Chef d'Escadrons de Longueau Saint-Michel Louis (14e RDP)

Bonjour,

voici une photo du Chef d'Escadrons de Longueau Saint Michel Louis Léon Joseph sortie dans la presse (Plein Ciel Journal) en mai 1938, alors qu'il était à la Direction de la Cavalerie. Officier de Cavalerie, né le 09-01-1898 à Versailles, décédé le 03-09-1986 à Versailles. Sous-Lieutenant le ?-?-?, Lieutenant le 01-01-1919, Capitaine le 25-12-1929, Chef d'Escadrons le 25-09-1939. Il était au 21ème Régiment de Dragons (1920), puis au 1er Régiment de Cavalerie du Levant (1921), puis au 19ème Régiment de Dragons (1922 - 1924), puis au 16ème Régiment de Dragons (1925 - 1928), puis au 1er Bataillon de Dragons Portés (1929 - 1934), puis au 11ème Régiment de Cuirassiers, détaché à la Direction de la Cavalerie (1935), puis à l'état-major de l'Armée, Direction de la Cavalerie (1936). En 1939-1940, il était au 14ème Régiment de Dragons.





Cordialement

Le commandant Longueau Saint-Michel commandait le 2e Bataillon du 14e RDP en mai 1940. Revenu au plus vite d'une permission pour paternité, il rejoint son bataillon le 13 mai 40 en fin de journée. Il est désigné pour commander l'attaque en vue de reprendre Haut-le-Wastia (Sud de Namur) le soir même avec son bataillon. Il obtient le report de l'attaque au lendemain.
Avec son bataillon, des éléments déjà sur place du II/129e RI, 2 automittrailleuses P16 du 1er GRDI et le peloton mots de la même unité, il lance un assaut victorieux à l'aube du 14 mai 40 et parvient à reconquérir le centre du village contre les défenseurs du 2e Bataillon du S.R 14 de la 5.Pz.D. Vers 8h30, il reçoit déjà l'ordre de se replier!


Photo Musée du Souvenir de Haut-le-Wastia

Il sera le dernier officier d'ordonnance du maréchal Pétain.

Bonjour à tous, 

N'aurait-il pas servi chez les Spahis du 1er Marocains au Levant (21e RSM ou 1er RSM) car son fils (je pense que c'est bien son fils, officier général de la Marine) faisait partie de l'état-major de l'Ecole de Guerre (alors CID) quand j'y étais professeur vers 1996. Il m'avait dit que son père avait été sauvé d'une mort certaine par son peloton de Spahis...

Cordialement,

bonsoir Olivier,

merci pour le complément d'Information.

Bonsoir Thierry,

au vu de la date de naissance du Contre-Amiral (le 02-05-1940) et des informations données par Olivier (Revenu au plus vite d'une permission pour paternité), je dirais qu'il s'agit bien du père du Contre-Amiral.

Cordialement

Bonsoir à tous,

Le 1er régiment de cavalerie du Levant comptait un escadron de chasseurs d'Afrique et deux escadrons de spahis algériens et tunisiens.

Une confusion chez notre amiral ?

Bien cordialement,
D

Bonsoir,
 
Une famille qui a le service de la France dans ses gènes ; le lieutenant Bertrand de Longueau Saint-Michel est MPLF alors qu'il servait au 5°REI le 27 juillet 1958 à Boukalhil, Algérie.
 
Il était né le 2 novembre 1934 à Saint Germain en Laye (Yvelines), garnison du 1er RDP. Sa sépulture se trouve à Saint-Michel dans le Loiret.
 
 
Paix à son âme.
 
 
F

Bonjour à tous, 

Il faut que je cherche dans mes archives mais il me semble bien qu'il y a eu service au sein des Spahis du 1er Marocains à une période très difficile. Dans la Cavalerie du Levant, on passait assez facilement d'une unité à l'autre...

Cordialement,

dhouliez a écrit:

Bonsoir à tous,

Le 1er régiment de cavalerie du Levant comptait un escadron de chasseurs d'Afrique et deux escadrons de spahis algériens et tunisiens.

Une confusion chez notre amiral ?

Bien cordialement,
D

Bonjour Didier, bonjour à tous, 

Je viens de consulter l'ouvrage de Thierry et Mary Moné, Burnous Bleu Tombô Vert, Les Spahis du 1er Marocains dans l'Entre-deux-guerres au Levant, La Gandoura, Valence, France, 2005...

Dans le chapitre 4 Les opérations tous azimuts de 1920 et 1921, j'évoque le lieutenant de Longueau Saint-Michel, arrivé au 21e Régiment de Spahis Marocains fin février 1921 et commandant un peloton de Spahis marocains au sein du 1er Escadon du capitaine de La Tour. 

Pages 74-76. La colonne Ving contre les Maoualis, en mai 1921.
" Au sud, le lieutenant de Longueau [qui est en couverture du dispositif d'attaque] entend la fusillade et aperçoit les premiers cavaliers ennemis qui refluent sur Témanié. Evaluant sans doute mal le volume des des Maoualis, Longueau décide de leur couper la retraite avec son seul peloton en allant s'emparer de Témanié. S'engageant en combat à pied le peloton s'empare effectivement de Témanié vers 10 heures, mais ne peut résister à la pression et au nombre. A midi, il doit décrocher sans aucun appui, son compte rendu de situation ne parvenant qu'à 13h 30 au commandant de la colonne. Longueau ne peut plus attendre, sous peine de voir ses spahis tués les uns après les autres. Il rompt brusquement le contact du mieux qu'il peut, mais onze de ses spahis sont tués lors du décrochage. Lui-même ne doit la vie qu'à l'un de ses fidèles Marocains."

