Alain, je n'ai jamais entendu parler de divisons de type C, pour moi, elles n'existent pas.
Pour Loïc, j'avais fait une petite étude sur les DIA et les diffrentes catégories.
De fin août 1939 au 25 juin 1940, douze divisions d’infanterie d’Afrique sont mises sur pied dans un schéma proche du standard métropolitain mais avec des nuances au niveau de l’artillerie. Ces unités se répartissent en trois catégories :
1ère catégorie (40% de réservistes) :
DIVISION | INFANTERIE | ARTILLERIE | CAVALERIE | SERVICE |
81e DIA | 218e RI | 1e RTA | 9e RTA | 65e RAA | 81e GRDI | 81 |
82e DIA | 1e RZ | 6e RTA | 4e RTM | 66e RAA 266e RALD | 82e GRDI | 82 |
83e DIA | 344e RI | 3e RTA | 7e RTA | 67e RAA 267e RALD | 83e GRDI | 83 |
2ème catégorie (60% de réservistes) :
DIVISION | INFANTERIE | ARTILLERIE | CAVALERIE | SERVICE |
84e DIA | 4e RZ | 4e RTT | 8e RTT | 62e RAA 262e RALD | 84e GRDI | 84 |
85e DIA | 3e RZ | 11e RTA | 19e RTA | 85e RAA 285e RALD | 85e GRDI | 85 |
86e DIA | 2e RZ | 2e RTA | 29e RTA | 86e RAA 286e RALD | 86e GRDI | 86 |
3ème catégorie (80% de réservistes) :
DIVISION | INFANTERIE | ARTILLERIE | CAVALERIE | SERVICE |
87e DIA | 9e RZ | 17e RTA | 18e RTA | 87e RAA 287e RALD | 87e GRDI | 87 |
88e DIA | 257e RI | 10e RTS | 18e RTS | 88e RAA 288e RALD 2e RACT | 88e GRDI | 88 |
180e DIA | 22e RZ | 5e RTA | 33e RTA | 380e RAA 286e RALD | 180e GRDI | 180 |
181e DIA | 29e RZ | 11e RTS | 13e RTS | GAA 181 | 181e GRDI | 181 |
182e DIA | 1e REI | IV/1e RTA | | GAA 182 | 182e GRDI | 182 |
183e DIA | 23e RZ | 15e RTS | CPion/1e REI | GAA 183 | 183e GRDI | 183 |
Les huit divisions d’infanterie d’Afrique de la série « 80 », sont des unités aptes au combat en première ligne.
Quatre d’entre-elles sont engagées en France métropolitaine en mai et juin 1940 (82ème, 84ème, 85ème et 87ème divisions d’infanterie d’Afrique).
Une autre stationne au Levant (86ème division d’infanterie d’Afrique) dans le but de participer à un corps expéditionnaire devant débarquer dans les Balkans avec la 2ème division d’infanterie coloniale devant venir de France métropolitaine et les 191ème et 192ème divisions d’infanterie du Levant.
Les 81ème, 83ème et 88ème divisions d’infanterie d’Afrique restent en Afrique du nord face aux troupes italiennes.
Les quatre divisions d’infanterie d’Afrique de la série « 180 », sont des divisions de protection, mises sur pied, non pas en vue d’un combat d’infanterie classique, mais en vue d’une utilisation de sécurisation et de maintien de l’ordre.
La 81ème division d’infanterie d’Afrique est la première unité des trois divisions de première catégorie. Elle est issue de la 5ème brigade d’infanterie algérienne de Blida appartenant à la division d’Alger.
En matière d’infanterie, elle possède au 10 mai 1940, deux régiments de tirailleurs d’active. Son troisième régiment est une unité de réserve de « série B » remplaçant le 5ème régiment de tirailleurs parti rejoindre la 180ème division d’infanterie d’Afrique. Son groupe de reconnaissance est issu du 1er régiment de Spahis algériens et du centre de mobilisation de cavalerie africaine n° 1. De type « Nord-Afrique », il est absorbé par le 96ème groupe de reconnaissance divisionnaire d'infanterie de la 6ème division d'infanterie nord-africaine.
La 82ème division d’infanterie d’Afrique est bâti sur le modèle standard, à savoir deux régiments de tirailleurs et un régiment « blanc », elle est issue de la 4ème brigade de la division d’Oran. Le 4ème régiment de tirailleurs marocains remplace le 2ème régiment de tirailleurs algériens affecté à la 86ème division. Elle reçoit un régiment d’artillerie lourd divisionnaire lors de son débarquement en métropole. Le groupe de reconnaissance est issu pour ses éléments montés du 2ème régiment de Spahis algériens et du centre de mobilisation de cavalerie africaine n° 2 de Blida et pour ses éléments motorisés du centre de mobilisation de cavalerie n° 5 d’Orléans, il est de type « Nord-Afrique ».
La 83ème division d’infanterie d’Afrique à pour filiation la 7ème brigade d’infanterie algérienne de Constantine, rattachée à la division du même nom. Elle laisse son 11ème régiment de tirailleurs algériens à la 85ème division d’infanterie d’Afrique et reçoit comme les 81ème et 88ème divisions d’infanterie d’Afrique un régiment métropolitain de « série B ». Son régiment d’artillerie quitte la division moins un groupe léger de 75 mm modèle 1897, pour rejoindre la 87ème division d’infanterie d’Afrique où il prend le numéro de la division. Son groupe de reconnaissance de type « outre-mer Nord-Afrique » est issu du 3ème régiment de Spahis algériens et du centre de mobilisation de cavalerie africaine n° 3 de Batna. Il est dissous le 31 décembre 1939.
