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 La bataille dans les Alpes-Maritimes

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avz94
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MessageSujet: La bataille dans les Alpes-Maritimes   La bataille dans les Alpes-Maritimes EmptyMar 15 Fév 2011 - 23:51

Bonsoir

voici les détails des combats entre le 20 et le 25 juin 1940 dans les Alpes-Maritimes :

le 20 juin, les Italiens, à la faveur d'un fort brouillard, reprirent dès le matin, leurs attaques. Du GRAMMONDO à la mer, une grosse attaque était menée par la 5ème DI Italienne, appuyée de Chemises Noires et soutenue par une forte action d'artillerie. Certains de nos ouvrages, ainsi que certaines positions de batterie (MONTE-GROSSO, AGAISSEN, CAP-MARTIN, LA TORRACCA en particulier) étaient prises à partie par des pièces lourdes de 149, 210 et peut être même de calibres supérieure.

L'échec fut complet, notre artillerie de forteresse, de position, ayant répondu à toutes les demandes d'appui de l'infanterie par des tirs rapide remarquablement appliqués sur les objectifs signalés et qui avaient causés de très fortes pertes à l'ennemi. Seul, l'ouvrage du pont SAINT-LOUIS avait pu être débordé, mais il tenait toujours et sur les corniches, l'avance italienne avait été arrêtée sensiblement à la frontière.

Le 21 juin fut à nouveau employée par l'ennemi à ramasser blessés et tués, à regrouper les éléments engagés et à préparer l'entrée en ligne de nouvelles divisions, entre BREIL et la mer. Notre artillerie eut là l'occasion de disperser de gros rassemblements. Pendant ce temps le commandement français se préoccupait de l'obligation ou pourrait se trouver le 15ème CA de mener la lutte sur deux fronts opposés :

- sur les ALPES contre les Italiens et
- sur le VAR contre les troupes motorisées allemandes.

Le 22 juin une attaque générale se déclanchait de bon matin contre le S.F.A.M., précédée d'une assez forte préparation d'artillerie sur toute la zone du MONTE GROSSO à MENTON.

1°) deux divisions (37ème DI "Moderna" et la 5ème DI "Coséria" lancèrent leurs fantassins et leurs CHEMISES NOIRES à l'assaut de notre position du CUORE à la mer. Deux attaques convergentes débouchant de part et d'autre du MULASSIER prenaient comme objectif le RAZET au sud du GRAMMONDO, forte attaques frontales visant les points forts de CASTELLAR et la COLLE et les ouvrages d'avant postes qui les couvraient.
Nos sections d'E.S. supportèrent héroiquement le choc et arrétèrent l'ennemi avec l'aide de nos petits ouvrages d'A.P. (PIERRE-POINTUE, SCUVION, LA PANNA, COLLETTA, PILLON) et de notre splendide artillerie divisionnaire de forteresse ou de position qui faisait un excellent travail, malgré le brouillard qui génait ses observateurs.

2°) une division (3ème DI "Ravenna") tentait de pousser par FONTAN vers BREIL. Elle engageait en première ligne dans la vallée de la ROYA un bataillon devant lequel reculait pas à pas une de nos S.E.S. qui le soir tenait encore toute la partie sud de FONTAN.

3°) a l'AUTHION, aucune attaque d'infanterie ne débouchait à la suite des tirs effectués surtout sur RAUX et la crète qui s'étend de l'ORTHIGEA à PLAN CAVALE, notre artillerie ayant vivement riposté.

L'après-midi, la bataille se poursuivat avec violence sur tout le front du RAZET à la mer, avec des fluctuations continuelles, dues surtout à l'action de l'artillerie sur les troupes attaquantes et à la resistance de tous nos éléments d'avant-poste. A la fin de la journée, autant qu'on pouvait en juger, le bataillon italien chargé de l'attaque au nord avait pu pénétrer entre les deux ouvrages de SCUVION et de PIERRE-POINTUE qui étaient débordés et presque encerclés. Il avait coiffé le sommet du RAZET et commençait à descendre vers le point fort du PLAN GERMAIN ou la situation était très confuse. Mais il était finalement arrété par les tirs combinés de l'artillerie et des ouvrages (SCUVION et PIERRE-POINTUE) et enfin le bataillon refluait vers le col du RAZET, laissant des cadavres et des blessés sur le terrain. Une sortie à la grenade d'une part de la garnison de PIERRE-POINTUE avait permis à celle-ci de ramener une dizaine de prisonniers qui furent ramenés dans l'ouvrage.
A FASCIA-FUNDA, un groupe d'E.S. s'était héroiquement défendus et 5 alpins s'étaient faits tuer sur leurs armes qu'ils avaient servis jusqu'au dernier moment. Au sud, l'attaque avait pu dépasser l'ouvrage du PILON, déborder la COLLE par ses deux flancs est et ouest et atteindre les réseaux qui protégeaient CASTELLAR, obligeant à envisager le repli des deux points forts comme il était prévu au plan de défense.
Une radio émise par les Italiens nous apprenait le soir que le 89ème RI venait de recevoir l'ordre d'occuper, deans la nuit, MENTON, quelles que soient les pertes qui pourraient en résulter et cela a la de demande expresse du gouvernement du Duce.
D'autre part, des observateurs d'artillerie avaient signalé des chalands qui se rassemblaient derrière GRIMALDI, ce qui pouvait faire craindre un débarquement éventuel sur le flanc ou les arrières du S.F.A.M., permettant de faire franchir à des engins blindés la zone, impraticable pour eux, des destructions.
Nos troupes étaient donc avisées d'être particulièrement vigilantes au cours de la nuit, et l'artillerie qui disposait à pied d'oeuvre d'approvisionnement relativement considérables et dont les ravitaillements se poursuivaient normalement chaque nuit, était invitée à exécuter pendant la nuit, sur tous les points de passage de la frontière et sur les points du champ de bataille des tirs irréguliers de harcélement, en vue d'interdire ravitaillement et relèves et de géner la circulation.
Du fait de ses pertes de la journée et de celle dues à ces tirs au cours de la nuit du 22 au 23 juin, l'ennemi, une fois de plus, du se regrouper et évacuer de nombreux blessés. Aussi la nuit restat-elle calme.

