Combats dans les forêts de Biesles et Chantraines le 18 juin

...Bonjour à tous,
...je suis nouveau sur le site.

...je suis à la recherche de documents, de témoignages, sur les combats s'étant déroulés le 18 juin 1940 dans les forêts aux alentours des villages de Biesle et de Chantraines (52 Haute Marne)

quelle unité Française
quelle unité Allemande

Au plaisir de vous lire

Bonjour,

Voyez cette page qui correspond à ce que vous cherchez : http://www.atf40.fr/ATF40/divers/historiques/149eRIF.html

...Merci Loïc M.

Maintenant il nous reste à approfondir le déroulement des combats autour de Biesles, Darmannes et Treix, car dans le document d'une relation il y a une notation des plus troublante.
un lieutenant de la feldgendarmerie (police militaire) aurait été décoré de la croix de fer de 1 classe (la deuxième plus haute décoration) pour avoir commandé une unité qui après de dure combats...a nettoyé les forêts autour de Biesles.
Le mot écrit sur le document en Allemand aurait plutôt le sens de "purification"

Donc par nettoyage je crains fortement des exécutions de prisonniers, entre autre d'Africains.

Car se lieutenant a fait carrière directement sous les ordres personnel de Himmler chef de la police (gestapo), des unités spéciales de la police, des SS gardiens des campsdes et des unités de combats SS

Encore merci.

Bonjour,

Pouvez-vous poster ce document ici ou le rendre visible sur un site ?

Concernant la présence éventuelle de troupes coloniales, les divisions les plus proches dans la période qui nous intéresse sont les 3e DINA et 1ère DIC.
La 3e DINA a été tronçonnée par la percée du 39e PzK sur la canal de la Marne au Rhin, tandis que la 1ère DIC a tenté de résister au sud-ouest de Bar-le-Duc face au 41e PzK. Il est fort probable que des éléments de ces divisions aient fait retraite dans la région à l'est de Chaumont, en tentant de profiter des forêts assez nombreuses et du fait que les deux groupements allemands se préoccupaient surtout de foncer vers la Saône sans trop se préoccuper de leurs flancs (l'infanterie allemande avait plusieurs jours de retard).

Bonjour Jean Luc.

Vos recherches m'intéressent au plus au point et vous avez mentionné le nom d'un village qui me tient partculièrement à coeur: Treix en Haute-Marne! Mon grand-oncle, dont je ne connais encore quasiment rien sur le parcours en 1939/40, aurait été fait prisonnier dans ce village. Dans peu de temps j'irai aux archives départementales de LILLE, car mon oncle habitait les Flandres, pour en savoir un peu plus sur lui, notamment connaître son régiment d'appartenance. Si cela ne vous dérange pas je vous reconcterai par M.P le cas échéant.

Pour vos recherches sur ce secteur je vous conseille également le site Mémoires 52 ou on y évoque les combats du 149eme R.I.F à Treix(Ferme des Epreuves, Ferme de Fragneix), la défense de Darmannes. Si vous voulez je peux vous envoyer un scan de cette documentation).

Bien amicalement. Rémi.

...bonjour Charles 40,
... merci.
...De plus vous ne me dérangerez pas.

Bonjour...Loïc M.


...merci.
...après conclusion des recherches, il y aura une publication internationale, avec
le récit des recherches ainsi que les personnes(1) y ayant contribuer


(1) si elles le désirent

Source Thomas Köhler

le nom de se lieutenant de la Feldgendarmerie est Wolfgang HÖHER

Ci-dessous les seuls documents officiels concernant le passé de la campagne
de France du lieutenant Wolfgang HÖHER.

Wolfgang HÖHER fut décoré le 21 juin 1940 de la croix de fer de 1
classe (EK1, Eisernes Kreuz de première classe) pour la raison suivante, selon
l'ordre du jour N° 40

texte original,
Laut Tagesbefehl Nr. 40 der Division IIa wurde ihm am 21. Juni 1940 als Leiter eines Feldgendarmerietrupps
für den hervorragenden Einsatz bei der Säuberung von Wäldern in der Umgebung
von Biesles wobei unter anderem 105 Gefangene gemacht wurden das EK I
verliehen. (Source: BStU, MfS, BV Leipzig, Personal 355/61, Rekonstruktion
Lebenslauf Höher 22.10.1958)

texte original, Bei der
Fortsetzung des Vormarsches nach Süden erfuhren die Marschkolonnen der Division
am 17. Juni die mit ungeheurem Jubel begrüßte Sondermeldung, daß Marschall Petain
das Angebot zur Niederlegung der Waffen gemacht hatte. Trotzdem stellte sich
der Gegner am folgenden Tage der Division noch einmal zum Kampf. Bei Darmannes
und Treix, bei Chantraines und Biesles leisteten starke Feindverbände
erbitterten Widerstand, der erst am Abend völlig gebrochen werden konnte. 1500
Gefangene waren die Beute der Division an diesem, ihrem letzten Kampftag im
Feldzug 1940. (Source: Wiedersehenstag der 17. Infanterie-Division, Nürnberg
Oktober 1958, Festschrift)

traduction

Le lieutenant Wolfgang HÖHER

- fut décoré le 21 juin 1940 de la croix de fer de 1 classe (EK1,
Eisernes Kreuz de première classe) pour la raison suivante, selon l'ordre du
jour N° 40

pour avoir commandé en tant qu'officier de la police militaire, un
détachement de la police militaire (Feldgendarmerie) qui a très
efficacement effectué une mission de nettoyage dans les forêts aux
alentours de BIESLES, faisant 105 prisonniers