La 84ème division d’infanterie d’Afrique est la division de Tunis, elle fait parti du groupe des divisions de 2ème catégorie en compagnie des 85ème et 86ème divisions d’infanterie d’Afrique. Rien ne change pour elle de septembre 1939 à juin 1940 en matière d’infanterie.
Le 84ème groupe de reconnaissance divisionnaire d’infanterie de type « outre-mer Nord-Afrique » est issue du 4ème régiment de Spahis tunisiens et du centre de mobilisation de cavalerie africaine n° 4 de Tunis, il est affecté à la division le 26 février 1940 en remplacement du 88ème groupe de type « outre-mer Nord-Afrique » qui prend sa place à la 88ème division d’infanterie d’Afrique.
La 85ème division d’infanterie d’Afrique comprend au 03 septembre 1939, le 3ème régiment de Zouaves de la division de la division de Constantine, le 9ème régiment de Zouaves de la division d’Alger et le 20ème régiment de tirailleurs tunisiens de formation. En mai 1940, la situation évolue, le 9ème Zouaves, parti à la 87ème division d’infanterie d’Afrique est remplacé par le 19ème régiment de tirailleurs algériens de formation. Le 20ème le régiment de tirailleurs tunisiens muté en France au moment de la formation de la 7ème division d’infanterie nord-africaine est remplacé par le 11ème régiment de tirailleurs algériens.
Le 85ème régiment d’artillerie d’Afrique est une unité de formation tout comme le groupe de reconnaissance de type « normal » issu du 1er régiment de Spahis algériens de Médéa-Djelfa et du centre de mobilisation de cavalerie africaine n° 1.
La 86ème division d’infanterie d’Afrique à l’origine est formée de deux régiments d’infanterie, le 2ème régiment de Zouaves vient de la division d’Oran, c’est un régiment d’active, contrairement au 29ème régiment de tirailleurs algériens.
Pour son départ au levant, elle reçoit le 2ème régiment de tirailleurs algériens de la 82ème division d’infanterie d’Afrique et un régiment d’artillerie lourd divisionnaire. Son groupe de reconnaissance de type « outre-mer Nord-Afrique » est composé des éléments mis sur pied par les 8ème régiment de Spahis tunisiens, 1er régiment de cavalerie d’Afrique et du centre de mobilisation de cavalerie africaine de Fez.
La 87ème division d’infanterie d’Afrique est une unité de 3ème catégorie composée originellement des 17ème, 18ème et 19ème régiments de tirailleurs algériens. Ce dernier roque avec le 9ème Zouaves de la 85ème division d’infanterie d’Afrique. Positionnée en France, elle reçoit en artillerie une grande partie des éléments du 67ème régiment d’artillerie d’Afrique, renommée en 87 et le 287ème régiment d’artillerie lourd divisionnaire créé en France métropolitaine.
Le 87ème groupe de reconnaissance divisionnaire d’infanterie de type « normal Nord-Afrique » est formé pour ses éléments montés par le centre de mobilisation de cavalerie africaine n° 3 de Batna et pour ses éléments motorisés par le centre de mobilisation de cavalerie de Carcassonne.
La 88ème division d’infanterie d’Afrique est l’ancienne division de Sousse, elle laisse son 5ème régiment de tirailleurs sénégalais à la région fortifiée Sud pour recevoir le 257ème régiment d’infanterie métropolitain de « réserve B ». Cette division possède deux régiments d’artillerie, le premier est un régiment nord-africain et le second est issu de la Coloniale. Le groupe de reconnaissance affecté le 26 février 1940 de type « outre-mer Nord-Afrique » est formé par le 4ème régiment de Spahis tunisiens, le 1er régiment étranger de cavalerie et du centre de mobilisation de cavalerie africaine n° 8 de Sfax.
Les 180ème à 183ème divisions d’infanterie d’Afrique sont des unités de protection comparables à nos divisions d’infanterie de réserve de « série B » en métropole mais avec un potentiel moindre. Ces divisions ne peuvent combattre en première ligne, ce sont des unités de couverture.
Chaque division possède un régiment d’infanterie d’active (5ème algériens, 1er étranger, 13ème et 15ème sénégalais) et un ou deux autres régiments d’infanterie de réserve, seul la 180ème division d’infanterie d’Afrique se voit doter d’un régiment d’artillerie, les trois autres se contentent d’un groupe autonome. Les groupes de reconnaissance sont issues des dépôts de cavalerie d’Afrique du Nord.
Au 10 mai 1940, ces douze divisions d’infanterie d’Afrique se répartissent sur trois théâtres d’opération. Le plus gros contingent stationne en Afrique du Nord. L’Algérie, au sein du 19ème corps d’armée regroupe les 85ème, 181ème, 182ème et 183ème divisions d’infanterie d’Afrique. La Tunisie, outre la 6ème division légère de cavalerie compte les 81ème, 83ème, 84ème, 88ème et 180ème divisions d’infanterie d’Afrique. Les trois divisions restantes se partagent entre le Levant (86ème division d’infanterie d’Afrique) et la métropole (82ème et 87ème divisions d’infanterie d’Afrique ).
Le 05 juin 1940, les 84ème et 85ème divisions d’infanterie rejoignent la métropole, pour soutenir le front chancelant. Ainsi on trouve la 82ème division d’infanterie d’Afrique en réserve de la 4ème armée. La 84ème division d’infanterie d’Afrique est en réserve de G.Q.G mais est engagé le 09 juin 1940 dans le cadre de l’armée de Paris. Les 85ème et 87ème divisions d’infanterie d’Afrique sont attachées à la 7ème armée, la première dans le groupement du Général Audet, la seconde au 24ème corps d’armées.