Le 23 juin au matin, par un temps très beau, des escradrilles de bombardement qui la veille avaient déjà opéré à BERRE-LES-ALPES, au MONT-CHAUVE, aux BANQUETTES, venaient lancer leurs projectiles sur notre position de résistance, dans la région des corniches. A ce moment, le CUORE tenait toujours solidement, malgré l'extrême fatigue de la S.E.S. qui s'y défendait. Toutes les S.E.S. qui avaient combattu plus au sud jusqu'à la limite de résistance, leurs hommes avaient été, dans la nuit, repliés à l'arrière de la P.R. et mis au repos, afin de pouvoir être utilisés par la suite comme réserve de quartier. La ligne de résistance jalonnée par les ouvrages d'avant-poste paraissait, sur tout ce front, attainte, sinon dépassée. Le PILON, PIERRE-POINTUES et SCUVION tiraient toujours, tandis que le PONT SAINT LOUIS, la COLETTA et la PANNA, avec lesquelles on ne pouvait plus communiquer, ne donnaient plus signe de vie. Le point fort de la COLLE avait été évacué et replié sur les hauteurs de la rive gauche du CAREI et l'ennemi s'était accroché aux réseaux de CASTELLAR qui tenaient encore. A MENTON-GARAVAN, les Italiens ne paraissaient pas avoir dépassé les abords est du VIEUX-MENTON (hopital BARRIQUAND et PORT). Le début de la matinée du 23 juin restait assez calme. Un orage violent s'était mis à tomber, s'ajoutant à un brouillard épais qui interdisait toute visibilité. Vers 16H30, on signalait que les Italiens avaent poursuivis la conquête de FONTAN dont nous ne tenions plus la sortie sud.
Par contre, à l'est de BREIL, ils étaient à peu près remontés vers le Mont AINE, suivis par des patrouilles de nos S.E.S. qui étaient repassées sur la rive gauche de la rivière LA ROYA.
A PLAN GERMAIN, la situation restait toujours des plus confuse. Les Italiens semblaient avoir occupé l'ancien point fort, mais la garnison de celui-ci s'était retirée hors des bois de la côte 1056 de la GRAIA D'ERCH d'où elle dominait à courte portée son ancienne position. SCUVION et PIERRE-POINTUE étaient maintenant dégagés et les communications par radio rétablies avec tous les ouvrages d'avant-postes, sauf celui du PONT SAINT LOUIS.
Le bataillon italien du RAZET semblait avoir été relevé par un bataillon frais. Des infiltrations étaient signalées descendant du PLAN DU LION, l'artillerie française contrebattait immédiatement tous les objectifs qui lui étaient signalés, tandis que l'artillerie italienne continuait à pilonner la P.R. avec des obus de gros calibre.
A 17H00, sous une pluie diluvienne et par un brouillard opaque, la bataille reprennait plus violemment dans MENTON même. Ne voyant rien, renseignés seulement par le bruit des armes qui tiraient et par les coups qu'ils recevaient, les défenseurs de la position de résistance ne pouvaient trouver que des renseignements très vagues qui seront souvent reconnus erronés, mais que l'artillerie exploitait aussitôt :

- un char-canon suivi de 200 hommes à pied était signalé dans l'entonnoir de la destruction de CARNOLES tirant à 1000 mètres sur les embrasures des casemates du CAP-MARTIN.

- des chars étaient signalés sur la BASSE-CORNICHE, le long de la caserne de MENTON, arrétés par la grosse destruction de la ville"BIEN SITUEE", puis sur la PLACE D'ARMES.