Sauf erreur cette mission de nettoyage à
du se faire le 18 juin 1940 (après recoupement des dates)

- Durant l'offensive vers le sud, le 17 juin la colonne de marche de la
division à éclaté de joie à l'annonce, du communiqué spécial annonçant que le
Maréchal Pétain avait proposé de déposer les armes. Pourtant le jour suivant
l'ennemie a engagé le combat contre la division aux alentours de Darmannes et
de Treix, près de Chantraines et Biesles l'ennemie à opposé une résistance
acharnée qui n'a pu être complètement vaincue que dans la soirée. 1500
prisonniers ont été la prise de guerre du dernier jour de combat de la division
pour la campagne de 1940

Bonjour,

Dans quelle mesure le terme de nettoyage n'est pas une façon de désigner l'élimination des dernières poches de résistance ennemies ? L'expression est certes familière, mais pourrait se comprendre si l'ennemi a tenter de résister (infligeant certainement des pertes aux Allemands), alors que Pétain venait de lancer son appel ? Cette situation a du paraître incompréhensible aux yeux de pas mal d'Allemands.

Bonjour Loic



le mot "Säuberung" de l'époque n'avait pas la même connotation
qu'aujourd'hui, de même que le mot "Sonderkommando"

il faut se remettre en 1940 avec l'idiologie nazi, de plus c'était des unités de la Feldgengarmeriequi ont fait la "Säuberung"

-- dans le premier texte pour l'octroi de sa croix de fer...apparaît le mot ... "Säuberung"...= épuration...
-- dans le deuxième texte il s'agit de " Kampf"
et leisteten starke Feindverbände erbitterten Widerstand, der erst
am Abend völlig gebrochen werden konnte...= combats, certe
violants,
" Kampf" = combat, bataille...
erbitterten Widerstand = résistance acharnée
gebrochen werden konnte = qui a pu être brisée

donc dans le deuxième texte il s'agit de combats et non de "Säuberung"
avec des unités ennemies qui ont opposées une résistance acharnée, qui a pu
être brisée dans la soirée...là est toutes la différence. maintenant ci-dessous le parcours de ce
Oberleutnant...

Récapitulatif du parcours de Monsieur Wolfgang HÖHER, qui a pour le moins un passé des plus troubles.

- au moment des faits il avait le grade de Oberleutnant (premier lieutenant,
grade entre lieutenant et capitaine), Dans l'unité de la Feldgendarmerie n° 17,
rattachée à la 17ème division d'infanterie

- Après son service en France,Wolfgang HÖHER a été sur le front
Russe.

- Puis le Reichsfürer SS Himmler et chef de la police,en personne l'a
exempté du service militaire pour l'affecter dans la police. Où il a suivi un
séminaire de formation d'officier d'état-major. (Fallait déjà qu'il ait de
très spéciales dispositions pour être remarqué et pistonné par Himmler)

- envoyé au front de l'Est en tant que commandant d'un groupe très spécial
de combat de la police (Sonderkampfgruppe der Polizei) ( ne faut-il pas être
attentif quand on sait ce qui se cache en cette période derrière le mot
"Sonder")

- En 1945 a été fait prisonnier par les Russes

- Après la guerre, il a été employé par les services secrets du KGB Russes
et de la MfS de la DDR sous couvert de traducteur au sein du service d'état du
Collectif des Traducteurs de Leipzig ( ce qui ne veut pas dire que tous les
traducteurs étaient des services secrets)

- Mais avant de rejoindre les services secrets de l'Est, Il a travaillé un
temps à Berlin de l'Ouest.

Une des questions que nous nous posons, pour qu'il rejoigne les services
secrets de la DDR, lui a-t-on fait du chantage sur son passé lors de la
campagne de France, aurait il eut peur d'être livré aux autorités Française ?

Source Thomas Köhler

Merci pour ces rappels linguistiques utiles (mon allemand est passablement rouillé ).

Effectivement, tout est possible concernant le parcours de cet homme ...

J'ai aussi pensé aux monuments aux morts sur le site http://www.memorial-genweb.org

À Darmannes (D74 = D674 aujourd'hui ?) : "Juin 1940 Aux morts des 149è Régiment d'Infanterie de Forteresse 57è Bataillon de Mitrailleurs Motorisés 26è Régiment d'Artillerie"

À Bourmont : "14 R.T.S Combats des 18,19, 20 juin 1940 A la mémoire des Officiers, Sous-Officiers et Soldats du 14e Régiment de Tirailleurs Sénégalais"
C'est un régiment de la 1ère DIC, donc ça pourrait coller, mais ce village est à une vingtaine de km à l'est des lieux qui nous intéressent. Et il est connu que le 14e RTS (tout comme les autres régiments de la 1ère DIC) a combattu en retraite vers les Vosges. Mais on peut toujours imaginer un groupe d'égarés de ce régiment. Ou bien du 12e RTS qui a combattu à Harreville-les-Chanteurs, qui n'est pas si loin. Et qui d'ailleurs a eu a souffrir des exactions allemandes : http://fr.wikipedia.org/wiki/12e_r%C3%A9giment_de_tirailleurs_s%C3%A9n%C3%A9galais#1940

Mais il me semble plus probable, s'il s'avère qu'il y avait des troupes coloniales, qu'ils s'agisse d'éléments de la 3e DINA, qui a été la division la plus malmenée par la percée allemande du 13-14 juin.

À noter aussi un monument à Semilly qui rend hommage aux cavaliers du 8e RCC (1ère brigade de cavalerie) qui se sont battus le 17 juin dans la même région.