Commis Ouvrier d'administration

Bonsoir,

En juin 1940, lors de l'exode, 2 fourgons hippomobiles transportant 7 soldats et des rations alimentaires, ont achevé leur parcours dans ma commune au sud de l'Ille-et-Vilaine. Ces militaires appartenaient, selon des écrits, à la 1ère section de Commis d'Ouvriers d'Aministration, division des Etapes de Lille (?). Ils auraient été démobilisés et non faits prisonniers, sans autres précisions...

Je souhaiterai en savoir plus sur cette section de Commis d'Ouvrier (militaires) d'Administration.

Joldan

Vaste et nebuleux sujet que les Sections de COMA,
il s'agit en fait des personnels de l'Intendance
la 1ére étant celle de la région Nord Pas-de-Calais qui comme toutes les Sections de COMA forme d'une part des unités d'Intendance aux Armées :
https://atf40.1fr1.net/t1963-1er-coma

mais aussi continue à fournir d'autre part le personnel des multiples services, établissements, magasins et autres manutentions de l'Intendance du territoire qui reste à l'Intérieur
ce qui semble plutôt correspondre à ces hommes ("division des Etapes de Lille"), car au delà du terme trés reducteur et trompeur de "Section" ces 18 Sections voire 19 Sections de France métropolitaine ne regroupent pas moins de 300 officiers et 70 000 hommes détachés dans une multitude de postes et d'emprises du service de l'Intendance

début juin 1940 le personnel de la Direction de l'Intendance de la Iére Région Militaire (envahie) est replié en Bretagne pour former celui de l'ancienne nouvelle Xe Région Militaire siégeant à Rennes rétablie dans son extension d'origine de 1873-1934



Salutations
Loïc

Merci Loïc,
Je comprends mieux. Je découvre également la signification militaire du terme "Etape".

Joldan

Bonjour à tous,
Je vous joins un extrait des notes que mon père avait prises après sa capture à Crépey en juin 1940. Il était semble-t-il resté en "arrière" après l'évacuation de Verdun, au milieu des équipes de sabotage, ce qui n'était peut-être pas la place d'un soldat mobilisé comme COA. Comme son récit est très succinct, il se trouve peut-être quelqu'un qui en sait plus sur cet épisode, et pourquoi pas sur la "13ème compagnie du IV° COA" (nomenclature qui me parait un peu bizarre), et pourquoi pas aussi sur le "lieutenant Durand". J'ai appris sur le site que M. Lilian avait beaucoup de lumières sur ces sujets.
Merci d'avance.

----

« 14 juin 1940 à 10 h le soir : je suis resté à Verdun avec plusieurs de mes copains de la 13ème Cie du 4° C.O.A étant désigné à rester à la Citadelle jusqu’au soir et nous avons ordre de faire sauter les fours vers 11 heures, (mettre) le feu aux casernes Villars, (au) parc à fourrages de Belleville et (à) la blanchisserie Herbelin. C’est un jour que je n’oublierai jamais, je me demande comment on a pu s’en tirer. Ai rejoint le détachement à 2h du matin à Troyon le 15 juin, encore la tête chaude, ce n’est pas ça qui nous a empêchés de faire un petit gueuleton de campagne, et pour terminer comme dessert des pruneaux sur la gueule !

... 16 juin: Gironville. Le 17 Trondes et Commercy. Le 18 arrivé à Blénod les Toul  sous un bombardement d’artillerie, ce n’était pas la planque. Passé la journée dans les bois et reparti le soir vers où ? on n’en savait rien ma foi.. Le 19 au matin nous étions à Allain et le 20 en route pour Crépey, et repartis le soir. Le matin [21 juin ?] nous nous sommes retrouvés dans le bois des Feys.

La journée a été dure, le canon, les mitrailleuses ennemies sifflaient.

Vers 6h du soir, le lieutenant Durand est venu nous avertir que les Allemands étaient à 2 km et qu’il fallait déposer les armes. Et c’est là, vers 7h1/2, j’étais en train de vider les citernes de vin avec Bourgoin et faire la distribution aux copains, qu’une « stafette » allemande arrivée seule à cheval nous prend comme des lapins.

Il était 7h1/2 le soir. Marché toute la nuit et le lendemain, soit 60 km à pied. Nous sommes arrivés à 9h du soir à Nancy à moitié crevés. Mes chaussettes étaient pourries dans mes souliers. Resté 4 jours dans la boue dans un camp dégoûtant, pas à manger, heureux que l’on s’était ravitaillés dès le départ. De l’eau de la Moselle à boire que le Service des Eaux de Nancy nous distribuait avec des citernes.

 Le 27 vers 9h du matin, quitté Nancy et arrivé au camp d’aviation de Toul vers 4h du soir, soit 29 km de marche.

 Départ de Toul le 28 à 7h du matin et arrivé à la caserne Jeanne d’Arc, Dommartin lès Toul à 10h, soit 6km de marche. Resté 37 jours sans beaucoup manger. Après nous avoir bourré le mou en nous disant qu’on quittait d’ici peu Toul pour Châlons sur Marne, le 3 août à 7h du matin, rien dans le cornet, nous voilà partis. L’un dit : nous allons à Châlons, l’autre, en Allemagne! Comme de juste, au bout de 3 jours et 2 nuits de voyage, nous sommes arrivés en Allemagne le 5 août à 11h du soir, à 65 km de la frontière polonaise : Fürstenberg, Stalag III B.

bonjour

merci pour cet intéressant partage, malheureusement je n'ai guère de choses sur cette unité que j'ai néanmoins bien reconnue

le témoignage est d'autant plus précieux, il s'agit de ces obscures Compagnies de COMA mises sur pied par les Sections de COMA (d'où de possibles sources de confusion entre "Compagnies" et "Sections"-Dépôts)

en l'occurrence il s'agit de la 13^ème compagnie de COMA de RG mise sur pied par la 4^ème Section de COMA du Mans (et Rennes) à la Mobilisation (12^ème à 15^ème au Mans, 16^ème à 21^ème compagnie à Rennes) dont on apprend ici qu'elle était affectée à Verdun

une des 59 compagnies d'Intendance de Réserve Générale (RG) selon Lee Sharp destinées à fournir du personnel pour les structures de l'Intendance aux Armées, Boulangeries de Campagne, Stations-Magasins et autres Gares Régulatrices qui approvisionnaient les troupes..
les fours (boulangerie) fourrage et blanchisserie faisant partie de la panoplie des attributions de l'Intendance


Salutations
Loïc Lilian

Merci M. Lilian pour votre réponse ultra-rapide et vos précisions concernant l'unité en question, j'espère pouvoir retrouver dans la famille des papiers militaires officiels de mon père concernant cette affectation. S'ils contiennent des indications présentant quelque intérêt, j'en ferai part ici.

Bien cordialement,
J. JOSEPH