Les contre-torpilleurs du type Jaguar

Bonjour Alain ! 

Formidable ! Et quel récit que celui du dernier combat du contre-torpilleur Chacal... Etre ainsi pris à partie à la fois par l'aviation en piquée et par une batterie côtière, ce n'est pas commun.

Je suppose que les avions en piquée étaient des Stuka et je suis surpris par leur efficacité : 6 bombes au but en une attaque (dont 2 à retardement, si j'ai bien compris) !

Je découvre également le nom du pacha (Estienne) que je n'avais pas encore trouvé dans la documentation.

Il est effectivement possible que le sextant provienne du dégagement de 1975, bien qu'après 35 ans passés dans l'eau de mer, la caissette n'aurait sans doute pas cet aspect... et l'étiquette avec le tampon rouge aurait disparu. Peut-être une récupération peu de temps après les faits, je ne sais pas.

Le Chacal était bien immatriculé X 23. J'ai trouvé le cliché d'une belle maquette qui le montre (je vais la poster sur le fil).

Encore merci pour tous ces éléments,

Thierry

Suite...



Source : Contre-torpilleur de 2400 Tw CHACAL (1923-1940) - BMB29

Cordialement,

Bonsoir,

le Pacha du Chacal est passé devant un tribunal pour la perte de son navire




Cordialement

Oui, c'est une procédure automatique.

Cordialement,
DH

Bonjour à tous, 

Merci Alain pour ce nouvel extrait de presse qui a le mérite d'indiquer grade et prénom du Pacha du contre-torpilleur Chacal :
le capitaine de frégate Jean Estienne.

Du côté de l'insigne du contre-torpilleur Chacal, il est bien contemporain des faits, comme me l'ont confirmé les spécialistes des insignes de la Marine nationale sur le Forum des Insignes et Médailles (FIM). On connaît même son auteur : le peintre de la Marine Etienne Blandin (1903-1991). Ce dernier avait embarqué sur le Chacal avant guerre.

Voici ce qu'écrit "Chantereyne" (pseudo sur le FIM) sur cet insigne, en février 2020 :

Les insignes d'Etienne Blandin pour la marine nationale française (f-i-m.org)
"[Insigne de] 1937 : contre-torpilleur Chacal. Il s’agit d’un insigne de taille normale, de forme rhomboïde régulière (20 mm x 20 mm, hors excroissance des oreilles), aux couleurs nationales. Une tête de chacal, à l’égyptienne comme celle d’Anubis, se détache sur un fond rouge bordé de bleu marine (ou de bleu vert translucide selon le tirage), comme le fond de l’insigne de l’école de pilotage. L’œil du canidé est bleu marine quand le bord est bleu marine ; il est bleu clair quand le bord est bleu vert translucide.  L’insigne est dû à Arthus Bertrand. Quel que soit le tirage, il porte au verso les inscriptions en relief « BLANDIN DESSINATEUR » et « ARTHUS BERTRAND PARIS DEPOSE », le poinçon du façonnier figurant également en relief entre les mots « PARIS » et « DEPOSE ». La pastille porte en creux le poinçon du fabricant et les inscriptions « ARTHUS BERTRAND PARIS 46 . RUE DE RENNES ». C’est le seul insigne qui porte le nom de l’artiste. L’aviso Le contre-torpilleur est à l’époque commandé par le capitaine de frégate Charron et le responsable de la coopérative est le lieutenant de vaisseau Georgelin, futur résistant, futur administrateur général des affaires maritimes."

Cordialement,

Bonjour Thierry,

Même réponse positive reçue de mon côté pour la confirmation époque immédiat avant-guerre et campagne  39-40.
Au passage je corrige, contre-torpilleur et non pas aviso.

Cordialement
Alain

Capu Rossu a écrit:

Bonjour Thierry,

Même réponse positive reçue de mon côté pour la confirmation époque immédiat avant-guerre et campagne  39-40.
Au passage je corrige, contre-torpilleur et non pas aviso.

Cordialement
Alain

Bonjour Alain,

Merci pour cette confirmation. Par contre, je ne comprends pas l'allusion à un "aviso"... 

Cordialement,

Bonjour Thierry,

Dans votre précédent message :

Citation :

L’aviso est à l’époque commandé par le capitaine de frégate Charron et le responsable de la coopérative est le lieutenant de vaisseau Georgelin, futur résistant, futur administrateur général des affaires maritimes."

Cordialement
Alain

Bonjour Alain,

Vu !

Cordialement,

Bonjour à tous, 

Sur ce lien, d'intéressants renseignements relatifs au capitaine de frégate Jean Emile Noël Estienne (1896-1993) qui commande le contre-torpilleur Chacal du 13 avril au 24 mai 1940 et qui devient début septembre 1940 le chef de cabinet du général Weygand.

Ecole Navale / Espace tradition / Officiers célèbres (free.fr)

D'après Geneanet, il termine sa carrière avec le grade de capitaine de vaisseau.

Cordialement,

Bonjour,

Je me souviens du commandant Estienne dans les années 50. Il venait le dimanche à la messe, à la Chapelle des Grecs (Ajaccio), vêtu en hiver d'un imperméable bleu marine, et lisant parfois dans un évangile.

Image lointaine...

Cordialement

Jean-Jacques

Bonsoir Jean-Jacques, 

Quelle coïncidence !

Cordialement,

Thierry

Bonjour Thierry,

C'est bien le cas de le dire. Il se trouve qu'il était l'ami du père de mon copain, qui habitait d'ailleurs tout près d'une batterie côtière de 75.

