radio et char français

Je me posais une question sur la radio dans les chars français. Il semble que son absence (ou non fonctionnement) soit l'une des causes importants des échecs français. Pourtant, si en effet les chars H, R et FCM en était dépourvu, il me semble que les B1, somua et AMD 178 était doté de postes performants (ER26, 27 et 30), les D2 ayant également des postes mais moins performant (télégraphe seul je crois). Je me demande donc ce qui a empêcher des actions blindé coordonnée, au moins aux niveau des DLM et des BCC de B1 des DCR (je trouve notamment les délai de transmission des ordres de Brocard à sa division reporté par Frieser aberrant si on considère que tous les char B ont un poste radio.....) :
-Est ce que seul certain char en était équipé? (mais alors que devenait les troisième homme d'équipage du S35)
-Est uniquement la doctrine (mais alors n'a t'on noté aucune changement à partir du 14-15 mai et les combat de hannut par le corp de cavalerie et la percée de Guderian)
-un problème de performance des radios?

Merci de vos précisions

Bonjour,

Le SOMUA, S 35 était équipé d'une radio de type ER 29. On se rendit compte tardivement, lors de tirs à munitions réelles, que le poste radio se trouvait dans l'axe d'éjection des douilles de 47mm et que le premier coup tiré avait pour conséquence la mise hors service des moyens radios...
Source : La campagne de France, colloque paru chez Tallandier

Ensuite l'usage de la radio était sévérement réglementé pour éviter les interceptions, beaucoup d'équipage n'ont pas été correctement formés. Lors des combats, le bruit dans l'habitacle rend l'usage de la radio difficile.

Pour la question de la docrine, il est impossible d'en changer au coeur de la bataille à l'échelle de l'armée. Il faut que les rapports d'engagements remontent au GQG, qu'ils soient croisés, dépouillés, que l'on rédige de nouvelles directives validées par les les plus hautes autorités et ensuite distribuées aux combattants qui doivent s'y former. Cela prend des semaines, si ce n'est des mois. La seule modifications d'ampleur on la trouve au moment de la prise de commandement par Weygand.
Après, à l'échelon local, chaque officier a bien sûr une marge de manoeuvre pour s'adapter mais cela conduit à un éclatement des pratiques et rend la coopération encore plus difficile. Le cas de l'armée britannique est ici révélateur (...quoi je suis monomaniaque...).

Quant aux performances des radio je vous renvoi aux articles ds GBM.

Cordialement
Nicolas Aubin

Merci pour cette réponse.

Je viens de voir également que j'ai fait une erreur. les chars B sont équipés de radio ER53 et non ER 30.

Donc en gros impossible pour les char des DLM de mener des manoeuvres coordonnée par radio (pas de radio dans les char H, radio détruite après le premier tir dans les somua...).

L'utilisation de la radio aurait par contre été possible dans les BCC de B1 des DCR (enfin la 3ème qui a pu observé l'utilisation de la radio par les allemands à Stonnes et la 4ème dont le chef était un partisan avéré de la radio, les 1ère et 2ème étant détruite ou presque avant d'avoir pu tenir compte des succès allemands..), si leur chef en avait pris l'initiative.

Une modification de la radio du S35 a t'elle été étudié pour remédier à son problème avant l'armistice? As t'on des information faisant état d'une amélioration des performances des BCC avec des R40 grâce à la présence d'une radio dans celui-ci.

Enfin, je ne connais pas bien l'armée britannique. Que me conseilleriez vous de lire pour avoir un exemple des problèmes soulevé par l'éclatement des pratiques...

Merci

Reportez-vous à la section Grande-Bretagne et à celle tank zone 11 (section presse) où plusieurs sujets ont dévié sur cet aspect.

Sinon, je peux citer les ouvrages désormais classiques :
David French, Raising Churchill's army
Timothy Harrison Place, military training in the british army
Russell Hart, Clash of arms
Stephen Hart, Colossal crack
Jeff Buckley, british armour in the normandy campaign
enfin sur la 1ere guerre mondiale, Command or control" de sammuels

Nicolas