Bonjour à tous,
Je vous présente la carrière de Joseph KERRAND, dans ce fil de discussion vous trouverez les points qui le concernent personnellement. Dans d'autres fils de discussions vous aurez des renseignements plus précis en rapport avec ses diverses affectations.
A part les renseignements venant de don dossier d'officier du SHD de Vincennes GR 8 YE 92467 les photographies et autres documents proviennent de sa fille qui me les a confiés et avec son accord, je les ai donnés au SHD de Vincennes en fonds privés.
Il y a aussi son dossier de la Légion d'Honneur qui peut être consulter en ligne : FRDAFAN84_O19800035
Nom de famille :
KERRAND (en Bretagne son nom est aussi écrit K/rand avec une petite coche sur le "K" (ou comme une barre de fraction entre le K et le reste du nom) qui signifie Ker)
Le mot
« kêr » est difficilement traduisible en français. Il n’a pas d’équivalent.
Kêr est tout simplement un lieu où il y a de la vie : une maison, une ferme, un hameau, voire même une ville ! Ti signifie également « maison ». La vraie. En dur. Un toit et quatre murs. Mais pour évoquer le foyer, c’est le mot
« kêr » qui est employé. Comme les Anglais, qui font la différence entre
« house » et
« home ». Dixit "Le Télégramme" du 17 juillet 2024...
Ses prénoms : François Marie Le prénom usuel étant François.
Né le 6 février 1892 à Noyalo (56) au Bourg,
fils de François Pierre Arthur KERRAND (Propriétaire) et de Jeanne Marie NIO (Ménagère),
Il a un frère et une sœur plus âgés, mais les autres enfants du couple décéderont très jeunes (24 mois, 3 semaines, 6 semaines et 7 mois)
Sa mère décède le 27/04/1896, il a à peine quatre ans.
Grâce aux recensements nous savons que :
De 1896 à 1901 la famille vit au hameau de Quelénec (de nos jours Quélenec), écart du bourg de Noyalo. La famille à deux domestiques de culture et une bergère ce qui démontre une certaine taille d'exploitation agricole.
Mais en 1906 Joseph n'apparait pas dans le recensement au foyer familial... Où était-il ? Il a alors 14 ans. Etait-il placé dans une autre ferme ou plutôt en école, pensionnaire quelque part... Car sa fiche matricule nous indique sa profession lors de son recensement comme étant étudiant. Sur son questionnaire de retour de captivité en 1945, il est indiqué "études secondaires".
En 1911, joseph n'apparait pas plus, mais il a maintenant 19 ans et son dossier militaire nous indique :
Il est incorporé à compter du
23/09/1910 comme engagé volontaire pour 3 ans au titre du
28e régiment d'artillerie.
Le
14/03/1911, il passe
brigadier.
Il se rengage pour un an le 11/10/1912 à compter du 23/09/1913.
Le
25/05/1912 il est promu
maréchal des logis.
Il se rengage pour un an le 30/07/1914 à compter du 23/09/1914.
1914-1918Le 07/08/1914 il part aux armées.
Du 22/08 au 14/09/1914 il participe à la retraite de Belgique (Paliseul, Sedan, Fère Champenoise, Bataille de la Marne, Fère Champenoise, Gourgançon, Camp de Châlons)Il est
blessé le 14/09/1914, il était alors au Camp de Châlons et évacué sur l'hôpital de Lamagistère (82). Il sort de l'hôpital et rentre au dépôt du 28e RA le 06/10/1914.
"
Éclats d'obus région lombaire droite". Il conserva des éclats d'obus dans le poumon droit toute sa vie.
Il est reconnu non mobilisable temporairement jusqu'au 10/12/1914.
Le 10/02/1915 il repart aux armées.
Il est désigné pour suivre les cours de perfectionnement de l'
École militaire de l'artillerie à Fontainebleau (1ère série) du
6 avril au 6 juin 1915. Il rentre au dépôt le 16/06/1915.