Cordialement,

Bonjour,

Excellente source ! Il venait d'arriver au Levant quand il a participé à cette affaire.
Au JO, on trouve confirmation de l'affectation au 21e RSM puis au 1er RCL.

Au 1er février 1921, il est mentionné parmi les officiers figurant en tête de la liste de départ pour les TOE.
Il est alors noté au 15e régiment de chasseurs, désigné pour l'Armée du Levant.

Puis je trouve au 10 avril :

Les officiers de cavalerie dont les noms suivent sont placés ou maintenus hors cadres et mis à la disposition du général commandant l'armée française du Levant pour l'encadrement des troupes auxiliaires marocaines (21e rég. de spahis marocains) (application de la décision ministérielle n° 1613 9/11 du 1er avril 1920 et rectificatif au Journal officiel du 25 janvier 1921, page 1263) (service):
MM. Massiet (Renaud), lieutenant-colonel.
       Ving (Jean), chef d'escadrons.
       Martin (Léonce), chef d'escadrons.
       Leclerc (Henri), capitaine.
       Attaff-Laïffa ben Mébarek, capitaine indigène.
       Carrière (Honoré), lieutenant.
       Guérard (Georges), lieutenant.
       Lacombe de la Tour (Paul), capitaine.
       Dryll (Jules), capitaine.
       Beaudemon de Lamaze (Jean), capitaine.
       Vellard (André), capitaine.
       De Longueau Saint-Michel (Louis), lieutenant.
       De Blois (René), lieutenant.
       Faivre (Lucien), lieutenant.
       Berbié (Antoine), lieutenant.
       Desazars de Montgaillard (Marie), lieutenant.
       Guibert (jean), lieutenant.
Suivent les autres lieutenants et sous-lieutenant, puis ceux du 3e escadron du 21e RSM au Corps d'Occupation de Constantinople, puis ceux du 22e RSM au Maroc.


Ensuite, au JO du 10 septembre de la même année :

Par décision ministérielle du 7 septembre 1921, les mutations ci-après sont régularisées ou prononcées pour ordre, savoir:
(...)

M. de Longueau Saint-Michel (L.-L.-J.), lieutenant du 21° rég. de spahis, détaché au service des remontes, passe au 1er rég. de cavalerie du Levant (pour ordre).

A noter qu'en 1920, il passe du 21e dragons au 15e chasseurs, tout en détaché à l'état-civil de la 2e région !
La transition a été brutale...

Bonsoir Didier, 

La boucle est bouclée !

Je rajouterai, sans bien entendu en avoir de preuves matérielles, que la mutation rapide d'un jeune chef de peloton au Service des Remontes... sonne comme une "sanction" quand on connaît un tant soit peu les pratiques du milieu. Onze tués parce que l'on a pris l'initiative de changer sa mission de couverture en mission d'interception d'une force mal évaluée... cela n'a sans doute pas été simple à justifier au retour. 

Cordialement,

Bonsoir Thierry,

Je n'osais pas émettre l'hypothèse moi-même, n'ayant justement pas cette connaissance des pratiques !

On peut noter que le séjour au Levant aura été de courte durée, puisque le 25 avril 2022 il est noté "rapatrié, en permission à Paris" et muté au 19e dragons.

DH

Bonjour
Très étonnant de retrouver dans les archives de l'abbaye de Maredsous (concepteur et fabricants de la bière du même nom), une copie du rapport de de Longueau Saint Michel dans cette vénérable institution. Les pages concernent Haut-le-Wastia, localité voisine et siège du musée du souvenir français 1940 de Haut-le-Wastia
sergeH Administrateur

Merci Serge! Toujours à fouiller là où personne ne pense à mettre son nez!

Blessé et fait prisonnier le 18 mai 40, Longeau-St-Michel est libéré en 1941 (rapatrié sanitaire probablement). Il est incorporé au 6e Régiment de Cuirassiers (en 1942). Après l'occupation de la zone libre en novembre 1942, il est affecté au commissariat régional des prisonniers de guerre à Orléans.
Il est appelé par un de ses anciens chefs pour devenir en juillet 1943, membre du cabinet militaire du maréchal Pétain (impliqué dans la question des anciens combattants et de la Légion des Anciens combattants, et officier d'ordonnance). Il est promu lieutenant-colonel (date?).
Il se plaint auprès de l'amiral Darnand des provocations et des attaques calomnieuses de la Milice contre l'armée française.
Lors de la mise sous contrôle de Pétain par l'Allemagne (20 août 1944), l'officier suit Pétain jusqu'à Morvillars. Le 6 septembre 1944, il est libéré de ses fonctions auprès du maréchal et va se cacher à Belfort. Il parvient à entrer en Suisse qui le conduit en zone libérée. Arrêté à Pontarlier, il est envoyé à Besançon où il rencontre le général de Lattre.
Il est conduit à Paris et isolé au fort d'Issy (novembre 44-janvier 45) avec interrogatoires (mais traité correctement) et libéré après 2 mois. Il est écarté de toute carrière militaire ultérieure. Prévu comme témoin au procès Pétain, il n'est finalement pas retenu pour prendre la parole.

Vous pouvez entendre une longue interview de l'officier en https://www.youtube.com/watch?v=9DGR586-nQc (sur une chaîne dont je ne partage absolument pas les idées !)

Bonjour à tous,

Je comprends à présent, pourquoi son fils n'a jamais répondu favorablement à mes deux demandes d'iconographie de son père au Levant...

Cordialement,