commandement s'est pliée au plan imposé, contre tout bon sens tactique! Il ya bien eu des plaintes, des grincements de dents et des demandes de renforcement mais pas de refus d'appliquer un plan irréaliste... et pas de démission. Ce n'était pas dans l'air du temps et la course aux étoiles restait ouverte mais d'autres gradés, avant ou après, placés dans des circontances intenables par leur hiérarchie ont agi pourtant autrement.