Le
20/06/1915, il est nommé
aspirant à TT.
Il repart aux armée le 01/07/1915
Il est promu
sous-lieutenant (TT) le 26/09/1915 pour prendre rang du
01/03/1915Du 25 au 30/09/1915 Offensive de Champagne, Ville sur Tourbe.En mars 1916 en Champagne
Du 25/05 au 25/07/1916 : Verdun. - Citation :
- % 151e Division :
Officier d'un sang froid et d'une bravoure exceptionnelle. Blessé le 14/12/1914 (erreur c'est septembre) et revenu au front à peine guéri. Donne l'exemple du calme pendant les plus violents bombardements, s'est distingué en particulier le 16/06/1916 lorsque sa batterie était sous un feu intense d'obus de gros calibre.
Croix de guerre 1914-1918Le 01/03/1917 il est nommé
sous-lieutenant (TD) pour prendre rang le
30/09/1915
En mars 1917 vers Reims
Du 16 au 25/04/1917 : Offensive du Chemin des Dames et Cavalier de CourcyDu 15 au 20/08/1917 : Chemin des Dames et Monument d'HurtebiseLe
30/09/1917 il est nommé
lieutenant (TD) - Citation :
- % 66e Division :
" Officier de tir dévoué et consciencieux, auxiliaire précieux pour son capitaine, a si par ses paroles et son exemple maintenir haut le moral de ses hommes ; toujours prêt à accomplir toutes les missions, en particulier le 18/10/1917, om malgré un bombardement violent il n'a pas hésité à se porter à un poste d'observation avancé voulant à tout prix vérifier la direction de ses pièces."
- Citation :
- % du XXXe CA (21/06/1918)
"Officier plein de calme et de sang froid. Le 27/05/1918, sa batterie ayant reçu l'ordre de se retirer d'un position avancée, il l'a ramenée à travers une zone bombardée dans le plus grand ordre. Le 30/05/1918, son capitaine ayant été blessé au cours d'une attaque rapprochée, il a pris le commandement de la batterie et exécuta avec calme l'ordre de repli qu'il avait reçu."
Du 23 au 30/10/1917 : MalmaisonDu 27/05 au 12/06/1918 : Retraite du Chemin des Dames (Vauxaillon, Soissons, Ambleny, Cœuvres) En juillet 1918 en Alsace
Du 26/09 au 11/11/1918 : Offensive de Champagne et Ardennes (Saucrin (?), Sainte-Marie-à-Py, Saint-Clément-à-Arnes, Mézières) - Citation :
- Cité % XIe CA (11/11/1918)
"Officier brave et dévoué, le ..../1918 il a passé la journée entière à un poste d'observation, fortement battu, surveillant les tirs de sa batterie avec un calme admirable ; a commandé ____ au ____/1918 une section avancée qui a été portée à plusieurs reprises jusqu'à la pointe d'avant-garde."
Après la seconde guerre mondiale il fit quelques conférences dont une sur la bataille de Verdun. Si certains sont intéressé je peux adresser les papiers correspondants, malheureusement les dernières feuilles ont été perdues... Mais il reste une assez bonne description jusqu'au 24 juin 1916.
Il est évacué pour maladie non imputable au service le 07/01/1919. Il rentrera au dépôt le 09/04/1919 après une permission de 32 jours.
Médaille interalliée dite de la Victoire Médaille commémorative de la grande guerreMaroc Il est affecté au Maroc par décision ministériel N° 15296 du 06/06/1919. Le 01/07/1919, il est dirigé vers Bordeaux et il embarquera le 16/07/1919.
Le 20/07/1919, il débarque à Casablanca et il est affecté au
9e Groupe d'artillerie de campagne d'Afrique. Il arrive au corps le
26/07/1919.