Cordialement

Jean-Jacques

Bonjour à tous, 

Je suis à la recherche d'un portrait photographique du capitaine de frégate Estienne, pacha du Chacal... En ligne, je n'ai trouvé qu'un mauvais extrait d'un cliché de sa promotion de 1914 à l'Ecole Navale.

J'ai pris contact (répondeur téléphonique) avec son petit-fils grâce au webmaster du site en question mais pas de réponse pour l'instant en cette période de "Fêtes".

Cordialement,

Bonjour à tous, 

Je me pose deux questions :

1. Quelle était l'unité (de Stukas ?) qui a coulé le contre-torpilleur Chacal fin mai 1940 ?

2. Quelle "batterie" terrestre (française côtière de prise, mobile de la Wehrmacht ?) a engagé le Chacal immobilisé après l'attaque aérienne ?

Cordialement,

Capu Rossu a écrit:

Bonsoir,

En complément à ces trois vues :


Le Jaguar après réparations avec la marque (en rouge brique) X 21, c'est à dire "1" comme chef de division et "2" pour 2e Division de Contre-torpilleurs



@+
Alain

Bonjour Alain, 

A quoi correspond le passage du marquage en rouge brique ? La marque du Chacal (X23) était-elle également en rouge brique le 24 mai 1940 ?

Cordialement,

Thierry

Bonjour Thierry,

Les marques des différents bâtiments de combat étaient peintes en blanc au moment de la déclaration de guerre comme d'ailleurs auparavant.
Au début de l'année 1940, la CM 22683 CN 4 du 6 janvier, tenant compte des différents rapports de missions prescrit de nouvelles directives pour la peinture des œuvres mortes des bâtiments pour des raisons de discrétion, en particulier la nuit. En effet, les commandants avaient fait remonter l'information comme quoi, les marques de coque étaient particulièrement visibles de nuit ou par temps bouché. Si ce fait n'était pas important en temps de paix, cela pouvait avoir des conséquences graves en temps de guerre comme faciliter la visée d'un sous-marin par exemple.
En conséquence, la Circulaire Ministérielle citée ci-dessus ordonne repeindre les marques de coque en rouge brique. Elle ordonne aussi la suppression des anneaux de cheminées de couleur blanches, c'est à dire pour les bâtiments appartenant aux 1ères et 7èmes Divisions.
Cette Circulaire est reprise le 19 mai 1940 par l'Ordre 1165 FMF 3.
Dans la pratique, du fait du service à la mer intense des bâtiments, en particulier ceux affectés aux missions d'escorte, l'application de la CM s'étalera entre janvier et avril.
Lors de l'attaque allemande du 10 mai, tous les bâtiments auront leurs marques en rouge.

@+
Alain

Bonjour Alain, 

Merci beaucoup pour ces très utiles précisions ! Un petit détail toutefois : la version rouge brique était-elle soulignée de noir (ou d'une autre couleur) ? 

Thierry

Bonjour Thierry,

Non, le surlignage noir a disparu avec l'apparition des chiffres rouges.

Alain

Capu Rossu a écrit:

Bonjour Thierry,

Non, le surlignage noir a disparu avec l'apparition des chiffres rouges.

Alain

Bonsoir Alain, 

Merci beaucoup et joyeux Noël !

Thierry

Bonsoir Thierry,

Je réponds à votre message de 09h24.

L'attaque contre la paire Léopard - Chacal qui a entraîné la perte de ce dernier CT a été effectuée par 8 Heinkels He 111 en semi-piqué qui ont attaqué chaque bâtiment avec un demi-groupe de 4  avions . Désemparé par deux bombes, le Chacal dérive vers Alprecht où s'est installé au moins une batterie allemande.
Cette batterie engagea à son tour le Chacal mais interrompit son tir lorsqu'il fût évident que l'équipage évacuait. Mais dans le même temps, elle interdit aux autres bâtiments français, CT Léopard, aviso Arras et dragueur AD 42 Messidor de s'approcher de l'épave. L'aviso et le dragueur purent respectivement repêcher sous le feu 26 et 167 hommes. 27 étaient encore à bord de l'épave et évacuèrent avec le youyou et des radeaux. Ils durent se laisser dériver vers l'anse  de Cranpoulet et rallier le poste de Gris Nez. 5 d'entre-eux se noyèrent et 1 mourut de ses blessures.
(Les Forces Maritimes du Nord - Tome II - SHM Marine)

Joyeux Noël
Alain

Bonjour Alain, 

Merci beaucoup pour ces précisions, en particulier au niveau de la nature de l'attaque aérienne allemande. Je viens de soumettre cette affaire à mon ami aviateur allemand spécialiste du Stuka, Hans Peter Eisenbach (membre du Forum ATF40), qui pourra peut-être en dire plus sur la formation d'origine desdits Heinkel 111 : type de He 111, escadrille, camouflage et marquages des ailes et de la carlingue, etc.

Joyeux Noël,

Thierry

Bonjour,

voici des données sur la carrière du CF Estienne en 1939



et en 1947 :



Cordialement

Bonjour à tous, 

Merci Alain pour ces données de passage en grade !

Cet ouvrage de Hervé Cras (1910-1980) de 1942 (alias Jacques Mordal) est-il utile ?

Identifiant pérenne de la notice :

http://www.sudoc.fr/130004707

Jacques Mordal — Wikipédia (wikipedia.org)

Cordialement,

Bonjour à tous,

J'ai reçu hier deux ouvrages non encore exploités : celui d'Hervé Cras dont la couverture figure ci-avant, et l'ouvrage de Jean Lassaque intitulé "Les C.T. de 2 400 tonnes du type Jaguar".

J'espère y trouver quelques compléments utiles...

Bon réveillon, même "un peu"... confiné. A la guerre comme à la guerre !

Cordialement,