Or, il a été établi, par la suite, qu'aucun engin blindé italien n'avait pu pénétrer dans MENTON, l'ouvrage du PONT-SAINT-LOUIS ayant toujours interdit le seul passage utilisable pour eux. Les tirs d'artillerie déclenchés sur ces engins n'étaient d'ailleurs pas perdus : d'assez nombreuses unités italiennes et surtout des Chemises Noires avec des troupes d'assaut, profitant du brouillard, progressaient dans MENTON.
Et vers 18H00, on apprenait que les réseaux de fil de fer qui couvrent l'ouvrage du CAP-MARTIN étaient attaqués par d'importants effectifs qui étaient aussitôt pris à partie par tout ce qui pouvait tirer sur les assaillants et en particulier par les jumelages et les mortiers de 81 de l'ouvrage qui les fauchaient à 200 mètres. Les Italiens qui n'étaient pas touchés, abandonnaient rapidement l'attaque et refluaient vers le VIEUX-MENTON, poursuivis par de violents tirs d'artillerie (un renseignement donné, après l'armistice, par les Italiens, fait supposer que le bataillon qui a attaqué à pu à la faveur du brouillard débarquer au PORT DE MENTON).
Dans la crainte que dans l'obscurité de la nuit, lattaque de la P.R. ne soit reprise, une compagnie de Tirailleurs Sénégalais, en réserve à la TURBIE était avancée vers RICARD, orientée sur la CORNICHE-HAUTE et BASSE.
Des patrouilles poussées dans MENTON par le 96ème B... au cours de la nuit du 23 au 24, pouvait pénétrer jusqu'à GORBIO sans rencontrer d'Italiens. Par contre, des infiltrations d'Italiens étaient signalées de divers cotés sans pouvoir établir leur importance.

Le 24 juin, vers 05H00, les avions ennemis volent au dessus des lignes sans lancer de bombes et sans doute pour reconnaitre si le dispositif de défense avait été renforcé.
Vers 06H50, le S.F.A.M. recevait notification d'un pli officiel demandant aux troupes de tenir sur place coute que coute et, en particulier faire l'impossible pour interdire toute violation de la P.R.
La journée s'écoula dans le calme.
Les seules alertes dans cette journée ou nos troupes sentent un ennemi nombreux devant elles, dans le brouillard persistant qui entretient la crainte perpétuelle d'une attaque, étaient dues à de faux renseignements :

- Retour de l'infanterie italienne dans les réseaux du fort du CAP-MARTIN
- Chars blindés sur la PLACE D'ARMES,
- Mouvements blindés sur la RIVIERE ITALIENNE,
- Débarquement de ses éléments légers dans le port.

Chaque fois notre artillerie déclanchait ses tirs. L'ennemi qui avait éprouvé de très fortes pertes la veille utilisa sans doute cette journée pour amener à pied d'oeuvre de nouvelles unités et se bornait à des tirs d'artillerie sur nos positions, ainsi que sur l'ouvrage du PONT-SAINT-LOUIS dont l'équipage interdisait toujours tout passage sur le pont. L'ouvrage de PIERRE-POINTUE avait pu être ravitaillé dans le courant de l'après-midi par une corvée qui avait ramené les prisonniers du 22.
Le soir, après diner, on apprenait que l'armistice venait d'être signé entre la France et l'Italie et que les hostilités seraient arrêtées à 00H35, le 25 juin 1940. Le commandement ordonne que, si le S.F.A.M n'était pas attaquée, l'artillerie n'exécute pas les tirs de harcélement prévus pour la nuit du 24 au 25 juin.

Un des derniers tirs exécuté par les pièces longues et modernes du MONT-AGEL sur la gare de VINTIMILLE ou l'on observait d'importants mouvements, semble y avoir provoqué une explosion et un fort incendie.

Au cours de cette bataille de 10 jours, le S.F.A.M. a pleinement rempli sa mission de couverture de la ville de NICE. L'ennemi n'a pu occuper que MENTON et FONTAN. Pourtant 5 divisions Italiennes avaient été engagées sur le front, dont 3 avaient été fortement éprouvées pour qu'il fut nécessaire de les relever. 3 autres divisions étaient sur le point d'entrer en ligne, semble t'il, si l'armistice n'était pas intervenu. De l'aveu même des Italiens, leurs pertes avaient été très élevées, peut-être 4000 à 5000 hommes tués ou blessés, alors que celles des troupes du S.F.A.M. restaient, au contraire, excessivement faibles :

8 tués, 35 blessés, 33 prisonniers ou disparus.

C'est que la Bataille pour NICE avait revêtu un caractère tout particulier. Elle avait été menée par l'Artillerie Française, en partie abritée dans les ouvrages, contre l'Infanterie Italienne attaquant à découvert.
L'Infanterie Française n'y avait pris qu'une part assez faible, car la ligne de résistance a toujours été inviolée, elle pouvait d'ailleurs être fière des petites unités qu'elle avait engagées :

Section d'Eclaireurs Skieurs et quelques Sections avancées de F.V., Garnisons de petit ouvrages d'avant-postes, aux feux puissants et aux coeurs vaillants.

signé, le 08 juillet 1940 au GQG, par le Général MAGNIEN commandant le S.F.A.M.

Cordialement
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