Photographie de famille
Formation
Le 12/06/1920 il est dirigé sur l'
École militaire de l'Artillerie à Fontainebleau.
Le 15 juin il embarque à Oran et débarque à Marseille le 17.
Il en sort le 24/12/1920.
AlgériePar DM du 28/12/1920 il est affecté au
3e Groupe d'artillerie de campagne d'Afrique de Constantine.
Il y arrivera le 05/03/1921 après une permission
Chevalier de la Légion d'Honneur : - Citation :
- % de l'Armée JO du 13/04/1921
"Officier de haute valeur morale a toujours fait preuve du plus grand mépris au danger, maintenant par son exemple le moral de ses hommes dans les circonstances les plus critiques. 1 blessure et 4 citations."
Le jour de sa remise de la croix de chevalier de la Légion d'Honneur à Constantine, place de la Brèche. C'est le premier à gauche.
Photographie de famille
MarocIl est affecté au Maroc par DM du 08/03/1922. Il embarque à Oran le 10/05/1922 et débarque à Casablanca le 14.
il est de nouveau affecté au
9e Groupe d'artillerie de campagne d'Afrique. Il y arrive le 23/05/1922
18/06/1922 Affaire d'Alemsid20/06/1922 Combat de Tafessasset (ou Tafassasset) - Citation :
- % de la Région de Meknès du 29/09/1922 (équivalent % de la division)
Commandant une batterie de montagne au combat de Tafessasset, le 20/06/1922, a montré beaucoup de sang froid, d'énergie, de décision sous un feu parfois très vif, a exécuté des tirs très précis qui ont a plusieurs reprises facilité le décrochage de notre arrière-garde serrée de près par les dissidents, a manœuvré habillement et a su tirer le meilleur parti de son unité dans des circonstance difficiles.
Croix de guerre des TOE Médaille coloniale agrafe "Maroc" décret du 15/01/1923
Archives de la famille mise en don au SHD de VincennesIl fait un petit séjour à l'hôpital Louis de Meknès du 8 au 13/05/1923.
De juin à octobre 1923 Combats de Bouarfa Récifa, Bou Khamoudj, d'El Mers, d'Aït Maklouf, d'Aït Messaud, d'Immouzoer, de Djebel Idlan, d'Aït Bazza et de Tzi M'Taïda. Photographie de famille : Bivouac au Djebell Idlan la date écrite est sans doute avril mais l'année 1922 est peut-être plutôt 1923...
Photographie datée de 1924 dans son dossier d'officier au SHD de Vincennes GR 8 YE 92467
Affecté au
64e régiment d'artillerie d'Afrique (Maroc), il est autorisé à prolonger son séjour au Maroc de six mois à compter du 05/06/1924.
"Batterie de 65 de montagne en manœuvre à Meknès" Joseph KERRAND est tout à gauche
"4e batterie de 65 de montagne du 64e RA[A] Poste..." Joseph KERRAND est au centre avec le képi noir.
Il est affecté, à sa demande, par DM du 07/01/1925 au
1er Groupe d'artillerie de campagne d'Afrique qu'il doit rejoindre après l'expiration de son congé de rapatriement.
Il est promu
capitaine pour prendre rang le
25/03/1925 et il est classé au 355e Régiment d'artillerie lourde portée (service)
FranceAprès une permission de 139 jours, il arrive au
355e RALP le 02/05/1925le 21/10/1925 à Grand-Champ (56) il épouse mademoiselle Elisabeth, Henriette Hyacinthe CARNAC avec l'autorisation du général commandant le XIe Corps d'armée
Collection familiale
En 1926 naissance d'un fils à Grand-Champ (56)
MarocIl est encore affecté au Maroc par DM du 06/07/1928, mais sa radiation du 355e RALP est retardé de 15 jours pour prendre part aux écoles à feu de son régiment. RdC le 24/08/1928
Il débarque à Casablanca le
15/09/1928 et il est affecté au
Parc d'Artillerie de réparation de CasablancaEn 1929 naissance d'une fille qui décédera la même année âgée de 6 mois.
FranceAffecté au 355e RAP (service) par DM du 21/08/1930. Il embarque de Casablanca le 16/09/1930 et arrive à Bordeaux le 19.
Après une permission de 90 jours, il rejoint le
355e RALP le 20/12/1930.
En 1931 naissance d'un second fils à Nantes (44).
En 1933 naissance d'un fille à Nantes (44).
Photographie datée de 1934 dans son dossier d'officier au SHD de Vincennes GR 8 YE 92467
Il est désigné pour suivre les cours de commandants de batterie au camp de Mailly du 7 au 21/04/1934.
Il est classé capitaine instructeur par DM du 20/03/1935
Photographie de la famille, non datée, extrait d'une photographie de groupe des officiers du 355e RALP
Il est affecté à compter du
09/04/1937 au
188e Régiment d'artillerie lourde tractée faisant fonction de commandant de groupe (de batteries) par DM du 08/03/1937
Le décret du
20/06/1937 le promeut
Chef d'escadron.
Le
16/10/1937 il arrive au
107e Régiment d'artillerie lourde automobile à Belfort (90) suite à DM du 25/08/1937.
Il commande le 3e groupe de batteries : III/107e RALA.
Le 30/06/1938 il est promu
officier de la Légion d'Honneur
Photographie de la famille : Décoration remise par le général GUILLEMONT, gouverneur de Belfort, le 14/07/1938.
Photographie datée de 1939 dans son dossier d'officier au SHD de Vincennes GR 8 YE 92467
1939-1940 (campagne de France)Parti en campagne le 02/09/1939 avec son régiment
Le 11/05/1940 il passe à l'état-major de l'artillerie du XLIVe Corps d'armée de forteresse à Dannemarie (68). Il en est le chef d'état-major pour l'artillerie.
Le 22/06/1940, il est fait prisonnier avec l'état-major de la VIIIe Armée et une partie de l'état-major du XLIVe CAF.
Il recevra la
Croix de guerre 1939-1940. Ordre général N° 677/C du 15/08/1941
- Citation :
- Citation % XLIVe CAF
"Officier d'un courage remarquable le 21 juin 1940, au cours de la défense de La Bresse, contre un ennemi très supérieur en moyens, a renforcé un point d'appui avec un groupement de volontaires. Le commandant du point d'appui ayant été tué, il l'a remplacé et a continué la résistance avec opiniâtreté."
1940-1945 (Captivité)30/06/1940 au 08/11/1940 Oflag II B d'Arnswalde
10/11/1940 au 04/08/1941 Oflag XIII A de Nürmberg
07/08/1941 au 23/09/1941 Oflag XXI A de Schocken
23/09/1941 au xx/09/1942 Oflag XXI B Schubin
Le 25/06/1942 il est promu Lieutenant-Colonel
En 1942 alors qu'il est en captivité son fils ainé décède âgé de 15 ans.
xx/09/1942 au 04/10/1943 Oflag V A de Weinsberg
05/10/1943 au 06/04/1945 Oflag VI A de Soest (Westphalie) libéré par les Américains.
Il est libéré et rentre en France le 20/04/1945
1945-1952 (fin de carrière)A son retour d'Allemagne, il est nommé à la Compagnie d'ouvrier d'artillerie N° 211 à Saint-Brieuc où il arrive le 20/06/1945.
Il est promu colonel de réserve par décret du 30/12/1948 ppr le 01/01/1949.
Photo provenant de son dossier de la Légion d'Honneur Leonor
Il sera promu
Commandeur de la Légion d'Honneur le 25/02/1966.
Photo de famille
Le colonel Joseph KERRAND s'éteint le 26 mai 1968 à Treffléan (56) dont il était devenu le Maire.
Merci de vos commentaires.